UNITED NATIONS CONFERENCE ON TRADE AND DEVELOPMENT (UNCTAD) CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES POUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT (CNUCED) Réunion d’experts pluriannuelle sur les transports et la facilitation du commerce Problèmes émergents et faits nouveaux ayant une incidence sur les transports et la facilitation du commerce Genève, 8-10 décembre 2010 Discours d’introduction Anne Miroux Directeur, Division de la technologie et de la logistique Délégués distingués, Mesdames et Messieurs, C'est un plaisir de vous accueillir à cette troisième session de notre réunion d'experts pluriannuelle sur le transport et la facilitation du commerce. La réunion a pour objet d’explorer et de discuter les moyens et les mesures appropriés pour améliorer la compétitivité des échanges commerciaux des pays en voie de développement et, plus spécifiquement aujourd’hui, d’étudier quelles initiatives dans le domaine du transport et de la facilitation du commerce permettront à ces pays de mieux s’intégrer à l'économie mondiale. Une attention toute particulière sera portée aux défis émergents et aux développements récents dans un contexte caractérisé par la crise financière mondiale. Par ailleurs, la réunion examinera les meilleures pratiques en matière de transports et de facilitation des échanges commerciaux dans le but d'identifier les priorités que les décideurs politiques devraient prendre en considération. Dans le contexte du processus de mondialisation croissante, les perspectives de développement sont largement tributaires de la fiabilité et de l'efficacité des systèmes de transport, de la transparence des cadres réglementaires et de la simplification des procédures commerciales. Les efforts visant à améliorer les performances commerciales et la compétitivité des pays en développement exigent des pouvoirs publics une intervention pour réduire les coûts de transports et des transactions par le biais d’une modernisation des infrastructures et des systèmes ou processus commerciaux. Les objectifs que prônent la facilitation du commerce, les services de transport efficients d'un point de vue énergétique, la sécurité des chaînes d’approvisionnement et le développement durable doivent être intégrés dans un cadre stratégique global. Pour ce faire, les décideurs politiques doivent prendre en compte divers facteurs qui influent sur la logistique commerciale et recouvrent divers domaines dans un large éventail d'éléments reliés entre eux (qui sont examinés dans la note du Secrétariat) et qui comprennent notamment: A) La crise financière. La crise financière mondiale et le ralentissement économique qui a suivi ont modifié l'environnement et les modes de fonctionnement du transport et des échanges commerciaux. L'année 2009 a enregistré le plus grave recul de la production mondiale, depuis des décennies. L'année 2009 a également été celle d’un effondrement des échanges mondiaux, dont le volume et la valeur ont diminué de 13 % et de 23 % respectivement. 2010 a été une année d’une incertitude, caractérisée par des signes de reprise économique et des risques de récession à double creux. B) L'évolution des prix du pétrole et ses conséquences pour les coûts de transport et le commerce. Le prix du pétrole est un facteur essentiel pour les transports et le commerce. Bien que des efforts croissants soient faits pour rendre le transport moins énergivore et, qu'à long terme, il devrait dépendre moins des combustibles fossiles, pour le transport maritime cette mutation demeure un défi particulièrement difficile à relever car il dépend encore fortement du pétrole et n'est toujours pas en mesure de passer à des énergies de substitution. Par ailleurs, la moyenne relativement élevée des prix du pétrole enregistrée au cours du premier semestre de 2010 et les conditions du marché suggèrent une tendance à la hausse des cours à long terme. C) Le changement climatique et ses incidences sur le transport et les échanges commerciaux. Il est urgent d’agir pour remédier aux effets du changement climatique sur l'environnement, la société et l'économie. La gravité de ces effets variera selon l’emplacement géographique, le pays et la région. Le coût de l’action visant les changements climatiques implique des dépenses et des investissements qui répercuteront aussi sur les coûts des transports et des échanges. Une étude récente de la Banque mondiale a estimé que le coût de l’adaptation des infrastructures, y compris certaines infrastructures de transport, par phénomène climatique, région et catégorie d’infrastructure, pourrait atteindre jusqu’à 29,5 milliards de dollars, le coût de l’adaptation des infrastructures routières s’élevant à 6,3 milliards de dollars (20102050). D) Sûreté des chaînes d’approvisionnement et exigences réglementaires y afférant. Au cours de la dernière décennie, on a vu se multiplier les mesures visant à assurer la sécurité des transports nationaux et régionaux et celle des chaînes d’approvisionnement. Si un renforcement des mesures de sécurité dans le secteur des transports et tout au long des chaînes d’approvisionnement est largement accepté, le coût de ces mesures entraîne une augmentation du coût des activités commerciales. Les pays en développement jugent préoccupant tout coût supplémentaire susceptible de les pénaliser dans leurs échanges. E) Règlements environnementaux et durabilité des transports maritimes. Pour assurer la durabilité des transports maritimes, une vaste gamme de mesures réglementaires ont été adoptées ou sont à l’étude sous les auspices de l’OMI. Il est nécessaire que les pays en développement comprennent mieux les coûts et avantages qui découlent du respect des instruments internationaux précités pour qu’ils soient 2 ratifiés et appliqués à grande échelle et pour permettre l’adoptions de mesures d’assistance technique et de renforcement des capacités appropriées. En sus des éléments que je viens de mentionner, il y a d'autres questions transversales qui évoluent rapidement notamment les développements politiques et technologiques. Au vu de son mandat, de son histoire et de ses compétences, la CNUCED est très bien placée pour traiter des défis et des possibilités qui confrontent le transport international et le commerce et pour travailler en complémentarité avec d'autres organisations internationales en vertu de l'objectif de «Une ONU». Enfin, comme vous pourrez le constater à la lecture du programme, la réunion examinera également la promotion de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) à la fois dans la logistique, la facilitation du commerce et la sûreté de la chaîne d'approvisionnement. Des dispositions relatives à l'utilisation des solutions TIC sont de plus en plus fréquentes dans les accords commerciaux régionaux (ACR) et incluent divers aspects allant du commerce sans papier, des transactions de commerce électronique entre les opérateurs économiques à l'automatisation des douanes. C'est un domaine important où la CNUCED est devenue un acteur mondial de premier rang grâce en particulier à notre programme phare sur le Système douanier automatisé (SYDONIA). Je suis heureuse de constater que de nombreux représentants de pays bénéficiaires du SYDONIA sont présents dans la salle et qu’ils partageront avec nous leurs expériences à la session spécifique consacrée aux TIC, ce vendredi. Mesdames et Messieurs, Nous espérons que cette réunion permettra aux pays de partager leurs expériences et les leçons qu’ils ont pu en tirer en termes de meilleures pratiques et de politiques. Elle sera également une occasion d’explorer les moyens de répondre aux préoccupations des pays les moins avancés, des pays en développement sans littoral ainsi que des petits États insulaires en développement. Enfin, elle sera l'occasion de discuter du rôle de la communauté internationale, y compris la CNUCED, dans l'analyse des problèmes et dans la fourniture d'une assistance financière et technique des services de transport et de facilitation du commerce efficaces. Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite des débats fructueux. ******* 3