Lyon, 13–14 mai 2010 Auditorium

Conseil de Direction GC/52/3
Cinquante-deuxième Session 16/04/2010
Lyon, 13–14 mai 2010
Auditorium
RAPPORT DU DIRECTEUR
Préambule
1. Le présent rapport couvre la période d’un an qui a suivi la 51ème session du Conseil de
Direction. Comme l’indique clairement ce document, l’année passée a été le témoin de
changements considérables et d’avancées significatives dans de nombreux domaines. Je
souhaiterais donc débuter ce rapport en attirant l’attention du Conseil de Direction sur les
compétences, le dévouement et le soutien remarquables de tout le personnel du Centre et de
nos nombreux collaborateurs et amis externes qui, ensemble, ont rendu possibles les
réalisations décrites dans ce document.
Introduction
2. Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a récemment réalisé une
nouvelle analyse sur le fardeau mondial du cancer, intitulée GLOBOCAN 2008. Cette dernière a
permis d’actualiser les résultats de l’analyse précédente avec de nouvelles sources de données
et en améliorant les méthodes utilisées. Ces travaux estiment à 12,7 millions le nombre de
nouveaux cas de cancer et à 7,6 millions le nombre de décès dus au cancer en 2008 dans le
monde. Cinquante-six pour cent de ces nouveaux cas et 63% des décès se sont produits dans
les régions les moins développées du monde. Le cancer n’est donc plus une maladie rare et
frappe à présent toutes les régions du globe.
3. Ces nouvelles estimations permettent également de réaliser des projections sur le fardeau
à venir du cancer. Cette analyse supplémentaire indique que même sans modification du taux
d’incidence sous-jacent, le nombre total de nouveaux cas annuels devrait atteindre 21 millions
en seulement 20 ans ; cette même année 2030 devrait enregistrer 13 millions de décès. La
proportion des nouveaux cas et des décès dans les régions du monde les moins développées
s’élèvera à 63% et à 70%, respectivement. C’est également dans ces mêmes régions que les
services sanitaires sont actuellement les moins bien équipés pour faire face à ce défi.
4. En Afrique, par exemple, 715 000 nouveaux cas et 540 000 décès ont été enregistrés en
2008 et la projection pour 2030 prévoit 1 335 000 nouveaux cas et 1 000 000 décès, soit une
augmentation de 87% et de 85%, respectivement. Cette croissance représente un fardeau
supplémentaire non négligeable pour les nations les plus pauvres sur le plan économique.

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5. La production de GLOBOCAN 2008 et la publication de la version papier du volume IX du
Cancer Incidence in Five Continents offrent des exemples saisissants de l’un des principaux
objectifs du Centre, à savoir devenir la référence internationale par excellence du recueil, du
contrôle de la qualité, du traitement et de l’analyse statistique de données fiables sur l’incidence
et la mortalité par cancer. Cette fonction est en effet d’une importance primordiale dans le
soutien des programmes de lutte contre le cancer, au niveau national et régional.
6. Les informations mentionnées plus haut concourent également à souligner la pertinence
d’un centre international tel que le CIRC, à qui échoit une mission mondiale consacrée à la
recherche sur le cancer. L’incidence croissante du cancer indique que les progrès effectués dans
le diagnostic et le traitement n’offriront pas de solution à eux seuls, en particulier dans les
régions les moins développées du monde. Le Centre continuera donc à consacrer ses efforts à la
prévention du cancer, en menant des recherches sur l’identification des facteurs de risque, sur
les mécanismes de la cancérogenèse, et sur le développement et la mise en œuvre
d’interventions.
7. En écho à ces objectifs, le thème de la Journée du CIRC de cette année porte sur
"L’environnement et le cancer". La Médaille d’Honneur du CIRC sera ainsi décernée à deux
chercheurs qui ont joué un rôle majeur dans l’identification de deux cancérogènes humains
d’origine naturelle. Le Professeur Gerald Wogan du
Massachusetts Institute of Technology
(Etats-Unis d’Amérique) présentera la 18ème Conférence Roger Sohier et exposera ses travaux
capitaux sur les aflatoxines, des cancérogènes hépatotropes puissants qui contaminent une
grande partie de l’alimentation dans les régions les plus pauvres. Le Professeur Julian Peto, de la
London School of Hygiene and Tropical Medicine , présentera quant à lui la 7ème Conférence
Sir Richard Doll sur le thème de l’amiante et de son lien avec le mésothéliome.
8. Tandis que les progrès dans la compréhension du génome humain commencent à offrir de
nouveaux éclairages enthousiasmants sur les voies biologiques de la cancérogenèse, la Journée
du CIRC nous rappelle opportunément que la plupart des cancers humains apparaissent à la
suite d’une exposition environnementale. Le CIRC doit donc s’attacher, en parallèle, à adapter
les derniers progrès des sciences de laboratoire aux études épidémiologiques menées sur les
facteurs de risque environnementaux. Ces efforts s’annoncent en effet très prometteurs en ce
qui concerne l’élucidation de l’étiologie, particulièrement complexe, de cette maladie.
9. Le Centre dispose d’une opportunité remarquable de tenir un rôle de premier plan dans les
efforts mondiaux destinés à réduire le fardeau du cancer. Grâce à son action dans la
collaboration internationale, à la nature interdisciplinaire de ses travaux, à son mandat mondial
et à sa réputation d’excellence scientifique, le CIRC est en mesure de mobiliser d’autres
structures et de faire progresser la recherche bien au delà de ses propres murs.
10. Cependant, malgré ces opportunités, la marge d’action du CIRC est limitée par les
ressources dont il dispose, et cette limitation paraît d’autant plus dure qu’il pourrait actuellement
participer encore plus efficacement à la lutte contre le cancer. Il s’agit donc ici d’un défi de taille
pour le Conseil de Direction, qui doit déterminer l’ampleur du rôle que le CIRC, l’Agence
spécialisée sur le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé, devra tenir dans les dix années
à venir.

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Rapport récapitulatif : mai 2009 à mai 2010
Vision scientifique
11. L’une des principales activités du Centre en 2009–2010 a été l’élaboration de la Stratégie à
moyen terme pour 2010–2014, élaboration qui a débuté après la 51ème session du Conseil de
Direction. Pour ce faire, le Directeur était assisté, en interne, par deux chercheurs confirmés, le
Dr Silvia Franceschi et le Dr Pierre Hainaut, qui l’ont aidé à rédiger une ébauche de stratégie. Le
Directeur a tenu des réunions individuelles de recherche avec chaque Section scientifique,
auxquelles étaient conviés tous les niveaux de personnel. Cette ébauche a été mise à la
disposition de tous au sein du Centre et le personnel a été invité à formuler des commentaires.
12. Les 1er et 2 octobre 2009, le Groupe de travail du Conseil de Direction s’est réuni à Lyon et
comprenait six membres du Conseil de Direction (le Dr H. Autrup [Danemark – Président du
Groupe de travail], le Dr C. Fitzgerald [Canada], Mme P. Flamant [France], le Dr J. Harford
[Etats-Unis -
excusé ], le Dr I. Keinhorst [Allemagne] et le Dr D.-H. Lee [République de Corée]),
quatre membres du Conseil scientifique (le Dr H. Comber [Irlande – Rapporteur],
le Dr B. Kiemeney [Pays-Bas –
excusé ], le Dr E. Rivedal et le Dr E. Ron [Etats-Unis]) et un
représentant de l’OMS (le Dr. A Ullrich). Le Groupe de travail a formulé tout un éventail de
commentaires portant à la fois sur la structure et le contenu du document.
13. Le Secrétariat a modifié l’ébauche de document sur la base des recommandations émises
lors de cette réunion et un document révisé a été soumis au Conseil scientifique lors de sa 46ème
session en janvier 2010.
14. Le Conseil scientifique a recommandé que la Stratégie à moyen terme et le Plan de mise
en œuvre pour 2010–2014 soient approuvés par le Conseil de Direction lors de sa 52ème session.
Le Conseil scientifique a également fait quelques suggestions, lesquelles ont entraîné des
modifications mineures qui ont été incluses dans la version présentée dans le document GC/52/6.
15. La Stratégie à moyen terme a pour objectif de répondre à l’augmentation prévue du
fardeau mondial du cancer, qui a été décrite aux paragraphes ci-dessus. La réalisation d’une
recherche de haute qualité, tournée vers la production de données scientifiques destinées à la
prévention et à la lutte contre le cancer, demeure ainsi au cœur de la mission du Centre. La
réputation internationale dont le Centre bénéficie en matière d’excellence scientifique offre
également des fondations solides pour diriger des recherches dans d’importants domaines
complémentaires tels que la description du fardeau mondial du cancer, l’évaluation des
cancérogènes, l’établissement de normes internationales dans la classification des tumeurs
humaines, la formation à la recherche sur le cancer, etc.
16. Afin d’atteindre les objectifs fixés par sa stratégie, le Centre doit exploiter ses atouts en
tant qu’organisation internationale. Par conséquent, sa vision scientifique se fonde sur des
principes, présentés comme suit dans la Stratégie à moyen terme : priorité à la recherche ;
collaboration ; interdisciplinarité ; mandat mondial (avec une attention particulière portée sur les
pays à revenu faible et moyen) ; éducation et formation. Ces principes guident les activités
spécifiques du Centre dans une série de domaines fondamentaux.

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17. A présent, l’un des défis majeurs du CIRC consiste à créer l’environnement qui permettra à
cette vision de se réaliser. Pour ce faire, il est nécessaire de poursuivre une planification et un
processus décisionnel qui aillent dans le sens de la vision décrite. Un certain nombre d’initiatives
ont donc été prises l’année dernière et sont brièvement résumées ci-dessous.
Organisation scientifique
18. L’organisation scientifique du Centre comprend à présent neuf Sections, qui sont
composées à leur tour d’un ou plusieurs Groupes. Chaque Section a à sa tête un Chef, qui a
pour responsabilité d’en assurer la direction globale. Tous les Chefs de Section ont maintenant
été nommés. Les Sections reflètent les domaines de recherche principaux inclus dans la
Stratégie à moyen terme.
19. Outre les Sections et leurs Groupes, il existe également quatre Groupes au sein du Bureau
du Directeur : Le Groupe sur l’Etude d’intervention contre l’hépatite en Gambie (GHIS), le
Groupe Communication (COM), le Groupe Education et formation (ETR) et le Groupe Services de
laboratoire et Biobanque (LSB). Les activités des trois derniers Groupes s’adressent à l’ensemble
du Centre.
20. Suite à l’examen approfondi, en 2009, du Groupe de travail sur les laboratoires, un
nouveau comité a vu le jour : le Comité de pilotage des laboratoires. Ce Comité est présidé par
le Dr Massimo Tommasino et comprend des représentants de l’ensemble des Groupes de
laboratoire du Centre. Entre autres responsabilités, il lui incombe de superviser les installations
centrales des laboratoires, de veiller à optimiser le recouvrement des coûts et d’identifier les
investissements nécessaires à de nouveaux équipements, ce qui accentue ainsi le partage de la
planification et de la coopération.
21. Les laboratoires du Centre ne disposaient pas d’un certain nombre d’équipements
fondamentaux, qui ont été identifiés par le Comité. En s’appuyant sur ces priorités, des fonds du
budget ordinaire ont été débloqués en 2009 pour permettre l’achat d’un microscope confocal
(97 000 euros), d’un cytomètre en flux (95 500 euros) et d’une machine Luminex (48 000 euros).
La prochaine phase d’investissements dans des équipements majeurs est présentée dans le
document GC/52/13B.
22. Afin de compléter les activités quotidiennes du nouveau Groupe Services de laboratoire et
biobanque, un Comité directeur des biobanques (BSC) a été instauré et est présidé par le
Dr Pierre Hainaut. Le BSC a pour tâche de superviser les développements stratégiques de la
Biobanque du CIRC (dont les collaborations extérieures), conseiller les chercheurs du Centre
dans le domaine de la biobanque et veiller à ce que le Centre continue à participer, sur le plan
international, aux progrès de la recherche dans ce domaine.
23. Par ailleurs, il est important pour un environnement scientifique dynamique de bénéficier
d’une solide série de séminaires. Suite à des discussions menées l’année dernière à ce sujet, le
CIRC a décidé de rétablir les réunions informelles du Café des sciences, qui se tiendront sur une
base hebdomadaire en complément des séminaires mensuels plus traditionnels du CIRC. Ces
activités seront organisées et coordonnées par le Comité des séminaires du CIRC (SSC), présidé

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par le Dr Bakary Sylla et composé de chercheurs confirmés, de boursiers post-doctoraux et d’un
certain nombre de doctorants.
Organisation de l’administration
24. La Division de l’Administration et des finances (DAF) est organisée en cinq services
d’appui : budget et finances, ressources humaines, services administratifs, technologies de
l’information et service des subventions. Elle est dirigée par le Directeur de l’Administration et
des finances, le Dr Hichem Lafif. Des modifications ont eu lieu au sein du personnel du Service
des ressources humaines (HRO) et du Groupe Communication (COM) afin d’adapter de manière
plus efficace la structure de ces services aux fonctions requises.
25. Le HRO ne disposait pas des ressources nécessaires à l’étendue de ses tâches, en
particulier dans une organisation où le taux de rotation du personnel international est très élevé.
Par ailleurs, notre ambition est de devenir plus dynamique dans le perfectionnement du
personnel et cela ne pouvait être réalisé avec la dotation en personnel antérieure. Par
conséquent, deux postes d’assistant des ressources humaines de grade LY5 ont été créés pour
remplacer le poste unique LY4 précédemment en place, et le poste de secrétaire des ressources
humaines est devenu un contrat à plein temps. Les membres du personnel en charge des
boursiers et des étudiants ont quitté le Groupe HRO pour le Groupe ETR mais gardent leurs
responsabilités dans ces domaines.
26. Dans le Groupe COM, les besoins se portent sur une approche davantage orientée vers
internet et sur le développement de la communication externe. Le départ à la retraite de deux
membres du personnel de ce Groupe ainsi que des investissements supplémentaires ont permis
de restructurer et de recruter un webmestre de grade P2 (recrutement clos) et un assistant
internet de grade LY4 (planifié). En outre, le Centre recrutera un traducteur de grade P2, ce qui
permettra au Chef du Groupe COM, qui est actuellement responsable de la traduction des
documents du Centre, de se concentrer sur le développement de la stratégie de communication
externe.
27. Le CIRC et l’OMS ont graduellement mis en place les normes comptables internationales
pour le secteur public (IPSAS), dans le cadre d'un effort mené à l'échelle des Nations Unies.
Selon la définition de ces normes IPSAS, le CIRC n’est pas considéré comme une "entité
contrôlée par l’OMS", pour ce qui est de ses comptes. Cette modification requiert des
amendements au Statut et au Règlement financier du CIRC, qui doivent être soumis au Conseil
de Direction puis présentés à l’Assemblée mondiale de la Santé (WHA). Plus de détails sont
disponibles sur ce sujet en Annexe 1. Cette question est soulevée dans le rapport du Directeur
de cette année afin d’attirer l’attention du Conseil de Direction sur ce sujet, de lui laisser le
temps d’en discuter pleinement lors de sa 53ème session en mai 2011 et de le présenter à la
WHA au cours de cette même année.