“ L La préservation de la fertilité, en dehors de la cancérologie :

ÉDITORIAL
4 | La Lettre du Gynécologue N° 402 - mai-juin 2016
Dr Bob Wainer
Centre d’AMP,
CHI de Poissy-Saint-Germain ;
EA 7404-GIG, UFR des Sciences
de la santé Simone Veil,
université Versailles-
Saint-Quentin-en-Yvelines.
Les termes de bouleversement, voire de révolution technologique,
ont été utilisés à de nombreuses reprises ces dernières années
pour qualifier les progrès touchant à la fertilité humaine.
Ainsi, il y a près de 40 ans, la possibilité de parvenir à une fécondation
ovocytaire humaine hors du corps de la femme (première fécondation
invitro en1978). Puis la possibilité de “suspendre” le temps par la congélation
embryonnaire, permettant d’obtenir une grossesse plusieurs mois ou années
aprèsla fécondation ovocytaire (première naissance faisant suite
à unecongélation embryonnaire humaine en 1984). Il en est de même
pour les impressionnants progrès de la génétique, grâce auxquels nous pouvons,
aujourd’hui, connaître le statut chromosomique et génétique de l’embryon
à transférer in utero (première utilisation du diagnostic pré-implantatoire
chez l’homme en1990).
Ces progrès ont de très importantes implications humaines, médicales,
éthiques et sociétales.
La préservation de la fertilité a, en quelques années, complètement
transformé l’approche humaine et médicale de nombreuses pathologies
dites “graves”. Il y a 10 ans encore, le pronostic vital dominait très logiquement
le tableau clinique, quoi qu’il en coûte à la patiente. La fertilité post-
thérapeutique, comme le confort ultérieur ou l’esthétique, étaient relégués
au second plan, quand ils nétaient pas totalement absents des préoccupations
du thérapeute, et même du patient.
Aujourd’hui, les progrès et la qualité de la prise en charge cancérologique
sont tels que la qualité de vie après la guérison du cancer est devenue un enjeu
essentiel, tant pour les praticiens que nous sommes, que pour les patients
eux-mêmes. Préserver la fertilité future d’un adulte jeune, d’un enfant,
ne doit pas ralentir la prise en charge du cancer mais doit, dans des structures
adaptées à ces nouvelles préoccupations, faire désormais partie de la prise en
charge thérapeutique.
Lévolution qui se dessine actuellement est l’utilisation des techniques
de préservation de la fertilité en dehors du contexte carcinologique.
La préservation de la fertilité,
en dehors de la cancérologie :
le nouvel enjeu thérapeutique
Fertility preservation outside the field of oncology:
an emerging therapeutic issue
0004_LGY 4 17/05/2016 14:12:07
ÉDITORIAL
La Lettre du Gynécologue N° 402 - mai-juin 2016 | 5
AVIS AUX LECTEURS
Les revues Edimark sont publiées en toute indépendance et sous l’unique et
entière responsabilité du directeur de la publication et du rédacteur en chef.
Le comité de rédaction est composé d’une dizaine de praticiens (chercheurs,
hospitaliers, universitaires et libéraux), installés partout en France, qui représentent,
dans leur diversité (lieu et mode d’exercice, domaine de prédilection, âge,etc.),
lapluralité de la discipline. L’équipe se réunit 2ou 3fois par an pour débattre
des sujets et des auteurs à publier.
La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture
scientifique en double aveugle, l’implication d’un service de rédaction/révision
insitu et la validation des épreuves par les auteurs et les rédacteurs en chef.
Notre publication répond aux critères d’exigence de la presse :
· accréditation par la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences
de presse) réservée aux revues sur abonnements,
· adhésion au SPEPS (Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé),
· indexation dans la base de données internationale ICMJE (International
Committee of Medical Journal Editors), partenariat avec le GRIO (Groupe de
recherche et d’information sur les ostéoporoses)
· déclaration publique de liens d’intérêts demandée à nos auteurs,
· identification claire et transparente des espaces publicitaires et des publi-
rédactionnels en marge des articles scientifiques.
Rappelons que la loi du 7 juillet 2011 concerne : “toute personne
dont la fertilité risque dêtre prématurément altérée, et qui peut bénéficier
du recueil et de la conservation de ses gamètes ou de ses tissus germinaux,
en vue de la préservation et de la restauration de sa fertilité.
En gynécologie, certaines pathologies considérées comme bénignes,
comme l’endométriose, l’insuffisance ovarienne prématurée,
certaines chirurgies ovariennes itératives, vont désormais recourir
de plus en plus souvent à la préservation de la fertilité.
Mais, en dehors de la gynécologie, plusieurs autres spécialités médicales
sont aussi concernées par cette problématique, car certains traitements
qu’elles utilisent peuvent avoir un impact sur la fertilité (médecine interne,
rhumatologie, néphrologie, endocrinologie, etc.)
Enfin, en dehors de toute pathologie, l’élévation de l’âge de la femme
conduit inexorablement à une insuffisance de la fonction ovarienne
et, dans une société où l’égalité des sexes devient un dogme,
où l’allongement de l’espérance de vie est un but,
la préservation sociétale de la fertilité devient forcément
l’une de nos interrogations.
L’auteur déclare ne pas avoir
de liens d’intêrets.
0005_LGY 5 17/05/2016 14:12:07
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !