Interventionnel sous scanner : Osez de nouvelles positions ! E. de Kerviler, C. de Bazelaire, A. Pluvinage, M. Chapellier-Canaud, A. Scemama, J. Frija, Service de Radiologie, hôpital Saint-Louis, Paris 1 Introduction Le nombre de procédures sous scanner augmente. Les voies d’abord classiques sont bien maîtrisées et permettent de se lancer sans risque. Mais certaines lésions, de par leur situation ou leur environnement font encore hésiter le radiologue interventionnel. L’anatomie est enseignée en décubitus dorsal. La majorité des scanners diagnostiques est aussi réalisé dans cette position avec les bras levés et en inspiration. Cependant, il existe une plasticité et une mobilité non négligeable des structures anatomiques qui dépend de la position des patients. Le but de ce e-poster est de montrer comment un bon positionnement peut considérablement simplifier une biopsie. 2 Le poumon 3 Cas N°1 Biopsie d’une masse pulmonaire du lobe supérieur droit (*). Scanner de repérage réalisé en procubitus les bras levés. * Problème : Trajectoire postérieure à priori plus simple, bloquée par la scissure (). 4 Cas N°1 Biopsie d’une masse pulmonaire du lobe supérieur droit (*). * Problème : Trajectoire postérieure à priori plus simple, bloquée par la scissure (). 5 Solution : retourner le patient et utiliser une voie antérieure pour éviter la scissure et réduire le risque de pneumothorax. Cas N°2 Patient greffé rénal, biopsie d’une masse pulmonaire LID (*). Scanner de repérage réalisé en procubitus, les bras levés et en inspiration profonde. * Problème : Trajectoire bloquée par une cote, la scapula (clic) et la scissure (). 6 Cas N°2 Patient greffé rénal, biopsie d’une masse pulmonaire LID (*). * Problème : Trajectoire bloquée par une cote, la scapula (clic) et la scissure (). 7 Solution : Baisser le bras droit pour déplacer la scapula vers l’arrière et ouvrir une fenêtre intercostale. Le médiastin 8 Cas N°3 Masse médiastinale antérieure (*). Scanner de repérage réalisé en décubitus les bras levés. * Problème 1 : La ligne de jonction antérieure () est trop fine et ne permet pas un abord de la lésion (*). 9 Cas N°3 Masse médiastinale antérieure. (*) * Problème 1 : La ligne de jonction antérieure () est très fine et ne permet pas un abord de la lésion (*). 10 Solution 1 : L’abaissement des 2 bras et l’inspiration neutre permet d’élargir la ligne de jonction antérieure en déplaçant le médiastin vers l’avant, et de libérer un passage. Cas N°4 Masse médiastinale antérieure. (*) * Problème 2 : Le débatement est dangereux car il y a l’artère pulmonaire () en arrière de la masse (*). 11 Cas N°4 Masse médiastinale antérieure. (*) * Problème 2 : Le débattement est dangereux car il y a l’artère pulmonaire () en arrière de la masse (*). 12 Solution 2 : En tournant légèrement le patient le médiastin bascule (), dégage les structures dangereuses et augmente le débattement de l’aiguille. Cas N°5 Masse sous carinaire. Scanner de repérage en procubitus, bras levés. Aorte Oesophage Masse Problème : Malgré la mise en procubitus, il n’existe pas de passage entre l’œsophage () et l’aorte () 13 Cas N°5 Masse sous carinaire. * Problème : Malgré la mise en procubitus, il n’existe pas de passage entre l’œsophage () et l’aorte () pour accéder à la masse (*). 14 Solution : Le décubitus latéral élargit l’espace entre l’aorte (qui reste fixe) et l’œsophage (qui bascule avec le reste du médiastin) et libère l’accès à la lésion. Cas N°6 Masse médiastinale moyenne (*). Le scanner diagnostique réalisé bras au dessus de la tête et en inspiration. * Problème : Le sternum (rouge) couvre la ligne de jonction antérieure () et ne permet pas un abord antérieure de la lésion (*). On pourrait néanmoins discuter un abord trans-sternal. 15 Cas N°6 Masse médiastinale moyenne (*). * Problème : Le sternum couvre la ligne de jonction antérieure () et ne permet pas un abord antérieure de la lésion (*). 16 Solution : Le décubitus latéral droit décale la languette pulmonaire antérieure vers la droite (effet de la gravité sur le médiastin) et libère un passage. Cas N°7 Adénopathie latéro-trachéale supérieure droite (jaune) Scanner diagnostique réalisé bras levés et en inspiration profonde. Problème : L’abord antérieur n’est pas gêné par le poumon mais par l’interposition du plan veineux (bleu) et l’aorte (rouge). 17 Cas N°7 Adénopathie latéro-trachéale supérieure droite (Jaune) Problème : L’abord antérieur n’est pas gêné par le poumon mais par l’interposition du plan veineux (bleu)t l’aorte (rouge). 18 *de Bazelaire et al. AJR 2009 ; 193 :W144-8 Solution : Le décubitus latéral fait glisser le plan veineux par rapport à l’aorte. L’utilisation d’un introducteur à bout mousse* permet de trouver sans risque le passage. Cas N°8 Biopsie d’une masse du hile pulmonaire droit. Scanner diagnostique réalisé bras levés et en inspiration profonde. Problème : L’abord trans-parenchymateux est possible mais peu élégant. Il n’y a pas d’abord évident par le médiastin. 19 Cas N°8 Biopsie d’une masse du hile pulmonaire droit Problème : L’abord trans-parenchymateux est possible mais peu élégant. Il n’y a pas d’abord évident par le médiastin. 20 Solution : Le patient est placé en oblique puis en décubitus latéral droit. L’introducteur à bout mousse permet ensuite de naviguer dans la graisse médiatinale jusqu’à la lésion. Dans l’abdomen 21 Cas N°9 Biopsie d’une lésion surrénalienne droite (jaune). Scanner de repérage en procubitus, bras levés. Problème : Malgré le procubitus, il n’y a pas de passage entre la vertèbre (bleu) et le diaphragme en raison de l’interposition du cul de sac pleural droit (rouge) pour accéder à la masse (jaune). 22 Cas N°9 Biopsie d’une lésion surrénalienne droite (jaune). Problème : Malgré le procubitus, il n’y a pas de passage entre la vertèbre (bleu) et le diaphragme en raison de l’interposition du cul de sac pleural droit (rouge) pour accéder à la masse (jaune). 23 Solution : La mise en décubitus latéral droit permet de fermer le cul de sac pleural droit et d’accéder à la masse. Cas N°10 Biopsie d’une lésion de la surénale droite (*). * Problème 1 : L’abord antérieur en procubitus est trop long et risqué (tronc coeliaque (rouge), pancréas (orange)). 24 * Problème 2 : L’abord postérieur en décubitus peut être gêné par le cul de sac pleural (vert). Cas N°10 Biopsie d’une lésion rénale polaire supérieure droite (*). * Problème 2 : L’abord postérieur en décubitus peut être gêné par le cul de sac pleural. 25 Solution : Les bras baissés et l’expiration permettent de fermer le cul de sac pleural droit et d’accéder à la masse. Cas N°11 Biopsie d’une lésion surrénalienne droite (*). * Problème : L’abord postéro-latéral droit entre le rein (bleu) et le foie (brun) est risqué si l’on ne dispose pas d’introducteur à bout mousse. 26 Cas N°11 Biopsie d’une lésion surrénalienne droite (*). * Problème : L’abord postéro-latéral droit entre le rein (bleu) et le foie (brun) est risqué si l’on ne dispose pas d’introducteur à bout mousse. 27 Solution : Elargissement de l’espace interhépato-rénal par le positionnement oblique. Quiz 28 Quiz N°1 Biopsie d’une masse paratrachéale inférieure droite avec hypermétabolisme en TEP-TDM. Comment abordez vous cette cible? * 29 Solution Biopsie d’une masse paratrachéale inférieure droite avec hypermétabolisme en TEP-TDM. TEP-TDM diagnostique réalisée en décubitus, bras levés. * Problème : Pour l’abord antérieur, la ligne de jonction antérieure () est cachée derrière le sternum. L’abord postérieur est gêné par la trachée (*). . 30 Solution : Le décubitus latéral droit fait basculer le médiastin vers la droite et permet un abord parasternal droit. L’introducteur à bout mousse fait le reste du travail. Quiz N°2 Patient adressé pour une cryoablation d’un cancer du pole supérieur du rein droit (jaune). Comment abordez-vous la lésion? 31 Solution Patient adressé pour une cryoablation d’un cancer du pole supérieur du rein droit. Scanner de repérage réalisé en procubitus, bras levés. Problème : Il existe une hyperaération des deux culs de sac pleuraux en procubitus. 32 Solution : L’utilisation astucieuse du décubitus latéral permet d’accéder à la lésion sans traverser la plèvre Quiz N°3 Patient adréssé pour la biopsie d’une masse médiastinale antérieure (*). Comment abordez-vous la lésion? * 33 * Solution Patient adréssé pour la biopsie d’une masse médiastinale antérieure (*). Scanner diagnostique réalisé les bras levés en inspiration profonde. * Problème : La ligne de jonction antérieure () est trop fine et ne permet pas un abord de la lésion (*). 34 * Quiz N°3 Masse médiastinale antérieure (*). * Problème : La ligne de jonction antérieure () est trop fine et ne permet pas un abord de la lésion (*). 35 * Solution : L’abaissement des 2 bras permet d’élargir la languette pulmonaire et de libérer un passage. Quiz N°4 Biopsie d’une masse surénalienne gauche (*). Comment abordez-vous la lésion? * 36 Solution Biopsie d’une masse surénalienne gauche (*). Scanner de repérage en procubitus. * Problème : L’abord postérieur est gêné par le cul de sac pleural gauche (orange), le rein gauche (vert), et l’aorte (rouge). 37 Quiz N°5 Biopsie d’une masse surénalienne gauche (*). * Problème : L’abord postérieur est gêné par le cul de sac pleural gauche (orange), le rein gauche (vert), et l’aorte (rouge). 38 Solution : Rotation du rein gauche et de la surrénale lors du passage en position oblique. Pour conclure… Faites preuve de souplesse ! « Ne sombrez pas dans la monotonie ! Par devant, par derrière, sur le côté … Laissez place à votre imagination … » 39 40 Cas N°8 Biopsie d’une adénopathie coeliaque (*). On peut discuter un abord antérieur en vidant l’estomac ou un abord postérieur. * Problème : L’abord postérieur en décubitus peut être gêné par le cul de sac pleural (vert). 41 * Cas N°8 Biopsie d’une adénopathie coeliaque (*). * Problème : L’abord postérieur en décubitus peut être gêné par le cul de sac pleural gauche (vert). 42 Solution L’abord postérieur des lésions sous diaphragmatiques en décubitus dépend de la largeur de l’espace paravertébral (). . .