Fiche de lecture de la chaire développement des systèmes d’organisation Page 4 sur 52
« Management stratégique » de Gérard Kœnig
Angelika Jayawardena – DESS « Développement des systèmes d’organisation » mai 2005
l’anticipation à l’amorce des processus, elle privilégie la réaction aux situations déjà formées. Dans ce
cas, la réalité offre plus de résistance et s’il est trop coûteux d’agir sur elle, il est toujours possible de
s’y conformer. L’anticipation ne doit pas être confondue avec l’improvisation qui est une action sans
préparation ni délai. Mais dans les deux cas il n’est pas possible d’éliminer l’incertitude ni d’anticiper la
complexité qui résulte de l’interaction de facteurs stratégiques. Le recueil quantitatif et les puissants
calculs, ne parviendront pas à éliminer l’inconfort face à ces deux facteurs.
1 L’examen des régularités passées et des faits porteurs d’avenir
Il est intéressant de repérer les régularités du passé, (tendances lourdes et cycles) sur de longues
périodes. Lorsque celles-ci ont été identifiées, il s’agit de s’intéresser aux facteurs susceptibles de les
affecter (disparition ou transformation). Il est souhaitable d’entretenir une « inquiétude méthodique »
en rapport avec l’observation de ces régularités.
Les tendances lourdes sont des processus dominants. Deux étapes dans leur analyse sont à
distinguer : la mesure d’un phénomène, en veillant à ne pas confondre une évolution structurelle et
conjoncturelle et l’évolution de sa tendance (va-elle se prolonger, s’accentuer, se retourner ?). Mais il
faut faire attention car les tendances passées ne préfigurent pas l’avenir.
Les cycles sont une succession de phases d’expansion, ralentissement, reprises. L’intensité de
chaque phase varie selon les secteurs d’activité.
Au niveau macro économique, les cycles sont considérés soit comme des fluctuations auto-
entretenues, résultants de la dynamique économique (phénomène endogène) soit comme la
résultante de chocs sur une structure dénuée de cycles propres (phénomène exogène).
Au niveau global, les cycles résultent de facteurs endogènes et exogènes.
Il est possible de déterminer des faits porteurs de changement grâce à la mobilisation des moyens
formels (veille…) ou informels (réseaux relationnels). Il est aussi possible d’estimer de la probabilité
de réalisation, en sachant que les faits annonciateurs peuvent disparaître ou être reportés. De même,
il est possible d’apprécier les impacts du changement : en précisant les domaines concernés, la
portée du changement, le délai.
Après avoir cerné la portée d’un événement et sa probabilité de réalisation à un horizon donné, il faut
déterminer les actions à entreprendre (adaptation, surveillance, inaction…).
Il faut signaler les limites de l’approche normative : les dirigeants doivent être préparés sur le
plan psychologique (à ne plus s’attacher à une activité ou aux principes …) et politique
(reconfiguration de la carte des pouvoirs).
2 Complexité et jugement
Pour palier aux difficultés d’anticipation, il vaut mieux faire appel à une démarche prospective, qui
donne une place centrale au jugement, plutôt que de recourir à des calculs sophistiqués. La
prospective donne un panorama de futurs possibles (scénarios). Ce n’est pas une prévision.
Les méthodes de production de scénarios naissent dans les années 50 à la Rand Corporation avec, à
l’origine des scénarios, Herman Kahn qui insiste sur le jugement et Olaf Helmer pour le
développement de la méthode Delphi qui structure et formalise l’exercice prospectif avec « l’analyse
d’impacts croisés ». Les facteurs susceptibles d’influer sur une situation sont identifiés et les plages de
valeurs plausibles pour ces facteurs sont définies.