Annales FLSH N° 19 (2015)
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LA STRUCTURE PHRASTIQUE DU MBESA
Par
Nicolas MOMBAYA Liwila
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ABSTRACT:
We dedicated this article to the survey of the structure phrastique of the MBESA. It was
about, to define a sentence, to determine the different types of it including the structural rules
and finally, to inventory the different modes of it before combining them the some with the
other.
INTRODUCTION
Décrire une langue reste la tâche primordiale du linguiste africaniste, tant de
nombreuses langues africaines en général et celles de la RDC en particulier demeurent non
connues faute d’une littérature qui les élève jusqu’au savoir scientifique, alors que « dans
l’absolu, les langues sont toutes aptes à survivre. Leur prédominance ou leur survie ne
dépendent pas de leur nature, mais de la société qui les porte.
Il s’établi aujourd’hui que les linguistes doivent répercuter les connaissances qu’ils ont
acquises auprès de la communauté étudiée. Ce travail peut prendre de nombreuses formes. En
ce qui nous concerne, nous démontrons aux Mbesa, principaux intéressés, qu’ils parlent une
véritable langue dotée de ses propres règles et qui peut s’écrire au même titre que les langues
« dominantes ».
Voilà qui explique cette analyse grammaticale sur la structure de la phrase mbesa.
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Assistant à l’Université de Kisangani
Annales FLSH N° 19 (2015)
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1. DEFINITIONS
Une phrase est définie de manière classique comme étant un assemblage de mots
organisés autour d’un ou plusieurs verbes conjugués, donnant ainsi un sens complet.
Selon J. DUBOIS, « la phrase est un assemblage de mots formant un sens complet, qui
se distingue de la proposition en ce sens que la phrase peut contenir plusieurs propositions ...
». (Dubois et al.2007).
Quant à la grammaire générative, « la phrase est un axiome de base représenté par une
suite de symboles générés à partir du symbole initial qui a la forme (énoncé) au moyen des
règles syntagmatiques de base » (DUBOIS et al. op. cit., pp 365 366)
2. ANALYSE
2.1. Règles
 Mod + P
Selon cette règle, une phrase se écrit comme la modalité (statut ou type de la phrase) plus
un noyau (proposition).
Voici un exemple qui étaye cette règle :
“Imá. élámbá bíma’’ : “maman prépare la nourriture”
Mod = décl.
P = [Imá. élámbá bíma’’ ]
Décl.
Inter.
2° mod Imper. + (Nég.) + (Pass.) + (Emph.)
Excl..
D’après cette gle, « une modalité se réécrit obligatoirement comme soit déclarative,
soit interrogative, soit impérative, soit exclamative, et chacune de ces modalités est suivie
éventuellement d’une des sous modalités ci- après : Négative, passive et emphatique » (LE
GALLIOT., J., 1975, P.14).
Aussi distingue-t-on deux types de phrase : les types obligatoires et les types facultatifs.
A. Types obligatoires
Il y a quatre types obligatoires principaux, comme on peut observer dans la règle de
réécriture posée ci-haut : le type déclaratif, le type interrogatif, le type impératif et le type
exclamatif.
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De ce fait, la règle de formation de la phrase peut être posée de la manière suivante :
T+P qui se lit: se réécrit T+P (l’énoncé se réécrit en type et matériau), c’est-à-dire que la
phrase ou l’énoncé est formé du type et du matériau.
Nous illustrons cette règle dans les types obligatoires dont les exemples suivent :
A.1. Type déclaratif
C’est le type de communication institué par le sujet parlant, entre son interlocuteur et
lui, consistant à faire dépendre sémantiquement ses propositions d’une phrase implicite ‘je te
dis que”, “je te déclare que”, etc.
Ex: Imá. elámbi bíma’’. (Décl.) “Maman a préparé la nourriture”
[ lék’ûne [ imà elàmbi bima. ] ]
P1 P2 P2 P1
« Je dis que maman a préparé la nourriture »
Représentation syntaxique: Décl. + Imá. elámbi bíma
Représentation graphique ou arbre dérivationnel.
T P
Décl Imá. élámbi bíma
A.2. Type interrogatif
C’est le type de communication institué par le sujet parlant entre lui et son interlocuteur
et consistant à faire dépendre ses propositions d’une phrase implicite « je t’interroge », « je te
demande » « je te pose la question », etc.
Ex: ndá eéti ?
« Qui est passé 2 »
[ léiyánés’ûnɛ [ ndá eéti [ [« Je demande qui est passé »
P1 P2 P2 P1
Représentation syntaxique : Inter+ ndá eéti.
Représentation graphique ou arbre dérivationnel.
T P
Inter. ndá eéti
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A.3. Type impératif
C’est le type communication qui exprime un ordre, une injonction donnée à un ou
plusieurs interlocuteurs et consistant à faire dépendre ses propositions d’une phrase implicite
“je t’ordonne de”, je te recommande”, etc.
Ex: ófa yɛ
“Frappe - le”
[ ngûnɛ [ ófa yɛ ] ] « je t’ordonne, frappe – le »
Pi P2 P2 P1
Représentation syntaxique : Imper. + ófa yɛ.
T P
Imper. Ofa yɛ
A.4. Type exclamatif
Il constitue un quatrième type qui exprime l’exclamation selon le cas, la surprise, le
mécontentement, la peur, la joie, etc.
Ex : ɛ ! âkákya ! “Oh ! Il est parti !“
[ inɛ [ âkâkya ] ] « Je m’exclame, il est parti ! »
P1 P2 P2 P1
Représentation syntaxique Excl. + ákákya.
Représentation graphique :
T P
ExcI. ɛ âkákya.
Nous venons de remarquer, avec les illustrations ci-dessus, que les quatre types
obligatoires sont mutuellement exclusifs. Une phrase ne peut être à la fois déclarative et
interrogative, ni impérative et exclamative. Toute phrase comporte obligatoirement un type,
une modalité.
B. Types facultatifs
En plus de quatre types obligatoires, il existe d’autres types qui peuvent librement se
combiner entre eux et avec chaque type obligatoire, ce sont des types Facultatifs qui sont : les
types négatifs, emphatiques et passifs.
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Exemples 10 Déci. + (Nég.)
Ecikiliwâ a kômbe. “Il ne viendra pas demain.”
[ Décl. [ Nég. [ êkólwa a kómbe. ] ] ]
Pi P2 P3 P3 P2 P1
2. Excl. + (Emph.)
Ah ! Ohɛ mito ôfaki ngó ! “Ah! C’est toi qui m’a frappé !“
[ Excl. [ Emph. [ ofaki ngô ] ] ]
Pi P2 P3 P3 P2 P1
3. Décl. + (Nég.) + (Pass.)
Lyô lióhi liciokokani a bána.”
“Ce conseil n’est pas écouté par les enfants”
[Déci. [ Nég. [ Pass.[ bána beciokoki lio lióhi ] ] ] ]
P1 P2 P3 P4 P4 P3 P2 P1
4. Inter. + (Nég.)
Ahá ecibái â mbɛle? ‘’Papa n’est-il pas à la maison ?”
[Inter. [ Nég. [ Ahá ecibái â mbɛle. ] ] ]
P1 P2 P3 P3 P2 P1
5. Décl. + (Nég,) + (Emp.)
Onû bocílembeli éma. “Vous, vous ne connaissez rien.”
[Décl. [ Nég. [ Emph; [ bocilembelu éma. ] ] ] ]
P1 P2 P3 P4 P4 P3 P2 P1
6. Imper. + (Nég.) + (Emph.) + (Pass.)
Bô bána sófa bô! “Ces enfants — ci, ne les frappez pas !“
[Imper. [ Nég. [ Emph.[ ófa bô bána. ] ] ] ]
P1 P2 P3 P4 P4 P3 P2 P1
7. Inter. + (Nég,) + (Emph.) + (Pass.)
Enɛ nama eciolakani a mito?
« Cette bête-ci n’est-elle pas tuée par un homme ? »
[Inter. [ Nég. [ Emph.[ Pass.[ mito eôlaki nama. ] ] ] ] ]
P1 P2 P3 P4 P5 P5 P4 P3 P2 P1
2.2. Sortes de phrase
On distingue généralement trois sortes de phrase les phrases simples, les phrases
composées et les phrases complexes.
A. Phrases simples
La phrase simple est celle qui est construite par rapport à un seul verbe conjugué.
D’après J. DUBOIS et al. (2007, p. 378), la phrase simple ne connaît « qu’un seul membre,
organise autour d’un verbe à un mode personnel ou à l’infinitif ».
Ex: Mána ecinwá lyânga. “Un enfant ne fume pas la cigarette.”
1. Constituants
Plusieurs phrases sont formées de deux grands constituants dits immédiats SN
(syntagme nominal) et SV (syntagme verbal). Beaucoup d’autres encore sont constituées de
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