ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE
WORLD HEALTH ORGANIZATION
INTERNATIONAL LE CENTRE FOR RESEARCH ON CANCER
CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE SUR LE CANCER
Conseil de Direction GC/51/12
Cinquante et unième session 20/02/2009
Lyon, 14–15 mai 2009
Auditorium
SUGGESTIONS DE PROJETS SPECIAUX A FINANCER
GRACE AU COMPTE DES CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES
SANS OBJET SPECIFIE
1. Lors de sa 50
ème session en mai 2008, le Conseil de Direction a demandé au
Secrétariat de préparer des suggestions de projets spéciaux à financer à partir des
contributions volontaires sans objet spécifié.
2. Des propositions de projets spéciaux à mener dans des pays à ressources faibles et
moyennes ont été présentées au Conseil scientifique lors de sa 45ème session en janvier
2009 (Document SC/45/12, voir Annexe ci-dessous).
3. Le Conseil scientifique a adopté les propositions du Directeur après débat détaillé
sur l’élément ‘Changements comportementaux’.
4. Le Conseil de Direction est prié d’approuver l’utilisation de 1,0 million de dollars
des Etats-Unis d’Amérique prélevés sur le compte pour contributions volontaires sans
objet spécifié pour couvrir le coût de trois projets spéciaux à mener dans des pays à
ressources faibles et moyennes : a) améliorer la couverture et la qualité des données
des registres du cancer en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et du Sud ;
b) le recrutement de compétences en recherche sociologique et comportementale
centrées initialement sur le dépistage dans les pays à faibles ressources, pour permettre
la traduction de la preuve de principe de la valeur du dépistage du cancer de cette
technicité en mise en œuvre au niveau des populations ; et c) l’Etude d’intervention
contre l’hépatite en Gambie (GHIS), à savoir pour démontrer l’efficacité de la vaccination
contre le VHB dans la réduction de l’incidence du cancer du foie, tout en s’appuyant sur
ce fondement pour permettre l’émergence d’une nouvelle génération d’études sur
l’étiologie et la prévention du cancer dans la région. Renforcer cet unique registre
national du cancer dans l’Afrique de l’Ouest sera également un trait majeur de cet
investissement.
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GC/51/12 Suggestions de projets spéciaux
Annexe
Document SC/45/12,
présenté au Conseil scientifique
en janvier 2009
PROPOSITION POUR L’UTILISATION
DES CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES SANS OBJET SPECIFIE
Demande de soutien pour des projets spéciaux
dans des pays à ressources faibles et moyennes
Généralités
1. Les pays à ressources faibles et moyennes font face à un fardeau croissant de
cancer avec, au cours des cinquante premières années du siècle, une projection du
triplement de l’incidence. Le Centre a là une occasion unique de relever ce défi par ses
recherches sur la prévention du cancer et par un engagement à la coopération avec ses
partenaires internationaux. Cependant, ce principe général doit se traduire en action par
un investissement dans un certain nombre d’initiatives particulières et ciblées. Le Conseil
de Direction, lors de sa 50ème session en mai 2008, a appelé le Centre à lui faire une
proposition lors de sa 51ème session pour utiliser une partie du Compte spécial pour
contributions volontaires sans objet spécifié, à l’heure actuelle pour une valeur de
0,7 million de dollars. Le montant de ce compte devrait augmenter à 1,7 million de
dollars au cours de 2009, étant donné que le dispositif d’avance qui a été créé dans ce
compte en 2008 pour préfinancer les projets financés à partir des contributions à objet
spécifié, sera clos.
2. Le Conseil scientifique est prié de passer en revue et de recommander un soutien à
ces trois projets spéciaux dans des pays à ressources faibles et moyennes, pour un
montant total de 1,0 million de dollars.
3. L’enregistrement du cancer joue un rôle clé dans la lutte contre le cancer/la santé
publique et les recherches étiologiques. Néanmoins, il existe peu de données de bonne
qualité en provenance des registres du cancer d’Afrique (couverture de moins de 1% de
la population), d’Asie et d’Amérique centrale et du Sud (~4%). L’un des rôles clés du
Centre a été d’établir une collaboration étroite avec les registres du cancer dans ces
régions, apportant par là une base solide, que ce soit en termes d’expérience pratique
ou par l’établissement de réseaux de contacts. Cependant, si l’objectif d’améliorer de
façon significative la couverture et la qualité des données doit être atteint, il faudra
accroître notablement les efforts et les ressources.
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Suggestions de projets spéciaux GC/51/12
4. Le dépistage du cancer s’est révélé utile et est mis en place dans de nombreux
pays. Toutefois, les habitants des pays à ressources faibles et moyennes n’ont souvent
aucun accès au dépistage ou ne disposent pas de fonds suffisants pour mettre en place
de telles méthodes. En outre, les barrières sociales, culturelles et économiques à la mise
en œuvre du dépistage sont importantes, quoique mal étudiées. Le Centre dispose d’un
programme solide et réussi en matière d’initiatives de dépistage du cancer à faible
technicité dans les pays à faibles ressources. Cependant, la traduction de la preuve de
principe en mise en œuvre au niveau des populations requiert des recherches en
économie sociale, sur les prestations de services de santé et sur les facteurs culturels,
entre autres. L’une des orientations futures proposées par le nouveau Directeur (voir
Document SC/45/10) consiste à renforcer le Centre par le recrutement de compétences
dans ces dernières disciplines, en concentrant initialement l’effort sur le dépistage dans
les pays à faibles ressources.
5. Le troisième projet représente un domaine d’engagement à long terme du CIRC, à
savoir l’Etude d’intervention contre l’hépatite en Gambie (GHIS). L’étude GHIS a
démarré en 1986 et projette aujourd’hui un suivi de 30 à 35 ans afin d’évaluer l’effet
protecteur de la vaccination des nouveau-nés contre le virus de l’hépatite B (VHB)
contre le portage chronique du VHB, la maladie hépatique et le cancer du foie. Ce
projet, mené par le CIRC, est une entreprise conjointe avec le
Medical Research Council
du Royaume-Uni et du gouvernement de la République de Gambie. Le projet approchant
de sa phase d’évaluation finale, des investissements sont nécessaires pour acquérir des
données démographiques et cliniques détaillées qui permettront de réaliser l’objectif
premier de ce projet, à savoir de démontrer l’efficacité de la vaccination à VHB dans la
réduction de l’incidence du cancer du foie, tout en s’appuyant sur ce socle pour
permettre l’émergence d’une nouvelle génération d’études sur l’étiologie et la prévention
du cancer dans la région. Renforcer ce registre national du cancer unique dans l’Afrique
de l’Ouest constituera également un trait majeur de cet investissement.
A. Enregistrement du cancer dans les pays à ressources faibles et moyennes
Trois éléments sont requis pour obtenir une avancée significative dans ce domaine.
1. Registres du cancer
6. L’an dernier, le Centre a apporté 10 000$ à chacun des sept registres du cancer
africains (sélectionnés à partir de 27 candidatures). L’objectif consistait à aider à la
production de données d’incidence du cancer sur les trois prochaines années.
Cependant, l’initiative avait une portée limitée et était réactive par nature, plutôt que
d’identifier de façon stratégique des priorités élevées où aucune activité
d’enregistrement du cancer n’existe actuellement. Par exemple, l’Indonésie (d’une
population de 230 millions d’habitants) n’a aucun registre du cancer au sein de la
population et en Inde rurale, l’enregistrement du cancer n’en couvre que trois millions
(seul Trivandrum, 0,6 million, est inclus dans CI5 IX) sur une population de 750 millions
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GC/51/12 Suggestions de projets spéciaux
(représentant 70% de la population entière de l’Inde en 2005). On pourrait clairement
atteindre de meilleurs résultats dans un domaine où le Centre doit continuer à apporter
un leadership mondial à l’avenir.
2. Formation et soutien technique
7. Un enregistrement réussi et de haute qualité requiert une formation et un soutien
technique. Ceci comprend un certain nombre d’activités particulières : la maintenance et
la diffusion de logiciels d’enregistrement du cancer (CanReg5) avec le développement
d’une plateforme internet ; la diffusion d’un manuel standardisé de l’enregistrement du
cancer dans des langues supplémentaires, avec une information à jour sur la
classification et les systèmes de codage ; la fourniture d’une version mise à jour du
manuel sur les “Principes et méthodes de l’enregistrement du cancer” ; des directives
pratiques pour les professionnels de santé, les cytologistes, et les pathologistes, basées
sur les besoins locaux et des normes internationales ; un cours d’assurance-qualité pour
le personnel des registres du cancer en consultation avec l’Association internationale des
Registres du Cancer (IACR) ; des cours de formation, d’enseignement à distance comme
des cours locaux et régionaux ; l’amélioration de la qualité de la production des données
par un soutien logistique/technique et un suivi périodique.
3. Partenariats
8. Un soutien continu aux registres du cancer est vital pour leur succès. Par
conséquent, un troisième élément de ce projet fera intervenir la création par le Centre
d’un réseau plus efficace de soutien entre les registres du cancer des pays à ressources
faibles et moyennes, y compris l’Association africaine des Registres du Cancer, avec des
liens vers les Bureaux régionaux de l’OMS et les gouvernements ; entre les registres du
cancer des pays à ressources élevées et ceux des pays à ressources faibles et
moyennes ; et la mise en place de centres de référence régionaux pour travailler avec le
CIRC et l’IACR pour organiser des cours de formation et apporter un soutien technique
spécifique aux besoins particuliers des différents registres.
9. Cette initiative du Centre en matière d’enregistrement du cancer sera nourrie et
soutenue par un groupe de travail international qui conseillera le Directeur sur les
éléments spécifiques du projet ; qui fera périodiquement rapport au Directeur sur les
progrès réalisés et qui participera à la planification de cette initiative sur le long terme.
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Suggestions de projets spéciaux GC/51/12
B. Prévention du cancer par le dépistage et les changements
comportementaux
10. Le Centre mène des recherches pour nourrir les politiques de prévention du cancer
mais n’élabore pas lui-même ni n’organise de plaidoyer en matière de politique. Il
coopère plutôt avec l’OMS et d’autres organisations nationales et internationales pour
atteindre ces objectifs. Cependant, le Centre propose d’élargir ses recherches pour
étudier la façon dont les stratégies de prévention, dont l’efficacité a été démontrée en
principe, peuvent être mises en œuvre de la meilleure façon au niveau des populations.
Par ce mécanisme, le Centre renforcera sa contribution aux bases factuelles nécessaires
pour étayer les décisions de politique sanitaire. Ceci implique la considération de
facteurs socio-économiques, la prestation des services de santé, la communication et les
facteurs culturels, entre autres. Ce type de recherche est bien adapté pour le Centre en
ce qu’il a une forte dimension internationale (par exemple en ce qui concerne des
différences interculturelles considérables), que d’autres organisations de recherche ne
s’y intéressent pas actuellement, et que l’amélioration de la mise en œuvre de politiques
de dépistage et de prévention en général seraient particulièrement valables dans les
pays à ressources faibles et moyennes, où il est peu probable que ce type de recherche
soit mené.
11. Le Centre a commencé d’évaluer l’efficacité de la mise en œuvre du dépistage du
cancer dans la population, notamment pour le sein et le col utérin, dans un cadre de
soins de routine. L’expérience montre que les bénéfices en matière de santé publique
des résultats de recherche pertinents ne peuvent être réalisés que lorsque des
programmes de dépistage de masse garantissent la participation réussie d’individus
dans la totalité du processus allant de tests de haute qualité au diagnostic, au
traitement jusqu’aux soins de suivi.
12. Les recherches actuelles en matière de dépistage du cancer au CIRC s’intéressent
également à l’évaluation de l’efficacité et du coût-efficacité des techniques de faibles
technicité pour réduire le fardeau des cancers du sein, du col utérin et de la bouche
dans des milieux à faibles ressources ainsi qu’aux questions d’assurance-qualité en
Europe pour ce qui est du dépistage du cancer du sein, du col utérin et du gros intestin.
Il y a eu certaines tentatives sporadiques pour définir les déterminants de la
participation par rapport aux essais de dépistage du cancer en Inde. C’est dans ce
contexte qu’il est proposé de lancer et d’établir des activités de recherche sociologiques
et comportementales plus ciblées grâce au recrutement d’un membre du personnel
(Grade P3 ; durée déterminée de deux ans) pour permettre une meilleure mise en
œuvre des résultats de recherche sur le dépistage du cancer dans le cadre plus large
des soins de santé dans des milieux à ressources faibles et moyennes.
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