- Qu`est-ce qu`une assertion établie par simple démonstration

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Qu’est-ce qu’une assertion établie par simple démonstration ? Dans quels domaines trouve-t-on de telles
assertions ?
Il s’agit d’une proposition dont la vérité est rigoureusement déduite par simple application des règles de la
logique. On en trouve en logique et en mathématique, mais aussi en philosophie ou en théologie par exemple.
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Dans quel domaine en revanche ne peut-on se contenter de simples démonstrations ? Pourquoi ?
Les vérités qu’énoncent les sciences expérimentales sur le réel ne se démontrent pas mais ne peuvent qu’être
vérifiées sur des cas particuliers. Il faudrait sinon, comme l’explique Pascal, pouvoir énumérer par avance la
totalité des singularités qu’offre la nature, ce qui est rigoureusement impossible à concevoir.
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Expliquez les deux exemples introduits par Pascal : qu’est-ce qui les distingue ?
Le premier exemple (« le diamant est le plus dur de tous les corps ») énonce une vérité d’expérience constituée
sur le fondement de la connaissance que nous avons des propriétés des différents corps identifiés jusqu’ici. Le
second exemple (« l'or est le plus pesant de tous les corps ») énonce un jugement téméraire qui a toutes les
chances d’être réfuté par la découverte d’autres corps, ce que la science a effectivement permis.
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Quelle acception a ici le verbe « comprendre » ? Justifiez votre réponse.
Le verbe « comprendre » est ici synonyme d’« inclure », de même que lorsqu’on définit la compréhension d’un
ensemble en la distinguant de son extension. L’usage du verbe « entendre » dans la deuxième phrase pour le
sens commun du verbe « comprendre » prévient toute équivoque.
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En quoi peut-on supposer que les Anciens énonçaient à propos de l’absence de vide dans la nature une vérité
provisoire ?
Il ne s’agit pas d’une vérité dogmatique, mais d’une assertion dictée par l’expérience nécessairement limitée
que les Anciens pouvaient avoir de la nature, et par conséquent réfutable. Elle l’a effectivement été à l’époque
moderne, par Torricelli et par Pascal lui-même.
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Pourquoi « affirmer le contraire de ce qu’ils disaient » n’est-il pas les contredire ?
La contradiction est logique et vaut de manière absolue. En revanche, les deux propositions contraires « la
nature a horreur du vide » et « il se trouve du vide dans la nature » sont des vérités d’expérience qui sont toutes
deux nécessairement relatives à notre connaissance du réel, laquelle est en progrès constant.
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Quels avantages les assertions des Anciens avaient-elles d’après l’opinion que rejette Pascal ? Pourquoi ne
peut-on l’admettre ?
Il s’agit : 1) de leur ancienneté (leur « antiquité ») ; 2) de l’autorité dont elles émanent (Aristote
principalement) ; 3) de leur proximité avec la nature. Or : 1) aucune raison ne permet de donner une prime à
l’ancienneté sur la nouveauté dans le domaine des sciences ; 2) l’argument d’autorité n’est pas recevable ; 3)
les sciences progressent en nous permettant de mieux connaître la nature que par le passé.
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En quoi la vérité, même « nouvellement découverte », est-elle « toujours plus ancienne » que n’importe quelle
opinion ?
La vérité est expérimentalement découverte, et par conséquent est logiquement première lorsqu’on la compare
aux assertions des savants, qui ne peuvent l’énoncer qu’une fois qu’ils l’ont découverte.
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Pourquoi Pascal a-t-il entrepris ses célèbres expériences du Puy de Dôme ? Quel problème scientifique
s’efforçait-il de résoudre alors ?
Torricelli, qui avait soupçonné le rôle de la pression atmosphérique dans la tentative infructueuse des
fontainiers de Florence de faire monter l’eau d’une nappe phréatique au-delà de 10,30 mètres, comprit que
dans un tube de verre fermé à l’une de ses extrémités et retourné au-dessus d’une cuvette, une colonne de
mercure, quatorze fois plus dense que l’eau, ne pouvait s’élever au-delà de 76 centimètres. Il restait encore à se
demander si l’espace ainsi créé entre la colonne de mercure et l’extrémité fermée du tube était du vide (thèse
de Pascal) ou bien de l’air résiduel. Pascal entreprit alors de mesurer les variations de la pression
atmosphérique avec l’altitude, non affectées par le caractère plus ou moins compressible de l’air.
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Posez le problème soulevé dans le texte, en vous demandant si les sciences peuvent seulement être totalement
indifférentes à l’argument d’autorité.
Doit-on dans les sciences de la nature se fier uniquement à l’observation, ou bien respecter les théories
antérieures pour autant qu’elles ne seraient pas réfutées par l’expérimentation ?
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