
CETE de l'Est département Aménagement et Développement Durables
Préambule
L’émergence du concept de « réseau écologique » s’est affirmé progressivement depuis 
quelques années dans les politiques environnementales.
En 1995, lors de la conférence « Un environnement pour l’Europe » à Sofia, : 54 états ont adopté 
une stratégie paneuropéenne sur la diversité biologique et paysagère avec pour objectif clé la 
constitution d’un  réseau écologique paneuropéen. Ce réseau  vise à maintenir ou à restaurer 
dans   un   état   de   conservation   favorable   les   écosystèmes,   habitats,   espèces   et   paysages 
d’importance   européenne   dans   toute   leur   aire   de   répartition   naturelle   ainsi   que   les   facteurs 
environnementaux qui conditionnent leur viabilité dans les espaces protégés, d’après Jaffreux H. 
(2006). 
Le projet de préserver et, si besoin est, de restaurer les continuités écologiques au moyen d’une 
trame verte et bleue, composée d'espaces importants pour la préservation de la biodiversité et de 
continuités   écologiques   les   reliant,   dans   une   approche   qui   soit   articulée   entre   les   niveaux 
continental,  national,  régional   et local,  est  un  objectif  majeur  des  conclusions  du   Grenelle  de 
l’environnement (novembre 2007).
En effet les avancées scientifiques en matière de biologie de la conservation démontrent les limites 
et les insuffisances des politiques traditionnelles de création d’espaces protégés (quel que soit leur 
statut   juridique),   focalisées   sur   des   espèces   ou   des   habitats   remarquables.   Pour   protéger 
efficacement la biodiversité, il est désormais indispensable de raisonner en termes de maillage et 
de fonctionnalité des écosystèmes à une très large échelle spatiale, intégrant d’une part la mobilité 
des espèces, mais aussi la biodiversité ordinaire. Par ailleurs le changement climatique en cours 
conduit à devoir se poser des questions nouvelles en matière de migration des espèces et des 
habitats,   en   vue   de   tenter   de   leur   offrir   de   nouvelles   conditions   favorisant   leur   adaptation 
progressive aux évolutions en cours. 
Ces deux préoccupations conduisent à rechercher la création d’un maillage écologique du territoire 
aujourd’hui très fragmenté. 
1. Contexte et objectifs de l'étude
L’écologie du paysage, discipline de synthèse entre la géographie et la biologie, a développé des 
concepts   et   des   outils   variés1  qui   vont   trouver   désormais   des   applications   concrètes   dans 
l’aménagement du territoire. En effet, le grenelle de l'environnement précise que l’outil « trame 
verte et bleue » doit contribuer à :
« 1° Diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces ; 
2° Identifier et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors 
écologiques ; 
3°   Atteindre   ou   conserver   le   bon   état   écologique   ou   le   bon   potentiel   des   masses   d’eau 
superficielles ; 
4° Prendre en compte la biologie des espèces migratrices ; 
5° Faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces indigènes de la faune et 
de la flore sauvage ; 
6° Améliorer la qualité et la diversité des paysages ; 
7°   Permettre  le  déplacement  des  aires   de   répartition  des   espèces  sauvages  et   des  habitats 
naturels dans le contexte du changement climatique. »
1 Il existe de part le monde, de nombreux réseaux qui ont été établis suivant différentes méthodes. De nombreuses expériences de 
continuités écologiques sont aujourd’hui recensées en France comme en Europe (Bennett et Mulongoy, 2006 ; Berthoud et al, 2004 
; DIREN Rhône-Alpes, 2005 ; PNR, 2005…). Ces expériences s’inscrivent pour la plupart dans le cadre de l’écologie du paysage 
mais se caractérisent par une grande diversité d’approches et d’acceptation des concepts clés. Nous ne les détaillerons cependant 
pas dans cette étude. 
SCoT du Val de Rosselle – Trame verte et bleue – Mai 2009  5/62