26 | La Lettre du Sénologue • No 64 - avril-mai-juin 2014
Points forts
»
Les soins de supports doivent poursuivre leur développement pour permettre le contrôle des symptômes
liés à la maladie ou aux traitements, et une approche globale à toutes les phases de la maladie, y compris
lors de l’après-cancer.
»
Le Plan cancer en souligne l’importance en termes de détection systématique des besoins, d’accès (critère
d’agrément), d’information, de formation (DPC), de référentiels nationaux, d’organisation, definancement
(réforme de la tarification).
»
Des référentiels sont mis à disposition sur le web, sur tablettes et sur smartphones par l’Association
francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS).
»
Un groupe coopérateur de recherche en soins oncologiques de support, mis en place par convention
entre l’AFSOS et UNICANCER, est ouvert à tous les professionnels.
Mots-clés
Soins de support
Organisation
Plan cancer
Médecine
personnalisée
Highlights
»
Supportive care must
continue their development to
enable the control of symptoms
related to the disease or treat-
ments and a holistic approach
to all phases of the disease,
including post-cancer.
»
The National Cancer Plan
emphasizes the importance in
terms of systematic identifi ca-
tion of needs, access (accredi-
tation criteria), information,
training (accreditation criteria),
national guidelines, organiza-
tion, fi nancial approach.
»
Practical bedside guidelines
are available on the web, on
tablets and smartphones by the
French Speaking Association for
Supportive Care in Oncology
(AFSOS).
»
A cooperative research group
in supportive care was esta-
blished by agreement between
the AFSOS and UNICANCER
(french comprehensive cancer
centers network) and is open
to all professionals.
Keywords
Supportive care
Organization
National Cancer Plan
Pain
Personalized medicine
aux soins de support (critère d’agrément pour les
autorisations), d’une information systématique –
notamment dans le cadre du dispositif d’annonce –,
le besoin de formation (DPC), la nécessité d'intégrer
les besoins en soins de support lors des réunions
de concertation pluridisciplinaire (RCP), de rédiger
des référentiels nationaux, l'intérêt d’une meilleure
lisibilité de l’organisation, l'urgence d’une réforme de
la tarifi cation pour faciliter l’accessibilité fi nancière.
Il est utile aussi de faire remarquer que dépistage,
recherche et égalité s’appliquent également aux
soins de support : dépister les symptômes liés à
la maladie ou au traitement très tôt, développer
la recherche pour améliorer les traitements, offrir
des soins de support à tous, quel que soit le niveau
social. Enfi n, il faut rappeler que le Plan cancer doit
s’envisager pour certains de ses aspects avec le
Plan soins palliatifs (4), toujours en cours, et que
si aucun Plan douleur n’a été réactivé – pour des
raisons budgétaires essentiellement –, les objectifs
des 3 Plans précédents restent pertinents, notam-
ment concernant l’organisation des soins.
Les “cancérologues”
sont la clé des SOS
Il n’est pas possible pour les médecins amenés à
traiter des malades atteints de cancer de déléguer
toute la gestion des symptômes propres à la maladie
ou aux traitements spécifi ques, l’annonce et l’aide
psychologique minimum, même si le recours à des
experts est possible ! C’est la raison pour laquelle
tous doivent acquérir des connaissances adaptées à
leur exercice dans les domaines des SOS. La publi-
cation de la circulaire du 22 février 2005 relative à
l’organisation des soins en cancérologie a donné un
cadre pour une meilleure organisation de ces soins
en y consacrant l’annexe 4 (2).
L’organisation de la médecine en général, et de la
cancérologie en particulier, subit, et va encore subir,
de profondes évolutions secondaires à la croissance
accélérée des connaissances – puis rapidement des
pratiques –, au Plan cancer, à la pénurie médicale,
aux recommandations, à l’évaluation des pratiques
professionnelles, aux modalités de tarifi cation, à la
place accrue des usagers ; “il faut s’adapter vite ou…
dysfonctionner gravement” (et nos décideurs sont
souvent loin de la science et du terrain, nos institu-
tions ne sont pas très rapides…) ! Dans le domaine
des SOS, certains changements sont engagés depuis
les années 1960, d’autres sont récents ou en cours.
Il faut rappeler que la dénomination de SOS n’a pas
eu pour objectif de consacrer une nouvelle spécia-
lité. Elle a été choisie par un groupe d’experts de
diverses spécialités pour aller vers une organisation
plus conforme aux besoins nouveaux des malades
et des équipes. Elle a été choisie pour :
➤
identifi er et développer les SOS appliqués par
les “cancérologues”, sous-entendu les oncologues
médicaux et radiothérapeutes, les chirurgiens et
les spécialistes des organes impliqués en cancéro-
logie : annonce, lutte contre les symptômes liés à
la maladie et de plus en plus aux traitements, etc. ;
➤
rendre plus lisibles les entités spécialisées impli-
quées dans les différentes expertises en SOS et qui
étaient en grande diffi culté pour exister (elles le
sont toujours en raison du système de tarifi cation
et de la pénurie médicale) : unités de psycho-
oncologie, consultations et centres de la douleur,
équipes mobiles et unités de soins palliatifs, unités
transversales de nutrition, unités d’accompagne-
ment social, activités autour de la socio-esthétique,
la rééducation-réadaptation, la fertilité, la sexologie,
etc. ;
➤
améliorer la qualité de vie au travail des profes-
sionnels ;
➤
rappeler, voire défendre certaines valeurs
éthiques, valeurs par moments négligées dans la
passion de ce qui reste la mission fondamentale
du médecin et l’attente première de la personne
malade : guérir encore et toujours chaque fois que
possible.
Et c’est ici qu’il faut affi rmer que les “cancéro logues”
ont indéniablement un rôle majeur à jouer en
matière de SOS. En fait, dans l’organisation actuelle,
ils en sont la clé, car ils sont pour les patients des
référents incontestés et incontestables tout au long
de la maladie ou presque. Ils ont, d’une part, le
pouvoir de s’impliquer, eux-mêmes et leurs équipes,
fortement ou non, dans cette démarche d’amélio-
ration de la qualité des soins (et donc de la qualité
de vie !), et, d’autre part, le pouvoir d’ouvrir plus ou