Luc Montagnier, semi-révisionniste de la théorie viraliste du sida.
1990 Le Dr Montagnier annonce à une conférence de presse à San Francisco qu'il vient de
découvrir que le "VIH" seul ne suffit pas à tuer les cellules T.
1990 San Francisco? Montagnier propose que les mycozymes soient nécessaires à
l'activation du VIH qui déclenchent un processus appelé "apoptose" (suicide cellulaire).
1990 San Francisco? Il dit également " Le SIDA n'amène pas inévitablement à la mort - Il est
très important de dire cela au gens. Les facteurs psychologiques sont critiques au soutien du
système immunitaire. Si l'on supprime ce soutien psychologique en disant à quelqu'un qu'il
est condamné à mort, vos seuls mots l'auraient condamné".
Il est à noter à quel point Françoise Barré-Sinoussi, la scientifique qui a fait la culture à
l’origine de ce qu’on appellera le « VIH », est une chercheuse « orthodoxe », soumise au
paradigme de la science normale pastorienne : « J'ai mesuré à l'époque [1985] toute la vision
qu'a eue Louis Pasteur quand il a créé cet Institut. Il voulait aller du fondamental à
l'appliqué, tout en y associant de la formation, du renforcement des capacités, dans les pays
les plus pauvres. Le sida m'a amené à prendre complètement conscience de cette tradition
pasteurienne et à suivre le chemin de Louis Pasteur. » (p. 62, « Revenons aux fondamentaux
pour lutter contre le sida », propos recueillis par Sophie Coisne, La Recherche, N° 425,
décembre 2008, p. 60-63).
L’ambitieux Luc Montagnier
Montagnier exprime son ambition, sa volonté de trouver un prestigieux résultat
scientifique :
« Le lecteur aurait d'ailleurs tort de croire que les recherches d'un laboratoire aboutissent
toujours à des publications, plus ou moins importantes, plus ou moins fameuses. En fait, 90
% des expériences n'aboutissent pas, un imprévu technique se produit ou bien l'idée de
départ se révèle mauvaise. La vie quotidienne du chercheur est ainsi faite de déceptions,
avec de temps en temps des réussites qui lui permettent de conserver son enthousiasme. Il
faut avoir la mentalité du joueur ou du pêcheur. En ce qui me concerne, seuls les gros
poissons m'intéressent... mais ils sont plutôt rares. Mes armoires sont pleines de cahiers
d'expériences, de débuts de manuscrits qui ne seront jamais publiés, à moins que je ne les
envoie au Journal des résultats irreproductibles créé par un collègue israélien facétieux.»
(Des Virus et des hommes, 1994, p. 42)
Luc Montagnier et Robert Gallo
Montagnier rapporte la situation de la décennie précédente : une volonté collective
forcenée (« une armée ») cherchant la causalité virale des cancers.
« Une armée de chercheurs et de techniciens préparait, sous contrat du National Institute
of Health, des litres de réactifs et des milligrammes de rétrovirus de poulet, de souris et de
chat. C'était une des retombées de l'effort américain lancé sous l'égide de Richard Nixon
pour| démontrer l'origine virale des cancers». (Des Virus et des hommes, 1994, p. 30-31)
Il constate l’échec et les erreurs propagées par les deux plus prestigieuses revues
magazines, en particulier lorsque des contaminants faisaient croire à des causalités virales :
/Il raconte la précipitation à publier des résultats erronés dans le sens souhaité :
« La recherche de trovirus impliqués dans les cancers humains s'essoufflait. Combien de
fois de grandes revues| comme Nature ou Science avaient fait état de «la grande
découverte» qui se dégonflait ensuite comme une baudruche : le rétrovirus isolé s'avérait
être un contaminant de laboratoire, un virus de souris en général. Parmi ces fausses
annonces, celle de Robert Gallo en 1977 ne fut pas la moins retentissante. Un virus de
leucémie humaine, le HL23, qu'il crut avoir découvert, se révéla être un mélange de
rétrovirus de singes ! En fait, à la fin des années soixante-dix, la plupart des laboratoires
étaient découragés dans cette recherche et s'étaient reconvertis à l'étude des «oncogènes»,
des gènes qui contrôlent la multiplication cellulaire et qui, mutés ou exprimés à
contretemps, sont à l'origine de beaucoup de cancers. » (Des Virus et des hommes, 1994, p.
35-36).
Montagnier, comme Gallo, persiste quand même dans la recherche de rétrovirus
oncogènes et critique l’incompétence de Gallo en virologie :
« Mon laboratoire n'est pas rentré dans cette course. Nous lui avons préféré la chasse aux
rétrovirus de l'homme. » (Des Virus et des hommes, 1994, p. 36)
À propos de son rival Gallo, il explique en partie ses erreurs (mais pas ses tromperies) ainsi :
« Je concède que bien des points me séparent de Robert Gallo. Cependant, quelque chose
nous unissait, sans que nous le sachions l'un l'autre, durant cette fin des années soixante-dix:
la recherche désespérée et désespérante des rétrovirus associés aux cancers et aux
leucémies de l'homme.
Robert Gallo n'était pas virologiste de formation, mais biochimiste. Il n'entra au club des
rétrovirologistes qu'après la découverte de la transcriptase inverse. Son manque
d'expérience en virologie explique peut-être ses erreurs et les contaminations qui eurent
lieu dans son laboratoire.» (Des Virus et des hommes, 1994, p. 38).
Montagnier témoigne d’une manipulation de Gallo, qui veut confondre le résultat de
l’équipe de Montagnier avec ses propres travaux :
« Dans ma hâte, j'oublie de rédiger le résumé qui doit être publié en tête de l'article. R.
Gallo me propose de l'écrire lui-même. J'accepte pour gagner du temps. Mais ce résumé
tend à inclure notre virus dans la famille des HTLV, alors que le reste de l'article et son titre
indiquent le contraire.
En fait, sans en avoir conscience, nous sommes déjà entrés dans une querelle scientifique
qui ne s'achèvera que plusieurs années plus tard. » (Des Virus et des hommes, 1994, p. 56)
Montagnier insiste sur le conformisme scientifique d’une communauté qui n’accorde de
crédit qu’aux prétentions de Gallo, et un Institut Pasteur qui se préoccupe avant tout de son
prestige pour des raisons pécuniaires. Ainsi, lorsque le 17 mai 1983, Montagnier organise un
séminaire à l'institut Pasteur pour présenter ses travaux à ses collègues, la réaction est
négative :
« Voilà encore «les Montagnier» qui crient cocorico, disent les uns! Mais pourquoi donc
travailler sur une maladie d'homosexuels, demandent les autres? Cela donne une mauvaise
image de l'Institut et peut nuire à son financement, qui repose en partie sur des dons privés.
La communauté internationale, à la lecture de notre article dans Science, est encore plus
mitigée. Accroché au train du HTLV, notre virus passe inaperçu. » (Des Virus et des hommes,
1994, p. 56).
Ainsi, les articles de 1983 pourtant parus dans la revue la prestigieuse, n’ont même pas
convaincu en soi la communauté des virologues :
« La communauté des virologues français se résignait à ne voir venir la lumière que d'outre-
Atlantique. Jacques Leibovitch lui-même, si en avance pour proposer un rétrovirus, en était
resté au HTLV et a encore fait paraître en mars 1984 un livre intitulé Un virus venu d'ailleurs
où le HTLV est présenté comme la cause du SIDA et où le LAV n'a droit qu'à un paragraphe. »
(Des Virus et des hommes, 1994, p. 64)
Causalité virale ou toxique ?
Montagnier a un argument un peu court pour conclure que le sida est « une maladie
transmissible » :
« C'est en 1982 que le SIDA commence à retenir mon attention de chercheur. On sait alors,
d'après le nombre de cas répertoriés chez les homosexuels, qu'il s'agit d'une maladie
transmissible.» (Des Virus et des hommes, 1994, p. 43)
James Curran, chef du Veneral Disease Research Department, médecin spécialiste des
maladies liées à la sexualité dans les services épidémiologiques du Center Disease Control
(CDC) à Atlanta, alla à New York une semaine après la publication des premières constations
du 5 juin 1981, afin d’enquêter sur un lien entre les observations des deux côtes des États-
Unis, puis une équipe Kaposi Sarcoma and Opportunistic Infections Task Force fut formée
sous sa direction pour résoudre cette énigme. Il tira la conclusion opposée du faible nombre
d'hétérosexuels et de femmes. Ainsi, Mirko Grmek, dans son Histoire du sida, rapporte que
pour Curran, « la meilleure preuve contre la contagion, c’est qu’à ce jour on n’a signalé
aucun cas en dehors de la communauté homosexuelle ou chez les femmes ». Voilà qui était
bien rassurant. Si danger il y avait, il paraissait restreint à un groupe aux mœurs douteuses.
(Grmek, 1994, p. 34).
Car il y avait alors une alternative causale :
« Ces défauts du système immunitaire étaient-ils primaires ou induits par l’infection ou par
les drogues ? Les maladies cancéreuses ne passaient pas pour être transmissibles mais on
pensait qu’elles étaient facilitées par des virus ou la toxicomanie. » (Grmek, 1994, p. 34).
Pour prendre la comparaison d’Etienne de Harven et Jean-Claude Roussez dans Les 10 plus
gros mensonges sur le sida, ce n’est pas parce que les ouvriers attrapent la même maladie
dans une usine au plomb qu’ils ont une maladie contagieuse.
Découverte du VIH causant le sida ?
Selon Grmek, dans l’article considéré comme celui de la découverte du « VIH », « Isolation of a T-
lymphotropic retrovirus from a patient at risk for acquired immune deficiency syndrome (AIDS) »
1
,
publié dans Science le 20 mai 1983 :
« Les chercheurs français se gardent bien de chanter victoire. Ils terminent leur article en déclarant
qu’ «il reste encore à déterminer le rôle de ce virus dans l’étiologie du sida ». Le nouveau virus
pouvait n’être qu’un germe opportuniste parmi tant d’autres. La puissance proliférative des
lymphocytes infectés n’est pas augmentée, ce qui fait penser que l’hyperplasie lymphatique est une
simple réaction inflammatoire. Des facteurs autres | qu’une infection spécifique par ce virus peuvent
être à l’origine du sida, notamment une sorte de surcharge du système immunitaire par des
infections répétées. » (Grmek 1995 122-123)
En 1997, Montagnier répond à une interview : « Ce que nous n'avons pas eu, et je l'ai
toujours reconnu, c'est la preuve que nous étions véritablement en présence de l'agent
causal du SIDA. [...] en se fondant sur la seule morphologie, il n'était pas possible de dire
qu'il s'agissait vraiment d'un rétrovirus. [...] Je le répète, nous n'avons pas purifié. »
[Djamel Tahi: Interview de Luc Montagnier: Luc Montagnier a-t-il découvert le VIH?,
Continuum, hiver 1997, http://www.sidasante.com/journal/dtintlm.htm).
Il ne va pas jusqu'à annihiler la "découverte" qui lui a assuré la gloire, mais il réduit son
importance à bien peu. Il veut bien se tirer une balle dans la chaussure, mais pas dans le
pied.
Ailleurs, Montagnier écrit que le virus est « probablement très ancien » et « peu pathogène
jusqu'à une époque récente », à cause de « cofacteurs liés à notre civilisation », de
« modifications immunitaires par la pollution, l'alimentation, des effets psychologiques »
(Bulletin de l'Ordre des Médecins, juillet 1988, n° 7, p. 7-8) (Bounan 2004, 14)
Au congrès d'Amsterdam, en 1997, Montagnier dit : « Nous pensions que ce seul virus était
responsable de cette destruction. Maintenant nous pensons qu'il est bénin et pacifique et
qu'il ne devient dangereux qu'en présence d'autres organismes, ce que j'appelle des
cofacteurs. »
Plus récémment, Montagnier enfonce le clou de l’inoffensivité de son « virus » : « On peut
être exposé au VIH plusieurs fois sans être infecté de façon chronique, Notre système
immunitaire se débarrassera du virus en quelques semaines, si vous avez un bon système
immunitaire, Et c’est cela aussi le problème des Africains, Leur nourriture n’est pas très
1
Co-signé dans l’ordre par: Françoise Barré-Sinoussi, Jean-Claude Chermann, F.Rey, Marie-Thérèse Nugeyre,,
Sophie Chamaret, Jacqueline Gruest, Charles Dauguet, C Exler-Blin, Françoise Vézinet-Brun, Christine Rouzioux,
Willy Rozenbaum et enfin Luc Montagnier.
équilibrée. » (Leung 2009) http://www.youtube.com/watch?v=bAPZnPuPuwc ou
http://www.alterinfo.net/Pr-Luc-Montagnier-prix-Nobel-de-medecine-2008-Je-le-pense-
que-l-on-peut-se-debarrasser-du-HIV-de-facon-naturelle_a40081.html ou
http://www.nationspresse.info/?p=72767; http://houseofnumbers.com/).
En juin 1983 (c’est-à-dire après la publication de l’article reconnu comme celui de la
découverte du "VIH"), «il manque encore quelques éléments pour passer à la notion d'agent
causal.» (Des Virus et des hommes, 1994, p. 57). Ne manquent-ils pas toujours ?
En juin 1983: « La discussion s'engage, âpre. J'avance argument sur argument. Mais Gallo
ne veut rien entendre : il soutient que le LAV est un variant du HTLV. » (Des Virus et des
hommes, 1994, p. 60).
Le 15 septembre 1983, après que Montagnier ait fait son exposé:
« Guy de Thé lui-même me dit qu'il est convaincu que nous avons trouvé un nouveau
rétrovirus. Mais il me fait part de ses réserves quant au rôle causal de ce dernier. Quant à
Robert Gallo, je lui demande la raison de son attitude, alors qu'avec mon manuscrit, il a en
main tous les détails de notre travail.| «You punched me out, me dit-il: je démolis tout son
travail sur le HTLV et le SIDA. Pourtant, dans la conclusion de mon exposé, me voulant
œcuménique, je n'ai pas écarté non plus le HTLV... J'avais cru naïvement que je
convaincrais.» (Des Virus et des hommes, 1994, p. 62-63).
Se décrivant « œcuménique », Montagnier ménage depuis une trentaine d’années la
chèvre et le chou (nous le reverrons à propos de Beljanski).
« [...] en septembre 1983, malgré la méfiance grandissante qui commence à nous séparer
de Robert Gallo, nous lui envoyons de nouveau, à sa demande, deux échantillons de virus,
dont l'un était MT. » (Des Virus et des hommes, 1994, p. 66).
Montagnier ajoute en note que « C'est pour cet échantillon que M. Popovic du laboratoire
de R. Gallo signa l'engagement de ne pas l'utiliser à des fins commerciales. » (Des Virus et
des hommes, 1994, p. 290)
Puis : « L'échantillon de juillet, selon ses dires, n'a pas poussé dans son laboratoire. En fait
on sait, depuis 1991 seulement, que ce virus MT n'était pas BRU, mais celui du patient LAI.
S'agit-il d'une erreur d'étiquette, d'un mélange accidentel lors de la culture simultanée des
trois virus BRU, LAI et LOI pour la production du test ELISA? Il faut bien comprendre que
lorsqu'un agent infectieux se réplique plus vite que les autres, même si au départ il est
présent en faible quantité, il peut rapidement remplacer les autres variants. Quoiqu'il en
soit, le virus BRU/MT/LAI a contaminé les souches virales locales de plusieurs laboratoires
extérieurs dont ceux de Robert Gallo aux Etats-Unis, et de Robin Weiss à Londres. » (Des
Virus et des hommes, 1994, p. 66)
1 / 19 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !