L’Université de Carthage et la Fondation FOCCUS
Organisent la conférence
« Villes durables : enjeux économiques et sociétaux »
Le 3 mai 2016 à Hôtel Ramada Plaza Gammarth
Présentation
Selon l’Organisation des Nations Unies (World Urbanisation Prospects, 2014), les villes abritent aujourd'hui plus de
50% de la population mondiale, une proportion qui devrait passer à plus de 75% d'ici 2050. Bien que n'occupant que
4% de la surface terrestre, elles consomment 60 à 80% de l'énergie mondiale, 75% des ressources naturelles et
génèrent 75% des émissions de C02.
Selon le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur le Climat (GIEC, 2014), le bâtiment est à
1'origine de 32% de la demande énergétique mondiale et de 51% de la demande en électricité. Le secteur dans son
ensemble consommerait annuellement plus de 3 milliards de tonnes de matières premières et 12% de l'eau potable,
tandis que la construction, rénovation et démolition généreraient plus de 40% des déchets solides dans les pays
développés. Sous l'effet combiné de la croissance démographique et d'une urbanisation massive, ces chiffres
pourraient atteindre des proportions bien plus importantes dans les années à venir, particulièrement en Afrique où la
population urbaine pourrait être multipliée par trois d'ici 2050.
La question des bâtiments et des villes durables constitue un enjeu majeur de l'Agenda International et la thématique
de l'environnement construit a occupé une place capitale dans la feuille de route de la COP 21 à Paris en décembre
2015. A ce titre, le rapport « Stern review » (2006) recommande de prendre des mesures préventives aux défis
climatiques dès maintenant. Il démontre grâce à une analyse coût - bénéfice que l’inaction a un coût particulièrement
important.
Mais, outre les défis climatiques à venir, les enjeux économiques et sociétaux se sont révélés ces derniers temps,
comme des défis majeurs et urgents à solutionner. En Tunisie, le déséquilibre régional entre, d’une part, les
territoires frontaliers et les quartiers populaires en périphérie des grandes villes, et d’autre part, les villes littorales et
balnéaires plus prospères, a fait le terreau du chômage des jeunes, de l’économie parallèle, de la contrebande et du
terrorisme.
L’actualité et les événements nous rappellent à chaque annonce que la jeunesse est désœuvrée et marginalisée et que
son avenir est incertain. Une frange de plus en plus large de la jeunesse dérive vers l’extrémisme ou la délinquance,
lorsqu’elle ne tente pas l’immigration clandestine.
Le concept de villes durables n’est pas nouveau en soi. Il permet de contribuer à une gouvernance plus intégrée et
plus participative du développement et de l’aménagement urbain. Il s’agit de repenser collectivement la ville par
rapport à son potentiel humain, son environnement naturel et construit, et selon une approche plus économique, plus
inclusive et plus participative de la population. La ville, tout comme la médina autrefois, doit retrouver ses
fonctionnalités urbaines et sociétales, sa structuration spatiale réfléchie, ainsi que son dynamisme économique et la
préservation de l’environnement.
Environ 2/3 de la population tunisienne est urbaine et 1/4 réside dans le Grand Tunis. L’économie circulaire ou
l’économie numérique sont des atouts certains pour un développement durable des espaces urbains et périurbains.
Sachant également que le quart des chômeurs est diplômé du supérieur, les gisements d’emplois sont potentiellement
liés à ce nouveau paradigme de « villes durables », que ce soit dans le bâtiment, l’agriculture périurbaine,
l’infrastructure, les transports, l’énergie, l’environnement, mais également dans les activités tertiaires et de service,
ainsi que dans l’éducation, la culture et le sport.
Avec la volonté des pouvoirs publiques d’agir pour développer et requalifier les espaces urbains, et pour valoriser les
potentialités et aptitudes des populations, particulièrement celles des jeunes diplômés, des professionnels et de la