LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Il sera question de : - Commerce international : quelles sont ses justifications ? Les critiques amenées contre ces justifications théoriques ? - Balance des paiements : elle permet d’enregistrer des mouvements de capitaux, des mouvements commerciaux (partie commerce+partie financière). - Aspects financiers des RI : les questions monétaires, la crise financière. L’examen durera 2 heures et comportera des questions directement liées au cours. Sujets possibles : Expliquer la justification des echanges commerciaux par la théorie des avantages comparatifs ? Les caractéristiques du système de l’étalon or ? Expliquer le système de Bretton Woods ? CHAPITRE 1 : Les fondements du commerce international. I/ Les justifications du libreéchange. Idée qu’il faut laisser les pays/individus commercer librement entre eux. 1 Semestre 1 Historiquement, c’est une pensée économique issue du libéralisme. Ce type de courant de pensée est hostile à l’intervention de l’Etat, à ses réglementations. Il n’y a jamais eu complètement libre-échange, il y a toujours eu des formes de contrôle par les Etats ou les Instances Internationales. Ex : pour empêcher les paradis fiscaux, les instances internationales mettent en quelques sortes des limites aux mouvements de capitaux. Il existe des réglementations. Il existe également des règles pour protéger le consommateur. Le libre échange s’est développé à l’époque de la souveraineté. Au XVIIème les personnes favorable à ce courant de pensée estiment que le libre échange accroit la richesse globale. 1/ La théories des avantages absolus de Adam Smith. Adam Smith (1723-1790) était un philosophe et le père des théories économiques modernes. En 1776, il a écrit La Richesse des Nations. Quels sont les fondements de la richesse ? Comment un pays peut-il s’enrichir ? Adam Smith commence par appliquer son propos aux individus, puis il l’élargit à l’échelon international. Il a utilisé le fameux exemple de la fabrique d’épingles. Il faut savoir qu’à l’époque les auteurs utilisent deux éléments principaux dans leurs théories : le travail et la terre. Le souci d’A. Smith était la division du travail (ou spécialisation). Dans l’état rude de la société, les individus fabriquent tout, eux-mêmes. On produit pour consommer soimême : c’est le phénomène d’autoconsommation. Dans la fabrique d’épingles, au lieu d’avoir des individus qui fabriquent tous des épingles, il vaut mieux diviser le travail et leur donner à tous des tâches spécifiques. Ces taches répétitives leur permettraient d’être meilleurs et plus productifs. On va accroitre le rendement et la richesse. Fabrique d’épingle Division du travail (spécialisation) Augmentation des rendements Augmentation de la richesse Plus tard, ceci a donné lieu à l’Organisation Scientifique du Travail ou Taylorisme. LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux L’aspect négatif essentiel, c’est qu’il y a une déqualification du travail. Ces taches répétitives transformaient les travailleurs en robots. Cela a déclenché certaines pathologies : même pour des tâches élémentaires, la capacité d’adaptation des individus était sensiblement réduite. Les ouvriers se trouvaient incapables de passer même d’un poste à un autre sur la même chaine. La majorité des employés ne pouvait donc pas retrouver d’emploi. Il faut comprendre qu’à l’époque Adam Smith avait sous les yeux une organisation du travail totalement différente. La spécialisation a aussi une conséquence sur le commerce : elle favorise les échanges. On se spécialise dans les domaines où l’on est le plus efficace, on se spécialise beaucoup plus que ce dont on a besoin et par conséquent on a plus le temps de produire autre chose. Il faut donc bien se procurer les autres biens. Adam Smith transpose ses théories à l’échelle internationale. Ce qui nous amène à la division internationale du travail. On considère les nations comme on a considéré les entreprises. La spécialisation des pays permettrait 2 Semestre 1 d’augmenter les richesses. Résultat : le commerce international a été favorisé. Adam Smith a considéré 2 pays : la Grande Bretagne et le Portugal, et 2 produits : la toile et le vin. Smith considérait que les couts d’échange entre les biens découlent des couts de production ou plus précisément de la quantité de travail nécessaire à la fabrication d’un bien. Admettons que, sans aucun échange, ces deux pays Ou produisent : UK Portugal toile vin 50 mètres 8 litres 40 mètres 20 litres La Grande Bretagne est plus efficace en ce qui concerne la fabrication de la toile et le Portugal est plus efficace en ce qui concerne la production du vin. Chaque pays a donc intérêt à se spécialiser dans le domaine où il a un avantage et grâce à cela, les deux zones échangeront davantage. La Grande Bretagne échangera son surplus de toile et le Portugal son surplus de vin. Avec une spécialisation intégrale, on aurait : UK Portugal Totaux toile 50 mètres 0 mètre 50 mètres vin 0 litre 20 litres 20 litres Si les pays n’étaient pas spécialisés, ils seraient moins efficaces et moins riches. On pourrait dire que l’exemple d’Adam Smith suppose une situation relativement exceptionnelle, ce n’est pas une situation générale. Si le Portugal produit plus de vin et fabrique plus de toile, il n’a plus aucun intérêt à commercer avec la Grande Bretagne, puisque celle-ci n’aura pas de surplus à échanger. 2/ Les avantages relatifs de David Ricardo. Il a publié un certain nombre d’ouvrages économiques. Contrairement à Adam Smith, Ricardo (1772-1823) est issu du monde des affaires. Avons-nous toujours une incitation à faire des échanges internationaux si nous nous trouvons face a un pays qui n’a pas de spécialisation ? D’après Ricardo, ce qui compte ce sont les prix relatifs : par exemple, en GB 1L de vin équivaut à 6m de toile. Au LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Portugal pour 1L de vin on fabrique 4m de toile. Cela veut dire que si je considère le point de vue d’un producteur de vin portugais, lorsqu’il vend son vin à un fabricant de textile portugais, l’échange se fera sur la base ci-dessus. Le viticulteur portugais a cependant avantage à vendre son vin en GB car il obtiendra plus de textile là bas. Maintenant, si en GB 1m de toile équivaut à 0,13L de vin et si au Portugal, 1m de toile équivaut à 0,25L de vin, on s’aperçoit que le producteur de toile britannique a tout intérêt à commercer avec le viticulteur portugais plutôt qu’avec le producteur de vin britannique. Les différences de prix relatifs sont liées aux différences dans les méthodes de production. Ricardo ajoute qu’il y a mobilité des produits (le vin et la toile) mais immobilité des facteurs/moyens de production (la terre, le travail et le capital). A l’époque de Ricardo c’était déjà inexact puisqu’il y avait déjà un fort mouvement de migration des Européens vers les Etats-Unis. 3 Semestre 1 Cependant, un certain nombre d’éléments relativisent les effets du commerce international. 3/ L’effet des rendements décroissants. D’après l’exemple de Ricardo vu précédemment, le Portugal pouvait produire 20 litres de vin ou 80 mètres de toile : les rendements seraient constants. Or, dans la réalité, les rendements sont décroissants. Plus on se spécialise, plus les gains sont moins importants. Un pays n’aurait donc pas intérêt à se spécialiser intégralement. Cependant, Ricardo et Smith négligent ici un aspect très important du commerce : la demande. 4/ La demande. Deux économistes importants : - John Stuart Mill (1806-1873) - Alfred Marshall (1842-1924) Ils ont une vision de l’économie selon laquelle la quantité nécessaire de travail pour produire était une base. Le fondement de la demande, c’est l’utilité que les biens vont apporter. Quel va être le prix choisi sur le marché international ? Cette question est importante car elle signifie que l’on va répartir le gain entre les pays de manière équitable. Mill va se fonder sur l’intensité des besoins et l’utilité apportée par les biens. Ex : en GB, les consommateurs ont une très forte envie de vin, le besoin est intense. Ils sont prets à offrir beaucoup de toile pour obtenir du vin portugais. Mais plus leur consommation de vin augmente, plus le besoin perd en intensité, moins ils sont disposés à sacrifier de la toile. Au Portugal, on cède du vin pour obtenir de la toile. On cède pour beaucoup de vin pour peu de toile. Les prix pratiqués reflètent l’intensité des échanges et de la demande du client. Pourquoi est-ce que le principe selon lequel plus je consomme, plus mon besoin diminue est-il fragile ? Pour le vin par exemple, ce n’est pas forcément vrai. Ce produit peut créer une addiction : plus la personne boit, plus elle a envie de boire et cherche à en consommer. Les biens à caractere addictif, au lieu d’avoir la capacité de satisfaire ces besoins et de passer à autre chose, on va rester figé. Il y a presque une insatisfaction croissante. LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Dans le cadre international, si un tel phénomène s’était produit, cela aurait pu détruire le système commercial. 5/ Le rôle des facteurs de production. Pourquoi est ce que tel pays est plus efficace qu’un autre dans tel domaine de production ? Théorème de Hecksher-OhlinSamuelson. Les pays vont se spécialiser dans les productions qui utilisent les facteurs de production qui sont relativement abondants dans le pays. Chaque pays a ses avantages. Le paradoxe de Léontieff. Il s’est intéressé à la structure du commerce aux Etats-Unis. Ils a regardé quelles étaient les ressources/les facteurs de production utilisés abondamment par les distributeurs américains. Aux Etats-Unis, il y a abondance de terres, de sources d’énergie et de MP. En revanche, il y a pénurie de main d’œuvre. D’après le théorème H-O-S, les Etats-Unis devraient donc, à cette époque, exporter des produits agricoles et de l’énergie. Mais Léontieff constate qu’au contraire, les exportations américaines incorporent relativement beaucoup de travail. 4 Semestre 1 Ce qu’ils ont trouvé, c’est que le travail utilisé était un travail complexe. Dans les 50’s, un concept s’est donc développé : la notion de capital humain. Le niveau d’étude de la population américaine était l’un des plus importants à l’époque (19è-20è). On va faire des dépenses d’éducation qui permettent de former les gens et développer leurs capacités intellectuelles. Il y avait donc une relative abondance du capital humain aux Etats-Unis. En produisant du capital humain on introduit en quelques sortes « le ver dans le fruit du commerce international ». Un pays peut mettre en place un système d’éducation/formation. Même si l’on a une vision dynamique, il ne faut pas accepter de figer une situation donnée. 6/ Le cycle de vie des produits. Un produit nait, se dévoloppe, se banalise et éventuellement disparait. - Phase 1 : le lancement, - Phase 2 : la croissance, - Phase 3 : la banalisation, - …et éventuellement phase 4 : le déclin. Dans la phase de lancement, on a un produit cher, dont les caractéristiques ne sont pas connus du grand public. Le prix au lancement est relativement élevé car le cout par unité est important au départ. Dans la phase de croissance, on assiste à une baisse relative du prix du produit. Il peut y avoir des baisses de prix relatives et absolues. Au début on cherche à amortir sur un nombre de pièces relativement faible et au fur et a mesure on peut se permettre de pratiquer des prix plus bas. On entre ensuite dans la production de masse. Dans la phase de banalisation on a un plafond car on atteindra le niveau des ventes de placement, c’est-à-dire que les consommateurs remplacent leurs produits usagés. Commerce international : Dans la phase de lancement, on a un produit qui est issu d’un pays. Dans la phase de croissance, d’autres entreprises vont introduire leur propre version de ce produit, on a des produits consurrents issus d’autres pays industrialisés. Dans la phase de stabilisation, les pays émergents entrent en jeu. II/ Les critiques du libre-échange. 1/ Les aspects géopolitiques. A la fin du XVIII, les relations entre la GB et le Portugal sont particulières. En effet, la GB était une grande puissance LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux maritime. L’alliance avec le Portugal était stratégique puisqu’elle permettait à la GB de se rapprocher de l’Espagne, son ennemi. Le Portugal était lui aussi menacé par son voisin. Les deux pays avaient tous les deux intérêt à être alliés. La relation est cependant asymétrique puisque la puissance de la GB est en plusieurs points plus grande que celle du Portugal. L’industrie textile (biens de consommation) a permis à la GB de s’industrialiser. Cela entrainera également le développement de la sidérurgie (biens de production). Le cycle de production est de plus en plus allongé. En revanche, la production de vin au Portugal est évidemment plus artisanale. En choisissant l’industrie du textile, la GB est donc entré dans l’industrialisation plus rapidement (processus de dynamisation). 2/ La dynamique d’une zone de libre échange protégée. Friedrich List (1789-1846) a joué un rôle très important dans la construction de l’unification allemande. C’est l’un des théoriciens du Zollverein (18341867). Son raisonnement était le suivant : selon lui, les théories du libre 5 Semestre 1 échange de Smith et Ricardo ne tient puisque l’on a affaire à des pays au même stade de développement. Or on se trouve au XIV face à une particularité, on a un pays industrialisé : la GB. Comment les autres pays peuvent-ils réagir dans leurs relations avec la GB ? Comme il est industrialisé il va monopoliser toutes les activités de transformation et les autres pays seront réduits à fournir les MP. Il estime que le libre-échange favorise la GB et ne doit pas être accepté par les pays souhaitant se développer. La situation de l’Allemagne, jusqu'à l’arrivée de Napoléon, est celle d’une structure très morcelée. Napoléon a favorisé inconsciemment l’émergence d’une puissance importante : la Prusse. Il a engendré un mouvement d’unification sur le territoire allemand et a ainsi détruit le système. En conséquence, on a un marché très morcelé et qui ne favorise pas les échanges économiques. La première étape, c’est de créer une zone douanière unifiée. On aura à l’intérieur du libre échange et donc un grand marché « allemand ». C’est une population de consommateurs importante. A l’intérieur de cette zone relativement vaste, on a également des ressources (beaucoup de charbon et d’eau). La seconde étape, c’est la protection face à l’extérieur. Il faut protéger les industries naissantes de la grande puissance qu’est la GB. C’est une forme de protectionnisme pour les laisser acquérir une taille critique, à partir de laquelle elles pourront lutter face à la GB. A retenir : il y libre échange à l’intérieur de la zone mais protection vis-à-vis de l’extérieur. Le risque d’un tel protectionnisme c’est de bloquer l’innovation. La France a eu par exemple beaucoup de mal à gérer son protectionnisme et à le rendre efficace. 3/ Biens et services qui jouent un rôle vital pour un pays. Certains secteurs ont toujours bénéficié d’une protection des autorités. • L’agriculture Cela est par exemple le cas de l’agriculture japonaise. L’agriculture produit des biens de subsistance. La capacité à nourrir sa population est primordiale pour un pays. Il existe un problème, c’est que l’exode rural est quasi irréversible. La mobilité dans le LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux secteur de l’agriculture est pratiquement à sens unique. • Les biens culturels Dans le domaine des biens culturels, prenons le cas de la France. Nous avons une législation sur le livre ou le cinéma : il y a un système de protection. Il y a un mode de pensée, un mode vie qui fait que les pays ont tendance à protéger leur culture, notamment face au rouleau compresseur américain. • Les réseaux Les réseaux sont des systèmes qui se prêtent très mal à la concurrence. A priori un réseau a un caractère international. Historiquement, les réseaux de chemins de fer ont été construits au niveau régional pour les activités de fret, c'est-à-dire un usage industriel. Au XXème siècle, un phénomène de nationalisation est apparu (ex : 1938, nationalisation des chemins de fer en France). En revanche, en Angleterre, Thatcher a tenté d’effectuer le plus de privatisation possible. Cela a mené à un certain chaos. Historiquement, un réseau doit donc être en concurrence avec d’autres systèmes. Ex, pour le train, la 6 Semestre 1 concurrence est représentée par l’avion et les routes. En ce qui concerne les réseaux satellites, on constate qu’à l’heure actuelle on a des systèmes de monopoles nationaux. Il existe un grand fournisseur de télévision par satellite par pays. La concurrence ne joue pas. Chaque état veut pouvoir contrôler les modalités de diffusion de la télévision. • Les services financiers En termes de services financiers, il existe un contrôle des changes depuis les 80’s (barrières). Puis, à la fin des années 2000, on a une crise bancaire qui se traduit par une crise financière : c’est un effet de contamination de l’ensemble des pays qui ont un marché financier ouvert. Les banques américaines ont prêté de l’argent à des ménages qui n’avaient pas les moyens de le rembourser : c’était la crise des « subprime ». Il y a donc eu contagion des marchés mondiaux. On montre les PIIGS du doigt (Portugal, Ireland, Italy, Greece and Spain) cependant, la France et la GB sont aussi bien endettées. 4/ Les modalités du protectionnisme. Comment procède-t-on lorsqu’on veut se protéger ? La méthode la plus traditionnelle, c’est l’utilisation des droits de douanes : Il y a donc un accroissement artificiel du prix pour le consommateur. On espère ainsi que les consommateurs vont se réorienter sur les pays nationaux. Cela dit, l’utilisation des droits de douanes présente des inconvénients, c'est-à-dire qu’il faut qu’il y ait des alternatives à l’intérieur du pays. Historiquement il y a une tendance à la diminution ordonnée des droits de douanes. Un pays ne réduira ses droits de douanes que si ses partenaires commerciaux acceptent de le faire en même temps. Le système de contingentements : Les volumes sont rationnés, il y a des quotas. Cette structure administrative est lourde à mettre en place et nécessite beaucoup de surveillance. De plus, elle pet avoir des conséquences négatives sur l’économie interne. Le protectionnisme réglementaire : Il est fondé sur des normes industrielles et sanitaires qu’il est LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux difficile de contester. Un produit peut être refusé à l’entrée d’un pays s’il ne respecte pas les normes de sécurité. Les méthodes de financement : des subventions sont accordées aux producteurs et des crédits aux clients à l’exportation. Il existe des méthodes de financement indirectes : - On utilise l’arme monétaire avec les dévaluations compétitives. Cela concerne les systèmes de change fixe. Il s’agira de stimuler artificiellement les échanges. - On utilise la sous-évaluation compétitive : dans le système actuel de change flottant, sur les marchés, les taux varient en fonction de l’offre et de la demande. III/ Les échanges internationaux et le développement économiques. 1/ L’évolution des échanges. Au 19ème siècle, l’Angleterre défendait le libre-échange. A l’époque, c’était une très grande puissance maritime et les échanges se faisaient principalement par la mer. Par conséquent, elle était au centre et entretenait des relations avec la périphérie qui fournit les MP, alors que l’Angleterre elle-même fournissait les produits manufacturés. 7 Semestre 1 Ex : relation UK/Inde. A la fin du 19ème siècle, c’est la montée du protectionnisme : la GB doit faire face à de nouveaux concurrents qui se développent, tels que l’Allemagne, les USA ou le Japon. A l’époque de la WWI, les courants commerciaux se réorientent en défaveur de la GB. C’est à ce moment que la Chine entre dans la révolution industrielle, alors que d’autres pays sont en guerre. Ensuite, durant la période de l’entredeux guerres, la concurrence se fait encore plus rude. C’est à cette époque que la France se reconstruit. De plus, l’Europe centrale connait un morcellement économique et politique, notamment à cause du démantèlement de l’Empire Austro-hongrois. Cela entraine également un morcellement monétaire qui nuit au commerce international. Dans les années 30, les effets de la crise économique de 29 se font sentir. La Bourse de Wall Street s’appuyait surtout sur la spéculation : Emprunts achats des actions revente des actionsremboursement du prêt+gains. Le protectionnisme se développe alors davantage. Certains pays ont une doctrine appuyée sur l’autarcie (URSS, Allemagne, Japon). Leurs relations commerciales sont essentiellement des relations de troc. On sait déjà à cette époque que l’Allemagne et le Japon seront les grands perdants de cette guerre. En 1948 le GATT (General Agreement on Tarifs and Trade) est créé : il traite du commerce et des questions liées aux droits de douanes. Cette instance met en place des rounds, c’est-à-dire des cycles de négociation. L’objectif est d’amener les pays qui le souhaitent à discuter afin d’aboutir à la création de mesures facilitant plus de liberté dans le commerce. On observe suite à ça une réduction des droits de douane. Lors de la crise des années 70, le commerce international n’a pas faibli. Le taux de croissance du commerce international était supérieur au taux de croissance intérieure du pays. Mais au début des années 70 l’instabilité monétaire gagne le monde. En 1995, l’OMC (World Trade Organization) est créée pour remplacer le GATT. C’est une institution permanente qui élabore des procédures pour régler les litiges et ses membres se voient imposer un certain LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux nombre de règles. Cela a représenté une progression dans le commerce international. On est ensuite entré dans la phase de mondialisation. Les nouveaux pays industrialisés (NPI) ont fait leur apparition. Il s’agit de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Corée du Sud, de Taïwan…L’Inde et la Chine symbolisent des modèles de développement différents mais ils ont une caractéristique commune : ces deux pays disposent d’un vaste marché intérieur potentiel. Leur croissance économique est fondée sur l’exportation. La Chine tout comme le Japon a choisi le modèle de remontée de filière : on commence par produire des produits relativement banalisés grâce à une main d’œuvre abondante et bon marché. On va donc produire à petit prix et plutôt bas de gamme. Mais en Chine, il y a beaucoup de gens formés ce qui l’a aidé à sortir de ce modèle pour remonter progressivement avec la production de produits de plus en plus élaborés. En Inde, on a une industrie locale ancienne d’une part et une forte croissance dans le secteur tertiaire. Problèmes de la mondialisation. 8 Semestre 1 Ce sont en particulier les problèmes liés au coût des transports et, plus précisément, au prix de l’énergie. Ensuite, la pollution pose également problème. Il y a à nouveau des tensions protectionnistes liées à la crise. 2/ Les modèles de développement. Le modèle de Rostow : D’après lui, 5 étapes sont nécessaires au développement. D’apres List ce modele néglige le commerce international. Le modèle de développement par les exportations : C’est lorsque l’on accepte la spécialisation internationale. Les recettes d’exportation vont servir à financer le développement du pays. Ceci est une vision libérale. Ces modele ont souvent abouti à des problèmes économiques et sociaux. Economie : risque de dualisme de l’économie. On a un secteur moderne qui travaille pour l’exportation. Et à côté de ce secteur on observait un secteur et une économie traditionnels qui fonctionnait avec la subsistance voire l’autoconsommation. Le probleme essentiel est l’absence d’articulation entre ces deux secteurs. Social : dualisme social. Des catégories sociales correspondent aux secteurs économiques. Cela a abouti à des tensions très importantes et à des régimes politiques autoritaires (Amérique Latine par exemple). Modèle japonais de remontée de filière : Le Japon a amorcé le début d’une révolution industrielle à la fin du 18ème siècle (1878). C’est l’entrée dans l’ère Meiji. Ce qui est particulier, c’est que l’on n’a pas observé du tout le mécanisme de dualisme social. On peut dire que jusqu’à un passé très récent les modes de vie des dirigeants d’entreprise au Japon n’étaient pas, de manière apparente, différents de ceux des employés. Du début du 20ème siècle, jusqu’en 1945, le tendance était de s’implanter en Corée, en Chine… La société traditionnelle japonaise est une société féodale et ce système a plus ou moins été repris dans le monde l’entreprise. La tendance impériale à disparu avec la défaite du Japon en 1945. Le Japon dispose de très peu de richesses naturelles (très peu de surfaces cultivables, très peu de LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux ressouces minières…). On pourrait en conclure que le Japon n’a rien pour son développement. En revanche, le territoire africain est potentiellement riche. La population japonaise est nombreuse, bien formée et industrieuse. Dans les années 50 et 60 les produits japonais étaient considérés comme très bon marché. Les japonais avaient compris qu’en commençant avec des productiosn simples, on pouvait ensuite demander à la population d’effectuer des travaux plus complexes. Il est interessant d’évoquer la Corée : à la fin des années 50, la Corée est victime d’une partition. Au moment de la partition, la quasi-totalité de l’industrie se trouve au Nord et le Sud est agricole. Les bases de la croissance économiques sont donc au Nord. La Corée du Sud a utilisé le modèle japonais. La société coréenne propose des caractéristiques similaires à celles du Japon : à savoir, elle est qualifiée et industrieuse. Même si la Chine utilise le système de remontée de filière. Mais, à la différence de la Corée par exemple, il y a un vaste maché intérieur en Chine et 9 les ressources importantes. Semestre 1 naturelles sont Chapitre 2 : la balance des paiements. I/ Définitions. Principes d’enregistrement : on peut procéder en termes de transactions ; on va enregistrer le flux physique lorsque la marchandise passe d’un pays à un autre. Lorsque l’on a affaire à des services La balance en termes de réglements (paiements). On peut avoir un paiement à la commande ou à reception. Le délai implique une variation du taux de change.. Si nous achetons qqch aux Etats-Unis, si le prix est fixé en dollar et que le paiementse fait en euros, le prix variera d’un jour à l’autre. Voir figure n°9. Regroupements des flux : Il y a plusieurs principes de regroupement dans la balance des paiements : - Optique patrimoniale : c’est ce que l’on possède et ce que l’on doit. Il y a deux catégories d’opération : courantes (elles ne sont pas liées au passé et n’auront pas d’influence sur le futur) et financières (avec un impact dans la durée, elles s’étendent sur plus d’une année). - Optique territoriale : il y a des opérations qui relèvent des échanges au sens strict (dans un sens il y a un flux de marchandises et dans l’autre un flux de paiement) et des transferts. Il y a les opérations à sens unique, comme par exemple lorsque j’envoie une partir de mon salaire à ma famille qui vit à l’étranger. - Optique du financement compensatoire : elle est utilisée surtout dans la partie des opérations financières. Il y a à nouveau division en deux catégories : il y a des mouvements spontanés et des mouvements induits (j’achete des produits à l’étranger mais je vis au dessus de mes moyens, j’achete donc à crédit). 1° Importation : la France reçoit des marchandises et envoie un paiement. 2° Crédit : la France envoit des titres et reçoit un paiement. II/ Description des comptes (balances partielles). Voir figure n°5. La balance des paiement courants ou compte courant (les opérations LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux enregistrées ne sont valables pour une année et n’ont d’impact que sur cette année) : - On a la balance commerciale (balance des biens) : importations/exportations de marchandises, ravitaillement, réparations… Voir figure n°6. - La balance des services (balance des invisibles) : voyages, transports. En France, elle est excédentaire. - Les revenus : ce sont les rémunérations des salariés et celles des investissements directs/de portefeuille. On va mettre à disposition des pays étrangers/bénéficier du capital. Ils sont la conséquences de : o Les investissements directs vont avoir un impact sur le système productif du pays. Ex : lorsqu’une entreprise française achète une entreprise américaine. C’est une logique industrielle. o Investissement de portefeuille, c’est-à-dire des placements. C’est une logique financière. 10 Semestre 1 - Les transferts : ils se font à sens unique. o Le compte de capital est une forme de transfert liée à l’aide internationale. o Le compte financier : on enregistre des flux de capitaux. Mouvements commerciaux/mouvements de capitaux = rapport de 1 à 10. Bilan de l’entreprise Utilisation des Origine des resources (actifs) : ressources Batiments (passifs) : Equipements Capitaux propres Stocks Dettes Comptes Ces capitaux sont apportés par les propriétaires et les bénéfices sont mis en réserve ou réinvestis. Investissements directs. Lorsque l’on fait un bénéfices : - Soit les bénéfices dont réinvestis (ils apparaitront dans le compte financier et donc dans les investissements directs) - Soit ils sont versés en dividendes aux actionnaires (ils apparaitront dans les transactions courantes et donc dans les revenus). Investissements de portefeuille. Parmi les investissements de portefeuille, il y a : Les actions, les obligations, les instruments du marché monétaire et les produits dérivés. On peut aquérir des actions sans contact avec l’entreprise. On a simplement une substitution d’un actionnaire a un autre. L’entreprise n’est pas concernée. Capitaux BOURSE Actions Les obligations sont des titres représentant une créance sur les firmes. Leur durée de vie est limitée (remboursement). Comme revenu fixe annuel, nous avons les intérêts, c’està-dire le % de la somme prêtée. Ce sont des dettes à moyen terme. Actionnaire = propriétaire de l’entreprise Obligataire = prêteur. LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Les obligations peuvent être émises par des Etats. Les instruments du marché monétaire sont des dettes mais à court terme. En principe, ce sont des titres sans grand risque. Le taux d’interêt dépend beaucoup des opérations des banques centrales. Les produits dérivés sont liés aux actions, obligations ou instruments du marché monétaire. Par exemple, ce sont des options. Il y a une forte incertitude lorsque j’achète des actions, je fais donc de la spéculation. Donc si je réalise un achat ferme aujourd’hui, je prends beaucoup de risques. Ce que je peux faire, c’est acheter aujourd’hui et vendre à terme à des conditions qui sont définies aujourd’hui. Je peux aussi décider de ne pas acheter aujourd’hui mais de fixer les conditions de vente aujourd’hui. Je paie une certaine somme, mettons 20 euros et ça va me donner le droit d’acheter à la date fixée ou de renoncer à l’achat. Composition commerce de la France : (page 4 et 5) renseignement sur la situation de la France, en particulier 1er doc : la place de la France dans le commerce mondial, ce qui apparaît, 11 Semestre 1 c’est que la France se situe au 5eme rang mondial (qu’il s’agisse des importations et des exportations) . Signifie que la France, par rapport à sa taille, correspondance entre importations et exportations. Veut pas dire que balance est équilibrée. Allemagne occupe une place prépondérante. Le Japon a régressé par rapport au passé + présence de la Chine. La Chine est un pays ouvert. Elle est insérée dans les échanges internationaux. Place des EU : première puissance mondiale en termes de production, mais on constate que ne sont qu’au 3ème rang des exportateurs : ont perdu de leur efficacité. Le problème, c’est que le commerce extérieur ne rep. Pas une part très importante de leurs ressources, donc pas un problème crucial pour eux. Et d’autre part, la présence du dollar : c’est parce qu’il joue un rôle international qu’ils ont une telle position. Déficit du budget, et commercial, et sont très endettés. Etrange parce-que première puissance mondiale devrait être efficace sur le plan du commerce mondial. Cas de la France : graphique : solde déficitaire. A part en 2002, situation a systématiquement été déficitaire. Phénomène : lorsqu’il y a croissance de la production intérieure en France, entraîne un accroissement des importations (donc accroissement du déficit commercial). Si on a un ralentissement économique (taux de croissance faible), dans ce cas là on assiste à une chute des importations et donc réduction du déficit. Si l’on a un faible déficit, pas nécessaire réjouissant, mais en fait peut correspondre au fait que l’activité économique est en dépression. Ex : si croissance activité économique, va acheter d’avantage d’équipements pour moderniser, plus grande production : plus de consommation d’électricité donc plus d’importation de pétrole. Importations et exportations suivent une tendance qui va dans le même sens. Elles sont convergentes. Si on se concentre sur graphiques en bas page 4 : répartition par zone géographique : explique notamment pourquoi la France a toujours été en pointe dans la construction européenne. Dans graphiques, on voit que tant pour exportations que pour importations, la France est essentiellement tournée vers l’Europe. Exportations : à 62% vers l’UE. Si l’on LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux ajoute les autres : 38%. Composition 38% : Europe hors UE : 19%. Si on ajoute cette partie à la partie UE, on monte vers les 70%. France exporte essentiellement vers UE. Importations : moins marqué, mais environ à 60%. Page 5: principal partenaire commercial, c’est l’Allemagne. Beaucoup plus de commerce avec la Belgique qu’avec la Chine : intéressant, parce-que ne correspond pas à l’idée que véhicule les médias. France plus tournée vers ses voisins. Déficits et excédents (exporte beaucoup plus qu’on importe pour excédents) : le RU est un bon client pour la France parce qu’on a tendance à vendre beaucoup plus qu’on achète. Ou émirats d’arabes unies : on exporte des avions. Déficits : important vis-àvis de la Chine mais prévisible puisque la Chine est notre 4ème importateur alors qu’on leur vend beaucoup moins. Achète plus à l’Allemagne que l’on vend. PAGE 4 : graphique qui nous donne la répartition par produits : nous importons et nous exportons les mêmes types de produits. Correspond aussi au fait que nous achetons beaucoup et vendons beaucoup à nos voisins : structure économique et 12 Semestre 1 commerciale similaire. Cela veut dire qu’on est dans une situation de concurrence en quelque sorte, sur les marchés nous sommes en concurrence directe avec des pays qui produisent les mêmes choses que nous. Si on entrait dans les détails, verrait que quand même spécialisation, par exemple pour l’Allemagne, qui produit des biens qui sont relativement peu dépendants vis-à-vis des fluctuations de prix. En observant structure commerciale France, on est pas du tout dans la perspective de Smith et Ricardo dont on a parlé au début. Ils supposeraient qu’on ait une spécialisation complémentaire. Divergences qu’il peut y avoir entre régions françaises : notamment part du PIB de la France, Bourgogne n’apparaît même pas. Ile de France : poids considérable, mais aussi poids démographique important, donc compréhensible. Le taux d’ouverture : somme des exportations et importations et on divise par deux fois le PIB. S’agit de voir si région est très ouverte sur l’extérieur. Différence très importante d’une région à une autre. Haute Normandie très ouverte par exemple. Divergences importantes. Pas de correspondance parfaite entre la contribution au PIB et l’ouverture. III/ Interprétation des balances. 1/ Relation avec l’économie intérieure. Dans un pays, on a toujours une relation comptable, dans laquelle on met en regard les ressources et les utilisations de celles-ci. Les ressources qui émanent d’un pays, ont deux origines possibles : La production intérieure (mesurée par le PIB) : produit à l’intérieur du territoire, même si s’agit de la production d’une entreprise étrangère. Importations : c’est une richesse supplémentaire pour un pays même si a tendance à penser que c’est mauvais pour un pays. Les utilisations que l’on peut faire de ces ressources : on peut les consommer. On va utiliser soit la production intérieure, soit les importations. Veut dire que les biens sont retirés du marché définitivement. On peut aussi réaliser des investissements. Et enfin, on peut exporter. Si on regarde les relations, les importations peuvent être par exemple favorables si elles correspondent à des investissements (importer pour investir : préparer LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux l’avenir, et donc on améliore le tissu productif. Par nécessairement qqch de néfaste. En revanche, si on importe pour consommer, le problème, c’est que c’est qqch définitivement perdu en quelque sorte.) PIB-consommationinvestissement = exportationsimportations (solde commercial). Lorsque l’on a une balance commerciale excédentaire, cela veut dire qu’il y a un appauvrissement en termes de richesse. 2/ La structure des balances par rapport au niveau de développement économique. Dans cette partie, si l’on considère un pays développé, industrialisé, la situation d’un tel pays signifie qu’il devrait être efficace économiquement : doit être capable de produire des biens qui sont élaborés. Donc il devrait avoir en principes un solde commercial positif, ou alors une balance courante positive (parce-que pays très développé, peut être par exemple être très efficace dans le domaine des services. Peut être lié à l’intégration des services dans le raisonnement) Par ailleurs, un tel pays devrait avoir plutôt un compte financier qui serait plutôt déficitaire parce-que le pays qui est déjà développé va prêter à des 13 Semestre 1 pays qui sont en phase de développement. Mais par ailleurs, il y a une autre raison qui est plus dynamique : lorsqu’un pays a atteint un stade de développement important, le taux de croissance de ce pays a tendance à ralentir. A l’inverse, dans pays en développement : solde commercial négatif, une balance courante déficitaire mais un compte financier qui devrait être positif (pays industrialisés attirés par la capacité de rendement). Si la situation est favorable, cela veut dire que ce pays aura un solde négatif, parce-que a tendance à consommer produits manufacturés des pays industrialisés, et comme en phase de développement, va acheter équipements, machines pour permettre son développement. Solde commercial négatif pas forcément mauvais pour pays en développement, peut signifier qu’il met en place un tissu productif qui prépare l’avenir. MAIS : ce que l’on observe en réalité est très différent. Cas des USA qui ont un solde commercial déficitaire et sont un emprunteur net, donc ils ont un compte financier excédentaire : ils exportent leur titres donc l’argent rentre dans le pays. La première puissance mondiale a une structure commerciale qui serait celle d’un pays en développement. Cas symétrique de la Chine : a une balance courante qui est très excédentaire, et compte financier qui lui est déficitaire. Chine est un cas de pays dit émergent. Ce pays émergent ne rentre pas bien dans la catégorie des pays en voie de développement parce qu’on peut considérer aujourd’hui que Chine est un pays industrialisé. S’est fait très vite. Même si son marché intérieur ne correspond pas au modèle européen (pas à la hauteur de son niveau de développement). Dans le cas des EU, situation qui est pathologique. Totalement anormale mais dans leur cas, ce qui rend possible une telle situation, c’est la présence du dollar parce qu’ils peuvent emprunter : pas de monnaie qui puisse rivaliser avec le dollar. Pour ce qui est des pays en voie de développement appellation contradictoire, certains n’arrivent pas à entrer en phase de développement. Certains pays consomment produits étrangers, mais ne vont pas acheter de matériels, équipements qui permettent LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux engager système de croissance. Le cas typique, c’était l’Afrique. Mais est en train de changer : commence à se développer, grâce à la Chine, qui tente de s’y implanter pour sécuriser ses investissements en matière première, et en ressources d’énergie. L’interprétation qui est spontanée dans les balances est paradoxale avec réalité Chapitre 3 : Les systèmes de paiements internationaux. I/ Les principes. 1/ La nécessité d’un système de paiement A l’intérieur d’un pays, lorsqu’il y a une économie monétarisée, il y a des systèmes de paiement basés sur le système bancaire. La structure à l’échelon national, on a un système bancaire. Ce système est composé d’une banque centrale et de banques commerciales. C’est cet ensemble qui va assurer la création et la gestion des moyens de paiement. Ce que l’on appelle les moyens de paiement, pour les ménages et les entreprises, ce sont en fait des créances sur le système bancaire. On a par exemple ce que l’on appelle des agents non-bancaires (ANB) : paiement 14 Semestre 1 entre ANB 1 et ANB 2. Le paiement, cela veut dire que l’on va avoir une créance sur le système bancaire, qui va passer d’un agent à un autre. ANB : ménage consommateur, qui achète des biens dans un magasin. Concrètement, créance sur le système bancaire : par exemple si compte courant dans une banque, certaine somme inscrite, si rédige un chèque (par carte, ou par billet, la même chose), cela signifie que la créance sur la banque est transférée au commerçant (le magasin). Pour les billets, c’est la même chose, parce-que c’est la BCE qui émet les billets. La BCE va porter la somme de tous les billets en circulation, si détient des billets, on est créancier de la BCE. Elle reconnaît qu’elle me doit 50€ si on a un billet de 50€. La seule différence : si j’ai un dépôt en banque, la banque sait que c’est moi qui aie le dépôt. Au contraire, pour le billet, la BCE ne sait pas qui le détient. Paiements sont effectués à partir des créances sur le système bancaire. Comment ces instruments sont mis en circulation ? Ces créances sont installées par le biais des prêts bancaires. Dans le cadre international, le problème fondamental est que dans cet espace international, il n’y a pas de banque centrale mondiale. Il existe des organismes financiers internationaux (FMI par exemple. Mais n’est pas une banque centrale parce-que le fond agit comme une caisse d’épargne. Reçoit des fonds qu’il va prêter aux pays en fonction de leurs besoins). Cas zone € intéressant, parce-que quand en Europe reçoit un paiement, c’est en €. Dans le cadre international, peut avoir un exportateur français qui envoie biens à un américain. Problème est celui du paiement. Si notre importateur américain envoie des dollars, se pose la question de savoir que faire de ces dollars, comme on ne peut pas effectuer de paiements avec des dollars en France. Il faut donc un système de paiement qui permette à l’exportateur d’être réellement payé. On pourrait imaginer que l’exportateur français dise à l’importateur américain qu’il ne veut pas de dollars, mais des €. Donc le problème se reporte sur l’importateur américain : le problème est le même. Comment obtenir des euros puisque la firme américaine va disposer de ressources mais en dollars ? Quelque LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux soit celui qui a la charge de trouver des euros, il y a des problèmes de paiement. Se passe la même chose pour les relations financières. Si épargnant français et de l’autre côté le trésor américain, le trésor va envoyer des bons du trésor, de l’autre côté va se poser le problème du paiement. Donc ici relation financière et se pose à nouveau la question du paiement. On peut envisager plusieurs systèmes théoriques. 2/ Les systèmes théoriques. Le premier, c’est celui où il y a existence d’une monnaie internationale. Si par exemple, on a un ensemble de pays (10 par exemple), chacun de ces pays a sa monnaie nationale : N monnaie nationale pour N 10 pays + existence d’une monnaie internationale supplémentaire. Veut dire que dans ce système, on a N+1 monnaie (11 monnaies). Si on considère dans chaque pays, on aura en fait deux monnaies : deux monnaies circulent (nationale + internationale). A correspondu à l’étalon or. Exemple du RU : on a la livre sterling, plus l’or. La France, on avait le franc + l’or. EU = dollar + or. Permet de réaliser des paiements d’un pays à un autre. 15 Semestre 1 Relations sont possibles précisément parce-que va envoyer de l’or, qu’il va pouvoir utiliser dans son pays. Evite le problème de passage d’une monnaie à une autre. Mais système qui a présenté un certain nombre de difficultés, comme l’or est un métal précieux, la quantité d’or disponible ne correspond pas aux nécessités économiques. D’ailleurs, historiquement, un pays comme la GB a utilisé de l’or jusqu’à ce que la RI exige l’utilisation de nouveaux instruments, comme la monnaie structurale (monnaie inscrite sur les comptes). Création banque d’Angleterre : 1694, et a émis billets, pour remplacer l’usage de l’or. Satisfaisant d’un point de vue théorique, mais concrètement soulève des difficultés. Deuxième système : utilise une monnaie internationale, mais à ce moment là, sera l’une des monnaies nationales qui va servir de monnaie internationale. Existence d’une monnaie dite de réserve et donc, si on reprend l’exemple, nous avons N pays (10), donc N monnaie nationale (10), dont une monnaie nationale qui sert de monnaie internationale. L’une est jugée plus forte que les autres, et va donc servir dans le domaine international. N’a pas fonctionné de manière parfaite sur une longue durée. A été utilisé en Europe après la seconde guerre mondiale, parce-que monnaie européenne n’étaient pas convertibles, donc dollar utilisé. Dernier système théorique : celui des changes flottants : on a un marché des devises. Devises : une monnaie lorsqu’elle est utilisée hors de son espace national. Les cours sont déterminés par l’offre et la demande. Exemple plus haut : si dans ce système, l’importateur américain va acheter des euros sur le marché des changes, va acheter en quelque sorte des dépôts en euros, les opérations se font entre les banques, et il y a une relation d’achat entre les deux. Va avoir une influence sur les cours, si y a un déficit commercial entre pays : monnaie plus offerte qu’elle n’ait demandée, et vice versa. Système que l’on connaît à l’heure actuelle. Mais ne fonctionne pas parfaitement ? Il existe un quatrième système théorique : la monnaie commune. On a les monnaies nationales à l’intérieur des pays et une monnaie internationale qui est réservée aux LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux paiements internationaux. Cela implique qu’il y ait un organisme de centralisation des paiements internationaux. On essayer d’avoir un système de ce genre dans les 50’s (union européenne des paiements), les 60’s (FMI), et avec le système monétaire européen (Ecu). II/ L’évolution du système des paiements internationaux. 1/ L’étalon-or (en anglais Gold Species Standard). Au début du 19ème, après les guerres napoléoniennes, la GB adopte ce système de l’étalon or (1816 et 1844). Elle a sufisammeent de puissance à l’époque pour imposer le mode de règlement. Les USA ont adopté l’étalon or en 1837. Et, pour les autres puissances européennes, c’est beaucoup plus tard. Ex : Allemagne (1875), France (1878). Pourquoi l’or était-il favorisé ? Comme on n’avait pas assez de métal, les pays avaient des systèmes bimétalliques (or et argent). Le problème était que cela favorisait la spéculation entre les deux métaux. Avec un sytème de ce genre, on aura un prix officiel pour l’or, un prix officiel pour l’argent et un taux de change 16 Semestre 1 entre les deux. La variation des quantités disponibles est problématique. Il est impossible alors de contrôler l’évolution de la production. L’or et l’argent sont aussi utilisés comme produit industriel. Petit à petit les pays vont abandonner le système du bimétallisme. Un autre système joue au 19ème siècle et fait de l’ombre au bimétallisme. On observe la croissance des paiements : croissance des paiements en billets et en monnaie scripturale. Apparemment l’or l’emporte sur l’argent. Mais c’est uniquement parce qu’à l’époque l’or était tout puissant et on pouvait uniquement se passer de l’argent. Or, plus tard, on pourra également se passer de l’or. Le fonctionnement théorique du système : C’est un système automatique. Il y a l’espace du change et l’espace de l’or. En GB et en France : il y avait 2 monaies pour les paiements. La livre et l’or pour la première et le franc français et l’or pour la seconde. Taux de change : 10gr d’or équivaut à £1 et 10FF. Si je suis un importateur français : en quel instrument payer les produits importés de GB ? 1. En or. Je vais en avoir pour 10gr, ça me coûte donc 10FF. Or, l’or est lourd et il faut ajouter des frais de transports. Il faut alors payer 1FF par 10gr d’or. 2. En monnaie nationale (paiement en monnaie scripturale). Je vais acheter des livres sterling à ma banque, que je vais ensuite transférer à mon fournisseur britannique. Ce dernier ne recevra donc pas une certaine quantité d’or, mais plutôt un certain nombre de livres sterling. S’il y a un déséquilibre entre la GB et la France, c’est-à-dire, si la GB exporte plus que la France, la livre sterling va être plus demandée qu’elle ne va être offerte. La GB a un excédent commercial envers la France. La France doit donc payer la GB. Lorsque l’on a cette situation sur un maché, c’est-àdire que la demande dépasse l’offre, il peu y avoir dépréciation du FF. On a avantage à envoyer de l’or, car ça ne nous coutera jamais plus de 11FF. Point or 11FF Exportations £1 <-> 10FF Point or 9FF nettes GBFr Importations nettes FrGB LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux Théorie quantitative de la monnaie : M (quantité de monnaie) x V (vitesse de circulation de la monnaie) = P (niveau général des prix) x T (transactions en volume). M et V sont la quantité de monnaie effectivement utilisée dans les paiements. S’il y a variation de M, il y a variation de P. On va supposer que l’on a un excédent commercial de la GB vis-à-vis de la France. Il y a un paiement net de la F ers la GB, c’est-à-dire de l’acheteur vers le fournisseur. Si la quantité d’or diminue en France, j’ai une diminution de la masse monétaire et donc une diminution des prix. J’ai évidement le phénomène inverse en GB : si la quantité d’or augmente, la masse monétaire augmente et les prix augmentent en GB. Il y aura une diminution des importations françaises et une diminution des exportations britanniques. L’excédent britannique va diminuer et on va retourner à l’équilibre commercial entre les deux pays. Ce rééquilibrage est donc automatique. 17 Semestre 1 Fonctionnement effectif du système : caractère partiel de la théorie quantitative. La demande ne dépend pas seulement du prix. Le système de rééquilibrage ne fonctionne pas de manière si automatique que l’on ne l’avait annoncé. On a des mouvements de capitaux, des mouvements financiers. Il y a eu des emprunts au lieu de payer. Les pays ont empêché les sorties d’or en favorisant la hausse des taux d’intérêt. Jusqu’en 1914, il y a une domination commerciale et financière de la GB en particulier à travers la City de Londres. On a utilisé la livre sterling comme moyen de paiement. La City a joué le rôle de Chambre de Compensation. C’est un moyen de réduire les paiements qui doivent être effectués par les agents économiques. La simplification est considérable grâce à la centralisation des paiements. On réduit le nombre de transactions car on compense tout ce qui peut l’être. Ce système repose sur le fait qu’il y a un pays dominant. En 1870, les placements en livres sterling atteignaient les 785 millions de £ et en 1913, 4 milliards de £. Si l’on considère les réserves en or en pourcentage des réserves totales : En 1913, la GB ne possédait que 3,6% des réserves, les USA 27,6%, la Russie 16,5% (cas particulier car c’est un producteur d’or) et la France 14,5%. 2/ L’étalon, devise de l’entre-deux guerres. En 1913 est créé aux USA le système de réserve fédérale (Banque Centrale US). Il y avait auparavant des formes de monnaie différentes qui circulaient. Il y a eu une occupation par les troupes du Nord et les gens du Sud avaient conservé une monnaie différente. Renforcement international du $ US. Dans l’entre-deux guerres, on a en fait deux monnaies de réserve, c’est-à-dire des monnaies nationales utilisées dans l’espace international par des pays pour qui ce n’est pas la monnaie. La reconstruction de l’Europe, notamment de l’Europe centrale a engendrée la création de plusieurs petits pays désireux de posséder chacun leur propre monnaie. Tous ces pays nouveaux ont besoin de crédits. Ces crédits ont été accordés par les banques anglaises et américaines. En 1922, la conférence de Gênes établi le système de l’étalon devise or. Les LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux monnaies nationales sont convertibles en $ et en £ et ces derniers sont euxmêmes convertibles en or. Le système est devenu plus souple puisqu’on dépend relativement moins de la quantité d’or disponible. Une situation de déflation est favorisée par l’étalon devise or, car si on augmente la production dans un pays la question est de savoir si la quantité de monnaie va suivre la production ? Si on produit plus, on va verser davantage de revenu (via le système de crédit). Dans le cas de l’or, la quantité d’or dépend matériellement de la production d’or et la plupart du temps la production d’or ne suivait pas la production des autres biens. Donc on augmente la production des autres biens, mais la quantité d’or produite reste la même. Le prix des biens diminue donc. Bien A Or $ 100KG 100KG 100 $ 120KG 100KG 120 $ Dans les années 20, on a aussi un problème de dettes : les pays se sont endettés pour faire face à leur effort de guerre. La livre sterling joue un rôle important mais officieux. On considère que les 18 Semestre 1 banques centrales sont censés constituer des réserves et donc qu’elles vont chercher à stabiliser les cours. Elles interviennent donc pour limiter les fluctuations des cours. C’est un rôle officiel des autorités. On supprime la frappe libre de l’or. A partir de cet instant, le prix de l’or en tant que monnaies va s’écarter du prix de l’or marchandise. On assiste aussi dans les 20’s à l’exclusion de l’or monnaie de la circulation interne, c’est-à-dire que l’or va être essentiellement utilisé pour les paiements internationaux mais ne va plus circuler à l’intérieur du pays. On a vu que les années 20 sont marquées par deux phénomènes : - La spéculation financière - La montée du protectionnisme RAPPEL : Avec les actions, on a deux sortes de gains : - Les revenus, avec les dividendes qui dépendent des bénéfices de la firme. - Les plus-values (qui peuvent être des moins-values) : c’est la différence entre le prix de vente (en T2) et le prix d’achat (en T1). Soit : PV T1 - PA T2 A l’époque on a le sentiment que tout est possible. Les emprunts étaient garantis sur la valeur des actions. Des crédits sont contractés pour investir en Bourse. Les spéculateurs ont joué sur les taux d’intérêt. En GB, les taux d’intérêt sont inférieurs aux taux d’intérêts des USA. Les spéculateurs empruntaient donc en £, procédaient à une conversion en $ et faisaient des placements à Wall Street. Les années 20’s sont marqués par une concurrence assez féroce : la France, l’Allemagne et la GB veulent retrouver leur puissance commerciale d’antan. En Octobre 1929, c’est le Krach boursier de Wall Street : la bulle financière éclate et le système financier s’effondre. On va avoir un phénomène de contamination internationale car les banques américaines vont essayer de se sauver en rapatriant les fonds placés en Europe. D’autre part, les banques britanniques sont touchées par la crise de WS. Les banques font faillite, les entreprises ne trouvent plus de crédits et un cercle vicieux se créer : c’est une spirale de dépression généralisée LEA 3 CM Problèmes économiques internationaux favorisée notamment par la montée du protectionnisme. On va avoir un impact sur le système monétaire international : la GB abandonne l’étalon or. Elle détache la livre sterling de l’or et donc le taux de change devient flottant en fonction de l’offre et de la demande. Les USA le font en 1933. Des blocs se créent : une zone or (autour de la France), une zone $ (les Amériques) et une zone £. La situation va devenir intenable pour le bloc or et la France a dû abandonner l’or en 1936. On constate un phénomène de dumping (ventes à perte) dans l’espace international et une augmentation du troc. C’es un système négocié entre les USA et la GB entre 1942 et juillet 1944. A partir de 1942 commence le refoulement : on peut penser à partir de cette date que, ineluctablement avec le temps, le Japon et l’Allemagne seront les grands perdants de la guerre. Les Américains et les Britanniques commencent donc à réfléchir à l’après-guerre. En GB, Keynes avait un plan assez ambitieux : il envisageait une monnaie purement internationale, qui aurait été liée à ce qu’on appelle un système de 19 Semestre 1 compensation. Cela aurait servit à attenuer l’accumulation des déséquilibres. Aux Etats-Unis, le point de vue de White l’a emporté. On aurait pas de monnaie internationale mais la création d’un fonds avec des apports d’or et de devises. On ne va pas créér de la monnaie, mais on va prêter les dépôts que l’on possède. Chaque membres du système apporte de l’or et de sa monnaie. Les apports étaient différents selon les pays, celui qui apportera le plus au fonds est celui qui décidera quoi faire. Il s’agissait évidemment des Etats-Unis. Le système prévoit la création du FMI. Il ne s’agit pas de créer une monnaie mais plutôt d’utiliser les apports. Le FMI va gérer les apports en or et en devise et il va aussi gérer les taux de change. Par gérer, on entend que les pays ne peuvent pas modifier libremenet leur taux de change, ils doivent d’abord s’adresser au FMI. Chaque pays apporte ¼ en or et ¾ en devise (actifs de sa monnaie). Et chaque pays a droit à efefctuer des « tirages », c’est-à-dire emprunter au FMI des devises. Exemple : La France => 100M FF - 25M en or - 75M en actifs/en FF Les demandes qui vont être faites ne seront pas identiques pour toutes les devises. La France demandera essentiellement des $, des Deutchmarks ou des Yens et non pas des Pesos. C’est un système de changes « fixes », c’est-à-dire qu’il y a un taux de change de référence. Comment va-t-on faire pour éviter de sortir des points de fluctuation (plus ou moins 1%) ? On assure la stabilité grâce à l’intervention des banques centrales qui viennent défendre la parité. Certaines monnaies vont être plus utilisées que d’autres. Il y a tout de même des déséquilibres dans ce système car la stabilité a un coût. Le système d’échanges « fixes » ou « stables » implique des dévaluations ou des réévaluations. Il y a eu 3 phases dans le système de Bretton Woods : - 1947-1958 : domination du $ et les autres monnaies sont inconvertibles - 1958-1973 : fonctionnement effectif - 1973 : effondrement et passage aux changes flottants