Vous êtes ici :
Accueil> Soutenabilité
> 9 QUESTIONS PIÈGES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE (Archives)
9 QUESTIONS PIÈGES DU DÉVELOPPEMENT
DURABLE (Archives)
La biodiversité est-elle réellement menacée ? Si oui, est-ce
si grave ?
La biodiversité ne désigne pas seulement la diversité des espèces
mais également la diversité des gènes, c'est-à-dire des patrimoines
génétiques au sein d'une même espèce, et la diversité des
écosystèmes, c'est-à-dire des ensembles formés par les plantes,
animaux, micro-organismes qui interagissent entre eux et avec le
milieu dans lesquels ils vivent. Bien sûr, ces 3 niveaux sont
inter-dépendants : une modification d'un écosystème peut favoriser
certaines espèces au détriment d'autres. Certaines espèces seront
plus à même de s'adapter à cette modification en raison de la
diversité de leurs gènes et de leur transmission au sein de l'espèce. Alors, qu'en est-il des menaces pesant
sur la biodiversité ? La situation est-elle dramatique ou bien considérablement exagérée par les défenseurs
de l'environnement ?
La diversité biologique n'a-t-elle pas toujours évolué au cours de l'histoire ?
La biodiversité actuelle est le résultat d'une longue évolution naturelle : gènes, espèces et écosystèmes
s'adaptent constamment, ou non, au monde changeant. Certains disparaissent, d'autres apparaissent. On
estime actuellement que les espèces identifiées (1,7 million) ne représentent qu'environ 1% de toutes les
espèces ayant vécu sur Terre... Mais comme les paléontologues, il nous faut distinguer les périodes
d'évolution normale durant lesquelles les espèces apparaissent et disparaissent sans cesse sur des temps
longs et les périodes de ruptures où les extinctions sont rapides et massives. La dernière extinction remonte à
DOSSIER
Les débats sur le changement climatique, ses menaces pour
notre planète, et l'impératif de développement durable conduisent
invariablement aux mêmes interrogations : la biodiversité est-elle
réellement menacée ? Sommes-nous vraiment responsables du
changement climatique ? Peut-on concilier croissance
économique et protection de l'environnement ? Sommes-nous
trop nombreux sur Terre ? Etc. Certes, le sujet est
particulièrement complexe, mais ces questions récurrentes ne
révèlent-elles pas aussi nos difficultés à envisager notre part de
responsabilité et des changements de nos modes de vie ? Afin de
tordre le cou aux idées reçues et au scepticisme persistant,
revenons sur quelques questions pièges du développement
durable...
la fin du Crétacé, il y a 65 millions d'années. Elle serait due à un bouleversement majeur de l'écosystème
terrestre et a entrainé notamment la disparition des dinosaures. Depuis, un nouvel équilibre s'est constitué,
mais aujourd'hui, certains spécialistes l'estiment menacé...
Quelles menaces nouvelles pèsent sur la biodiversité ?
Montrant du doigt les activités humaines, certains spécialistes de la biodiversité n'hésitent pas à annoncer les
prémices d'une nouvelle extinction. Toute espèce a une durée de vie limitée de l'ordre de 5 à 10 millions
d'années. Or, le rythme actuel de disparition des espèces est très largement supérieur au rythme de
disparition « naturel », estime le CNRS. Cette accélération du rythme des disparitions inquiète
particulièrement car l'extinction d'espèces en entraîne d'autres, en cascade. Les causes principales de la
perte de biodiversité sont majoritairement dues à l'activité humaine. Jugez plutôt la liste établie par le groupe
de scientifiques du Millenium Ecosystem Assessment (2005) : la destruction ou la dégradation des
écosystèmes et des habitats en raison de la déforestation, de l'urbanisation, de la fragmentation des habitats,
etc. ; le changement climatique, du notamment aux rejets des gaz à effet de serre ; la surexploitation de la
diversité via des activités de chasse, de pêche et d'exploitation forestière qui excèdent les capacités de
régénération des espèces ; la prolifération d'espèces invasives, sur-cultivées, importées ou encore introduites
accidentellement ; la pollution de l'air, de l'eau ou des sols. En outre, ces facteurs interagissent et tendent à se
renforcer.
Pourquoi vouloir préserver la biodiversité ?
Certaines raisons relèvent de la morale ou de l'éthique. Le grand public y est souvent très sensible et se
montre prêt à « reconnaître un droit de vie aux autres espèces, attribuer à cette biodiversité une valeur
intrinsèque » ou à « léguer aux générations futures un monde dont la diversité biologique est intacte, au nom
de la solidarité intergénérationnelle » comme le résume Aurélien Boutaud.
Mais d'autres raisons, plus utilitaristes, sont utilisées notamment lorsque la biodiversité est considérée comme
une richesse. Les services rendus par la biodiversité sont difficiles à chiffrer, mais leur disparition pourrait
s'avérer catastrophique pour l'économie humaine. On peut citer par exemple les services rendus par les
insectes pollinisateurs, indispensables dans de nombreuses cultures et estimés à plus de 150 milliards
d'euros chaque année, les services rendus par les organismes contribuant au traitement et à la dépollution
des écosystèmes, ou encore les services « culturels » (spirituels, esthétiques, récréatifs, etc.). La biodiversité
constitue aussi une source potentielle d'informations et de connaissances. Entamer la biodiversité équivaut à
brûler des bibliothèques entières d'informations, pour reprendre l'image du biologiste Edward O. Wilson
(2007). Et plus grave, « nous n'avons aucune idée de la valeur pour l'humanité de ce que nous perdons en
termes d'information » (E.O.Wilson). En d'autres termes, des molécules disparaissent alors qu'elles auraient
pu avoir une grande utilité pour l'humanité et cette perte est irréversible.
Le changement climatique est-il vraiment dû aux activités
humaines ?
Le (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du GIEC
Climat) affirme que l'évolution de la température terrestre au 20ème
siècle est due aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques,
c'est-à-dire relevant des activités humaines. Pourtant, des experts
sont encore sceptiques et jugent cette explication peut crédible...
Le changement climatique n'est-il pas un phénomène naturel ?
Bien-sûr et depuis 4 milliards d'années, le climat de la Terre évolue
constamment. Les prélèvements de glace réalisés dans l'Antarctique
le prouvent, au moins pour les 400.000 dernières années. L'ère quaternaire, période géologique débutant il y
a environ 2 millions d'années et qui se poursuit encore actuellement, se caractérise par l'alternance environ
tous les 100.000 ans de longues périodes glaciaires et de périodes de réchauffement plus courtes. Nous
sommes actuellement dans une période interglaciaire avec une température plus élevée que la moyenne des
400.000 dernières années. Ce passage à une période interglaciaire s'explique par plusieurs facteurs naturels :
la position de la Terre par rapport au soleil, les fluctuations de l'activité solaire, les modifications de la
composition de l'atmosphère et l'effet de serre.
Mais un net réchauffement est observé depuis le début du 20ème siècle, et plus encore depuis 1970...
Si les experts ne s'entendent pas sur l'importance du phénomène et s'il y a eu ou non des précédents au
cours de l'Histoire, tous s'accordent sur l'importante augmentation de température depuis le début du 20ème
siècle et particulièrement entre 1970 et 2000. Ensuite, les avis divergent quant il s'agit d'expliquer cette
augmentation de température. La grande majorité de la communauté scientifique impute le réchauffement
actuel au renforcement de l'effet de serre, du fait de l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre
dans l'atmosphère (vapeur d'eau, CO2, méthane...). Mais certains scientifiques pensent que les facteurs
naturels, l'influence du soleil en particulier, jouent un rôle plus important et estiment que l'influence du CO2 a
été surestimée dans les modèles utilisés.
L'augmentation de l'effet de serre est majoritairement due à l'activité humaine
Cette explication est largement admise par la communauté scientifique et très documentée. Les émissions de
CO2 ont augmenté de plus de 30% depuis la fin du 19ème siècle, le méthane de 150%. Cette augmentation
s'explique par la combustion de carburants fossiles toujours plus grande, par la déforestation et certaines
pratiques agricoles (bétail et rizicultures notamment).
Un réchauffement climatique certain... mais aux explications encore incertaines
En bref, le réchauffement climatique ces dernières années est avéré et les modélisations pour l'avenir, bien
qu'incertaines, sont alarmantes. Selon les scénarios, la température moyenne augmenterait de + 1,8 à + 4°C
pour la fin du 21ème siècle, soit des niveaux jamais atteints dans l'histoire de l'humanité. Le réchauffement
climatique s'explique par la hausse des concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Mais
l'augmentation de l'effet de serre fait encore débat : est-elle due aux activités humaines du 20ème siècle
induisant une plus forte production de gaz à effet de serre ? Ou bien, est-elle due au soleil, comme cela a été
le cas précédemment au cours de l'ère quaternaire ? Quelle est la part de notre responsabilité ?
Pouvons-nous agir et enrayer le phénomène ? Le sujet est encore loin d'être clos...
Le développement durable et le principe de précaution
sont-ils des freins au « progrès »?
Les enjeux du développement durable ont mis au jour notre pouvoir
sur la nature (les activités humaines allant jusqu'à changer notre
climat, éteindre des espèces, ou pour le moins y contribuant), mais
aussi notre incapacité à mesurer précisément notre rôle dans ces
phénomènes et à y apporter des solutions concrètes et efficaces.
Dans ce contexte d'incertitude, le principe de précaution est né.
Certains voient dans son application une menace pour le
développement technologique. D'autres soulignent au contraire
combien le principe de précaution constitue une opportunité
d'améliorer la recherche et l'innovation.
Naissance du principe de précaution
Plus que la remise au goût du jour du bon sens, d'une certaine sagesse ou d'un appel à la prudence, le
principe de précaution prend en compte le renversement du rapport de force entre l'Homme et la Nature. Le
philosophe allemand Hans Jonas, un des principaux artisans du principe de précaution, constate que les
progrès de la technique ont permis à l'Homme de développer une puissance sans précédent mais
potentiellement menaçante pour la pérennité de la vie humaine sur Terre. Cette puissance inédite implique
également une responsabilité nouvelle pour l'homme, notamment à l'égard des générations futures. Jonas
appelle donc à une forme de maîtrise de la technique, conditionnée par un principe éthique visant à assurer «
la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre ». On parle alors de principe de prévoyance en
Allemagne dans les années 1970. Ce principe, enrichi et précisé, sera à l'origine du principe de précaution
introduit dans (1992) : « pour protégerla Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement
l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs
capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue
ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la
dégradation de l'environnement » (article 15). En France, (1995) sur les espaces naturels intègrela loi Barnier
la notion de principe de précaution pour la 1ère fois.
Précaution, prévention ou prudence ?
Le principe de précaution s'applique dans un contexte marqué par un risque qui est à la fois incertain (le
risque est supposé, mais pas démontré) et potentiellement grave et/ou irréversible. Cette dimension est bien
souvent oubliée dans les médias et par le grand public : la précaution est relative à des risques potentiels (ex.
les OGM, les ondes de téléphones portables, les nanotechnologies...) et la prévention à des risques avérés
(ex. conduire en état d'ébriété, jouer à la roulette russe, s'exposer au virus de la grippe...). A titre d'illustration,
c'est au nom du principe de précaution que l'utilisation de l'amiante aurait pu être évitée dès 1910, au moment
où les risques liés à son usage ont commencé à être évoqués. A partir des années 1960, le risque de l'usage
de l'amiante étant avéré, on se situe dans le champ de la prévention.
La prudence, dans le sens cités par Aurélien Boutaud, l'envisagent, fait figure deKourilsky et Viney,
dénominateur commun puisqu'elle implique de « réfléchir à la portée et aux conséquences de ses actes et
prendre ses dispositions pour éviter de causer des dommages à autrui » (1999).
Le principe de précaution s'oppose à une certaine vision du progrès...
Si l'on considère le progrès comme une démarche totalement libre, sans aucune régulation, alors la principe
de précaution peut être vu comme un obstacle. Mais si le progrès est envisagé comme un processus visant
de nouvelles connaissances et une meilleure adéquation au monde dans lequel nous vivons, alors le principe
de précaution est un remarquable allié. Car son application appelle à davantage de connaissances, même si
pour certains, il pousse à « en faire trop » : les opposants exagèreraient les risques, les décideurs
chercheraient à « se couvrir » au maximum, etc.
Le principe de précaution invite à l'action dans un contexte d'incertitudes
Le principe de précaution ne vise pas l'inaction ou l'abstention. Il s'agit bel et bien d'un principe d'action visant
la prise de décisions dans un contexte d'incertitudes. Pour cela, différentes procédures sont développées afin
d'améliorer la connaissance du risque, d'assurer l'existence et la transparence du débat public entre experts,
décideurs et société civile et de prendre des mesures proportionnées et révisables en fonction de l'avancée
des connaissances... L'application du principe de précaution est donc loin de s'opposer au changement ou au
progrès.
La croissance économique est-elle compatible avec la
protection de l'environnement?
Pour certains, la croissance est incompatible avec la protection de
l'environnement puisqu'elle nécessite de consommer des ressources
finies. D'autres, au contraire, considèrent que la croissance est le
meilleur moyen pour une société de protéger l'environnement.
Comme le relate Aurélien Boutaud, la controverse est ancienne,
perdure encore à l'heure actuelle et nous amène à réfléchir à la
notion même de croissance.
Dans les années 1970, la croissance est remise en cause pour des raisons écologiques
Au début du 19ème siècle déjà, des économistes évoquaient la perspective, inévitable à leurs yeux, d'un
« état stationnaire », aux facteurs naturels qui limiteraient à terme la croissance économique. Certains y
voient même l'aboutissement d'un long processus d'émancipation qui permettrait à l'homme de travailler
moins et de profiter davantage des plaisirs immatériels.
Les progrès technologiques ont ensuite contribué à donner l'illusion qu'il serait possible de s'affranchir des
limites naturelles et de poursuivre sans limite la croissance. Mais dès la fin des années 1960, on observe la
montée en puissance des préoccupations écologiques : dégrader l'environnement n'est pas sans danger pour
l'homme. Le dogme dominant de la croissance est alors remis en cause par de nombreux intellectuels. Une
croissance infinie est-elle possible dans un monde aux ressources finies ? La controverse éclate au grand jour
au début des années 1970 avec la publication du rapport du sur les limites de la croissance.Club de Rome
Ce rapport sera vivement critiqué mais son principal message marque les esprits : la recherche d'une
croissance continue ne peut mener à terme qu'à l'épuisement de nos ressources et donc, à notre perte.
La croissance améliore certains aspects de l'environnement « local » mais augmente les pressions
sur les ressources « globales »
Dans les années 1990, le bilan environnemental s'affine. (1992)Le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro
contribue à sa diffusion au sein du grand public : changement climatique, extinction de la biodiversité,
désertification, épuisement des ressources fossiles et de certaines ressources renouvelables font désormais
les gros titres des journaux. Les hypothèses sur les corrélations entre la croissance économique et les
facteurs environnementaux se multiplient. Celles de l'économiste américain suggèrent que laSimon Kuznets
dégradation de l'environnement n'est qu'une phase primaire du développement économique. Passé un certain
stade, la pression sur l'environnement naturel serait obligatoirement amenée à diminuer, si bien qu'à terme la
croissance économique pourrait être le meilleur allié de l'environnement.
Mais il semble que les diminutions portent essentiellement sur des paramètres locaux. Par exemple, la part
des surfaces d'aires naturelles protégées augmente généralement à partir d'un certain niveau de revenus et
d'éducation, des réductions d'émissions de certains gaz polluants sont enregistrées dans les pays riches en
raison de la mise en place de normes ou de la délocalisation des industries vers d'autres pays. Quant aux
impacts globaux (émissions de CO2, consommations d'énergie), ils restent étroitement corrélés au niveau de
richesse puisque l'empreinte écologique d'une nation est proportionnelle à son PIB.
Viser la stabilité, l'épanouissement des personnes et le respect des limites écologiques plutôt que la
croissance ?
Ces constats alarmants ont conduits plusieurs auteurs à questionner la notion de croissance : est-elle
nécessaire et dans quelle mesure ? Passé un certain seuil de richesses, la croissance n'augmente plus le
bien-être : pourquoi dans ce cas, continuer à la rechercher dans les pays riches ? Vers quels modèles
économiques se tourner ?
La décroissance est défendue par certains auteurs mais elle pourrait générer des instabilités profondes dans
nos économies et nos sociétés, très attachées au travail, à la consommation, etc. Quant au découplage,
c'est-à-dire le fait d'allier une croissance économique et la diminution de l'impact écologique, il implique pour
les pays riches de diviser par 2 ou 3 leur empreinte écologique...
Plusieurs auteurs proposent d'inventer une forme d'économie de prospérité post-croissance. Il s'agit de viser
la stabilité et le bien-être et de rejeter le consumérisme en privilégiant l'épanouissement des personnes dans
le respect des limites écologiques, l'investissement dans des actifs écologiques (investir pour absorber du
carbone et non en expulser) et une politique de temps de travail adapté. Localement, des modèles de
développement économique durable peuvent s'appliquer et faire système afin de passer d'une « économie de
biens » à une « économie de liens ».
L'alimentation biologique peut-elle aucontribuer
développement durable ?
L'alimentation représente environ 30% de l'empreinte écologique d'un
Français (Hails, 2008). Les pratiques agricoles, les circuits de distribution,
les emballages, les pollutions entrainées par certaines pratiques, etc.
pèsent sur l'environnement. Si l'agriculture biologique apparaît souvent
comme une alternative, elle reste encore minoritaire et son coût empêche
de nombreux consommateurs d'en bénéficier.
Le bio : plus cher et réservé aux « bobos » ?
Les enquêtes réalisées en France sur le sujet montrent toutes que les
produits alimentaires issus de l'agriculture biologique sont plus chers que
ceux issus de l'agriculture intensive : de 50 à 70% en moyenne. Le profil
type des consommateurs bio correspond à des personnes un peu plus
aisées que la moyenne et plutôt issues des catégories
socioprofessionnelles supérieures. Mais quelques nuances doivent être apportées.
Si l'on s'intéresse aux non-consommateurs de bio, on s'aperçoit que les raisons financières n'expliquent pas
tout. Des raisons socioculturelles expliquent aussi cette non-consommation : le poids des habitudes
alimentaires tout d'abord, deux tiers des non consommateurs avouent ne pas avoir le réflexe d'acheter des
produits bio, et le manque d'information ou d'intérêt ensuite (d'après l' ).Agence BIO
Il faut ensuite relativiser ces écarts de prix car les comparaisons sont parfois difficiles. Certes, le label Bio
entraîne des surcoûts : la moindre productivité de l'agriculture biologique (plus d'emplois pour moins de
volumes), mais aussi le coût de la période de conversion des terres (durant laquelle l'agriculture ne peut
bénéficier du label) et les coûts liés à la certification et au contrôle. Soulignons aussi que le système de
subventions de l'agriculture favorise les systèmes de culture à forte productivité, donc très peu d'exploitations
pratiquant l'agriculture biologique. En revanche, l'agriculture intensive a de nombreux coûts cachés, car pris
en charge par l'ensemble de la société : la dépollution de l'eau, des sols, le traitement des conséquences des
pesticides sur la santé, etc. Le consommateur n'en a donc pas forcément conscience. Enfin, des observateurs
ont dénoncé les pratiques des grands distributeurs profitant de l'engouement pour les produits bio pour
augmenter leurs marges.
Pourquoi manger bio ?
Rappelons tout d'abord que « l'agriculture biologique se définit comme un mode de production agricole
exempt de produits chimiques de synthèse et d'OGM. C'est aussi et surtout un mode de production durable et
. Pour cela, il s'appuie sur une approche globale derespectueux des hommes et de leur environnement
l'exploitation et de son milieu, aussi bien dans ses composantes technico-économiques que sociales,
environnementales ou historiques. L'agriculture biologique est basée sur l'équilibre entre le sol, les animaux et
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !