D’autres branches se sont séparées du Taiji originel, comme la forme Wú (
) initiée
par Wu Quanyou (1834-1902
全佑), un mandchou natif de Daxing dans la province du
Hebei, la forme Wǔ (武) de Wu Yuxiang (1812-1880
武寓襄) et la forme Sun de Sun
Lutang (1860-1932
孫露堂). À cela on peut ajouter le « Taiji de la frappe des 5 étoiles », le
« Taiji du Singe craintif et du Dragon du Wudang », « le Taiji de la secte Chan (secte qui
donna le Zen au japon) »…
La théorie
1. Taiji quan et Qigong
La pratique d’exercices physiques pour écarter les maladies et prolonger la vie a une
longue histoire en Chine. Un médecin célèbre nommé Hua Tuo (華佗) de l’époque des trois
royaumes (222-264) inventa un exercice corporel appelé le « jeu des 5 animaux » (五禽戲) à
vocation prophylactique. Cet exercice consistait à imiter les mouvements du tigre, du daim, de
l’ours, du singe et de l’oiseau. Il fallait coordonner balancements, flexions-extensions,
rotations vers la droite et vers la gauche, sauts
etc., avec la respiration. Il est considéré en
Chine comme une des premières formes de
Qigong et de Neixinggong (travail de circulation
interne) et comme une des racines lointaines du
Taiji quan.
Le Taiji quan est aussi héritier du
Daoyin et du Tuna en raison de la façon
particulière de coordonner les mouvements des
mains, des yeux, du corps et des pieds. Dans cet
art martial, la conscience du corps, la respiration
et les mouvements sont 3 ingrédients inextricablement liés ensemble, ce qui en fait un art à la
fois interne et externe. On entend par « externe » les mouvements du corps visible par un
observateur extérieur et par « interne » ce qui n’est pas habituellement observable de
l’extérieur comme le guidage par la pensée (yi, 意) de la force élaborée (jing
勁) ou la
respiration. La respiration dans le Taiji quan est abdominale et non pas thoracique, c’est-à-
dire qu’elle s’effectue, non par une ouverture de la cage thoracique, mais par abaissement du
diaphragme à l’inspiration.
2. Taiji et théorie médicale des canaux
Les canaux du corps jing (longitudinaux, 經) et luo (collatéraux, 絡) forment un réseau
constituant les voies de circulation du souffle vital sanguin (氣血) qui relient les organes
(zang, 臟) et les viscères (fu, 腑) aux membres du corps. Lorsque le souffle vital sanguin ne
circule pas harmonieusement dans les canaux du corps, il faut s’attendre à tomber malade ;
lorsqu’il circule sans entrave, le corps se renforce et les années s’allongent.
L’influence de la théorie des canaux jingluo dans le Taiji quan se manifeste par les
mouvements en spirale, les mouvements d’enroulement comme on enroule un fil de soie très
fréquents dans les enchaînements. Ces mouvements visent à activer la circulation du souffle
interne accumulé dans le champ de cinabre inférieur, le « dantian » (丹田). Les maîtres de