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L’idée de rectitude de la volonté doit être ainsi comprise comme l’articulation de la raison et de la volonté. Ainsi on peut
comprendre ce passage difficile : « la volonté est une chose, la rectitude qui la rend droite en est une autre ». On ne
peut comprendre cette phrase qu’en la rapprochant de celle qui la précède : « Cette personne a la volonté droite, et la
rectitude de la volonté ». Il s’agit donc de deux choses distinctes, et on le voit plus clairement quand on l’applique à
l’exemple : « vouloir servir la vérité » (c’est-à-dire ne pas mentir), c’est avoir la volonté droite (« juste », l.1). Par
opposition celui qui aime le mensonge ou qui veut mentir (par calcul, ou par intérêt) a une volonté qui n’est pas droite,
donc qui est injuste.
« Comprendre qu’il est droit d’aimer la vérité », c’est autre chose que d’aimer la vérité sans savoir pourquoi. C’est avoir
une idée, grâce à la raison, de ce qui est juste ou pas, et des raisons pour lesquelles c’est juste ou pas. C’est donc
comprendre la loi, la règle qui permet de définir le droit (rectitude = droiture).
La rectitude de la volonté c’est donc le fait que la volonté se conforme à la règle, à la loi qui permet de définir ce qui est
juste, et qui reste toujours identique.
Attention à l’expression qui introduit le cas particulier étudié par l’auteur : « Arrive une autre personne la menaçant de
mort si elle ne ment ». Cela signifie que cette personne exige que la première mente sous peine de mort. Le choix est
donc le suivant : dire un mensonge et vivre, ou dire la vérité et mourir.
Enfin la notion de nécessité signifie deux choses différentes, qu’il est important de distinguer ici : est nécessaire ce à
quoi on est forcé, soit par contrainte, soit par notre nature. Ainsi la satisfaction des besoins naturels est souvent
assimilée à une nécessité. Et quant on est contraint on dit qu’on n’a pas le choix, comme pour ce qui est nécessaire. En
effet, et c’est le sens le plus rigoureux du mot : ce qui est nécessaire c’est ce qui ne peut pas ne pas être : il est
impossible que ce qui est nécessaire ne se produise pas. (Par exemple il est nécessaire que une certaine cause
entraine un certain effet).
La question de Saint Anselme est de savoir si une menace de mort rend une conduite nécessaire ou pas. Or si je peux
par ma volonté choisir librement la mort, alors un acte injuste, même s’il est forcé par la contrainte, sera toujours un acte
librement consenti, ce qui paraît évidemment très paradoxal. Par exemple un mensonge, même extorqué sous une
menace de mort, reste un mensonge consenti par la volonté : on peut toujours choisir de mourir plutôt que de mentir.
4. La structure du texte
Le texte est construit comme la présentation et l’analyse d’un exemple ; on peut donc légitimement suivre cette
indication :
La première partie (l. 1-7) est l’introduction de l’exemple, qui est aussi une situation problématique, un cas limite, plutôt
qu’une simple illustration.
On peut découper cette première partie en trois moments principaux :
1- les éléments de l’exemple : une volonté droite, un choix libre, et la tentation d’abandonner la rectitude de la volonté.
2- Le cas moral qui sert d’exemple : l’amour de la vérité. On retrouve les éléments : volonté droite et règle morale (il ne
faut pas mentir).
3- La tentation d’abandonner la rectitude : la menace de mort.
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corrigé bac 2013
Examen : Bac ES
Epreuve : Philosophie
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