La fiction Hunger Games est-elle raisonnable ?
Nermeen : Bonjouur ! Je suis Nermeen Ghoniem...
Juliette : Et moi Juliette Bernaz…
Nermeen : Et nous sommes au Danemark, comme vous pouvez le voir ! Nous avions
décidé de partir en voyage pour les vacances. Mais pouvions-nous partir ?! Nous avions
l’Asie, pour voir les éléphants…
Juliette : Ou l’Afrique, voir des tigres…
Nermeen : Mais aussi l’Amérique, celle qui fascine les européens !
Juliette : Alors nous avons décidé d’aller en Amérique du Nord.
Nermeen : Sauf qu’en arrivant là-bas, nous nous sommes rendu compte que notre monde
ne tournait pas rond ! En effet, depuis de nombreuses années, on nous parle de
réchauffement climatique, de pollution et de montée des eaux, on nous met en garde
contre un risque que l’on ne prend pas au sérieux. Mais quand est-il ?
Juliette : En 2009, Suzanne Collins publie un livre : les Hunger Games. Il raconte
l’histoire de notre monde, engloutis par la montée des eaux. Une fiction qui n’est pas
considérée comme raisonnable par une grande majori!
Nermeen : Nous nous étions trompés : l’Amérique vient bien de subir exactement ce que
nous craignions ! Nous nous sommes retrouvées plongées dans le monde des Hunger
Games, avec pour mission : découvrir tous ses mystères et voir si nous encourrons le
risque de voir se produire ce scénario catastrophe.
Juliette : Oh, Nermeen ! Regarde ce qu'il reste de l'Amérique du Nord, qu'est ce qui s'est
passé ?
Nermeen: Ca, c'est la faute des variations du climat et de sa décomposition...
Juliette : Les variations du climat ? Ah bon, c'est un problème récent ?
Nermeen : Non, non, le climat de la Terre subit des variations depuis très longtemps : elle
a connu dans son passé lointain de longues ères glaciaires suivies de forts réchauffements.
Juliette : Et qu'est ce qui causerait ces variations du climat ?
Nermeen : Eh bien beaucoup sont certains que ces réchauffements climatiques ont été
très marqués par les révolutions industrielles du XIXème siècle, mais je pense qu'ils sont
surtout dus aux activités humaines (en partie les transports, l’industrie, le chauffage et
l’agriculture) qui émettent des gaz à effet de serre, du CO2 en particulier : c’est quand
même impressionnant que les émissions de CO2 aient augmenté de 25% entre 1990 et
2004
Juliette : Et qu'est ce que ces variations du climat ont à avoir avec l'état de l'Amérique du
Nord ?
Nermeen : Eh bien, figure-toi que le réchauffement climatique ne fait pas qu’affecter les
températures de la surface mais aussi celles des océans. Ces hausses de températures
qu’on trouvent partout ont déjà des conséquences visibles sur la planète, dont la fonte des
glaces le réchauffement et l'élévation du niveau des océans, ainsi que plusieurs autres
phénomènes extrêmes Sais-tu que ces dernières années, les phénomènes climatiques
extrêmes se sont multipliés?
Juliette : Des phénomènes extrêmes ?
Nermeen : Oui, des phénomènes extrêmes comme les canicules et les tempêtes en
Europe, les sécheresses en Afrique, les pluies diluviennes en Asie du Sud-Est, les tornades
records aux États-Unis...C’est interminable.
Juliette : Et tu peux me donner un exemple de phénomène extrême ? Je ne vois toujours
pas tout à fait ce que c'est...
Nermeen : Beinh par exemple, si tu connais, il y a l’ouragan Sandy et le cyclone Anaïs qui
sont des phénomènes extrêmes..
Juliette : Ah okay, donc l'épisode en Asie du Sud- Est l'autre jour , c'était un phénomène
extrême, non ?
Nermeen : La mousson violente qui avait frappé l'Asie du Sud- Est ? Oui, c'était un
phénomène extrême ! Savais tu qu'au Bangladesh seulement , ces pluies avaient provoqué
des inondations causant 900 victimes et 30 millions de sinistrés.
Juliette : C'est horrible ! Et elles sont toutes causés par le réchauffement climatique ?
Nermeen : C’est vrai qu’on ne peut pas assurer totalement que ces catastrophes sont
toutes causées par le réchauffement climatique, mais même si elle n’est pas la cause
principale, elle n’est certainement pas d’une quelconque aide...
Juliette : Et il y a d'autres endroits qui sont touchés aussi gravement que l'Amérique du
Nord ?
Nermeen : Eh bien, la calotte glaciaire du Groenland commence aussi à fondre à une
vitesse surprenante, et en août/septembre 2012, elle avait atteint son niveau le plus bas...
Déjà en 2007, la calotte glaciaire ne s'étendait plus que sur 4,25 millions de kilomètres
carrés Si elle continue de fondre à cette vitesse, elle pourrait avoir complètement fondu
dans quelques décennies.
Juliette : Ah je me demande à quoi ressemblerait le Groenland sans toute sa glace... Et
ceci est aussi causé par le réchauffement climatique ?
Nermeen : Oui, les scientifiques pensent que la fonte de la calotte glaciaire est liée au
réchauffement du climat, marqué par une hausse des températures et un réchauffement
des océans.
Juliette : Toujours là, pour tout détruire, le réchauffement climatique..
Nermeen : Oui, sais-tu qu’en trente ans, la banquise qui recouvre l’Arctique s’est réduite
de 8%, soit deux fois la superficie de la France ? C’est énorme ! Et en 2012, aux États-Unis,
le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré, avec des températures supérieures
de 1,8 °C à celles de la moyenne du XXe siècle, selon l'agence américaine d'étude de l'océan
et de l'atmosphère... Puis, comme si la fonte des calottes polaires n’était pas déjà assez
problématique, celle-ci lierait à la montée du niveau des mers qui aurait pour conséquence
la submersion des îles et des régions côtières.
Juliette : Oh mais c'est un cercle vicieux tout cela ! Sommes-nous en danger ?
Nermeen : Les scientifiques ont noté une hausse des températures de plus de 0,6 degrés
au cours du XXè siècle et ils craignent une hausse équivalente pour la fin de notre siècle.
Les records sont battus depuis les années 2000, ce qui provoque aussi une hausse de la
température des océans depuis 1950.
Juliette : Aïe, c’est chaud !
Nermeen : Nous ne risquons rien tant que nous ne dépassons pas une hausse de 2
degrés !
Juliette : Ca reste un risque non-négligeable !
Nermeen : Oui, toutefois, pour l’instant, la fonte des glaces polaires, la montée de l’eau et
le réchauffement des océans ne sont pas trop “graves”, étant donné qu’ils peuvent
certainement s’aggraver encore plus dans les années à venir, menaçant ainsi des espèces
dans le monde entier: ours, phoques, poissons, coraux, faunes et flores des régions
côtières, donc pour l’instant, on n’est pas encore trop mal.
Juliette : Ainsi le réchauffement climatique menace des miliers d'espèces dans le monde
entier, non ?
Nermeen : Oui, mais en plus de menacer des milliers d’espèces dans le monde entier, la
hausse des températures qui fait fondre les glaces polaires, qui réchauffe les océans et qui
fait monter le niveau des mers, menacent maintenant les îles et les zones côtières.
Malheureusement ce sont la plupart des pays pauvres qui sont touchés.
Juliette : C'est grave comme problème...
Nermeen : Oui, c'est même très grave, parce que la mer, dont le niveau s’élève, peut
envahir les habitations, saliniser les réserves naturelles d’eau douce, perturber la pêche,
l’agriculture ou le tourisme et quasiment anéantir l’économie d’une région. Si les
prévisions d’une montée des eaux de 30 à 50 cm d’ici à 2050 se réalisent, des millions de
personnes devront être déplacées. Il faudra alors que les habitants des régions concernées
s’entendent avec les autres pour partager l’espace et les ressources: ainsi à partir de ce
moment, ces personnes seront maintenant catégoriser comme des réfugiés climatiques.
Juliette : C'est quoi un réfugié climatique ? C'est quelqu'un qui fuit le climat ?
Nermeen : Oui, on peut dire ca.. Mais la définition « complète » est que ce sont des
personnes qui ont été obligées de quitter sa région ou son pays à cause d’événements liés
au climat, mais ta définition est bien aussi.
Juliette : D'accord ! Mais bon, c’est hallucinant de penser à tout ce que le chauffement
climatique nous fait perdre.
Nermeen : Oui, je sais et si juste ca pouvait s'arrêter là... En plus de la montée des mers, il
y aussi des sécheresses très sévères et longues dans des régions chaudes comme le
Maghreb ou l’Asie centrale. Celles-ci pourraient mettre en péril la végétation des zones
humides et favoriser la prolifération d’insectes ravageurs, comme les sauterelles qui font
en partie étendre la désertification.
Juliette : Oui, j'en ai entendu parler ! Elles deviennent de plus en plus fréquentes, non ?
Nermeen : Oui, c'est vrai, mais ces sécheresses, en plus d’être devenus de plus en plus
fréquentes, sont aussi devenues de plus en plus intenses, détruisant des cultures,
affaiblissant les sols et menaçant aussi les animaux d’élevage. Au final, toutes les espèces
vivantes, humains compris, devront s’adapter à des changements dont personne
aujourd’hui ne peut prédire l’ampleur.
Juliette : Et à cause de toutes ces variations, non seulement notre monde se retrouve sans
dessus-dessous, mais en plus, les hommes sont tels que nous sommes obligés de nous
battre encore pour les richesses !
Nermeen : Pourtant je ne vois pas de guerre ?
Juliette : Non, c’est vrai, elles se sont arrêtées depuis quelques décennies, parce que
l’homme, désireux de détenir tout le pouvoir, a mis en place un régime basé sur la Peur ici,
à Panem. Tout cela n’est pas si loin de certaines dictatures de notre monde en 2013.
Nermeen : N’est-ce pas un régime totalitaire, comme on a pu en voir dans notre monde ?
Juliette : Au but, je pensais aussi que oui ! Mais les mécanismes de cette forme de
gouvernement sont un peu plus complexes, en réalité ! Surtout qu’il existe une multitude
de régimes pas tous définis clairement. En effet, nous voyons un schéma se produire
lorsque l’on essaye de catégoriser les différents régimes : un régime totalitaire est
forcément une tyrannie, qui est forcément une dictature ! Mais une dictature n’est pas
forcément une tyrannie.
Nermeen : Toujours du compliqué… Ne peut-on pas faire simple pour une fois ?
Juliette : C’est vrai que je m’éloigne un peu ! Nous nous demandions donc si le régime
d’Hunger Games était totalitaire… Le totalitarisme, selon le politologue Carl Friedrich,
repose sur six caractéristiques. (Lire Prezi) Pourtant, nous voyons que toutes ces
caractéristiques ne sont pas remplies.
Nermeen : C’est vrai ! Il n’y a pas d’idéologie officielle… Les habitants de Panem peuvent
haïr le gouvernement autant qu’ils le veulent et penser comme bon leur semble. Pas du
tout comme dans 1984, de George Orwell, où les mentalités sont enchaînées.
Juliette : Tout comme il n’y a pas de parti unique de masse. Le Président Snow contrôle,
un point c’est tout.
Nermeen : Du coup, Snow, c’est un dictateur ?
Juliette :
Par contre, nous voyons bien la mise en place d’un pouvoir policier terroriste !
Nermeen : Ce sont les Pacificateurs !
Juliette : Ils contrôlent les populations des Districts en utilisant la violence. Ils peuvent
surveiller tout le monde grâce à l’utilisation d’Hovercraft, des hélicoptères pleins de
nouvelles technologies. Ils ont aussi le quasi-monopole des moyens de combats armés,
disposant d’armes superpuissantes voire même inconnues. Les Districts n’ont aucun
moyen de se défendre.
Nermeen : Le Président Snow contrôle aussi toute l’économie puisque les Districts
travaillent chacun une spécialité –pêche, bétail, agroalimentaire…- pour ensuite l’envoyer
au Capitole, quitte à mourir de faim eux-mêmes.
Juliette : Nous voyons bien que le Capitole détient le monopole des moyens de
communication : les Districts n’en ont tout simplement pas ! La seule chose les reliant est
une ligne de TGV, jalousement gardée par les Pacificateurs. Les Districts entre eux se
vouent une haine, parce qu’ils ne se connaissent pas. Pas de téléphone, d’internet ou
autre…
Nermeen : Mais alors, ce régime politique tient-il debout ?
Juliette : Bien sûr ! Le totalitarisme n’est pas l’unique gouvernement possible : et la
gouvernement de Panem n’en est pas un (pas de culte de la personnalité par exemple).
Après quelques recherches, nous pouvons le caractériser d’autoritaire !
Nermeen : Et comment c’est, un gouvernement autoritaire ?
Juliette : Ils veulent neutraliser tout changement de dirigeant, il n’y a aucune liberté
d’expression (censure des médias). L’armée y a une place centrale pour organiser la
répression des opposants. Aucune idéologie à proprement parlé assimilée. Le seul projet
du gouvernement ? S’enrichir (grâce, ici, aux Districts soumis et dociles) ! L’État
autoritaire est fort mais pas total. Ils soumettent la population sans toutefois changer
l’ordre social.
Nermeen : Ah d’accord ! Et la rébellion de Katniss ? Est-elle raisonnable ?
Juliette : Bien sûr ! Nous avons des dizaines d’exemples de nos jours qui ressemblent à
celle de Katniss. Tout d’abord, le système fonctionne durant des décennies avant d’être
arrêté (le régime nazi et stalinien par exemple). Les dirigeants sont obnubilés par un
mouvement révolutionnaire incontrôlable : les dictatures sont détruites de l’intérieure,
tandis que les autres politiques sont détruites par des menaces extérieures. Les récents
soulèvements (dans les pays arabes notamment) le prouvent.
Nermeen : Alors résumons : nous avons une création du monde logique et plausible et un
régime qui tient debout et qui ressemble même aux régimes actuels.
Juliette : On vient donc bien de prouver que certains éléments d’Hunger Games sont
raisonnables ! Oh ! Je sens les crêpes de maman ! Au revoir.
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