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Ce ne sont que des exemples mais ils pourraient être multipliés à l'infini : retards de paiement,
refus injustifié du client d'accepter et payer un travail, sous-traitants ou fournisseurs
défaillants, définition insuffisamment précise des taches à fournir, offres trop "ouvertes" et
insuffisamment limité, risques illimités pour retards ou performance insuffisante, risques sur
les pertes d'exploitation des clients, changements d'avis ou variations des demandes du client,
garanties et responsabilités illimitées et disproportionnées, conditions de réception des
fournitures mal définies, disparition du savoir-faire ou de la technologie au profit du client
etc.
Les grandes entreprises sont en général bien armées de leur côté vis à vis de leurs clients ;
elles savent se protéger, disposent souvent d'un service juridique et parviennent à négocier
avec leurs clients de solides protections contractuelles. Elles savent également mettre à la
charge de leurs fournisseurs et sous traitants, souvent des PME, un certain nombre de risques
qui vont souvent bien au delà de ce que ceux-ci peuvent en réalité supporter.
Malheureusement les dirigeants des PME très souvent n'attachent pas une importance
suffisante à ces risques, pour diverses raisons :
- Certains dirigeants les ignorent purement et simplement ou n'en apprécient pas correctement
la portée ;
- d'autres pensent que tout se négocie, quel que soit le problème rencontré, indépendamment
des contrats signés ;
- d'autres encore pensent qu'une PME est par définition une entité trop faible et démunie par
rapport à ses clients pour pouvoir se protéger efficacement ;
- enfin d'autres encore dans les milieux de haute technologie pensent à essayer de se protéger
dans certains domaines seulement, souvent la propriété intellectuelle, sans penser aux autres
risques contractuels souvent jugés mineurs. Et même en ce qui concerne la propriété
intellectuelle bien souvent les dirigeants de PME se découragent en estimant qu'au bout du
compte ce sont toujours leurs clients, les grands entreprises, qui tirent profit des apports
technologiques des PME.
Certaines entreprises n'ont pas survécu à des difficultés survenues en cours de contrat, faute
d'avoir prévu une protection contractuelle. Pourtant lorqu'une entreprise s'engage à exécuter
un travail, elle ne devrait le faire normalement que dans des conditions où ses risques sont
maîtrisés, contrôlés, et mesurés en fonction des revenus ou avantages qu'elle attend d'un
contrat.
Il ne devrait pas être acceptable que sur un seul contrat une PME joue sa survie chaque fois, et
soit à la merci d'un risque inattendu ou des excès de ses clients.
En réalité l'expérience montre qui si les petites entreprises proposent des clauses raisonnables
tendant à sécuriser leur paiement, sécuriser leurs biens corporels ou incorporels, limiter leur
responsabilité à des niveaux compatibles avec les gains espérés et la survie de l'entreprise,
alors leurs clients, qui ont besoin que le travail soit effectué, souvent acceptent de discuter. En
fait le plus souvent ils comprennent les difficultés potentielles car ils ont les mêmes avec leurs
propres donneurs d'ordre.