Ecosol - Les services écosystémiques rendus par les sols : analyse

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Ecosol - Les services écosystémiques rendus par les sols :
analyse des régimes incitatifs sous-jacents
Porteur du projet : Gilles Grolleau (Montpellier SupAgro – LAMETA Bat. 26)
Participants au projet: Mzoughi, N (Unité Ecodéveloppement - INRA Avignon) et Beretti A., Figuières C.
(Montpellier SupAgro)
Mots clés : biais, comportement, éviction, incitations monétaires, sols, statut.
Période : 2009-2013
Le sol rend de nombreux services aux communautés humaines, dont la valeur est considérable. Néanmoins, les
activités humaines perturbent et affectent souvent négativement ces services en provoquant des détériorations sur
les plans quantitatif et qualitatif. Le projet ECOSOL démarre du constat que le comportement humain est souvent à
l’origine des perturbations affectant les sols et qu’en conséquence, il est nécessaire de mieux comprendre les
déterminants de ce dernier afin de pouvoir l’influencer. Le projet vise une meilleure compréhension de ces
déterminants afin d’envisager des modalités concrètes susceptibles de maintenir, voire de renforcer la fourniture de
ces services, et ce tout en se situant dans un contexte de fortes contraintes budgétaires.
De manière très concrète, nous mobilisons l’économie néo-institutionnelle pour comprendre les facteurs permettant
l’émergence de solutions contractuelles entre les agriculteurs et les municipalités pour la fourniture du service
d’épuration et de traitement des eaux. Grâce à l’étude détaillée de deux cas (Munich et New York), nous tirons
plusieurs leçons pratiques susceptibles de faciliter l’émergence de ces accords décentralisés comme la structure
de marché monopsonique, la présence de structures institutionnelles crédibles et la capacité à transformer les
bénéficiaires de ces services rendus par les sols en supporters et payeurs. De plus, une partie importante du projet
est consacrée aux apports de l’économie comportementale afin d’expliquer le décalage entre les promesses des
instruments des politiques visant une gestion plus durable des sols et les résultats réels. Cette analyse repose sur
un modèle du comportement humain alternatif qui utilise des raccourcis mentaux et des processus heuristiques
dans la prise de décision, en contraste avec le modèle purement rationnel de maximisation d’une fonction objective
sous contraintes. Ce modèle de comportement permet de générer des préconisations originales en termes de
politiques.
Plusieurs biais sont ainsi étudiés en rapport avec les politiques liées aux sols. Nous explorons le rôle des
considérations de statut et de position qui interfèrent avec le seul calcul économique et qui peuvent pousser les
agents à refuser certaines innovations pourtant profitables et environnementalement préférables à cause de leur
impact négatif sur leur statut dans un certain groupe de référence. Nous montrons également que le recours
systématique à des (des)incitations monétaires pour encourager (ou décourager) des comportements préférables
peut générer un effet d’éviction des motivations préexistantes. Pour éviter ce risque, nous proposons un
mécanisme original permettant d’utiliser au mieux les motivations hétérogènes au sein d’une population donnée.
Nous montrons également que la qualification, l’origine perçue et le timing des éventuelles incitations financières
ne sont pas neutres et peuvent significativement affecter leur capacité à générer le comportement recherché. Nous
mettons également en évidence que le soutien à une politique donnée en faveur des sols au-delà des bénéfices
escomptés peut être lié à l’origine attribuée aux perturbations et aux points de référence. Ainsi, nous démontrons
que des éléments de contexte considérés a priori comme mineurs peuvent influencer de manière significative les
performances des politiques environnementales et constituer des leviers d’action prometteurs.
Valorisations :
Beretti A., Figuières C., Grolleau G. 2013. Behavioral innovations: The missing capital in sustainable
development?. Ecological Economics, 89, 187-195.
Grolleau G., McCann L. 2012. Designing watershed programs to pay farmers for water quality services: Case
studies of Munich and New York City. Ecological Economics, 76, 87–94.
Grolleau, G., Mzoughi, N., A paraître, Does future implementation increase public support of a soil conservation
tax?, International Journal of Agricultural Resources, Governance and Ecology.
Salhi S., Grolleau G., Mzoughi N., Sutan A. 2012. How can positional concerns prevent the adoption of socially
desirable innovations? Journal of Economics Issues, 46, 799-810.
Beretti A., Figuières C., Grolleau G. 2013. Using money to motivate both "saints" and "sinners": a field experiment
on motivational crowding-Out. Kyklos, 66, 63-77.
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