Inseec Times : mensuel de l’association INSEEC INVEST 26 Rue Raze 33000 Bordeaux
INSEEC TIMES
MARS 2011 www.inseec-invest.com
LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DU SEISME NIPPON
Outre les pertes humaines et les dégâts matériels, le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon, vendredi 11
mars, font vaciller l'économie nippone. Et les conséquences dépassent largement les frontières japonaises. Luxe,
technologie, automobile...
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Le déclin économique et politique de la France !
L’ascension fulgurante du front national au
sein de l’échiquier politique, est probable-
ment la conséquence, de la déliquescence de
l’économie française….
La xénophobie, l’islamophobie et le rejet de l’u-
nion européenne se cristallisent sur le vote en fa-
veur de l’extrême droite. Certains citoyens français
prisonniers de leur ignorance en matière économi-
que et financière succombent aux idées absurdes et
néfastes émanant du parti dirigé par l’héritière Ma-
rine Le Pen.
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L’édito
Sommaire:
Page 2 : l’édito, l’effi-
cience des marchés fi-
nanciers
Page 3 : « Et sinon en
Côte d'Ivoire, tout va
bien? ... »
Page 4 : Le déclin éco-
nomique et politique de
la France !
Page 5 : Un projet de
loi qui rend fou !
Page 6 : Devenir la pre-
mière Bourse mondia-
le...
Page 7 : Le pacte de
compétitivité est-il vrai-
ment la solution ?
Page 8 : Les conséquen-
ces économiques du
séisme au Japon
Page 9 : Sur les marchés
Page 10 : L’impact des
nouvelles technologies
sur l’organisation du tra-
vail
L’efficience des marches financiers :
Après des années de politiques macroéconomiques keynésiennes pendant les « trente glo-
rieuses», les crises économiques de 1973 et 1979 ont eu raison de ce courant de pensée qui
n’a pas trouvé la parade à la stagflation. L’heure était venue pour les néolibéraux de faire ré-
gner le marché. Le monde suivit alors aveuglément la bannière étoilée de Ronald Reagan et
de son acolyte Milton Friedman, en appliquant les remèdes néo-classiques de la dérégulation
économique et financière. Même la France socialiste de Mitterrand va se plier à la nouvelle
donne économique en 1983 après un débat long et passionnel. Toute entrave à la libre circu-
lation des capitaux ou des marchandises devient une hérésie qu’il convient de sanctionner
(embargo sur cuba) et la libre concurrence sur les marchés devient un précepte fondateur du
« marché parfait ».
De nos jours, et ce depuis la fin des années 70, les marchés financiers jouent un rôle primor-
dial dans le bon fonctionnement de l’économie car ils sont considérés comme le meilleur
moyen pour partager efficacement le capital. Ils sont devenus mondialement intégrés avec le
développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Avec
6000 milliards de dollars quotidiens de transactions financières, il est alors aisé de penser que
l’harmonisation mondiale des marchés financiers conduirait à une juste détermination du prix
des titres, que ce soit des actions ou des obligations. La théorie de l’efficience des marchés
financiers précise que les opérateurs investissent sur les entreprises possédant une trésorerie
solide et les projets les plus rentables. Ainsi l’allocation du capital sur les marchés financiers
reflèterait précisément la santé économique des entreprises.
Cependant les marchés financiers fonctionnent différemment des marchés de bien courant.
Lorsque le prix d’un titre financier augmente, sa demande ne diminue pas toujours. Au
contraire ce titre devient recherché par les investisseurs ce qui fait augmenter son prix. La
hausse continue du prix d’un titre crée un effet psychologique de masse qui attire toujours
plus d’investisseurs. Le prix du titre ne correspond alors plus à sa capitalisation d’origine et
devient déconnecté de l’économie réelle. Lorsque le retournement de tendance intervient,
l’effet inverse se produit les opérateurs paniquent et veulent céder en masse leurs titres : c’est
le crash boursier. Ainsi sur un marché financier la finance comportementale a plus d’influen-
ce sur un titre que les effets d’annonces (résultats annuels, fusions-acquisitions…). Les mar-
chés financiers sont source d’instabilité comme nous le montre très clairement la multiplica-
tion des crises ces 20 dernières années : crise mexicaine du peso 1994, crise asiatique 1998,
bulle internet 2001...Inexorablement ces crises financières finissent toujours par toucher l’é-
conomie réelle.
Les traders sont érigés en véritable bouc émissaire de la crise financière globale de 2008. Ce-
pendant la multiplication conjoncturelle des crises financières doit être interprétée comme un
problème structurel de notre système économique. Ce qui nous conduit à nous demander si
nos marchés financiers sont réellement efficients?
Afin de remédier à ce problème, je vais mettre en avant trois ébauches de solutions. En pre-
mier lieu il me paraît indispensable de cloisonner les activités bancaires, c’est-à-dire bien dis-
tinguer les banques de dépôts des banques d’affaires uniquement tournées vers la spéculation.
Ceci afin d’éviter le « Too big to fail » de la crise financière.. En second lieu l’instauration
d’une taxe sur les transactions financières, comme la taxe Tobin, permettrait de réduire les
flux spéculatifs mondiaux. Enfin je pense que les États doivent reprendre le contrôle de leur
économie et de leur monnaie, trop souvent gérée par les marchés financiers. Une reprise en
main nécessaire afin de rompre le cycle régulier de crises dans lequel nous nous trouvons de-
puis une vingtaine d’années.
A.M
3
Actu
Ces dernières semaines ont été chargées en évène-
ments de toutes sortes, et majeurs: entre les révolu-
tions dans le monde arabe, la catastrophe au Japon,
le conflit en Libye...les médias ne savaient plus où
donner de la tête, et nous non plus d'ailleurs. Mais si
on prendre le temps de réfléchir et de prendre du
recul par rapport à ce flot constant d'informations,
on peut légitimement se demander: mais que de-
vient la Côte d'Ivoire?
Oui, souvenez vous, la Côté d'Ivoire. On en a énormément
entendu parlé il y a quelques mois. Souvenons nous: Depuis
le second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010, la
Côte d'Ivoire a deux présidents et deux gouvernements. La
victoire d'Alassane Ouattara dans les urnes est reconnue par
la communauté internationale, tandis que le Conseil consti-
tutionnel a déclaré vainqueur le président sortant Laurent
Gbagbo. Mais demandez à quiconque dans la rue de vous
parler de la situation actuelle de la Côte d'Ivoire. Il y a fort à
parier qu'il ne puisse guère vous éclairer. Et pour cause: la
Côte d'Ivoire n'existe plus dans les médias. Plus aucune
chaîne, ou journaux n'y fait allusion. Alors certes on me ré-
torquera que peut être certains journaux y ont encore consa-
cré quelques articles par ci par là, peut être même que des
caméras de télévision traînent encore du côté d'Abidjan.
Soit. Mais la plupart des gens ne passent pas leur temps à
éplucher les journaux ou internet, et se contentent, à tort ou à
raison, des réseaux d'informations les plus courants: grands
titres des journaux télévisés, unes des presses nationales ou
régionales.
Et il est tout de même regrettable de se rendre compte que
dorénavant, la situation de la d'Ivoire ne mobilise plus
l'attention des journalistes. Alors oui, des évènements très
graves et importants se sont produits entre temps, mais est ce
une raison pour « zapper » totalement, si j'ose dire, les autres
problèmes mondiaux? Comme le disait au Liberia à la fin du
mois de mars le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfu-
giés, la situation au Japon et les affrontements en Libye ne
doivent pas faire oublier la crise ivoirienne: "Je comprends
l'attention de la communauté internationale pour le tremble-
ment de terre au Japon ou la situation en Libye. Mais en Cô-
te d'Ivoire, il y a un conflit qui dure, un conflit qui représen-
te une menace pour toute la région", a déclaré Antonio Gu-
terres à la presse à Saclepea (nord-est). "Aujourd'hui même,
il y a 3.000 Ivoiriens qui ont traversé la frontière pour rentrer
au Liberia à cause des combats" dans l'ouest ivoirien, "le
conflit de la Côte d'Ivoire ne peut pas devenir un conflit ou-
blié", a affirmé M. Guterres. "Cette situation engendre une
crise humanitaire dramatique. Donc, elle a besoin de l'atten-
tion de toute la communauté internationale", a-t-il estimé.
En effet, la crise ivoirienne est encore loin d'être complète-
ment résolue. Pour Alassane Ouattara, cette crise risque de
devenir le « drame oublié ». Il déplore d'ailleurs que la com-
munauté internationale ait mobilisé si vite une intervention
militaire en Libye de crainte que Kadhafi n'use de la violen-
ce envers les citoyens révoltés, tandis que la répression de
Gbagbo a déjà fait quasiment 500 morts dans le pays, et que
cette répression semble loin d'être terminée. Et il est vrai
qu'objectivement on ne peut que regretter cette injustice
frappante. Mais il est également inutile de rappeler que les
enjeux géostratégiques ne sont pas tout à fait les mêmes en
Libye et en Côte d'Ivoire... Il ne reste alors qu'à espérer que
la communauté internationale se mobilise à nouveau au côté
du peuple ivoirien. En attendant, essayons juste de ne pas
oublier ce drame, continuons à en parler et à s'indigner.
A.D
« Et sinon en Côte d'Ivoire, tout va bien? ... »
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Actu
Le déclin économique et politique de la France !
L’ascension fulgurante du front na-
tional au sein de l’échiquier politi-
que, est probablement la consé-
quence, de la déliquescence de l’é-
conomie française.
La xénophobie, l’islamophobie et le rejet
de l’union européenne se cristallisent sur
le vote en faveur de l’extrême droite.
Certains citoyens français prisonniers de
leur ignorance en matière économique et
financière succombent aux idées absurdes
et néfastes émanant du parti dirigé par
l’héritière Marine Le Pen.
Après avoir dominé l’Europe et le monde
sous le règne de Louis XIV (1643-1715)
puis sous l’empire de Napoléon Bonapar-
te (1804-1815), la France a progressive-
ment décliné et laissé la suprématie à
d’autres Nations.
De nos jours, la globalisation de l’écono-
mie est souvent mise en cause par les
français car elle a engendré des destruc-
tions d’emplois industriels (plus d’un
demi-million depuis les années 2000).
Cependant, d’après certains économistes,
les délocalisations ne sont pas le fruit de
la mondialisation, en réalité, la tertiarisa-
tion de l’économie, c'est-à-dire que le
secteur tertiaire accentue sa prépondéran-
ce, est le phénomène endogène responsa-
ble.
En effet, la part des échanges commer-
ciaux avec la Chine par exemple, qui in-
carne la mondialisation, représente moins
de 5% des flux commerciaux français.
Les exportations et importations de la
France, s’effectuent pour une majorité
écrasante au sein de l’Union Européenne
(60%), blâmer ses concurrents européens
serait plus logique. De surcroît, le solde
de la balance commerciale est déficitaire
car les PME françaises ne sont pas assez
puissantes, pour dominer le commerce
international à l’instar des PME alleman-
des. La France doit trouver d’autres argu-
ments de vente que le prix, tels que l’ex-
cellence, la qualité et l’innovation. Par
ailleurs, nos responsables politiques rê-
vent de voir l’économie française se muer
en une économie mercantiliste digne de
la première puissance européenne.
L’Allemagne est l’exemple à suivre, en
termes de rigueur budgétaire et de capaci-
à faire face à la montée d’une concur-
rence internationale féroce. En revanche,
un fait est incontestable la France est en
phase de devenir la Chine de l’Europe, la
première puissance démographique euro-
péenne. Dans quelques décennies, la
France comptera dix millions d’habitants
en plus tandis que l’Allemagne comptera
dix millions d’habitants en moins.
Cette croissance démographique est évi-
demment la conséquence de l’immigra-
tion qui stimule le taux de fécondi
(2,2% en 2010). Certains démographes
expliquent que les deux tiers de ce taux
sont le fait des populations immigrées.
La France est un vieux pays, composé
d’une population vieillissante, l’immigra-
tion est vitale afin de garantir le renou-
vellement des générations n’en déplaise
aux dirigeants et militants du front natio-
nal. Une autre idée émerge, depuis quel-
ques années, les euros-sceptiques criti-
quent avec virulence la monnaie unique
jugée trop forte par rapport au dollar.
L’euro est une monnaie forte qui symbo-
lise parfaitement la construction de l’u-
nion européenne, la stabilité monétaire et
économique du vieux continent.
Un euro fort, renchérit le prix de nos pro-
duits, par conséquent, affecte les exporta-
tions françaises.
Cependant, cette monnaie forte réduit le
coût de nos importations notamment la
facture pétrolière.
Par ailleurs, que seraient devenues des
monnaies faibles telles que la lire ou le
franc en temps de crises financières, de
mouvements erratiques des monnaies.
L’euro nous donne la possibilité de profi-
ter de faibles taux d’inflation et de faibles
taux d’intérêt grâce à la rigueur budgétai-
re imposée par le pacte de stabilité ar-
demment défendu par l’Allemagne. L’eu-
ro agit comme un bouclier qui a permis
aux pays membres de la zone euro de se
soustraire du désordre monétaire interna-
tional. Si l’Europe est devenu un grand
marché unique, c’est aussi grâce à l’euro,
qui a fait le lit d’un commerce intra-
européen fructueux et bénéfique.
Depuis la fin des trente glorieuses, le taux
de chômage (actuellement 9,3%) est de-
venu massif et endémique, il est le fléau
principal qui préoccupe les citoyens fran-
çais.
Le chemin à suivre est proposé par les
pays scandinaves qui ont réussi à échap-
per au chômage de masse grâce au fa-
meux concept de « fléxi-sécurité », les
peuples de ces pays profitent du plein-
emploi pendant que les responsables poli-
tiques français recherchent toujours la
solution pour éradiquer ce mal.
Cependant, ils ont trouvé le moyen d’oc-
culter leur incompétence, en instrumenta-
lisant des boucs-émissaires, roumains,
musulmans, des sujets insignifiants et
marginaux (burqua, minarets, prières
dans la rue) tout ce qui peut flatter les bas
instincts d’un peuple nostalgique de sa
grandeur, qui observe impuissant des
pays émergents, avides de revanche et de
prospérité économique, prendre l’ascen-
dant dans une guerre économique inter-
nationale impitoyable.
N.B
5
Actu
Un projet de loi qui rend fou !
Jusqu’ici les soins des malades mentaux se résu-
maient à l’enfermement dans un hôpital psychiatri-
que.
En effet, la loi du 27 juin 1990 offre deux possibilités pour
une hospitalisation sans consentement de l’individu malade:
soit par une demande du préfet ou à la demande du tiers. Ce
qui va changer avec cette loi sera la possibilité de mettre en
œuvre des soins ambulatoires sans consentement. Une hospi-
talisation complète de 72 heures au plus sera effectuée au
terme de laquelle est définie une modalité de soins. Le mala-
de pourra aussi se faire hospitaliser avec un seul certificat
initial circonstancié et sa sortie devra être validée avec une
autorisation de trois soignants. Le problème souligné dans
cette loi a été de pallier au manque de place dans les établis-
sements psychiatriques en proposant la possibilité d’imposer
des soins à un patient qui serait suivi en ville, ce qui permet-
trait un suivi plus efficace d’un grand nombre de malades. Ce
projet de loi est la résultante d’un meurtre d’un étudiant par
un malade mental en 2008 à Grenoble.
Mais il ne semble pas faire l’unanimité. Le collectif des 39
(collectif qui regroupe des professionnels de la psychiatrie)
s’indigne car selon eux ce projet qui contraint aux soins
rompt par définition, le consentement et la confiance néces-
saires à la thérapie. "C'est la stigmatisation de la maladie
mentale pour faire peur au gens", explique un infirmier à la
retraite qui dénonce la mystification de la maladie. Il ne s’a-
git pas d’un projet de soins, mais au contraire d’un engrenage
qui porterait atteinte aux libertés fondamentales. Ce projet de
loi constitue en fin de compte selon le collectif des 39, un
mensonge qui laisserait penser que seuls les médicaments
psychotropes administrés sous la contrainte suffiraient à soi-
gner les patients gravement atteints (enfermés chez eux, mal-
gré eux). « Nous voulons résister, nous opposer, avec une
élaboration citoyenne de propositions pour une politique
de soins psychiatriques au plus proche des réalités de ter-
rain. La psychiatrie est l’affaire de tous. Nous soignants, pa-
tients, familles, citoyens appelons au retrait immédiat de ce
projet de loi. »
Pour d’autres, cette loi offre un renforcement pour les droits
des patients car elle permet l’intervention automatique d’un
juge des libertés après 15 jours d’hospitalisation. Elle peut
être perçue comme un moyen plus facile de sortie d’un pa-
tient de l’hôpital car les soins n’ont plus lieu à l’intérieur de
celui-ci mais dans son propre environnement.
A.M
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