LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Semestre 1
Il sera question de :
-Commerce international :
quelles sont ses justifications ?
Les critiques amenées contre
ces justifications théoriques ?
-Balance des paiements : elle
permet d’enregistrer des
mouvements de capitaux, des
mouvements commerciaux
(partie commerce+partie
financière).
-Aspects financiers des RI :
les questions monétaires, la
crise financière.
L’examen durera 2 heures et
comportera des questions
directement liées au cours.
Sujets possibles : Expliquer la
justification des echanges
commerciaux par la théorie des
avantages comparatifs ? Les
caractéristiques du système de
l’étalon or ? Expliquer le système
de Bretton Woods ?
CHAPITRE 1 : Les fondements
du commerce international.
I/ Les justifications du libre-
échange.
Idée qu’il faut laisser les pays/individus
commercer librement entre eux.
Historiquement, c’est une pensée
économique issue du libéralisme. Ce
type de courant de pensée est hostile à
l’intervention de l’Etat, à ses
réglementations.
Il n’y a jamais eu complètement
libre-échange, il y a toujours eu des
formes de contrôle par les Etats ou les
Instances Internationales.
Ex : pour empêcher les paradis fiscaux,
les instances internationales mettent
en quelques sortes des limites aux
mouvements de capitaux. Il existe des
réglementations.
Il existe également des règles pour
protéger le consommateur.
Le libre échange s’est développé à
l’époque de la souveraineté. Au
XVIIème les personnes favorable à ce
courant de pensée estiment que le
libre échange accroit la richesse
globale.
1/ La théories des avantages
absolus de Adam Smith.
Adam Smith (1723-1790) était un
philosophe et le père des théories
économiques modernes. En 1776, il a
écrit La Richesse des Nations.
Quels sont les fondements de la
richesse ? Comment un pays peut-il
s’enrichir ?
Adam Smith commence par appliquer
son propos aux individus, puis il
l’élargit à l’échelon international. Il a
utilisé le fameux exemple de la
fabrique d’épingles. Il faut savoir qu’à
l’époque les auteurs utilisent deux
éléments principaux dans leurs
théories : le travail et la terre. Le souci
d’A. Smith était la division du travail
(ou spécialisation).
Dans l’état rude de la société, les
individus fabriquent tout, eux-mêmes.
On produit pour consommer soi-
même : c’est le phénomène
d’autoconsommation.
Dans la fabrique d’épingles, au lieu
d’avoir des individus qui fabriquent
tous des épingles, il vaut mieux diviser
le travail et leur donner à tous des
tâches spécifiques. Ces taches
répétitives leur permettraient d’être
meilleurs et plus productifs.
On va accroitre le rendement et la
richesse.
Fabrique d’épingle
Division du travail (spécialisation)
Augmentation des rendements
Augmentation de la richesse
Plus tard, ceci a donné lieu à
l’Organisation Scientifique du Travail ou
Taylorisme.
1
LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Semestre 1
L’aspect négatif essentiel, c’est qu’il y
a une déqualification du travail. Ces
taches répétitives transformaient les
travailleurs en robots. Cela a déclenché
certaines pathologies : même pour des
tâches élémentaires, la capacité
d’adaptation des individus était
sensiblement réduite. Les ouvriers
se trouvaient incapables de passer
même d’un poste à un autre sur la
même chaine. La majorité des
employés ne pouvait donc pas
retrouver d’emploi.
Il faut comprendre qu’à l’époque Adam
Smith avait sous les yeux une
organisation du travail totalement
différente.
La spécialisation a aussi une
conséquence sur le commerce : elle
favorise les échanges. On se
spécialise dans les domaines l’on
est le plus efficace, on se spécialise
beaucoup plus que ce dont on a besoin
et par conséquent on a plus le temps
de produire autre chose. Il faut donc
bien se procurer les autres biens.
Adam Smith transpose ses théories à
l’échelle internationale. Ce qui nous
amène à la division internationale du
travail. On considère les nations
comme on a considéré les entreprises.
La spécialisation des pays permettrait
d’augmenter les richesses. Résultat : le
commerce international a été favorisé.
Adam Smith a considéré 2 pays : la
Grande Bretagne et le Portugal, et 2
produits : la toile et le vin. Smith
considérait que les couts d’échange
entre les biens découlent des couts de
production ou plus précisément de la
quantité de travail nécessaire à la
fabrication d’un bien.
Admettons que, sans aucun
échange, ces deux pays
produisent :
toile vin
UK 50 mètres 8 litres
Portugal 40 mètres 20 litres
La Grande Bretagne est plus efficace
en ce qui concerne la fabrication de la
toile et le Portugal est plus efficace en
ce qui concerne la production du vin.
Chaque pays a donc intérêt à se
spécialiser dans le domaine il a un
avantage et grâce à cela, les deux
zones échangeront davantage. La
Grande Bretagne échangera son
surplus de toile et le Portugal son
surplus de vin.
Avec une spécialisation intégrale, on
aurait :
toile vin
UK 50 mètres 0 litre
Portugal 0 mètre 20 litres
Totaux 50 mètres 20 litres
Si les pays n’étaient pas spécialisés, ils
seraient moins efficaces et moins
riches.
On pourrait dire que l’exemple d’Adam
Smith suppose une situation
relativement exceptionnelle, ce n’est
pas une situation générale. Si le
Portugal produit plus de vin et fabrique
plus de toile, il n’a plus aucun intérêt à
commercer avec la Grande Bretagne,
puisque celle-ci n’aura pas de surplus à
échanger.
2/ Les avantages relatifs de David
Ricardo.
Il a publié un certain nombre
d’ouvrages économiques.
Contrairement à Adam Smith, Ricardo
(1772-1823) est issu du monde des
affaires.
Avons-nous toujours une incitation à
faire des échanges internationaux si
nous nous trouvons face a un pays qui
n’a pas de spécialisation ?
D’après Ricardo, ce qui compte ce sont
les prix relatifs : par exemple, en GB
1L de vin équivaut à 6m de toile. Au
2
Ou
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Portugal pour 1L de vin on fabrique 4m
de toile.
Cela veut dire que si je considère le
point de vue d’un producteur de vin
portugais, lorsqu’il vend son vin à un
fabricant de textile portugais,
l’échange se fera sur la base ci-dessus.
Le viticulteur portugais a cependant
avantage à vendre son vin en GB car il
obtiendra plus de textile là bas.
Maintenant, si en GB 1m de toile
équivaut à 0,13L de vin et si au
Portugal, 1m de toile équivaut à 0,25L
de vin, on s’aperçoit que le producteur
de toile britannique a tout intérêt à
commercer avec le viticulteur
portugais plutôt qu’avec le producteur
de vin britannique.
Les différences de prix relatifs
sont liées aux différences dans les
méthodes de production.
Ricardo ajoute qu’il y a mobilité des
produits (le vin et la toile) mais
immobilité des facteurs/moyens de
production (la terre, le travail et le
capital).
A l’époque de Ricardo c’était déjà
inexact puisqu’il y avait déjà un fort
mouvement de migration des
Européens vers les Etats-Unis.
Cependant, un certain nombre
d’éléments relativisent les effets du
commerce international.
3/ L’effet des rendements
décroissants.
D’après l’exemple de Ricardo vu
précédemment, le Portugal pouvait
produire 20 litres de vin ou 80 mètres
de toile : les rendements seraient
constants. Or, dans la réalité, les
rendements sont décroissants.
Plus on se spécialise, plus les gains
sont moins importants. Un pays
n’aurait donc pas intérêt à se
spécialiser intégralement.
Cependant, Ricardo et Smith négligent
ici un aspect très important du
commerce : la demande.
4/ La demande.
Deux économistes importants :
- John Stuart Mill (1806-1873)
- Alfred Marshall (1842-1924)
Ils ont une vision de l’économie selon
laquelle la quantité nécessaire de
travail pour produire était une base.
Le fondement de la demande, c’est
l’utilité que les biens vont apporter.
Quel va être le prix choisi sur le
marché international ? Cette question
est importante car elle signifie que l’on
va répartir le gain entre les pays de
manière équitable.
Mill va se fonder sur l’intensité des
besoins et l’utilité apportée par les
biens.
Ex : en GB, les consommateurs ont une
très forte envie de vin, le besoin est
intense. Ils sont prets à offrir beaucoup
de toile pour obtenir du vin portugais.
Mais plus leur consommation de vin
augmente, plus le besoin perd en
intensité, moins ils sont disposés à
sacrifier de la toile.
Au Portugal, on cède du vin pour
obtenir de la toile. On cède pour
beaucoup de vin pour peu de toile.
Les prix pratiqués reflètent l’intensité
des échanges et de la demande du
client.
Pourquoi est-ce que le principe selon
lequel plus je consomme, plus mon
besoin diminue est-il fragile ?
Pour le vin par exemple, ce n’est pas
forcément vrai. Ce produit peut créer
une addiction : plus la personne boit,
plus elle a envie de boire et cherche à
en consommer.
Les biens à caractere addictif, au lieu
d’avoir la capacité de satisfaire ces
besoins et de passer à autre chose, on
va rester figé. Il y a presque une
insatisfaction croissante.
3
LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Semestre 1
Dans le cadre international, si un tel
phénomène s’était produit, cela aurait
pu détruire le système commercial.
5/ Le rôle des facteurs de
production.
Pourquoi est ce que tel pays est plus
efficace qu’un autre dans tel domaine
de production ?
Théorème de Hecksher-Ohlin-
Samuelson.
Les pays vont se spécialiser dans les
productions qui utilisent les facteurs de
production qui sont relativement
abondants dans le pays. Chaque pays
a ses avantages.
Le paradoxe de Léontieff.
Il s’est intéressé à la structure du
commerce aux Etats-Unis. Ils a regardé
quelles étaient les ressources/les
facteurs de production utilisés
abondamment par les distributeurs
américains.
Aux Etats-Unis, il y a abondance de
terres, de sources d’énergie et de MP.
En revanche, il y a pénurie de main
d’œuvre. D’après le théorème H-O-S,
les Etats-Unis devraient donc, à cette
époque, exporter des produits
agricoles et de l’énergie. Mais Léontieff
constate qu’au contraire, les
exportations américaines incorporent
relativement beaucoup de travail.
Ce qu’ils ont trouvé, c’est que le travail
utilisé était un travail complexe. Dans
les 50’s, un concept s’est donc
développé : la notion de capital
humain. Le niveau d’étude de la
population américaine était l’un des
plus importants à l’époque (19è-20è).
On va faire des dépenses d’éducation
qui permettent de former les gens et
développer leurs capacités
intellectuelles. Il y avait donc une
relative abondance du capital humain
aux Etats-Unis.
En produisant du capital humain on
introduit en quelques sortes « le ver
dans le fruit du commerce
international ». Un pays peut mettre en
place un système
d’éducation/formation. Même si l’on a
une vision dynamique, il ne faut pas
accepter de figer une situation donnée.
6/ Le cycle de vie des produits.
Un produit nait, se dévoloppe, se
banalise et éventuellement disparait.
- Phase 1 : le lancement,
- Phase 2 : la croissance,
- Phase 3 : la banalisation,
- …et éventuellement phase 4 : le
déclin.
Dans la phase de lancement, on a un
produit cher, dont les caractéristiques
ne sont pas connus du grand public. Le
prix au lancement est relativement
élevé car le cout par unité est
important au départ. Dans la phase de
croissance, on assiste à une baisse
relative du prix du produit. Il peut y
avoir des baisses de prix relatives et
absolues. Au début on cherche à
amortir sur un nombre de pièces
relativement faible et au fur et a
mesure on peut se permettre de
pratiquer des prix plus bas. On entre
ensuite dans la production de masse.
Dans la phase de banalisation on a un
plafond car on atteindra le niveau des
ventes de placement, c’est-à-dire que
les consommateurs remplacent leurs
produits usagés.
Commerce international : Dans la
phase de lancement, on a un produit
qui est issu d’un pays. Dans la phase
de croissance, d’autres entreprises
vont introduire leur propre version de
ce produit, on a des produits
consurrents issus d’autres pays
industrialisés. Dans la phase de
stabilisation, les pays émergents
entrent en jeu.
II/ Les critiques du libre-échange.
1/ Les aspects géopolitiques.
A la fin du XVIII, les relations entre la
GB et le Portugal sont particulières. En
effet, la GB était une grande puissance
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LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Semestre 1
maritime. L’alliance avec le Portugal
était stratégique puisqu’elle permettait
à la GB de se rapprocher de l’Espagne,
son ennemi.
Le Portugal était lui aussi menacé par
son voisin.
Les deux pays avaient tous les deux
intérêt à être alliés.
La relation est cependant asymétrique
puisque la puissance de la GB est en
plusieurs points plus grande que celle
du Portugal.
L’industrie textile (biens de
consommation) a permis à la GB de
s’industrialiser. Cela entrainera
également le développement de la
sidérurgie (biens de production). Le
cycle de production est de plus en plus
allongé. En revanche, la production de
vin au Portugal est évidemment plus
artisanale. En choisissant l’industrie du
textile, la GB est donc entré dans
l’industrialisation plus rapidement
(processus de dynamisation).
2/ La dynamique d’une zone de
libre échange protégée.
Friedrich List (1789-1846) a joué un
rôle très important dans la construction
de l’unification allemande. C’est l’un
des théoriciens du Zollverein (1834-
1867). Son raisonnement était le
suivant : selon lui, les théories du libre
échange de Smith et Ricardo ne tient
puisque l’on a affaire à des pays au
même stade de développement. Or on
se trouve au XIV face à une
particularité, on a un pays
industrialisé : la GB. Comment les
autres pays peuvent-ils réagir dans
leurs relations avec la GB ?
Comme il est industrialisé il va
monopoliser toutes les activités de
transformation et les autres pays
seront réduits à fournir les MP. Il estime
que le libre-échange favorise la GB et
ne doit pas être accepté par les pays
souhaitant se développer.
La situation de l’Allemagne, jusqu'à
l’arrivée de Napoléon, est celle d’une
structure très morcelée. Napoléon a
favorisé inconsciemment l’émergence
d’une puissance importante : la Prusse.
Il a engendré un mouvement
d’unification sur le territoire allemand
et a ainsi détruit le système.
En conséquence, on a un marché très
morcelé et qui ne favorise pas les
échanges économiques. La première
étape, c’est de créer une zone
douanière unifiée. On aura à l’intérieur
du libre échange et donc un grand
marché « allemand ». C’est une
population de consommateurs
importante. A l’intérieur de cette zone
relativement vaste, on a également
des ressources (beaucoup de charbon
et d’eau). La seconde étape, c’est la
protection face à l’extérieur. Il faut
protéger les industries naissantes de la
grande puissance qu’est la GB. C’est
une forme de protectionnisme pour les
laisser acquérir une taille critique, à
partir de laquelle elles pourront lutter
face à la GB.
A retenir : il y libre échange à
l’intérieur de la zone mais
protection vis-à-vis de l’extérieur.
Le risque d’un tel protectionnisme c’est
de bloquer l’innovation. La France a eu
par exemple beaucoup de mal à rer
son protectionnisme et à le rendre
efficace.
3/ Biens et services qui jouent un
rôle vital pour un pays.
Certains secteurs ont toujours
bénéficié d’une protection des
autorités.
L’agriculture
Cela est par exemple le cas de
l’agriculture japonaise. L’agriculture
produit des biens de subsistance. La
capacité à nourrir sa population est
primordiale pour un pays. Il existe un
problème, c’est que l’exode rural est
quasi irréversible. La mobilité dans le
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