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Le Courrier de la Transplantation - Volume X - n
o 1 - janvier-février-mars 2010
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Congrès
tumeurs cutanées plus volumineuses,
avec une progression tumorale plus
importante. Au contraire, les souris trai-
tées par sirolimus, seul ou associé à la
ciclosporine, avaient, comparativement
au groupe contrôle, moins de tumeurs
cutanées, celles-ci étant de plus petite
taille et moins évolutives. Les inhibiteurs
de mTOR sont déjà utilisés en oncologie.
Il existe notamment le temsirolimus, qui
est un dérivé ester du sirolimus déve-
loppé sous forme intraveineuse hebdo-
madaire. Le temsirolimus est indiqué
dans le cancer du rein avancé et dans
le lymphome à cellules du manteau en
rechute ou réfractaire.
INHIBITEURS DE mTOR
ET CANCERS EN GREFFE D’ORGANE :
DONNÉES DES ÉTUDES DE PHASE III
Les études de prévention primaire avec
utilisation de novo des inhibiteurs de
mTOR sont en faveur d’une moindre
incidence de cancers cutanés et solides
sous inhibiteurs de mTOR (7). Les études
de prévention primaire avec utilisation
des inhibiteurs de mTOR en conversion,
telles que l’étude CONVERT, conrment
la diminution du nombre de cancers
cutanés (2,2 % pour le groupe sirolimus
versus 7,7 % pour le groupe anticalcineu-
rine [p < 0,001]) et de cancers solides
2 ans après le switch anticalcineurine-
sirolimus (8). Les études de prévention
secondaire ont concerné les cancers
cutanés. La substitution des inhibiteurs
de mTOR aux anticalcineurines est
associée à une réduction du nombre de
tumeurs cutanées malignes par patient,
avec une diminution de leur épaisseur
tumorale et de leur vascularisation péri-
tumorale (9). On relève une meilleure
efcacité des inhibiteurs de mTOR sur
les carcinomes spinocellulaires par
rapport aux carcinomes basocellulaires
(10). Les résultats des études contrôlées
et randomisées, dont TUMORAPA, ne
sont pas encore publiés.
DEUX CAS CLINIQUES D’UTILISATION
DES INHIBITEURS DE mTOR
APRÈS UNE PATHOLOGIE NÉOPLASIQUE
Le premier cas est celui d’un homme
greffé depuis 14 ans et ayant un
lymphome d’un rein propre polykys-
tique. Il s’agit d’un lymphome diffus
à grandes cellules B, associé à l’EBV
et localisé uniquement sur le rein.
Le patient a été traité par néphrec-
tomie (réalisée initialement pour le
diagnostic +), 4 cures de rituximab
(375 mg/m2) associées à une baisse du
mycophénolate mofétil (MMF), arrêt
de la ciclosporine et introduction de la
rapamycine. Le deuxième patient, greffé
depuis 1 an (créatininémie à 149 µmol/l ;
protéinurie < 0,1 g/l), avec antécédents
de tabagisme (80 paquets-année), mais
sevré, souffre d’un carcinome épider-
moïde bronchique pT1N0M0. Le
traitement comporte une lobectomie
associée à un arrêt de la ciclosporine
et à l’introduction de la rapamycine.
Ces deux patients présentent donc une
pathologie néoplasique localisée avec
un prol rénal permettant d’espérer une
bonne tolérance de l’inhibiteur de mTOR
(clairance de la créatinine > 50 ml/ mn,
absence de protéinurie). Chez le premier
patient, la persistance d’une rémission
complète à 21 mois et une bonne tolé-
rance de la rapamycine sont observées.
Chez le deuxième patient, l’intro-
duction de la rapamycine a été suivie
de 2 épisodes de rejet aigu, un état
œdémateux et une dyslipidémie sévère
conduisant à l’arrêt de la rapamycine
20 mois après son introduction. Cinq
ans plus tard, il n’est pas constaté de
récidive néoplasique, et la créatinine
plasmatique est à 200 µmol/l. Fallait-il
introduire un inhibiteur de mTOR chez
ce dernier patient au vu des effets indé-
sirables et des complications rénales ?
Oui, il était licite d’essayer ce traitement,
non pas tellement pour éviter le risque
métastatique – relativement faible pour
les tumeurs bronchiques T1N0M0 –,
mais plus pour éviter l’apparition de
nouvelles lésions cancéreuses pulmo-
naires et extrapulmonaires favorisées
par le tabac. Pour le premier patient,
les résultats encourageants des études
évaluant l’effet des inhibiteurs de mTOR
dans les lymphomes malins poussent
à utiliser préférentiellement ce type de
molécules. ■
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