
Stage / Philosophie médiévale 
 
 Anselme de Cantorbéry 
 
 
  Anselme  soutient  au  début  de  son  Proslogion  que  si,  conformément  à  la  foi 
(fides), on entend le mot “ Dieu ” au sens de “ quelque chose de tel que l’on ne peut rien 
penser  de  plus  grand ”  (aliquid  quo  nihil  majus  cogitari  possit),  alors  l’affirmation 
“ Dieu  n’existe  pas ”  (non  est  Deus)  est  auto-contradictoire. Anselme tire de  là  des 
conséquences qui lui paraissent importantes parce qu’elles consistent elles aussi en une 
certaine “ intelligence de la foi ” (intellectus fidei). 
Nous  prendrons  contact  avec  ce  texte  d’Anselme  ainsi  qu’avec  sa  réponse  à 
Gaunilon, en les mettant en perspective dans l’ensemble de l’œuvre. Nous tâcherons de 
les  situer  par  rapport  à  l’objection  que  Thomas  d’Aquin  peut  paraître  formuler  à 
l’encontre  d’Anselme ;  nous  tâcherons  aussi  de  les  situer  par  rapport  à  la  critique 
kantienne de l’argument ontologique. Nous nous demanderons notamment dans quelle 
mesure le  cheminement  d’Anselme  dans  le  Proslogion échappe à cette objection et à 
cette critique,  comme  l’ont soutenu  Ferdinand  Alquié  et Joseph  Moreau par  exemple. 
Nous  aurons  du  même  coup  à  prendre  en  considération  la  façon  dont  Descartes  et 
Leibniz proposent un argument qui peut sembler fondamentalement le même que celui 
d’Anselme dans le Proslogion.  
Cette réflexion sur le cheminement d’Anselme reviendra à tenter de voir quelle 
est  la  place  de  la  conception  anselmienne  de  la  raison  dans  l’histoire  de  la  pensée 
occidentale et à nous interroger sur l’actualité de cette conception.