Déterminer des corridors « verts et bleus » à protéger

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DIRECTION REGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT RHÔNE-ALPES
DELEGATION DE BASSIN RHÔNE-MEDITERRANEE
Déterminer des corridors
« verts et bleus » à protéger
Martine CHATAIN – DIREN Rhône-Alpes
Présenté par
Patrick Brun, Agence d’urbanisme de Lyon
Magali Di Salvo, Certu
LES PRINCIPES EXPLOITÉS POUR LA
DÉFINITION DE LA MÉTHODE
Principes écologiques
Principes techniques SIG
LES DÉPLACEMENTS DE LA FAUNE ET DE LA
FLORE
 Les espèces ont besoin de se déplacer pour garantir leur survie :
• recherche de biotopes adaptés,
• rencontre d’autres individus pour la reproduction …
 La notion de population est fondamentale pour toutes les
espèces vivantes (animales ou végétales), des individus isolés
n’ont pas d’avenir…
 Pour se déplacer, les espèces empruntent des couloirs :
• les corridors verts pour les espèces terrestres
• les corridors bleus pour les espèces liées à la présence de
l’eau.
Fonctionnement et déplacements des populations
animales
1 individu
Une population
Population 2
Migration
Corridors
Population 3
MÉTAPOPULATION
 Ces déplacements respectent plusieurs « règles »
 Elles sont utilisées pour cartographier les milieux les plus
favorables aux connexions entre les populations
Règle 1:
Les besoins sont variables d’une espèce à l’autre
= Complexité nécessitant de regrouper les espèces en fonction de leurs
exigences vis à vis des milieux: choix d’espèces emblématiques
Règle 2:
Les capacités des espèces à se déplacer dépendent des milieux qu’elles
devront traverser
= Lien avec L’OCCUPATION DU SOL = notion de perméabilité des milieux
correspondant aux chances de survie de l’animal dans ce type de milieu.
Règle 3:
Les déplacements doivent se faire à MOINDRE COÛT pour maximiser la survie de l’animal.
= Les déplacement sont liés à la distance à traverser dans les différentes formes d’occupation
du sol.
Règle 4:
• Les déplacements d’un individu se font dans le cadre des relations qu’il entretient avec une
population d’individus de la même espèce.
• La survie de l’espèce dans un lieu donné dépend donc des migrations possibles d’une
population à l’autre :
= Fonctionnement des MÉTAPOPULATIONS
Règle 5 :
• La survie sera d’autant plus faible que les échanges sont limités et sera nulle si les
déplacements sont impossibles.
• Les continuums, zones de diffusion, permettent le déplacement de la faune et la dispersion
entre différentes populations (échanges génétiques), assurant ainsi leur survie;
= C’est le fonctionnement des métapopulations qui relève du niveau des continuums
biologiques à l’échelle du SCOT
Les continuums, ou INFRASTRUCTURES
VERTES et BLEUES pour les SCoT
 La méthode proposée permet de mettre en évidence les
ENJEUX de l’Etat à intégrer dans une perspective de
développement territorial durable
 Intérêt d’une expression cartographique couvrant tout le
territoire,
 Exprimée en amont de l’élaboration du SCoT
 Interrogeant élus et experts
 A valider par des études complémentaires
 A intégrer dans l’évaluation environnementale après validation
par des experts, aux échelles les plus adaptées au projet
LES PRINCIPES TECHNIQUES
S’APPLIQUANT À LA MÉTHODE
Deux contraintes :
1. Traitement SIG avec un logiciel « bureautique » MapInfo
2. Provenance des données:
•
•
Utilisation de données numériques disponibles dans les services de
l’Etat
Utilisation de données homogènes et complètes sur la totalité du
territoire.
= Facteurs limitant de la méthode :
• Précision des données d’occupation du sol (base de
•
•
l’élaboration des continuums écologiques)
Choix de Corine Land Cover au 1/100.000ème
Possibilité d’utilisation de Spot Thema au 1/25.000ème …
= Méthode pour l’échelle du SCOT
= ce qui interdit tout transfert direct à l’échelle du PLU
CONSTRUCTION DES CONTINUUMS
Choix d’espèces EMBLÉMATIQUES
Continuums
Boisements (montagne ou plaine)
Pelouses sèches
Zones agricoles extensives et lisières
Milieux aquatiques et humides (cours
d’eau, plan d’eau, zones humides)
Espèces emblématiques
Chevreuil, sanglier, cerf
Orthoptères (sauterelles, criquets), reptiles
Lièvre, perdrix, mustélidés, hérisson,
musaraigne... mais aussi chevreuil et sanglier
Poisson, amphibien, avifaune et reptile
aquatique, odonate
4 continuums écologiques à identifier sur le territoire
 et à cumuler pour connaître le potentiel de
déplacement offert par un milieu toutes espèces
confondues
CONSTRUCTION DES CONTINUUMS
Identification :
• des foyers
• des milieux naturels permettant les
déplacements
Milieux remarquables
Milieux ordinaires facilitant plus ou moins les
déplacements (faune – homme)
• des milieux artificialisés créant rupture dans les
continuum et le paysage
Milieux répulsifs et obstacles (tissu urbain,
infrastructures) générateurs de nuisance (bruit,
obstacles, présence humaine, absence d’habitats
favorables…)
Exemple
1. Traitement sur les milieux de « nature
ordinaire »
Classification des milieux naturels en fonction de leur
perméabilité et de leur potentiel d’accueil d’un cortège
d’espèces
Perméabilité du milieu
•
 Milieux structurants = milieux naturels de bonne qualité,
réservoir de population (déplacements sans résistance)
 un boisement pour un chevreuil
 Milieux attractifs = milieux favorables à la présence
d’espèces (déplacement avec faible résistance)
 une prairie pour un chevreuil
 Milieux moins fréquentés = milieux peu favorables à la
présence d’espèces (déplacement difficile)
 une surface agricole intensive pour un chevreuil
 Milieux répulsifs = milieux a priori inaccessibles / non
fréquentés par les espèces (déplacement a priori impossible)
 un espace urbain pour un chevreuil
Exemple : Une base de données décrivant l’occupation du sol
Interprétation de chaque parcelle d’occupation du sol selon son potentiel d’accueil
et sa perméabilité au déplacement de la faune
Traitement SIG pour déterminer les milieux potentiellement accessibles pour la faune
d’un cortège d’espèces depuis son milieu structurant (zone réservoir de faune)
Exemple du continuum boisé de basse altitude:
Espèces emblématiques : chevreuil, sanglier (cerf)
Traitement SIG pour déterminer les milieux potentiellement accessibles pour la faune
d’un cortège d’espèces depuis son milieu structurant
(zone réservoir de faune)
Exemple du continuum des milieux aquatiques et humides:
Espèces emblématiques : poissons, amphibiens, avifaune, reptiles aquatiques,
odonates
Superposition et cumul pondéré de tous les continuums écologiques
présents sur le territoire.
Détermination d’un potentiel d’accueil global de la faune, toutes espèces confondues
2. Traitements sur les milieux de nature
« extraordinaire » : remarquables et
patrimoniaux
• Concentration d’habitats favorables aux espèces
animales
• Hiérarchisation selon l’importance de leur
participation aux continuums (valeur écologique et
pérennité garantie par une protection réglementaire)
 Participation majeure (APPB, Natura 2000, réserve
naturelle, parc national, ENS, zone humide RAMSAR)
 Participation forte (ZNIEFF 1, sites majeurs de PNR)
 Participation significative (ZNIEFF 2, ZICO, Parcs
régionaux)
= Milieux très accueillants et très perméables
= Sources des déplacements
Complémentarité de la nature « extraordinaire » et de la nature « ordinaire »
Superposition de tous les continuums écologiques avec les milieux naturels
remarquables
3. Les obstacles aux déplacements
Intensité de l’obstacle
• Des milieux répulsifs, ainsi que certains
aménagements du territoire
• Classement en fonction de la gêne occasionnée aux
déplacements de la faune (intensité de l’effet de barrière)
 Élément de moindre gêne (route de moins de 2000
véh./jour, zone d’activités, ligne haute tension)
 Élément de gêne importante (route entre 2000 et 5000
véh./jour, tissu urbain discontinu, voie ferrée non électrifiée)
 Élément de gêne absolue, obstacle incontournable
(route de plus 5000 véh./jour, tissu urbain continu, voie ferrée
électrifiée)
 Élément susceptible d’être incontournable mais
pouvant bénéficier d’aménagements permettant une
certaine transparence (autoroute, LGV, barrage, canal…)
= Points de conflit
Détermination des points de rupture des continuums et des risques de collision
Superposition de tous les continuums écologiques avec les obstacles
4. Validation par un groupe d’experts
- Données externes
- Terrain
- Hiérarchisation des enjeux
- Changements éventuels d’échelle sur
des territoires à enjeux ….
Réseau écologique : interprétation de la carte des continuums
avec les déplacements (corridors issus d’un travail d’inventaire)
et les zones de conflits
Corridor biologique
continu : espace naturel
de déplacement d’une
espèce pour toutes les
étapes du cycle de vie où
se mettent en place les
flux d’échanges
Aquatique
Terrestre
Corridor biologique
discontinu : espace de
déplacement discontinu
en milieu moins
accueillant
Point de conflit
potentiel : corridor
biologique croisé par un
obstacle au déplacement
Les IVB pour les SCoT
en Rhône-Alpes
• Une vingtaine de SCoT en Rhône-Alpes
• Démarches IVB mises en œuvre pour divers SCoT
(Sud-Loire, Bourg en Bresse, Beaujolais, Rives du
Rhône, Fier-Aravis, Arlysère, Roannais…)
• Collaboration DDE-DDAF-DIREN pour les
traitements SIG (appropriation de la démarche et
des enjeux )
• Élaboration de cartes d’enjeux par un groupe
d’experts associant ONCFS, ONF, CSP, associations
naturalistes…
COMMENT PRENDRE EN COMPTE DES
CORRIDORS DANS LES DOCUMENTS
D’URBANISME ?
• Concevoir un projet qui intègre les continuums dans le PADD et
dans le DOG
• L’évaluation environnementale doit expliquer comment les
corridors ont été pris en compte
– = Qualité du plan
– = Qualité de l’évaluation (effets de cumul)
• Intégration dans l’avis de l’autorité environnementale
• Le suivi des effets du plan sur l’environnement :
– Indicateur de fractionnement des territoires et IVB
– Nouveau calcul des corridors sur une nouvelle donnée d’occupation du
sol …
Ensuite …
– Définition régionale initiée par le Conseil Régional …
– Financements CPER-FEDER
– Études en cours à la DIREN
• Prescriptions dans les DOG d’un SCoT
• Indicateurs de suivi et fractionnement des territoires
• Prise en compte des corridors biologiques dans les PLU
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