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proposition se réduit à la création de nouvelles institutions plus appropriées de
régulation. Ce dernier point qui concernait la création d’un conseil de sécurité
économique et financier (version J.DELORS d’un gouvernement mondial) est
maintenant moins discuté.
Le mandat assigné au FMI de veiller à ce que les comportements monétaires
non coopératif de l’entre deux guerres (c’est-à-dire les dévaluations compétitives et le
protectionnisme ne se reproduisent) appelle, sans nul doute, de nouveaux
instruments de régulation. Quant au groupe de la Banque Mondiale, elle devrait
proposer des financements sains pour le développement, éviter au monde une crise
de la dette et gérer avec le FMI, les programmes d’Ajustement ou les Programmes de
lutte contre la pauvreté, la Société Financière Internationale (créée en 1956)
poursuivre le financement du secteur privé et l’Agence Internationale pour le
Développement (créée en 1960) continuer de gérer l’aide au développement.
Toutes les propositions en cours semblent mettre l’accent sur l’accroissement
substantiel des ressources et l’élaboration règles plus claires pour réguler l’ensemble
des marchés. Avec de tels moyens financiers et institutionnels, les refondateurs
pensent que les IBW ainsi réformées pourront mieux veiller sur la santé et le bon
fonctionnement de l’économie mondiale. Qu’en sera-t-il pour l’Afrique où les IBW
ont connu une triple crise de pertinence, de performance et de légitimité ? Faut-il
rappeler que ce sont ces crises qui avaient conduit, dans le passé, à la création
d’autres organisations comme le PNUD en 1964 pour les questions du développement
et la CNUCED en 1965 pour faire entendre la voie du Sud dans l’organisation du
commerce mondial.
Le troisième volet en débat sera, sans aucun doute, le volet politique de
légitimation des Institutions devenues polycentriques. Beaucoup de réflexions
critiques de certaines ONG et organisations des sociétés civiles dénoncent avec
virulence l’absence de transparence dans les processus décisionnels et la répartition
trop inégale des responsabilités qui aboutit à une trop criarde sous-repésentation des
pays pauvres. La conséquence en a été que les IBW ont toujours fonctionné en faveur
de leurs partenaires les plus puissants.
Ces quelques points soulignés montrent l’ampleur des questions en débat qui
nous concernent directement. D’autres questions comme les fonctions des Agences de
notation, les fonds spéculatifs et les paradis fiscaux ne semblent pas présenter des
intérêts immédiats pou l'Afrique. A l’exception des paradis fiscaux où un Rapport
International affirmeraient que les africains y cachent environ 400 milliards de
dollars. Ces acteurs sont fortement mis en cause dans le dysfonctionnement des
marchés financiers et dans l’amplification de la crise financière mondiale : les
agences de notation, payées par le système financier, ont été complaisantes dans
l’évaluation des établissements spécialisés (théorie de la collision), et les fameux
fonds spéculatifs (« hedges funds ») souvent basés dans des paradis fiscaux
échappent à toute réglementation.
En Conclusion, En attendant les bras ballants, la sortie de la crise, les
africains risquent, une fois encore, de rentrer « dans l’histoire à reculons »
(CLAUDEL). Où sont donc passés les techniciens, les experts, les intellectuels et
surtout nos distingués argentiers qui, réunis à Maputo 2007, avaient comme ultime
revendication l’attribution au Continent d’un poste de Directeur Général Adjoint
(excusez du peu) au FMI comme si les Calisto MADAVO, Alassane Dramane
OUATTARA et Mouhamadou TOURE n’avaient jamais occupé avec brio une telle
fonction. Où est donc passé le CAUCUS Africain composé des 53 gouverneurs
représentant leurs pays auprès des IBW et qui avait organisé, récemment à