Master 1 Mathématiques - Université Blaise Pascal Sujets de TER 2008/2009 Le TER est un court stage d’initiation à la recherche encadré par un membre du laboratoire de mathématiques, qui consiste en l’étude de textes mathématiques sur un domaine voisin de ceux au programme du M1. Ce travail se conclut par la rédaction d’un mémoire et un exposé oral (20 minutes par étudiant). Les étudiants devront communiquer leur choix pour le lundi 19 janvier. Le début effectif du TER est donc fixé au 20 janvier. Table des matières 1 Problème de Cauchy pour une équation discrète de coagulation-fragmentation. 3 2 Anneaux semisimples et groupe de Brauer d’un corps 3 3 Quelques calculs de groupes de Galois 3 4 Le critère de simplicité d’Iwasawa. Application aux groupes projectifs linéaires 4 5 Le théorème d’uniformisation de Riemann 4 6 Etude de modèles de populations en intéraction 4 7 Le théorème de Burnside sur la résolubilité des groupes finis d’ordre pn qm 5 8 Introduction à la dynamique topologique en basse dimension 5 9 Séries de fonctions aléatoires 5 10 Groupes libres et arbres 6 11 Courbure et Topologie 6 12 Géométrie hyperbolique 6 13 Sur le problème des sous espaces invariants : théorème de Lomonosov 7 14 Preuve analytique du théorème de Brouwer 7 15 Le spectre d’un opérateur de Tœplitz à symbole continu 7 16 EDP du premier ordre pour les populations structurées 8 17 Théorèmes de transcendance 8 18 Arithmétique et nombres premiers 8 19 Introduction aux courbes elliptiques 9 20 Courbes elliptiques et cryptographie 9 21 Théorème des nombres premiers 10 1 22 Modèles d’urnes : exemples de modèles de parts de marché. Processus de renforcement aléatoire. 10 23 Coût de transport et distance de Wasserstein pour les mesures de probabilités sur R et R N 10 24 Inégalités exponentielles et gaussiennes en probabilités 10 2 1 Problème de Cauchy pour une équation discrète de coagulationfragmentation. Sujet proposé par Véronique Bagland On considère un système infini d’amas de particules dont la dynamique est régie par des phénomènes de coagulation et de fragmentation. Les amas peuvent fusionner pour former de plus grands amas ou, au contraire, se diviser en de plus petits amas. Ces amas sont uniquement déterminés par leur taille i ∈ N∗ . Pour chaque i ∈ N∗ , on note ci (t) le nombre d’amas de taille i par unité de volume au temps t. Les (ci )i≥1 vérifient un système infini d’équations différentielles. On s’intéresse ici au poblème de Cauchy associé. Bibliographie H. Amann, Ordinary Differential Equations, An Introduction to Nonlinear Analysis. J. M. Ball ; J. Carr, The discrete coagulation-fragmentation equations : existence, uniqueness, and density conservation, J. Statist. Phys., 61 : 203–234, 1990. S. Lang, Analyse réelle. http ://math.univ-bpclermont.fr/ bagland/ter.pdf 2 Anneaux semisimples et groupe de Brauer d’un corps Sujet proposé par Julien Bichon Un module sur un anneau quelconque n’est pas libre en général. Pour palier ce défaut, on cherche des notions qui vont remplacer la liberté, par exemple la semisimplicité : un module est dit semisimple s’il est somme directe de modules simples (un module non nul est dit simple si ses seuls sous-modules ont (0) et lui-même). Un anneau est dit semisimple quand tous ses modules sont semisimples. Ce TER propose de montrer le théorème de classification de Wedderburn des anneaux semisimples : ils sont isomorphes à des produits d’anneaux de matrices sur des corps éventuellement non commutatifs. Comme application de la théorie, on construira la groupe de Brauer Br(k) d’un corps commutatif k, et on calculera Br(R). Références. [1] B. Farb, R. Dennis, Noncommutative algebra, Springer, 1993. [2] S. Lang, Algebra, third edition, Addison-Wesley, 1993. 3 Quelques calculs de groupes de Galois Sujet proposé par Julien Bichon Le but du TER est d’étudier quelques méthodes de calculs de groupes de Galois. On s’intéressera en particulier - au calcul du groupe de Galois d’un polynôme irréductible de degré 4 [1] ; - au calcul de groupes de Galois par réduction. Cela permet par exemple de montrer que chaque groupe symétrique Sn est un groupe de galois sur Q. Par ailleurs la démonstration de la technique de réduction fournira l’occasion d’étudier les extensions d’anneaux, la généralisation naturelle des extensions de corps [2]. Références. [1] L.C. Kappe, B. Warren, An elementary test for the Galois group of a quartic polynomial, Amer. Math. Monthly 96 (1989), 133-137. [2] S. Lang, Algebra, third edition, Addison-Wesley, 1993. 3 4 Le critère de simplicité d’Iwasawa. Application aux groupes projectifs linéaires Sujet proposé par Julien Bichon Le critère d’Iwasawa (1941) assure qu’un groupe opérant sur un ensemble d’une manière adéquate est simple. Il permet de montrer, par exemple, que les groupes projectifs speciaux linéaires (PSLn (k) = SLn (k)/Z(SLn (k)) et les groupes projectifs symplectiques sont presque tout le temps simples. Quand le corps de base est fini, cela fournit de nouveaux exemples de groupes finis simples, par exemple un groupe fini simple à 168 éléments. L’objectif du TER est de montrer le critère d’Iwasawa et d’en déduire la simplicité des groupes mentionnés plus haut. Il combine des notions d’algèbre abstraite et de l’algèbre linéaire. Référence. L.C. Grove, Classical groups and geometric algebra, Graduate studies in mathematics 39, American mathematical Society, 2002. 5 Le théorème d’uniformisation de Riemann Sujet proposé par Jérôme Chabert Ce théorème affirme que n’importe quel ouvert simplement connexe (c’est à dire en gros “sans trou”) de C (autre que C lui même) peut être mis en bijection holomorphe avec le disque unité ouvert. En particulier, une telle bijection conserve les angles, ce qui rend ce résultat surprenant : il est possible de mettre en bijection holomorphe le disque ouvert et l’intérieur d’un carré, par exemple. La démonstration de ce théorème important fait appel à des notions classiques d’analyse complexe. On prouvera en particulier que sur un ouvert simplement connexe, une fonction holomorphe admet une primitive holomorphe. Prérequis : Le cours d’analyse complexe de L3. Bibliographie : W. Rudin, “Real and complex analysis”, McGraw Hill L.V. Ahlfors, Complex Analysis, McGraw-Hill. 6 Etude de modèles de populations en intéraction Sujet proposé par Claire Chainais On propose de s’intéresser à différents modèles de populations à deux espèces : les modèles de proies-prédateurs, les modèles de compétition et les modèles de symbiose. D’un point de vue mathématique, il s’agit de systèmes différentiels (non linéaires) de deux équations à deux inconnues. On s’intéressera notamment à l’étude qualitative des solutions : comportement en temps long, existence de cycle limite, stabilité des points fixes... Une partie du travail portera sur l’étude des solutions d’un système différentiel linéaire 2 × 2. Références : M URRAY, Mathematical biology, I. An introduction. H IRSCH , S MALE, Differential equations, dynamical systems and linear algebra. B RAUN, Differential equations and their applications. 4 7 Le théorème de Burnside sur la résolubilité des groupes finis d’ordre pn qm Sujet proposé par François Dumas Il s’agit de démontrer que tout groupe fini dont l’ordre admet seulement deux diviseurs premiers est résoluble. Il se situe donc dans la continuité des connaissances acquises en cours sur la notion de groupe résoluble (existence d’une suite de Jordan-Hölder dont les facteurs sont cycliques d’ordres premiers) et sur les entiers algébriques, tout en nécessitant d’apprendre les premiers éléments de la théorie des caractères pour les groupes finis. Références bibliographiques (les ouvrages ci-dessous sont tous présents à la bibliothèque de maths) : - J.L. Alperin et R.B. Bell, Groups and representations, Springer, 1995 - M. Burrow, Representation theory of finite groups, Academic Press, 1965 - D. Gorenstein, Finite groups, Harper & Row, 1968 - M.-P. Malliavin, les groupes finis et leurs représentations complexes, Masson, 1981 - Derek J.S. Robinson, A course in the theory of groups, Springer, 1996 8 Introduction à la dynamique topologique en basse dimension Sujet proposé par François Gautero Étudier la dynamique d’une application (continue, différentiable, mesurable,. . . ) f sur un espace (topologique, C ∞ , mesuré,. . . ) X revient à étudier le devenir des points de X sous les itérations successives de f . On se propose dans un premier temps de considérer le cadre des applications continues de l’intervalle. Après avoir introduit les notions et outils classiques dans ce contexte, une première étape sera de prouver le théorème de Sharkovskii : si une application continue de l’intervalle possède une orbite périodique de période 3, elle possède une orbite périodique de chaque période. Selon les affinités de l’étudiant(e), on pourra ensuite soit approfondir l’étude d’une famille particulièrement importante d’applications de l’intervalle f µ (x) = µx(1 − x), et ainsi s’initier à la théorie des bifurcations, soit s’intéresser aux difféomorphismes du cercle, soit passer en dimension 2 et étudier le fer à cheval de Smale par exemple. Bibliographie : An introduction to chaotic dynamical systems, R. Devaney. 9 Séries de fonctions aléatoires Sujet proposé par Yanick Heurteaux Le calcul des probabilités et l’introduction de “coefficients aléatoires” s’avère très performant dans la recherche d’exemples et de contre-exemples. Une situation classique est la suivante. Considérons la série entière +∞ ∑ ε n zn n=0 où ε n est un pile ou face, c’est à dire une suite de variables aléatoires indépendantes vérifiant P[ε n = 1] = P[ε n = −1] = 1/2. La série entière est alors de rayon 1 et définit une fonction holomorphe (aléatoire) f dans le disque unité. On peut montrer que, presque sûrement, le cercle unité est une frontière naturelle pour la fonction f , c’est à dire que f ne se prolonge analytiquement au voisinage d’aucun point du cercle unité. Lors de ce TER, on propose de visiter quelques chapitres du livre de Jean-Pierre Kahane ([1]) et d’aborder, par le biais des série aléatoires, quelques questions liées par exemple aux séries entières, aux séries de Fourier, aux recouvrements du cercle par des intervalles aléatoires. Prérequis : Analyse de licence, analyse complexe (fonctions holomorphes), probabilités Références : [1] Jean-Pierre Kahane, Some random series of functions, Cambridge studies in advances mathematics. 5 10 Groupes libres et arbres Sujet proposé par Michael Heusener Le but de ce projet est de montrer le théorème de Schreier : un groupe est libre si et seulement s’il agit librement sur un arbre simplicial. Dans ce cas, le rang du groupe libre est déterminé par le groupe fondamental du quotient. Dans [2], en développant certains outils sur les graphes finis, Stallings donne un moyen d’obtenir une présentation canonique d’un sous-groupe du groupe libre, à partir d’un système de générateurs fixé. Objectifs : Le projet est modulable et peut s’adapter facilement au niveau de l’étudiant. Il est prévu de commencer par le livre de Massey [1]. Si l’étudiant progresse vite, on pourra s’attaquer à l’article de Stallings [2]. Pré-requis : Algèbre de L3. Références : [1] Massey. A Basic course in algebraic topology, GTM 127. [2] J.R. Stallings “Topology of finite graphs” Inventiones Mathematicae 71 (1983). 11 Courbure et Topologie Sujet proposé par Michael Heusener Descriptif : Si M est une variété riemannienne, la courbure de M est un invariant local d’isométrie : en dimension 2, M a courbure positive, resp. nulle, resp. négative, en un point x si un petit cercle centré en x a une longueur plus grande, resp. égale, resp. plus petite, que 2π. La formule de Gauss-Bonnet lie la courbure d’une surface à sa topologie, via la caractéristique d’Euler. Objectifs : L’étudiant commencera par une étude approfondie des notions élémentaires de géométrie riemannienne : connexion, courbure, géodésique,.... Le but serait de donner une démonstration du théorème de Gauss-Bonnet. Pré-requis : Calcul différentiel au niveau de L3. Cours “courbes et surfaces” de L3 ou “Geometrie differentielle” de M1. Références : M.P. do Carmo “Differential Geometry of curves and surfaces”. Guillemon et Pollack, Differential Topology. J.M. Lee “Riemannian manifolds, an introduction to curvature” GTM 176 Springer-Verlag. Stoker. Differential Topology. 12 Géométrie hyperbolique Sujet proposé par Michael Heusener Descriptif (Wikipedia) : En mathématiques, la géométrie hyperbolique (nommée parfois géométrie de Lobatchevsky) est une géométrie non-euclidienne vérifiant les quatre premiers postulats de la géométrie euclidienne, mais pour laquelle le postulat euclidien des parallèles est remplacé par le postulat que « par un point extérieur à une droite passe plus d’une droite parallèle ». On démontre qu’alors il y a une infinité de droites parallèles. En géométrie hyperbolique, le théorème de Pythagore n’est plus valable et la somme des angles d’un triangle n’est plus égale à π. Une droite est toujours définie comme la ligne de plus court chemin joignant deux points sur une surface. Objectifs : acquérir les notions de bases de la géométrie hyperbolique. Pré-requis : de bonnes connaissances en géométrie euclidienne au niveau L2 seront suffisantes. Références : Anderson. Hyperbolic Geometry, Springer. Fenchel. Elementary Geometry in hperbolic space. de Gruyter. Ratcliffe. Foundations of hyperbolic manifolds. 6 13 Sur le problème des sous espaces invariants : théorème de Lomonosov Sujet proposé par Khalid Latrach Le problème du sous espace invariant s’énonce comme suit : Est ce que tout opérateur linéaire borné T sur un espace de Banach X admet un sous espace Y invariant, c’est-à-dire T(Y) ⊆ Y. On entend par sous espace un sous espace vectoriel fermé différent de {0} et X. Il est clair que si l’opérateur T admet une valeur propre, alors le sous espace propre associé à cette valeur propre est un sous espace invariant. Si l’espace est de dimension infinie et non séparable, tout opérateur borné admet des sous espaces propres (orbites des vecteurs non nuls). Il s’agit d’un problème difficile qui est, à ma connaissance, encore ouvert pour les espaces de Hilbert séparables. Toutefois, en 1973, Lomonosov a montré en utilisant le théorème du point fixe de Schauder que si un opérateur borné T non multiple de l’identité sur un espace de Banach commute avec un opérateur compact, alors il existe un sous espace invariant par tous les opérateurs qui commutent avec T (cet espace est évidemment invariant par T). L’objet de ce TER est de présenter le théorème de Lomonosov ainsi que les résultats (significatifs) concernant ce problème qui lui sont antérieurs (ils ne sont pas nombreux). 14 Preuve analytique du théorème de Brouwer Sujet proposé par Khalid Latrach Soit n un entier naturel non nul. On désigne par Bn la boule unité fermée de l’espace Rn . Le théorème de Brouwer affirme que toute application continue f de Bn dans Bn admet au moins un point fixe, c’està-dire il existe un point x de Bn tel que f (x) = x. Bien que la preuve de ce résultat en dimension un est élémentaire, lorsque n ≥ 2, elle est non triviale est fait appel à des techniques (sophistiqués) de topologie algébrique. L’objet de ce TER est de présenter une preuve analytique (due à Milnor 1979) de ce théorème ne faisant intervenir que des arguments du niveau licence L3 et Master 1. 15 Le spectre d’un opérateur de Tœplitz à symbole continu Sujet proposé par Jean-Marie Lescure Une matrice de Toeplitz (ou “circulante”) est une matrice dont les coefficients sur une diagonale descendant de gauche à droite sont les mêmes. Plus généralement, on dit qu’un opérateur sur `2 (N) est un opérateur de Tœplitz s’il associe à la suite (xn ) la suite de terme général ∑k∈N cn−k xk , (où (cn )Z est une suite complexe fixée). Ces opérateurs apparaissent dans de multiples situations en mathématiques et le calcul de leur spectre est une branche de recherche encore active. Le but de ce TER est de comprendre le cas particulier de tels opérateurs “à symboles continus”. Ce cas élémentaire fait intervenir à la fois des notions de théorie des opérateurs, d’analyse complexe et de topologie des courbes. On abordera l’étude de l’algèbre de Calkin et des opérateurs de Fredholm. La démarche est décrite dans [1] et [2]. Prérequis : le cours de théorie spectrale. Bibliographie : [1] W. Arveson, “A short course in spectral theory”, GTM 209, Springer [2] K. Davidson, “C ∗ -algebras by example”, Field institute monographs, AMS. 7 16 EDP du premier ordre pour les populations structurées Sujet proposé par Bertrand Lods On propose de se consacrer ici à l’analyse mathématique de modèles de dynamique des populations structurées. Plus précisément, on étudiera un problème de renouvellement cellulaire régit par une équation aux dérivées partielles du premier ordre. On montrera l’existence de solutions d’ une telle équation, en utilisant par exemple un théorème de point fixe ou encore la méthode des caractéristiques. On pourra aussi s’intéresser au comportement en temps grand des solutions de cette équation par des méthodes d’entropie relative. Références : B. P ERTHAME. Transport equations in biology, Birkhauser, 2006. J. D. M URRAY. Mathematical biology, Springer, 2002. L. C. E VANS. Partial Differential Equations, AMS, 1998. 17 Théorèmes de transcendance Sujet proposé par François Martin Un réel est dit transcendant s’il n’est racine d’aucun polynôme à coefficients rationnels. L’existence de nombres transcendants est claire pour des raisons de cardinalité, mais la construction d’un nombre transcendant a été longtemps un problème. Historiquement, le premier nombre réel dont on a su montrer qu’il était transcendant est la constante de Liouville ∑n≥0 101n! . On propose ici de comprendre la démonstration d’un théorème célèbre qui a comme corollaire deux résultats fondamentaux de transcendance : 1. le théorème de Hermite-Leidemann : si α 6= 0, un des deux réels α et eα est transcendant. Ce théorème montre en particulier la transcendance de e, de π, de ln(r) ou er pour r un rationnel non nul. 2. le théorème de Gelfond-Schneider : si α est algébrique, avec α 6= 0 ou 1, et si β est algébrique et irrationnel, alors α β = e β ln(α) est transcendant. La démonstration de ce théorème combine l’utilisation d’outils algébriques de théorie des corps et d’analyse complexe. Prérequis : Analyse complexe (fonctions holomorphes), théorie des corps Références : C. Liaw - H. Ulfarsson, Transcendance of e and π S. Lang, Algebra 18 Arithmétique et nombres premiers Sujet proposé par François Martin La répartition des nombres premiers dans N est un sujet de recherche active en théorie analytique des nombres. On propose ici de comprendre la démonstration d’un théorème célèbre : le théorème de la progression arithmétique (de Dirichlet), qui montre que (hormis les obstructions évidentes) les nombres premiers sont répartis dans toutes les classes de congruences. Son énoncé précis est le suivant : Soit q ∈ N et a ∈ Z tels que (a, q) = 1. Il existe une infinité de nombres premiers p vérifiant p ≡ a[q]. En fait, la démonstration proposée donne un résultat plus précis, qui montre qu’en plus la répartition est uniforme : on définit une “densité” sur les nombres premiers, alors à q fixé la densité des nombres 1 (ϕ(q) étant la fonction indicapremiers congrus à a modulo q (pour tout a ∈ (Z/qZ)∗ ) est égale à ϕ(q) ∗ trice d’Euler, qui désigne entre autres le cardinal de (Z/qZ) ). La démonstration de ce résultat est très instructive, et combine des méthodes d’arithmétique et d’analyse complexe. Pour les obtenir, on étudiera entre autres les fonctions arithmétiques classiques et les séries de Dirichlet. 8 Prérequis : Analyse complexe (fonctions holomorphes), arithmétique élémentaire Références : W. W. L. Chen, Distribution of prime numbers 19 Introduction aux courbes elliptiques Sujet proposé par Marusia Rebolledo But.– La théorie des courbes elliptiques est un des sujets où se rencontrent diverses branches des mathématiques : théorie des nombres, géométrie algébrique, analyse complexe, théorie des représentations. Etudiées déjà par Fermat (1601-1665) dans l’optique de résoudre certaines équations diophantiennes, ces courbes n’ont depuis lors cessé d’intriguer les mathématiciens, parmi lesquels Poincaré et Levi dans les années 1900. L’étude des courbes elliptiques a trouvé un point culminant ces dernières années dans la résolution d’un des plus grands problèmes d’arithmétique : le théorème de Fermat démontré par Wiles et Wiles-Breuil-Conrad-Diamon-Taylor en 1995, problème resté sans solution pendant plus de trois siècles. Ce projet de TER a pour objet d’introduire les courbes elliptiques et certaines de leur propriétés arithmétiques. On s’attachera notamment à démontrer tout ou partie du théorème de Mordell concernant la structure des points rationnels de ces courbes sur le corps des rationnels et de donner une idée de la généralisation de ce théorème due à Weil sur un corps de nombres. Prérequis.– Algèbre de M1 et L3, en particulier notions sur les groupes, les extensions de corps, la théorie de Galois. Références [Kna92] Anthony W. Knapp. Elliptic curves, volume 40 of Mathematical Notes. Princeton University Press, Princeton, NJ, 1992. [Kob93] Neal Koblitz. Introduction to elliptic curves and modular forms, volume 97 of Graduate Texts in Mathematics. Springer-Verlag, New York, second edition, 1993. [Sil92] Joseph H. Silverman. The arithmetic of elliptic curves, volume 106 of Graduate Texts in Mathematics. SpringerVerlag, New York, 1992. Corrected reprint of the 1986 original. [ST92] Joseph H. Silverman and John Tate. Rational points on elliptic curves. Undergraduate Texts in Mathematics. Springer-Verlag, New York, 1992. 20 Courbes elliptiques et cryptographie Sujet proposé par Marusia Rebolledo La théorie des courbes elliptiques est un des sujets où se rencontrent diverses branches des mathématiques : théorie des nombres, géométrie algébrique, analyse complexe, théorie des représentations. Outre les applications d’ordre théorique, parmi lesquelles on peut citer la récente démonstration du théorème de Fermat par Wiles et al. (1995), l’étude de ces courbes a donné lieu également à des applications dans les domaines de l’algorithmique et de la cryptographie. Ce projet de TER a pour objet d’introduire les courbes elliptiques et de présenter certaines de ces applications. Prérequis.– Algèbre de M1 et L3, en particulier notions sur les groupes, les extensions de corps, la théorie de Galois, arithmétique de base. Références : les mêmes que le sujet précédent. 9 21 Théorème des nombres premiers Sujet proposé par Emmanuel Royer Pour tout réel x ≥ 2 on note π(x) le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à x. Le but du travail proposé est d’établir que la fonction x 7→ π(x) est bien approchée (en un sens que l’on précisera) par la fonction Z x dx . x 7→ ln x 2 Prérequis : le cours d’analyse complexe, du goût pour l’analyse. Bibliographie : Multiplicative Number Theory de Harold Davenport. 22 Modèles d’urnes : exemples de modèles de parts de marché. Processus de renforcement aléatoire. Sujet proposé par Laurent Serlet En TP de probabilité nous avons fait des simulations de part de marché dans un modèle concurrentiel où deux technologies s’affrontent (par exemple Airbus contre Boeing, PC contre Mac, et dans le passé VHS contre Bétamax, etc...). Dans certains cas on observe un phénomène que les économistes appellent lock-in. Les physiciens ont aussi observé ce genre de comportement d’auto-organisation. Le modèle mathématique que nous avons simulé est très simple et porte le nom d’urne de Polya, éventuellement généralisée. Des preuves des phénomènes que nous avons observés peuvent être faites et c’est l’objet de ce TER. Les prolongements à d’autres applications ou à d’autres modèles de renforcement sont nombreux et l’étudiant choisira en fonction de ce qui l’intéresse. Le document d’où le travail pourra partir est D.A. Freedman, Bernard Friedman’s urn. Annals of Math. Stat. 36 (3), 956-970 (1965) mais les preuves sur l’urne de Polya se trouvent dans une multitude d’autres références. Une vision beaucoup plus générale est fournie par l’excellent survey de Robin Pemantle : A survey of random process with reinforcement, Probability Surveys, 2007 qui donnera de nombreuses idées de prolongement. 23 Coût de transport et distance de Wasserstein pour les mesures de probabilités sur R et R N Sujet proposé par Liming Wu Ce sujet, partant du probleme de Monge-Ampère, a pour objectif de mesurer la distance de deux probalilités et de caracteriser le transport optimal, raffinant la convergence étroite de mesures et le théorème limite dans le cours de probabilités. 24 Inégalités exponentielles et gaussiennes en probabilités Sujet proposé par Liming Wu Ce sujet consiste à donner une liste d’inégalités très utiles pour controler la probabilité de queue : inégalité de Cramer, Hoeffding, Bennett etc. C’est pour raffiner le théorème de limite centrale. 10