transcendante appliquée à la physiologie (1842), l'anatomiste français Étienne SERRES 
(1786-1868) exprime des idées semblables.
Exposé à la section 2.1.3 : « Les critères embryologiques », le parallélisme, appelé 
plus tard la loi de MECKEL-SERRES, correspond à une vision fixiste des espèces et ne 
contient   aucune   idée   évolutionniste.   Les   naturalistes   de   cette   époque   espéraient 
découvrir dans les étapes du développement embryonnaire des espèces la même 
progression linéaire de complexité que dans l'Échelle des êtres.
Jean Louis AGASSIZ (1807-1873)  est un éminent ichtyologue suisse qui a étudié et 
travaillé  en Suisse, en Allemagne et en France avant de s’installer définitivement à 
Boston   (USA)   en   1848.   C’est   un   homme   pieux   considéré  comme   un   fervent 
créationniste qui sera toujours bien éloigné de toute théorie transformiste. Mais, bien 
malgré  lui,   sa   théorie   du   parallélisme   apportera   de   solides   arguments   aux 
évolutionnistes (voir infra   « La loi biogénétique fondamentale »), J. AGASSIZ établit un 
parallèle entre le développement de l’embryon, les classifications et les séries fossiles 
qui vont toutes les trois dans les sens d’une complexité croissante. C’est à partir de 
1848 que   J. AGASSIZ  ajoute à la loi de MECKEL-SERRES  la dimension géologique du 
temps : les différents stades du développement embryonnaire de tous les animaux 
vivants correspondent à ceux de leurs représentants disparus depuis les périodes 
géologiques les plus anciennes.
Les conceptions de Karl Ernst von BAER
Dans   son  Traité  d'embryologie   animale  (Über   Entwickelungsgeschichte   der 
Thiere, 1828), l'anatomiste russe d'origine allemande Karl Ernst von BAER (1792-1876) 
explique   différemment   le   développement   des   Vertébrés.  Il   n'est   pas   partisan   de 
l'existence d'une  Scala naturae. À l'instar de G. CUVIER, il prône plutôt l'existence de 
quatre   types   d'organisation   nettement   séparés,   correspondant   à  ceux   des 
Unicellulaires (qui deviendront les Protistes), des   Végétaux, des  Animaux et des 
Champignons.   Chez  les  Animaux,  il   distingue  quatre  phylums  indépendants  :  les 
Radiés   (Infusoires,   Méduses,   Astéries),   les   Segmentés   (Vers,   Crustacés),   les 
Molluscoïdes (Mollusques, Rotifères) et les Vertébrés. K. E. von BAER  s’oppose au 
parallélisme, qui confond le type d’organisation et le degré de différenciation : 
- Le type d’organisation correspond à un plan de structure.
- Le degré de différenciation signale le niveau de développement atteint par un 
organisme dans son plan d’organisation.
Pour K. E. von BAER, les différents types d’organisation sont indépendants ; aussi 
le développement de chaque groupe, de chaque espèce suit-il un cours particulier. Au 
contraire, selon le principe de « l’unité de composition » de É. GEOFFROY SAINT-HILAIRE