
RESUME - Analyse socio-économique
du Sud Alsace 5
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activité tertiaire fortement développée. Legs de
l’histoire, des établissements productifs relativement
importants se sont implantés de manière diuse sur le
territoire. Cela ore l’avantage de pourvoir des emplois
«de proximité» pour certaines Communautés qui peuvent
cependant être très vulnérables à une crise sectorielle.
La spatialisation des activités
La distinction entre activités présentielles
(répondant aux besoins des habitants) et activités
non présentielles (tournées vers les marchés extérieurs)
montre que le département a toujours une part d’emplois
présentiels plus faible que la moyenne nationale. Mais
l’évolution est rapide. 67% des emplois du secteur marchand
sont aujourd’hui le fait de l’économie présentielle. C’est lié
au reflux des activités productives qui ont perdu 18 000
emplois en 30 ans, tandis que les activités présentielles en
ont gagné 56000.
Une analyse plus détaillée montre que dans certains cas,
les deux sphères d’activités ont gagné en eectif. Dans la
majorité des cas, la croissance du présentiel a permis de
pallier la baisse des eectifs industriels, mais dans quelques
cas la «compensation» n’a pas eu lieu, comme dans les
territoires que l’analyse sociale a discernés : le Val d’Argent,
la vallée de Saint Amarin... Ce qui explique une partie des
dicultés (chômage) que ces Communautés rencontrent.
Les activités non présentielles, dites aussi productives,
représentent encore presque 94000 emplois dans le Haut-
Rhin. On y trouve 5 grandes activités industrielles.
L’automobile et la fabrication de matériels de
transport représentent 9400 emplois, autour de Mulhouse,
de Rouach, de Thann-Cernay et la vallée de la Doller. La
fabrication de machines et équipements représentent
9200 emplois un peu plus dius sur le territoire. La chimie
emploie 5 000 personnes, sur quelques grands sites :
Chalampé, Thann-Cernay, Saint Louis. Cette activité joue un
rôle majeur sur le territoire car de toutes, c’est l’activité qui
ore les plus hauts revenus moyens à ses salariés. Viennent
ensuite des activités comme la métallurgie et travail des
métaux et la plasturgie qui occupent respectivement
5000 et 4200 personnes.
Ces activités non présentielles comprennent également
les activités de soutien aux entreprises (16 700 emplois),
le commerce de gros (11 500), le transport et entreposage
(5 900) ou la R&D, beaucoup plus marginale en termes
d’emploi (à peine 900 emplois privés). Ces activités ne
s’implantent pas au hasard sur le territoire. Les activités de
soutien aux entreprises ou les activités scientifiques
et techniques sont très urbaines. Elles sont concentrées
dans les pôles urbains du département. Le commerce de
gros et le transport de fret supportent d’être implantées
dans des lieux un peu plus excentrés, mais généralement à
proximité de sites industriels.
A noter la fragilité des territoires situés entre Colmar
et Mulhouse qui croisent une forte concentration de leurs
activités non présentielles dans quelques branches, qui
représentent par ailleurs une part importante de l’emploi
marchand total. Sont particulièrement concernés, le
Centre du Haut-Rhin, Rouach, Porte de France Rhin Sud,
Val d’Argent, Essor du Rhin, Brisch. Ces territoires sont très
vulnérables à un choc sectoriel. Une diversification des
activités est donc nécessaire car, de plus, les prospectives
emploi montrent que les activités aujourd’hui au coeur de
l’économie haut-rhinoise devraient à l’avenir perdre des
emplois.
Les activités présentielles comprennent le commerce
de détail (26000 emplois), les hôtels-restaurants (11 000
emplois), la construction (17 000 emplois), éducation-
santé (11000 emplois chacune)...
La répartition spatiale de ces activités est beaucoup plus
homogène que celle des activités productives. Néanmoins,
l’analyse de la distribution des emplois montre certaines
spécialisations, liées notamment à la taille du marché qui
limite la création d’établissements, dans des secteurs
comme la finance, les assurances, l’immobilier, les services
personnels et la santé.
De même, dans de petites communautés, le commerce ou
l’hôtellerie restauration peuvent être sous re-représentés,
mais ce cas est assez rare. Certains collectivités
«subventionnent» déjà le commerce local.
Le plus surprenant est sans doute de constater que les
activités récréatives et associatives sont sous-
représentées dans 12 des 26 CC. Or, ce sont des activités
économiques à part entière, qui peuvent créer de l’emploi,
permettent de capter des revenus extérieurs au territoire
et, par l’animation qu’elles produisent, participent de
l’attractivité du territoire. Le développement de cette forme
d’économie présentielle mériterait d’être mis à la réflexion.
Focus sur les activités tertiaires
Ces activités ont toujours été le parent pauvre de l’analyse
territoriale, focalisée sur le activités industrielles. Hors la
porosité est de plus en plus grande entre ces activités, ce
qui rend nécessaire une meilleure compréhension de leur
dynamique.
L’analyse montre ainsi qu’il y a une forte dichotomie spatiale.
Certains territoires sont tournés vers la consommation
finale, d’autres vers les fonctions supports (soutien aux
entreprises...), la logistique et les services cognitifs (conseils,
ingénierie...).
La caractère urbain des activités de services est confirmé,
mais certaines sont nettement plus urbaines que d’autres. Il
s’agit notamment des fonctions supports et des services à
fort contenu cognitif qui ont un caractère «métropolitain».
De ce point de vue, si l’agglomération de Mulhouse
représente une grande partie de ces activités
de services cognitifs, elle n’apparaît pas comme
particulièrement spécialisée sur ces fonctions. Les
Communautés de Guebwiller, Colmar et Thann-Cernay
présentent des taux d’emploi dans ces activités supérieurs
à celui de l’agglomération mulhousienne. Le renforcement
de ces fonctions métropolitaines mériterait réflexion.