!FORMATION
La LSCprésente
son catalogue FPC 2013/1
!INTERNATIONAL
Semaine européenne desPME2012:
l’internationalisation clef de voûte
de la réussite
MERKUR
NOVEMBRE 2012
www.cc.lu
DE LËTZEBUERGER MERKUR
BULLETINDE LA CHAMBRE DE COMMERCEDU GRAND-DUCHÉDE LUXEMBOURG
Budget de l’Etat 2013
Le Luxembourg àla dérive ...
et pourtant les solutions existent!
BCEE –unconseiller
PrivateBanking
auxquatrecoins du pays.
Äert Liewen. Är Bank.
Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat,Luxembourgtablissement publicautonome, 1, PlacedeMetz, L-2954 Luxembourg,R.C.S.Luxembourg B30775
Fortedeson seau d’agencetofféetréparti
surtout le territoire,deson expertiseetdesastabilité,
la BCEE estialementplaepourgérer votre
capitaletvousoffrirunservice de PrivateBanking
solument centsurvos besoins.
Trouvez le centre financier BCEE le plus proche sur
www.bcee.lu ou appelezle(+352)4015-4040.
BCEE PrivateBanking:
Votrepatrimoinemériteattention
Faut-ilhabiter
Luxembourg-Ville
pour trouver
un conseiller
près de chez soi?
PRIVATEBANKING
EDITORIAL
NOVEMBRE2012
MERKUR 1
Budget de l’Etat 2013:
Le Luxembourg àla dérive ... et pourtant lessolutions existent!
Rarement un projet de loiaura suscitéautant de réac-
tionsardentes quele projet de budget de l’Etat 2013
déposé à la Chambredes Députésle 2octobredernier.
Les réactionsfurent tellementvivesjusque dans les
propresrangsdu Gouvernement quecelui-ci s’estvu
obligéde présenter sous la pression desgroupes parle-
mentairesde la coalition dèsle 6novembredesamen-
dementssubstantiels au projet présenté à peineun mois
plus tôt. L’agitationprovoquéeparle projet budgétaire
auneraison simple: le pays va malet malheureusement
les perspectives d’avenir ne sont pour l’instant guère plus
reluisantes. Si l’effervescenceestgrande,c’estque même
lesobservateurs lesplus optimistes ont désormais com-
pris quela donne a fondamentalement changéet quela
crisedurera longtempsencore et impacterale modèle
socio-économiqueluxembourgeois.
Economie ouverteet dépourvued’un marchéinté-
rieurde taille quilui permettraitde s’abriterquelque peu
de l’orageconjoncturel qui séviten Europe et dans une
grande partie du monde, le Luxembourg est, luiaussi,
bel et bien touchéde pleinfouetparla crise. L’ étatdes
lieuxest, en effet, desplus inquiétants. La compétiti-
vitédesentreprises luxembourgeoises se dégraderapi-
dement et le pays doit faireface àune désindustrialisa-
tion galopante(actuellementl’industriene représente
plus que6,8 %du PIBcontre encore 12 %en 1995)et
àuneaugmentation historique du chômage. Cette perte
de compétitivitéestlargement dueàla dégradationde
la productivitédu travail, quiest elle-même le résultat
d’un coûtsalarial parfaitement dissociédu contexte éco-
nomique. Ainsi, le coûtsalarial unitaire (CSU), donc
le coûtdu travailparunitéde valeur ajoutéeproduite,
aenregistréunehausse de quelque50 %surla période
2000-2010, soit environcinq fois plus qu’enAllemagne
et environle double de la moyenneen zone euro.Cir-
constanceaggravante:cinq tranches indiciairesontété
allouées au Luxembourg depuis le débutde la criseen
2008, entraînant unehausse du coûtsalarial de 12,5 %,
sans quecettehausse n’aitétéaccompagnéed’unepro-
gression de la richesse produite.
Si on ajoute àce contexte déjàdifficileles défisde
taille auxquels le pays devrafaireface àmoyenet àlong
terme, notammenten matière de pérennisation de la
placefinancière,d’avenir de l’industrie, de disparitionde
la TVAsurle commerce électroniqueet de financement
desassurances-pension,-maladie et -dépendance,toutela
difficultéde l’exercice budgétairedevienttrèsvite appa-
rente. Or,si l’établissement d’un budget estéminem-
ment difficiledans un contexte de criseprofonde,cette
même crise, quine fait qu’apparaîtreau grandjour des
problèmes structurels connus de longue date, peut aussi
êtresaisie commeuneopportunitépour enfinprendre
lesmesuresstructurellesquiremettront le pays surla
voie d’un assainissementbudgétairecohérent et d’un
développementdurable. A défaut d’assainir lesfinances
publiquesrapidement,le Luxembourg risque de perdre
sa notation AAA,avec desconséquences négativessurla
dette. Ace sujet, la marge de manœuvre budgétaireest
réduiteet des réformes profondessont donc inévitables.
Certes,lesamendementsau projet de loibudgétaire
contribuentàl’objectif d’un assainissement budgétaire
en réduisant, du moins partiellement, le déficit, mais
il n’en reste pasmoinsquelesredressementsproposés
n’apportentaucune solution auxproblèmesde fond.
Parailleurs,le paquet proposéestcomplètement désé-
quilibrédans la mesure oùseulement28 %de l’effort
concerne des réductions de dépenses,les72 %restants
étant couverts pardesaugmentationsd’impôts qui rédui-
ront davantageencore la compétitivitédu pays et son
atouttraditionnel de la prévisibilitéen matière fiscale.
En effet, unehausse généraliséede la charge fiscaleali-
menteraencore la spirale négative:l’affaiblissementde
la compétitivitédesentreprises et de l’attractivitédu site
luxembourgeoisconduira àun chômage encore plus
élevé,ce quiaura ànouveau des répercussions néga-
tivessurlesfinances publiques. L’ équilibre budgétaire
s’éloigne et les dépenses sociales,notammentcelles qui
encadrentl’inactivité,s’envolent.
Pourtant,desvraies solutionsexistent. Celles-cisont
de nature structurelle: réformede l’architectureet des
procéduresbudgétaires, réformedesmarchésdesbiens
et des services en simplifiant profondément lesprocé-
duresadministratives, ce quirelanceraitl’économiesans
aucune incidencebudgétaire, réformedu système de
formation dessalaires et réformeincisive du marché
du travailparuneflexibilisation accrue qui permet-
trade créer desemplois, tout en générant desrecettes
supplémentaires. Dans la situationde crise actuelle,le
manque de gouvernanceproactive, dessinantunefeuille
de routevolontariste et dessolutionsàla hauteurdes
enjeux quimarquent notrepays,estsaisissant. Etant
donnéla gravitéde la situationet au vu des défisd’ave-
nirquinous guettent, il nous faut impérativement réin-
venter le modèle socio-économiqueluxembourgeois.
n
4MERKUR
Avis de la Chambre de Commerce
Budget de l’Etat 2013
Le Luxembourg àla dérive ... et pourtant lessolutions existent!
Economieouverte, dépourvued’un marchéintérieur de taille critique l’abritant quelque peudescourants
conjoncturels européenset mondiaux défavorables,le Luxembourgestactuellement fortementsecoué
parla crise. Parailleurs, desenjeux importantsàmoyenterme, concernantnotammentle secteur finan-
cier,l’avenir industriel, la disparitionde la TVAsurle commerce électronique,et àlong terme, notamment
en termes d’assurance-pension, d’assurance-maladieet d’assurance-dépendance,nous guettent et sont
déjàperceptibles àl’horizon.De surcroît, le Luxembourgs’enfoncedans un déficit structurel.En effet,
les réponses apportées et lesmesuresde consolidationmisesen œuvre jusqu’àprésent n’ontpasper-
misuneinversionde la tendance àla hausse du déficit, quicontinue de se creuserau lieude se résorber.
L’enjeuestàla fois crucialet facilement appréhendable:soit le Luxembourgparvient àse réformer et à
mettre en œuvre lesjalons politiqueset budgétaires nécessaires, soit il perdra àtermesonattractivitéet
sa souverainetébudgétaire. Dans ce cas, sondestin sera décidéailleurs. Le présent dossierse base surles
chiffres contenus dans projet de loi n°6500 concernantle budget desrecettes et des dépenses de l’Etat
pour l’exercice 2013, déposéle 2 octobre 2012 àla Chambre des Députés. Lesamendements, présentés
parle Gouvernement le 6novembre 2012,sont brièvement commentésàla findu dossier.
A
prèsavoiresquissélesgrandes
tendances quantitatives, la
Chambrede Commerce pré-
sentera, conformément àl’article 2 de
sa loiorganiquedu 26 octobre2010,
despistes de réflexion généraleset des
mesuresd’efficience structurelleset
ponctuellesafin de réinscrireprogres-
sivement lesfinances publiquessurle
sentierde la responsabilitéet de la dura-
bilité,commecela estd’ailleurs exigé
parl’encadrementeuropéen en matière
budgétaire.
1. Un état des lieuxinqutant
Lesproblèmesstructurelsqu’éprouve
notre pays actuellement n’ont pas étépro-
voquésparla crise, mais simplementmis
ànu et renforcésparcelle-ci.Naguère,
la croissance annuelle àdeux chiffres du
secteurfinancier a généréun rendement
fiscal enviable et en hausse permanente.
Aujourd’hui, la valeur ajoutéedu sec-
teur financierest baissière et la Placeest
secouée par desvagues de réglementation,
pardesdispositifs(telsquela taxe surles
transactions financières) et par la conso-
lidation du paysage bancaire. A l’époque,
un tissuindustriel diversifiéet performant
soulignait lesperformances économiques
du Luxembourg en dehors desservices,
tout en créantdesemploismoinsqualifiés.
Actuellement,les usines ferment, lesunités
se délocalisent et lesemploisdisparaissent.
La chutede la productivitéet la progres-
sion du coûtsalarial rendentune péren-
nisation dessitesindustrielstrèsdifficile.
La compétitivitéde nosentreprises
estunecondition-clépour la production
durablede bienset de services,engendrant
DOSSIER
NOVEMBRE2012
Claude Tremont, coordinateur parlementaire du LSAP; Marc Wagener, conseiller, Chambre de Commerce;Lucien Lux, président du Groupe parle-
mentaire socialiste et rapporteur du projet de loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l’Etat 2013; Pierre Gramegna, directeur
général de la Chambre de Commerce;CarloThelen, chef économiste de la Chambre de Commerce.
MERKUR 5
ainsila créationde valeur quipeut être
redistribuée. Un manque de compétiti-
vitécommeàl’heureactuelle engendre
un ralentissement, voireun arrêt, de la
créationde valeur,suiviparunecréation
d’emplois en baisseet desrecettes fiscales
en recul, le tout couronnépar unechute
de la confiancedesconsommateurset par
la baissedu moraldesentreprises et inves-
tisseurs (actuellementhistoriquement bas);
cetensemble formant un cercle vicieux.
La désindustrialisation galopanteet la
montéehistorique du chômage ne pour-
ront êtreendiguées quepour autant que
l’ensemble despartiesprenantesdans le
tissusocio-économiqueluxembourgeois
prennent au sérieuxl’impératifd’uneéco-
nomieperformanteet compétitive,quise
trouve d’ailleurs au centre de tout exer-
cice crédiblede consolidationbudgétaire.
Uneproduction industrielle
en berne
En juillet2012,la production indus-
trielleluxembourgeoise demeuraiten-deçà
de la valeur atteinteen 2005 de l’ordrede
17,3 %. Au même moment,la France a
accuséun replide son output industriel
de 9,5%. La moyennede la zone euro
ne s’élevait qu’à-0,8 %, alorsquela Bel-
gique(+6%) et l’Allemagne(+12,7 %)
sont parvenuesàaugmenter leursproduc-
tionsindustriellessurce laps de temps.
La chutede la productivitédans le sec-
teur industriel,suitenotammentàla dis-
sociationentrele coûtsalarial et la capa-
citéproductive desentreprises, n’estpas
étrangère àce phénomène de désindus-
trialisation du Luxembourg.
L’ industriene représenteplus que
6,8 %du PIBluxembourgeoisen 2011,
contre encore 12 %en 1995.L’emploi
industriel n’apasprogressédepuis lors
alorsquele nombre d’emploistotaux a
progresséde 75 %. Le Luxembourg se
désindustrialise àunevitessepréoccupante
et beaucoup plus rapidement quesesvoi-
sins ou encore quela moyennede la zone
euro commele montre le graphique1.
Unegradation de la producti-
vité du travailnonsoutenable
L’ évolution de la productivitéaéga-
lement étésignificativementplus défavo-
rableau Luxembourg qu’enmoyenneau
sein de la zone euro au coursde la période
1995-2010. Le graphique 2 illustre l’évolu-
tion de la productivitépar tête au Luxem-
bourget dans la zone euro entre1995 et
2010 (indiceen base 100en 1995). Les
lignes pointillées représentent, pour cha-
cune destrois séries représentées (éco-
nomietotale (histogramme); industrie
manufacturière (ligne rouge) et activités
financières(ligne verte),l’évolution de la
productivitédans la zone euro.Leslignes
solides, quantàelles, représententla même
évolution au Grand-Duché.
Alorsquela productivitéaprogressé
de 9 % en zone euro au niveau de l’éco-
nomieglobale, l’évolution au Luxembourg
n’aétéquede 5 % entre1995 et 2010.
Dans le secteurindustriel,l’ensemble
de la zone euro fait étatd’uneamélioration
de 28 %de la productivitépar personne
entre1995 et 2010.Au Luxembourg,pen-
dant la même période, la productivitéa
reculéde 1%. Ainsi, surl’ensemble de
cette période, le déficitde productivité
du travailcumulédu Luxembourg par
rapportàla moyennede la zone euro a
étéde 29 %.
En synthèse,alorsquel’output par
personne dans le secteurindustriel au
Luxembourg dépassait, en 1995,la valeur
moyennede la zone euro de l’ordrede
25 %, la productivitéparpersonne au
Luxembourg en 2010 estinférieure de
3,5 % àla valeur de la zone euro.
Lesrevenusdu secteurfinancierétant
composésmajoritairementde commis-
sions(presque 37 %desrevenusfinan-
ciersen 2010)et de transactionfees (18%
en 2010), et nonplus de revenusd’inté-
rêts comme parle passé,leur volatilitéest
d’autant plus grande qu’ils dépendentde
la performancedesmarchésboursiers.
Or,l’incertitudedomine quantàl’ave-
nirde la zone euro et desperspectives de
croissance américaine. La croissance de
la valeur ajoutéeobservéedans lesser-
vicesfinanciers paraîtdonc loin d’être
acquise. Au contraire, elle pourrait accu-
serun fort replien casd’enlisement de la
Graphique 1: Indice de production industrielle
2011-08
2011-09
2011-10
2011-11
2011-12
2012-01
2012-02
2012-03
2012-04
2012-05
2012-06
2012-07
70
75
90
80
100
110
120
115
105
95
85
ZE17 BE DE FR LU
2005=100, corrigédes variations saisonnières (cvs)
Source: CommuniquéEurostat144/2012 du 12 octobre2012;calculsde la Chambrede Commerce
Graphique2:
Evolution de la productivitéapparentedu travail
105
100
110
120
140
130
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Total (Luxembourg)
Total (zone euro)
Industrie manufacturière
(Luxembourg)
Activitésnancières (Luxembourg)
Activitésnancières (zone euro) Industrie manufacturière
(zone euro)
1995 = 100
Source: WorkingPaper n°60 du STATEC;calculsde la Chambrede Commerce
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !