Trames vertes et bleues méthodologie départementale Un exemple

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Trames vertes et bleues
Un exemple
méthodologie départementale
Ces cartographies appellent une analyse croisée des différents acteurs du
territoire, chacun avec des sensibilités et des intérêts différents, une connaissance
différente du territoire, chacun faisant émerger des enjeux différents,
complémentaires : un acteur institutionnel n’aura pas les mêmes intérêts qu’un
acteur associatif, un acteur de l’aménagement n’aura pas les mêmes objectifs
qu’un gestionnaire de milieux naturels.
L’exploitation de cette cartographie peut être menée selon des protocoles variés
et utiliser des codes divers afin d’illustrer les enjeux d’un territoire, à l’exemple
de celle qui en a été faite sur le territoire du SCOT Faucigny-Glières, à l’initiative
du syndicat éponyme.
octobre 2009
Préservons la biodiversité
Cartographie sur le territoire
du Scot Faucigny-Glières
La réussite du Grenelle Environnement passe, pour l’essentiel par sa
«territorialisation» pour parvenir
à des réalisations concrètes. C’est
une oeuvre collective à laquelle
sont conviés les services de l’État,
les collectivités territoriales et tous
les acteurs de la société civile. Un
des enjeux majeurs confirmé par la
loi Grenelle du 3 août 2009 est la
préservation de la biodiversité dans
une logique de continuité et de trame.
S’inscrivant dans cette démarche
et dans la poursuite des travaux
réalisés à l’échelon régional, la
DDEA 74 et le Conseil Général ont,
avec d’autres partenaires, établi une
méthode pour cartographier le réseau
des espaces naturels tant remarquables qu’«ordinaires» sur l’ensemble
du département de la Haute-Savoie.
C’est la présentation de cette méthodologie que nous proposons à votre
lecture.
Jean-Luc Videlaine
Christian Monteil
Préfet de la Haute-Savoie
Président du Conseil Général
de la Haute-Savoie
Ajoutée aux nombreux axes de réflexion qui irriguent l’étude d’un territoire, de
la démographie aux déplacements en passant par l’économie, le social..., cette
présentation des enjeux liés à l’environnement naturel vient compléter d’une
manière riche et opportune les études classiquement menées.
Elle aide à porter un regard nouveau sur le territoire, à viser un plus grand
équilibre entre développement des activités humaines et préservation de leur
territoire, leur « biotope ».
conception et réalisation : CIC - DDEA 74 - crédit photos : DDEA 74 - ASTERS - @émy Dolques
impression : imprimerie Gutenberg
Notions fondamentales
Le maintien d’un haut niveau de biodiversité s’appuie pour l’essentiel
sur un environnement et un paysage proches de l’état naturel. Ceux-ci
fonctionnent selon un réseau complexe d’interactions qui assurent à
l’ensemble une relative stabilité du nombre des espèces et de la taille
des populations. D’un point de vue biologique, le paysage est le support
d’un vaste réseau. Les éléments qui le composent fonctionnent comme
abri et lieu de développement pour les espèces ou comme espace d’échanges
et de diffusion. Cette toile d’araignée aux liens diffus et dont les échelles
sont propres à chaque organisme ou groupes d’organismes est appelée
réseau écologique.
Le réseau écologique est le résultat de la distribution et de l’utilisation
spatiale des milieux, naturels ou semi-naturels, reliés entre eux par des flux
d’échanges (qui peuvent d’ailleurs varier en intensité au cours du temps).
Le continuum est un ensemble de milieux (zones) complémentaires
utilisés de manière préférentielle par des groupes d’animaux et/ou de plantes ;
on parle ainsi de continuum des milieux boisés, aquatiques, humides ou
encore agricoles extensifs. En milieu montagnard pourront s’ajouter le cas
échéant, un continuum des zones rocheuses ainsi qu’un continuum des
zones à tétras-lyre.
NB : Ces notions sont tirées de la « Notice pour les réseaux écologiques »
élaborée par le CRFG (comité régional franco-genevois) dans le cadre du
plan vert-bleu de l’agglomération franco-valdo-genevoise.
Exemple d’un continuum vert (forestier)
Des résultats
Continuum des espaces boisés au droit de l’agglomération
d’annemasse
Chaque continuum comprend :
1. des zones nodales : c’est l’ensemble des milieux favorables à un groupe écologique (guilde) animal et/ou végétal, qui constitue des espaces
suffisants à l’accomplissement de toutes les phases des cycles vitaux
(alimentation, reproduction, hivernage, quiétude, liens sociaux...)
2. des zones d’extension : elles correspondent à un ensemble de milieux
favorables à un groupe écologique, fournissant une partie des espaces
nécessaires à l’accomplissement des phases des cycles vitaux. Le devenir et
la qualité de ces zones de développement sont intimement liés au degré
d’interconnexion dont elles bénéficient
3. des zones complémentaires : il s’agit de zones libres d’obstacle majeur,
offrant des possibilités d’échanges entre les zones nodales, ou d’extension.
Ces corridors sont plus ou moins structurés par des éléments naturels ou
subnaturels, sortes de relais qui viendront en augmenter les capacités
d’échanges. Le paysage est ainsi sillonné par un réseau propre à chaque
organisme ou groupe d’organismes.
Une méthodologie élaborée dans un
cadre partenarial
Le présent travail est le fruit d’une réflexion de multiples partenaires désireux
de se saisir du sujet. Il a vocation à être un outil
à disposition des territoires qui souhaiteraient
s’en servir pour participer à la préservation de
la biodiversité.
Définir les trames vertes et bleues a fait l’objet
d’une large concertation et d’une réelle implication des différents acteurs de l’aménagement
du territoire, de la gestion et de la protection des
milieux naturels du département et de la région.
Cette méthodologie vient décliner à l’échelle du
département, le travail élaboré sur l’année 2008
à l’échelon régional, pour une définition et une
application plus fine à l’échelle des territoires-clefs
que sont les communes et leurs groupements.
La cartographie établie représente une image du potentiel fonctionnel des
milieux pour des groupes d’espèces données, une cartographie étant réalisée
par groupe d’espèces.
La méthodologie choisie s’ancre dans « l’écologie du paysage » c’est-à-dire sur
l’ensemble des structures paysagères qui permettent la connexion des habitats
naturels.
Afin d’approcher la réalité des richesses naturelles, elle tient compte non
seulement des seuls milieux dits « remarquables », identifiés par des protections
institutionalisées ou dans des inventaires reconnus, mais aussi de cette nature
dite « ordinaire » qui participe pleinement au fonctionnement de la trame verte
et bleue. C’est ainsi l’ensemble des milieux que l’on associe pour la préservation
de la biodiversité.
Cette approche permet ainsi de faire comprendre qu’il n’existe pas d’espace
« vierge » et que même le plus infime des espaces naturels participe à la dynamique du vivant.
Les résultats représentent un « état des lieux » de la fonctionnalité potentielle
des milieux à un instant donné (celui de l’élaboration de la cartographie).
Ils doivent être analysés pour identifier les enjeux et fixer des priorités.
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