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>>> Elisabeth JAMET, DR CNRS, et son équipe
Protéines pariétales et développement du
laboratoire Surfaces Cellulaires et Signalisation
chez les Végétaux (SCSV, unité mixte UPS/CNRS).
>>> Déborah GOFFNER, CR CNRS, et son équipe
Différenciation du xylème et dynamique pariétale
du laboratoire Surfaces Cellulaires et Signalisation
chez les Végétaux (SCSV,unité mixte UPS/CNRS).
Parois végétales :
une polyvalence utile à l’homme
Cellulose, pectines et lignines jouent des rôles clefs au cours du développement
des plantes et de leurs interactions avec des facteurs environnementaux. Ces
bio-polymères constituent l’essentiel d’une biomasse valorisable.
Les parois végétales, structures semi-rigides entourant
les cellules et autorisant le port dressé des plantes,
constituent environ 80% de la biomasse. Elles sont
valorisables sous forme de bois, pâte à papier, fibres
textiles, gélifiants pour l’industrie agroalimentaire,
fourrage pour les animaux ou biocarburants. Les
possibilités de modulation de la composition et de la
structure des parois au cours du développement et des
interactions avec l’environnement sont au cœur de
nos recherches.
Protéines polyvalentes et flexibles
Tous les constituants pariétaux sont remodelables
afin de faire face aux exigences du développement ou
des contraintes environnementales. Cette polyvalence
et cette flexibilité sont rendues possibles par l’activité
des protéines pariétales. Les parois primaires sont
constituées de réseaux de polysaccharides : la cellulose
forme des microfibrilles parallèles ; les hémicelluloses
entourent et relient entre elles ces microfibrilles ; les
pectines forment un gel qui détermine le degré de
porosité des parois et participe à l’adhésion cellulaire.
Dans les tissus spécialisés tels les vaisseaux, des
parois secondaires riches en lignines sont mises en
place. A ces polymères, il faut ajouter des réseaux de
protéines structurales et de nombreuses protéines
mobiles ou en interaction avec eux. Nous avons
entrepris des analyses protéomiques des parois de la
plante modèle Arabidopsis ce qui a permis d’obtenir
la première description des répertoires de protéines
pariétales de différents types cellulaires.
Actuellement, environ un quart des protéines prédites
pour être adressées aux parois d’Arabidopsis ont été
identifiées et distribuées en huit classes
fonctionnelles. Une telle variété est à l’image de la
diversité des rôles joués par les parois et de leur
dynamique. Par exemple, les expansines tirent leur
nom de leur capacité à permettre le glissement des
fibres de cellulose. Les peroxydases et les laccases
modulent le degré de polymérisation des protéines
structurales et des lignines. Outre ces familles
de protéines, nous avons mis en évidence des
protéines majeures dont la fonction n’est pas connue.
Nous recherchons maintenant leurs rôles, avec
la perspective de trouver de nouvelles fonctions
pour les parois.
Au coeur des stratégies de recherches
agronomiques et bio industrielles
Nous cherchons également à comprendre les
mécanismes moléculaires conduisant à la mise en
place d’une paroi secondaire par la cellule végétale.
Pour mener à bien ce projet, des approches
multidisciplinaires (génomiques, génétiques,
physiologiques) sont développées en partant d’une
plante modèle (Arabidopsis thaliana) et en allant vers
une plante d’intérêt agronomique (Zea mays). Nous
disposons aujourd’hui d’un large panel de plantes
(mutants ou transformants) altérées dans
l’élaboration et l’assemblage des parois cellulaires.
Ces mutants ou transformants sont des outils de
choix pour découvrir le rôle et la fonction des gènes et
leur étude a d’ores et déjà permis des avancées
significatives dans le domaine. Au delà d’un aspect
fondamental, la découverte de tels gènes a des
retombées significatives dans les secteurs
agronomiques (alimentation animale) et bio
industriels (production de bioéthanol). En effet,
avec l’épuisement des énergies fossiles à l’échelle
planétaire, les recherches visant à valoriser la
biomasse lignocellulosique (parois) s’intensifient.
Nous nous attachons maintenant, en partenariat
avec des chimistes, à définir l’idéotype des plantes
à vocation énergétique du futur.
Contacts : goffner@scsv.ups-tlse.fr et
jamet@scsv.ups-tlse.fr
Site laboratoire : http://www.scsv.ups-tlse.fr
>>> Deux éléments de vaisseau conducteur de sève montrant une ornementation de la paroi
secondaire de type réticulé et ponctué. La lignine a été colorée en rouge par le phloroglucinol.
Biologie Végétale