« N'attends pas que les éléments
arrivent comme tu le souhaites ;
décide de vouloir ce qui arrive
et tu seras heureux »
Michel HANSSEN (Haguenau)
Michel HANSSEN
An d’inaugurer cette nouvelle
année, je vous propose cette
citation du stoïcien Epictète
dont la réexion porte essen-
tiellement sur la sagesse et
la recherche du bonheur. Sa
philosophie est essentielle-
ment minimaliste, puisqu’elle
consiste à éviter le malheur
en guise de but de la vie, plu-
tôt qu’une recherche propre-
ment dite du bonheur (pour
en savoir plus : voir le manuel
d’Epictète).
Dans le contexte national,
international... et accessoire-
ment, de notre monde hospi-
talier public, la lecture entière
de ce manuel ne sera certaine-
ment pas de trop an d’aron-
ter l’horizon de cette nouvelle
année.
J’ai été interpellé par un cer-
tain nombre de collègues
en regard d’un message du
Syndicat National des Spécia-
listes des maladies du Coeur
et des Vaisseaux (en date du
3 novembre 2016) évoquant
l’ONDAM : « L’analyse de ces
dépenses montre que sur les
5 dernières années presque la
moitié de l’augmentation de
l’ONDAM en ville a été englou-
tie par les prescriptions hospi-
talières exécutées en ville. Ce
hold up montre à quel point
les dépenses réellement liées
à la médecine ambulatoire ont
été stabilisées ». Ces dépenses
regroupent principalement le
médicament, des transports
sanitaires, des actes d’auxi-
liaires médicaux et des indem-
nités journalières. Si l’on peut
souscrire à une meilleure res-
ponsabilisation du corps médi-
cal dans la maitrise des pres-
criptions à l’hôpital (1) il y a lieu
de moduler des terminologies
carricaturales du type « hold
up ». Les explications mérite-
raient un développement qui
ne peut faire l’objet des « Brèves
de comptoir ».
On observera juste, à titre
d’exemples, qu’une des raisons
signicatives en sont la pres-
cription des nouveaux traite-
ments contre l’Hépatite C, un
recours aux urgences massif et
souvent pour des soins légers
(2) dont l’origine pourrait être
explicitée, la prescription à la
sortie du patient… qui pour-
rait ne gurer que dans la
lettre de liaison en terme de
proposition, etc… A tout cela,
on pourrait rajouter une éva-
luation forte de la pertinence
des actes, telles la chirurgie
du canal carpien, la césa-
rienne programmée, l’image-
rie médicale... et l’angioplastie
coronaire. On en déduira faci-
lement, que la responsabilisa-
tion médicale concerne toutes
nos obédiences et qu’il y a lieu
de rester prudent sur les ana-
thèmes !
A l’encontre d’une vision, pa-
raissant nécessaire, territoriale
de santé entre médecine pu-
blique et libérale, on note un
positionnement du Syndicat
des Médecins Libéraux (SML)
rapporté par Hospimédia (3)
qu’il faut « restructurer ferme-
ment l’ore de soins hospita-
lière » et que l’hospitalisation
« doit se situer absolument
comme le dernier recours ».
Si sur ce dernier aspect on
peut également souscrire à
une structuration territoriale
de bonne prise en charge de
l’usager et d’ecience éco-
nomique, il faudrait souligner
dans le même temps la réou-
verture d’un certain nombre
de « chantiers » : quid de la per-
manence des soins, quid des
règles d’hospitalisation à do-
micile (HAD), quid de la prise
en charge par les établisse-
ments privés du type de patho-
logie et du type de patientèle,
… quid de la rémunération des
professionnels de santé mais
cela semble être un sujet « vul-
gaire ». Tout cela n’engage pas
à une espérance constructive
d’une véritable réexion com-
mune sur une bonne lière de
soins pour l’usager.
Faisant suite à la loi nationale
de santé et an de mettre du
« baume au coeur » aux méde-
cins hospitaliers, notre tutelle
a lancé le « grand chantier »
sur l’attractivité à l’hôpital. Les
mesures retenues vont, enn,
permettre à nos collègues libé-
raux de mettre en évidence
tous nos privilèges !!! La prime
d’engagement de service pu-
blic exclusif, la prime d’exercice
territoriale dans le cadre des
Groupements Hospitaliers de
Territoires, … tout ceci ne peut
Brèves de comptoir
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