Éric Raymond, professeur ordinaire Oncologue médical et clinicien-chercheur, Éric Raymond développe des programmes de recherche qui
effacent les limites entre la recherche préclinique et la clinique, créant ainsi une continuité entre les essais en
laboratoire et les soins aux patients.
Au bénéfice d’une expérience exceptionnelle dans l’initiation et la conduite d’essais cliniques de phases I/II, le
chercheur et son équipe de l’INSERM ont développé de nombreux agents anticancéreux tels que l’oxaliplatin, le
sunitinib, le temsirolimus et l’everolimus, tous actifs dans le traitement de différents cancers. Plus récemment,
Éric Raymond s’est intéressé à de nouvelles molécules anticancéreuses sans toxicité cumulative, ni mécanisme
de résistance face aux autres médicaments. L’idée est d’attaquer la tumeur sur tous les fronts : de l’intérieur
par des agents toxiques ciblés sur les cellules tumorales et de l’extérieur en traitant le microenvironnement
tumoral. Dans une tumeur, tout l’écosystème est en effet perturbé : il porte des anomalies facilitantes qui
permettent non seulement la prolifération incontrôlée des cellules malignes, mais aussi de nourrir la tumeur
et de détourner le système immunitaire, facilitant ainsi le développement de métastases, cause de récidives.
À Lausanne, le scientifique souhaite développer de nouveaux médicaments, complémentaires aux traitements
par immunothérapie, ainsi qu’une approche originale, qui consiste à mieux connaître les signaux de survie de
l’écosystème tumoral pour tester des médicaments ex vivo directement sur la tumeur artificiellement cultivée
en laboratoire. Cette «médecine intelligente» devrait permettre de proposer des traitements personnalisés
aux patients en une dizaine de jours seulement.
Les défis et les attentes sont importants. Comment concilier la recherche et les soins aux patients ?
L’humanisme et la haute technologie qui sont mis en place pour lutter contre le cancer sont-ils conciliables ?
Comment faire savoir et comprendre aux patients le bénéfice de l’innovation ? L’équilibre entre médecine
de soins et de recherche est subtil. Pour Éric Raymond, si la recherche offre de réels espoirs, la clé du succès
demeure d’abord dans la qualité des soins et le dialogue entre patients, soignants et chercheurs.
Bâtisseur du Département d’oncologie de l’Hôpital Beaujon et ancien Directeur du Centre intégré des Hôpitaux
universitaires Paris-Nord Val-de-Seine (HUPNVS), Éric Raymond est un spécialiste des nouveaux médicaments
anticancéreux avec une approche translationnelle de la recherche. Il a été nommé professeur ordinaire de l’UNIL
et médecin chef du Service d’oncologie médicale du CHUV dès le 1er janvier 2014.
> 1963 Naissance à Amboise (France)
> 1992 Master en biologie, Université Créteil, Paris
Master en ingénierie médicale, École des mines de Paris à Fontainebleau
> 1993 Diplôme de médecin, MD et certification en oncologie médicale,
Pierre et Marie Curie, Université Paris VI
> 1993-1997 Chef de clinique chez le Prof. A. de Gramont, Hôpital St-Antoine, Paris
puis directeur de projet chez le Prof. D. Von Hoff, Health Science Center, University of Texas
> 1997-2003 Professeur assistant en oncologie médicale, Institut Gustave-Roussy (IGR)
Directeur de la Commission scientifique pour les essais cliniques, IGR
> 2001 PhD en biologie cellulaire et moléculaire, Université Pierre et Marie Curie (Paris VI)
> 2003 Habilitation à diriger des recherches en médecine et en sciences, Université Diderot (Paris VII)
> 2003-2004 Professeur assistant en oncologie médicale, Hôpital St-Louis, Université Paris VII
> 2004-2014 Professeur d’oncologie médicale, Université Paris VII
Chef du Département d’oncologie médicale, Hôpital Beaujon, Clichy
Chef de groupe en pharmacologie préclinique et translationnelle, INSERM U728
> 2011-2014 Directeur du Centre intégré, HUPNVS, Paris