Les parcours scientifiques et techniques dans l'enseignement secondaire du collège à l'enseignement supérieur - Nouvelle fenêtre

Les parcours scientifiques
et techniques dans
l’enseignement
secondaire
du collège à
l’enseignement supérieur
Rapport à madame la ministre de l’éducation nationale,
de l’enseignement supérieur et de la recherche
monsieur le secrétaire d’État chargé de l’enseignement
supérieur et de la recherche
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE,
DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
_____
Inspection générale de l’éducation nationale
Les parcours scientifiques et techniques
dans l’enseignement secondaire
Du collège à l’enseignement supérieur
Décembre 2015
Érick ROSER
Inspecteur général de l’éducation nationale
RESUME
Le constat le plus préoccupant de cette étude sur les scolarités du collège à la première inscription
dans l’enseignement supérieur est l’effet des déterminants sociaux sur les parcours scolaires, qui se
traduit par une surreprésentation très prononcée des catégories socioprofessionnelles favorisées
dans les classes de terminale scientifique et technique. On peut même affirmer que les classes
préparatoires aux grandes écoles sont accusées à tort de la panne de l’ascenseur social dans la
mesure elles recrutent dans un vivier socialement déséquilibré, ce qui limite leurs possibilités
d’action, même si les mesures prises depuis 2008 pour favoriser l’accès des boursiers ont eu des
effets non négligeables. En fait, le déséquilibre social constaté en fin de parcours s’installe
progressivement et subrepticement tout au long de la scolarité secondaire. C’est incontestablement
le problème auquel il faut s’attaquer prioritairement afin de conduire davantage d’élèves issus de
milieux modestes dans les formations scientifiques et techniques, cela d’autant plus que les
insertions professionnelles permises par un diplôme scientifique ou technique sont bien plus
favorables que celles des autres voies de formation.
S’agissant de la mixité des parcours, on note une progression lente mais effective de la part de
jeunes filles dans les formations scientifiques et techniques, même s’il y a encore d’importantes
marges de progrès, certaines représentations ayant la vie dure. Ainsi, bien que plus nombreuses que
les garçons à accéder au lycée d’enseignement général et technologique, les jeunes filles ne
représentent que 41 % des élèves des terminales scientifiques et techniques (46 % pour la seule
série S qui de ce fait est la plus mixte du lycée). S’agissant des formations d’ingénieurs, on observe
une évolution très sensible de la mixité, avec 30 % de diplômées contre 16 % trente ans en arrière, ce
qui équivaut à un quadruplement du nombre de diplômes délivrés chaque année aux jeunes filles. En
revanche, les classes préparatoires scientifiques restent très en retrait avec seulement 24 % de filles
alors que le vivier de recrutement est parfaitement mixte (48 % de reçues avec mention au
baccalauréat scientifique).
Enfin, l’étude met en évidence d’importantes disparités territoriales dans les orientations
scientifiques et techniques, qui ne s’expliquent pas par des différences de niveau scolaire. Ainsi, la
probabilité pour un élève de troisième d’accéder à une première scientifique et technique peut
varier de 12 % à 32 % selon les départements. De même, les orientations en classes préparatoires
après la classe terminale vont du simple au double selon les territoires. De tels écarts montrent qu’il
n’y a pas de fatalité en matière d’orientation scientifique. Ils invitent même à la prudence dans
l’analyse des causes et dans les préconisations formulées. Si des mesures nationales méritent d’être
étudiées, telle l’organisation pédagogique du lycée, il ne faudrait pas sous-estimer l’importance et la
nécessité d’un pilotage à tous les niveaux de responsabilité du système éducatif, de l’académie ou
région à l’établissement scolaire. L’affirmation récurrente d’une prioriaux sciences dans les textes
nationaux (circulaires ou programmes annuels performance de la mission enseignement) ne semble
pas avoir la portée suffisante pour conduire les académies à retenir le développement des parcours
scientifiques parmi les axes prioritaires de leur projet. Moins d’un projet académique sur trois y fait
référence et plus rares encore sont ceux qui intègrent la dimension sociale et le suivi au-delà du
baccalauréat. Le sentiment que le problème est d’ampleur nationale, voire internationale, semble
l’emporter sur la conscience qu’il existe des facteurs locaux contre lesquels il est possible de lutter.
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