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Première partie
EVOLUTION RECENTE DE L’ECONOMIE PALESTINIENNE (1993-1995),
ET EN PARTICULIER DE L’INVESTISSEMENT PRIVE
A. La situation générale de l’économie palestinienne
1. Mise en oeuvre des accords économiques israélo-palestiniens
5. Comme nous l’avions signalé en 1994, les accords israélo-palestiniens
de 1993-1994 font du progrès économique et social, considéré à la fois comme
un moyen et comme une fin, la pierre angulaire du processus de paix 3/.
Ces accords ont ouvert de nouvelles perspectives, mais comportent des
objectifs socio-économiques et des programmes de reconstruction ambitieux
imposant une lourde tâche aux intéressés qui doivent obtenir des résultats
concrets en peu de temps. Sur fond d’agitation politique et d’insécurité, les
dirigeants et les négociateurs ont, pendant l’année écoulée, progressé dans
la plupart des domaines visés par les accords de paix, et les négociations
se poursuivent sur les questions en suspens. A cet égard, signalons en
particulier que les arrangements intérimaires devraient être étendus au reste
du territoire occupé à partir de juillet 1995. C’est seulement lorsque tous
ces arrangements auront été mis en oeuvre, y compris les dispositions
concernant le redéploiement israélien en Cisjordanie et l’organisation
d’élections palestiniennes, que les questions complexes relatives au "statut
permanent" seront négociées (à partir de 1996). Pour mesurer l’effet des
accords économiques récents, il convient donc de prendre en considération à
la fois les progrès déjà accomplis et la distance qui reste à parcourir, et de
tenir compte du recul économique enregistré avant 1993.
6. Les grands traits de la phase intérimaire de cinq ans convenue dans
la Déclaration de principes israélo-palestinienne ont commencé à se dessiner
depuis la conclusion de l’accord de 1994 sur Gaza et Jéricho. L’Autorité
palestinienne 4/ a assumé la responsabilité des affaires civiles, politiques
et économiques ainsi que de la sécurité à Gaza et à Jéricho, et ses
principales institutions sont entrées en fonction. Les principes et les
accords d’application prévus dans le Protocole israélo-palestinien relatif
aux relations économiques ont été respectés. En décembre 1994, l’Autorité
palestinienne a pris en charge les fonctions auparavant exercées par
l’administration civile israélienne en Cisjordanie 5/ dans cinq domaines :
l’éducation, la santé, la protection sociale, le tourisme et la fiscalité.
En mai 1995, il a été décidé de lui confier la responsabilité de
l’agriculture, de l’énergie et les statistiques. Des progrès notables ont
été accomplis en ce qui concerne le commerce, les activités bancaires et le
financement public.
7. Pour la première fois, le principe du libre-échange des articles
manufacturés et de la plupart des produits agricoles entre le territoire
et Israël a été accepté, et des dispositions ont été prises pour accroître et
diversifier les échanges palestiniens avec les partenaires arabes. Au milieu
de 1995, 12 banques arabes et palestiniennes avaient ouvert plus de
40 succursales dans le territoire, ce qui a sensiblement encouragé la création
d’entreprises. Parallèlement, le système fiscal a été remis sur pied, avec
notamment une amélioration du recouvrement des impôts et une rationalisation