COMMUNIQUE DE PRESSE
Bruxelles, le 14 juillet 2015
Publication dans Nature Medicine : des chercheurs à l’Université libre de Bruxelles (ULB), KU
Leuven et VIB identifient de nouvelles anomalies génétiques impliquées dans le
développement du carcinome épidermoïde de la peau.
Le carcinome spinocellulaire de la peau est un des cancers les plus fréquents chez l’homme avec plus
d’un demi million de nouveaux cas par an dans le monde. La transformation d’une cellule normale en
cellule cancéreuse est due à l’accumulation d’anomalies génétiques dans la descendance d’une
cellule souche. Les anomalies génétiques impliquées dans la majorité des cancers humains ont été
récemment décrites. Les carcinomes spinocellulaires qui se développent à partir de différents organes
comme le larynx, le pharynx, les poumons, l’œsophage et la peau sont causés par des carcinogènes
comme le tabac et les rayons UV. Les modèles murins de carcinomes spinocellulaire induits par des
carcinogènes sont utilisés depuis des décennies dans la recherche sur le cancer. Néanmoins, la
similitude entre les anomalies génétiques dans ces modèles murins et ceux retrouvés chez l’homme
est encore inconnue.
Dans une nouvelle étude publiée dans Nature Medicine ce 14 juillet, des chercheurs des équipes du
Pr. Cédric Blanpain, professeur et chercheur WELBIO à l’IRIBHM, Université libre de Bruxelles-
ULB, Belgique, et du Pr Diether Lambrechs, professeur et chercheur VIB au VRC, KU Leuven,
Belgique, identifient les anomalies génétiques impliquées dans le développement, la progression et
les métastases des carcinomes spinocellulaires murins et démontrent leurs similitudes avec les
carcinomes spinocellulaires humains.
Dany Nassar et ses collègues ont utilisé un modèle murin de carcinomes spinocellulaires induit par
un carcinogène, qui est le modèle murin le plus utilisé en recherche sur le cancer, et ont étudié les
anomalies génétiques dans les lésions précancéreuses, les cancers invasifs ainsi que dans les
métastases.
Pour cela, ils ont utilisé les techniques de séquençage de nouvelle génération. En collaboration avec
l’équipe du Pr Diether Lambrechts (VIB, KU Leuven), les chercheurs de l’ULB ont défini la
cartographie des mutations ainsi que les amplifications et délétions chromosomiques provoquant la
formation et la progression des cancers cutanés chez la souris. “Quand on a commencé l’étude, il n’y
avait aucune publication scientifique sur le séquençage des cancers chez la souris, et c’était un grand
défi pour nous de développer les outils nécessaires pour analyser et interpréter les données obtenues
par les nouvelles technologies de séquençage initialement développées chez l’homme. En revanche,
c’était fascinant de constater la très grande similitude entre l’ensemble des gènes mutés dans les
carcinomes spinocellulaires murins et humains, confirmant la pertinence de ce modèle animal dans la
compréhension de la biologie des cancers humains”, commente Dany Nassar, premier auteur de
cette étude.
En analysant les anomalies génétiques dans les différentes phases de progression des carcinomes
spinocellulaires, Nassar et ses collègues démontrent que la progression d’une lésion précancéreuse
à un cancer invasif ne s’accompagne pas de mutations ponctuelles additionnelles, mais plutôt
d’amplifications et délétions de larges parties des chromosomes, voire même de chromosomes