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Gilbert Beaugé, Renaud Veeckman
La dictature mocratique
Essai sur la dégénérescence du système nord américain
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« Il n’est pas de paix qui dure assez longtemps pour permettre à l’économie qu’elle
rend possible, d’égaler les penses exigées par la guerre suivante, l’invention des
dettes publiques se présentant comme un remède ingénieux, il est vrai, mais qui
finit par se détruire lui-même ; tout cela étant, ce que la bonne volonté aurait dû
faire, mais n’a pas fait, c’est finalement à l’impuissance qu’il reviendra de le
aliser ».
Emmanuel Kant, Sur l’expression courante : il se peut que ce soit
juste en torie, mais en pratique cela ne vaut rien, yen Théorie et
pratique/Droit de mentir, Paris, Vrin, 1972 (1re ed. 1793) pp. 56-57.
« Notre époque n’est pas que postcommuniste, elle est aussi post-mocratique.
Nous assistons aujourd’hui à l’instauration du totalitarisme démocratique ou, si
vous prez, de la démocratie totalitaire ».
Alexandre Zinoviev, La grande rupture, L’âge dhomme, Lausanne,
1999, p. 91.
Sommaire
Partie I La dictature démocratique pour demain.
Chap. 1 La globalisation signifie-t-elle la fin de l’histoiremocratique des Usa ?
Chap. 2 Prosri de la misère, et misère de la prosri.
Chap. 3 Mire et recomposition des hiérarchies.
Chap. 4 La démocratie, l’économie de marcet les idées reçues.
Chap. 5 Un leadership mondial peut-il être démocratique et perdurer ?
Partie II La guerre : la bonne étoile américaine.
Chap. 1 Les étapes successives.
Chap. 2 Les tendances de fond de la politique américaine de 1945 à 1990
Chap. 3 Hausse des dépenses rales et envol des budgets militaires.
Chap. 4 Les changement de cap du début des années 70.
Partie III Du Welfare State au Warfare State.
Chap. 1 De la Coe au Viêt Nam : 1950-1975
Chap. 2 L’équation pétrolre : 1945-1980
Chap. 3 Les présidences Reagan et Bush I : 1981-1992.
Chap. 4 La trahisonmocrate et la psidence Clinton.
Partie IV La montée des nouvelles hantises : la psidence Bush II et le Warfare State
Chap. 1 Etats voyous et terrorisme.
Chap. 2 Nine eleven.
Chap. 3 La guerre : une cessiaméricaine.
Partie V La nouvelle gouvernance inrieure
Chap. 1 La désaffection du politique.
Chap. 2 Démocrates publicains, ou publicains mocrates ?
Chap. 3 mocratie, oligarchie et rôle des élites
Chap. 4 Lobbies et marchandisation du politique.
Chap. 5 Une bureaucratie policière
Chap. 6 Tyrannie des médias et dictature de l’opinion.
Chap. 7 Cricalisation du politique et politisation du religieux
Partie VI Bilan et perspective
Chap. 1 L’Iran et la question nucaire.
Chap. 2 La montée des inquiétudes.
Chap. 3 En ont-ils les moyens ?
Chap. 4 Le calendrier.
Partie VII Conclusion.
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Aujourd’hui, à l’échelon mondial, le choix porte probablement
entre ce que Jacques Attali2 anticipe avec beaucoup
d’optimisme comme une « hypermocratie » et ce que
d’autres redoutent comme une « hyperdictature ». Rien
n’indique d’ailleurs qu’il sagisse d’un choix, ni que les extrême
ne se rejoignent pas. Lorsque le « champ des possibles »
s’amenuise, certains choix paraissent inévitables, l’avenir ne
brille plus d’un éclat aussi net, et les rapports de force se
tendent. C’est cette tension qui nous poccupe, le au fait que
ce ne sont jamais les mêmes qui font les mêmes choix.
Le jeu mondial est à somme nulle : ce que les uns plèvent,
les autres le concèdent et rarement les « intérêts vitaux » des
uns ne se confondent ou convergent avec les « ints vitaux »
des autres : leur vocation est de s’affronter.
Ce livre tente de prendre la mesure des rapports de force qui
depuis quelque temps se sont engas à l’échelon mondial
entre les forces qui concourent à davantage democratie, et
celles qui concourent à davantage de dictature. Rien n’indique
d’ailleurs que ces deux termes continuent toujours à s’opposer.
Aujourd’hui et de manre apparemment paradoxale on
impose la mocratie par la force.
Effet d’une globalisation libérale galopante, qu’il nous faille
sormais saisir l’essentiel des probmes que nous
rencontrons au niveau mondial, est devenu une nécesside
méthode. Simultanément, il saute aux yeux de tous que les
cadres « nationaux », « étatiques », ou encore de « pays à
pays » sont chaque jour de moins en moins adéquats pour
opérer cette saisie : en même temps que le monde se
recompose, se recomposent également les cadres qui jusque-
nous permettaient de l’apphender. Cependant et quitte à
se déplacer la notion de « frontières » a encore de beaux
jours devant elle.
Dans cette recomposition d’ensemble, les États-Unis
d’Amérique jouent un rôle tout à fait particulier, au service
d’intérêts toujours plus pcis. Fer de lance de la démocratie
mondiale et première puissance au monde, il n’y a pas
d’endroits dans le monde dune manière ou d’une autre
leurs ints ne soient ni engagés ni en jeu. Allons à
lessentiel : aujourd’hui comme hier, il s’agit pour eux de
s’enrichir, d’accrtre leur niveau de vie et d’instaurer un ordre
mondial tel qu’il leur permette dy parvenir, sans jamais perdre
la main ou renoncer à la supmatie quils exercent, et que
personne ne conteste.
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Jacques Attali, Une brève histoire de l’avenir, Paris, Fayard 2006.
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Dans une logique où la richesse des uns est à la fois la cause
et la conséquence de la pauvreté des autres et le jeu
mondial de la richesse et de la pauvreté est à somme nulle, ils
feront tout pour : nérer et s’approprier une fraction croissante
du surplus mondial, fixer les règles qui devront y concourir et
s’opposer par tous les moyens à tout ce qui serait de nature à y
faire obstacle. Le monde en quelque sorte leur appartient et ils
ne sauraient renoncer au monde ou laisser-faire sans
renoncer à tout.
En régime de croisière, les seules gles du marc
garantissent cette maîtrise et assurent la reproduction de
l’hégémonie que les États-Unis exercent sur le reste du monde.
C’était vrai pour le seul « monde libre » jusqu’à l’implosion du
bloc de l’Est. Depuis le ralliement de la Chine et de la Russie
au libéralisme, c’est vrai pour le reste de la planète sans
restrictions, ni réserves. Le terrain du liralisme, les États-Unis
en ont défini le périmètre et les contours. Ils en ont fixé les
objectifs, la gitimité, les gles et les enjeux. Sur ce terrain, ils
règnent en maîtres, comme ils règnent en mtres sur le
monde, un monde qui n’aurait d’autre alternative que dy faire
allégeance en se vassalisant, ou de vaincre les États-Unis sur
leur propre terrain et pour ainsi dire à domicile.
L’analyse de la partition des richesses mondiales confirme ce
point de vue. Cette partition repose sur deux piliers
principaux : le rôle international du dollar et le contle du
secteur énertique mondial. Il s’agit d’un côde mtriser ce
qui reste et demeure le moteur de l’économie mondiale, et tout
particulrement le pétrole. Il s’agit de l’autre de préserver et de
garder en main les moyens de serve et de paiement
internationaux. Ce sont les deux principaux leviers de
l’hégémonie nord-américaine et tant que les mécanismes du
marché oreront le succès sera garanti.
Or il advient gulièrement que les mécanismes du marché
cessent d’opérer, ou opèrent à l’encontre des intérêts nord
américains. Dans ce cas, on multipliera les pressions et les
mises en garde, le jeu sur la règle démocratique fera partie de
la règle démocratique du jeu et, en dernier recours, on fera la
guerre.
La politique étranre et la diplomatie d’un , la stragie de
fense de l’autre vont surseoir à la défaillance d’un marc qui
leur échappe, tourne à leur désavantage et risque de les
compromettre. Ce que la diplomatie ne parvient pas à obtenir,
la guerre l’imposera et les deux volets de leur action sur le
monde de plus en plus auront tendance à se confondre.
Il serait naïf de croire que les États-Unis puissent renoncer aux
possibilités de la diplomatie avant de recourir aux armes. Mais il
serait encore plus vain de penser qu’ils puissent renoncer aux
armes, aps avoir épuisé les ressources de la diplomatie, dès
lors que leurs « intérêts vitaux » sont en jeu.
On épiloguera à l’infini sur ce que sont actuellement les
« ints vitaux » des États-Unis ou sur la manière dont ils
auront évolué au cours du temps et du reste peu importe.
Une constante ici semble se dégager : celle de la recherche
d’un équilibre interne/externe en termes de répartition des
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