Figure 2.  Comparaison  traitement  médical  versus  ablation  dans  la 
prévention de la récidive de FA (Pappone C, Rosanio S, Augello G et al. 
Mortality, morbidity and quality of life after circumferential pulmonary 
vein  ablation  for  atrial  brillation:  outcomes  from  a  controlled 
nonrandomized long-term stydy. J Am Coll Cardiol 2003;42:185-97).
La Lettre du Cardiologue - n° 411 - janvier 2008
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On note 6 % de complications majeures : sténoses des veines 
pulmonaires, tamponnades (patients sous anticoagulant), infec-
tions (sepsis, abcès, endocardite), thrombo-embolies (gazeuses) 
et aussi hémothorax, paralysie phrénique, etc.
La limitation de la puissance délivrée lors de l’ablation a permis 
de diminuer le risque de tamponnade, sans le supprimer. Concer-
nant le risque d’AIT et d’AVC, un antiagrégant plaquettaire en 
complément de l’anticoagulation efficace n’a pas diminué le risque. 
La paralysie phrénique s’explique par sa proximité avec les veines 
pulmonaires ; elle est le plus souvent droite (0,48 % dans l’isole-
ment de la veine pulmonaire supérieure droite), plus rarement 
gauche (suite à une application près de l’auricule gauche). L’évo-
lution se fait sans séquelles dans 66 % des cas, et dans 33 % des 
cas on note la persistance partielle ou complète de la paralysie. 
Les sténoses pulmonaires (complications graves) apparaissent 
une à 48 semaines après la procédure, se manifestant par une 
toux, une hémoptysie, une dyspnée, une douleur thoracique 
(pour que le patient devienne symptomatique, il faut plusieurs 
sténoses pulmonaires). Le traitement par dilatation se complique 
de resténose et l’implantation de stent se complique de throm-
bose… La fistule atrio-œsophagienne est rare mais mortelle. 
Elle se situe à l’endroit où l’on a fait des applications répétées 
(surtout près de la veine pulmonaire supérieure gauche) : on 
essaye de diminuer le risque en repérant l’œsophage, en diminuant 
la durée des applications et en réduisant la puissance pour limiter 
la profondeur de la lésion. Les tachycardies atriales gauches par 
réentrée post-radiofréquence touchent 2,5 à 22 % des patients : 
on recommence alors la procédure.
Ablation par radiofréquence pour qui ? 
D’après l’étude de C. Pappone et al., le traitement de la FA par 
radiofréquence est responsable de moins d’effets secondaires que ne 
l’est le traitement médical (8 % versus 19 %), d’une survie améliorée 
(94 % versus 86 %) et d’une plus grande efficacité (figure 2).
LES RISQUES DE LA VOIE ENDOCAVITAIRE 
POUR LA TRICUSPIDE  
( F. Jault, chirurgie thoracique et cardiovasculaire,  
La Pitié-Salpêtrière)
Les complications sur la tricuspide en présence d’un pacemaker 
(PM) ou d’un multisite sont essentiellement : 
– infectieuses (nécessitant l’ablation du matériel par voie per-
cutanée ou chirurgicale et une antibiothérapie prolongée) ;
– thrombo-emboliques ;
– valvulaires : rétrécissement tricuspide (suite à une fibrose), 
insuffisance tricuspide (IT) en dehors de toute atteinte infec-
tieuse. 
F. Jault a insisté sur la nécessité d’évoquer une insuffisance 
tricuspide chez des patients avec un PM en tableau clinique 
de défaillance cardiaque à prédominance droite. L’échocardio-
graphie transœsophagienne préopératoire permet de constater 
l’IT, mais son mécanisme n’est retrouvé que dans environ 45 % 
des cas. Le traitement, qui nécessite une chirurgie tricuspide, 
montre, en per-opératoire, des lésions à type d’adhérences et 
de perforations (Ling G et al. JACC 2005).
LES INDICATIONS DE LA CHIRURGIE 
DES TROUBLES DU RYTHME  
( N. Bonnet, chirurgie thoracique et cardiovasculaire,  
La Pitié-Salpêtrière)
Les troubles de la conduction 
Le premier pacemaker (PM) extracorporel date de 1955 (P. Zoll 
et W. Lillehei) ; le premier PM implanté par voie sous-épicar-
dique date de 1958 (P. Elmqvist et A. Sennig) ; par la suite, l’im-
plantation des PM s’est faite par voie endocavitaire. Il existe 
cependant des indications pour lesquelles l’abord direct du 
cœur pour stimulation en cas de bloc auriculoventriculaire est 
nécessaire : en cas de problème de voie d’abord (thrombose cave 
supérieure, anatomie particulière acquise ou congénitale) ou en 
pédiatrie, en cas d’endocardite. Sur le plan technique, la voie 
d’abord chirurgicale est une thoracoscopie, une thoracotomie 
droite ou gauche, ou une sternotomie ; l’abord cardiaque est 
épicardique ou endocardique ; il est possible de stimuler l’une 
des cavités cardiaques. Dans le cas d’une endocardite sur sonde, 
il peut s’agir d’une extraction simple ou sous CEC (échec de 
l’extraction simple, végétation volumineuse ou nécessité d’un 
geste chirurgical associé).
Dans l’implantation de multisite, on fait une mini-thoracotomie 
antérieure gauche, un mapping du ventricule gauche. La voie 
épicardique est choisie lorsqu’une chirurgie cardiaque combinée 
par sternotomie est prévue (ce qui inclut les endocardites sur 
sonde), ou en cas d’échec ou de contre-indication à la voie du 
sinus coronaire. L’intérêt de la technique est d’augmenter le 
nombre de patients effectivement resynchronisés, d’aller vers 
une standardisation de la procédure multisite, et de rechercher 
les facteurs prédictifs de difficultés techniques de la voie du 
sinus coronaire.