Le contexte de la mission
Si l'économie française est sortie de la récession, son niveau de croissance est resté, en 2014, très largement
insuffisant et notamment inférieur à ce qu'il faudrait atteindre pour ouvrir de réelles perspectives de relance
de l'emploi. Les prévisions de court terme, pour 2015 expliquent l'absence de confiance des acteurs
économiques, consommateurs, investisseurs et producteurs qui apparaît comme le premier élément bloquant
de la croissance.
L'enjeu majeur pour la France est de saisir l'opportunité que représente la relance de la croissance au plan
international, faute d'une dynamique suffisante, à court terme, sur les marchés domestiques, qu'ils soient
national ou même européen. C'est pourquoi le défi de la restauration de la compétitivité perdue de notre
système productif est majeur et vital. C'est ce à quoi doivent contribuer de manière complémentaire les
différents pans des politiques économiques engagées : développement de politiques industrielles ambitieuses
par filières, restauration des marges des entreprises par une réduction des charges, recherche de
simplification, relance du dialogue social et en parallèle, soutien à la demande par une politique budgétaire
maîtrisée.
Au delà des politiques nationales, la relance de la croissance est conditionnée aujourd'hui par les politiques
européennes et la capacité de la zone euro à réinventer des stratégies de développement allant au delà de
l'orthodoxie monétaire dont les limites, voire la nocivité, font l’objet d'une analyse de plus en plus partagée.
La compétitivité de nos économies demande des politiques industrielles portées au plan européen, une
politique monétaire prenant en compte l'enjeu de l'exportation, une capacité à contribuer à la relance par
l'investissement, voire par une inflation maîtrisée...
La Bretagne ne fait pas exception à la règle qui prévaut au plan national, ses entreprises connaissant les
mêmes difficultés et les mêmes faiblesses. Mais la Bretagne a souffert plus fortement du fait d'un
positionnement de son système productif qui, après être apparu comme une protection contre la crise, s'est
avéré, à certains égards, facteur de fragilité. La région a ainsi subi de plein fouet les répercussions de la crise
de l'automobile, avec les effets en chaîne sur la sous traitance de la réduction de la production et des emplois
sur le site de la Janais. Elle a aussi connu un choc majeur, même si moins spectaculaire, dans le domaine de
la construction bâtiment qui avait, ces dernières années, très largement porté sa croissance, plus forte
qu'ailleurs. Les pertes d’emplois, réparties sur un très grands nombre de PME se sont comptées par milliers.
C'est enfin son appareil agro alimentaire, qui, sur certaines filières, volaille et porc notamment, a connu des
difficultés majeures, sa traduisant par plusieurs accidents industriels de grande envergure.
C'est donc un enjeu structurel qui est posé à la Bretagne, même s’il est aggravé par des successions de
difficultés plus conjoncturelles qui fragilisent certains secteurs, comme celui des légumiers, en lien avec
l'embargo russe.
Les conséquences de cette situation sont connues : désindustrialisation, forte augmentation du chômage,
perte de compétences et pour certains territoires, des situations particulièrement difficiles quand un
établissement industriel y représentait l’essentiel de l’activité. La Région est pleinement mobilisée aux cotés