Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
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Cancers de la prostate
44 Gy/4,5 sem. sur le pelvis) avec une HT néo-adjuvante,
concomitante et adjuvante (bicalutamide pendant
1 mois + goséréline 10,8 mg tous les 3 mois). Sur un
suivi médian de 77 mois, 71 (22,9 %) des 320 patients
du groupe 18 mois et 76 (23,8 %) des 320 patients du
groupe 36 mois sont décédés (p = 0,082). Au bout de
60 mois, les taux de survie globale (SG) et de survie
spécifi que étaient respectivement de 92,1 (89,1-95,1)
versus 86,8 % (83,0-90,6) [p = 0,052] et 97,6 (95,9-99,4)
versus 96,4 % (94,2-98,6) [p = 0472]. À 10 ans, ils étaient
de 63,6 (55,7-71,5) versus 63,2 % (54,7-71,7) [p = 0,429]
et 87,2 (81,0-93,3) versus 87,2 % (80,9-93,6) [p = 0,838]
(figure 1). Il n’y avait pas de différence concernant
l’échec biologique, régional ou à distance.
Essai randomisé de RT hypofractionnée
danslescancers localisés (10)
L’objectif de cet essai était de déterminer si une escalade
de dose, utilisant un schéma d’hypo fractionnement, était
susceptible de réduire le taux de rechute des patients
irradiés pour un cancer prostatique. De 2002 à 2006,
303 patients atteints d’un cancer de la prostate ont été
randomisés entre un bras classique de 76 Gy en 38 frac-
tions de 2 Gy et un bras hypofractionné délivrant 70,2 Gy
en 26 fractions de 2,7 Gy (ce schéma est équivalent, selon
les calculs des auteurs, à 84,4 Gy administrés selon un
fractionnement et un étalement classiques). Le recul
médian est de 68,4 mois ; les taux de rechute à 5 ans
sont similaires dans les 2 bras : 21,4 % dans le bras clas-
sique et 23,3 % dans le bras hypo fractionné. En termes
de toxicité, aucune diff érence n’a été trouvée entre les
2 bras en analyse globale de la population. En revanche,
pour les patients dont le score urinaire initial (IPSS) était
supérieur à 12, la toxicité urinaire a été très signifi cative-
ment (p < 0,001) supérieure dans le bras hypofractionné.
Caractéristiques histopathologiques
desrécidives locales après irradiation
d’uncancer de la prostate localisé, traitées
parprostatectomie totale : implications
pourles traitements de rattrapage
Ce travail (11) a étudié les caractéristiques histo patho-
logiques de 50 pièces de prostatectomies totales réa-
lisées au MD Anderson Cancer Center (États-Unis)
entre 1993 et 2008 pour une récidive locale après irra-
diation. L’étude s’est intéressée à des patients à bas
risque, afi n que la prostatectomie soit faite à titre curatif.
Concernant le traitement de la tumeur primaire, le PSA
était initialement inférieur à 10 ng/ ml chez 98 % d’entre
eux, et le score de Gleason, inférieur ou égal à 7 chez
36 % (18). Avant la prostatectomie de rattrapage, le PSA
médian était de 3,4 ng/ ml, et 46 % des tumeurs étaient
classées T2. Sur la pièce opératoire, le score de Gleason
était inférieur ou égal à 7 dans 34 % des cas ; les marges
se sont révélées négatives dans 86 % des cas.
La récidive était limitée à 1 site dans 33 cas (66 %), elle
était bilatérale chez 37 patients (74 %). La base et l’apex
étaient atteints dans 23 cas (46 %). Les auteurs ont conclu
que l’atteinte était souvent bilatérale et multi focale. Elle
était également souvent de haut grade, volumineuse et
proche de l’urètre (à moins de 5 mm dans 74 % des cas),
rendant diffi cile la décision d’un traitement focalisé de
la rechute si l’on veut éviter des complications urétrales.
Quelle sera la place de l’IRM et du TEP scan à la choline
pour mieux visualiser cette récidive et mieux sélectionner
ces patients pour d’éventuels traitements focaux de rat-
trapage ? De nombreuses équipes s’intéressent au sujet.
HT par privation androgénique
intermittente versus continue
danslesformes métastatiques
hormonosensibles(12)
Ce large essai intergroupe de non-infériorité, S9346
(INT-0162), avait 2 objectifs primaires : déterminer si
la survie avec privation androgénique intermittente
(IAD) n’était pas inférieure à la survie avec privation
androgénique continue (CAD) et apprécier la qualité
de vie. Dans cette étude qui a eu lieu entre mai 1995
et septembre 2008, 1 535 patients ont été randomisés
entre CAD (n = 765) et IAD (n = 770). Il faut relever
que respectivement 49 et 47 % avaient une maladie
métastatique étendue, 50 % un score de Gleason égal
à 7, 27 % un score de Gleason de 8 à 10.
La médiane de SG du groupe IAD est inférieure à celle du
groupe CAD : 5,1 versus 5,8 ans (HR = 1,09 ; IC95 : 0,95-1,24).
De ce fait, très clairement, l’HT continue reste le standard
dans cette situation.
Pas d’indication du docétaxel
danslescancers métastatiques
hormonosensibles après les résultats
négatifs de l’étude GETUG-AFU15(13)
L’objectif principal de la première étude de phase III com-
parant une privation androgénique avec ou sans docé-
taxel (75 mg/m2/21 j) chez des patients métastatiques
hormonosensibles était de montrer un bénéfi ce en SG.