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RENCONTRES CINEMATOGRAPHIQUES DE DIJON
C
INEMA ET INDEPENDANCE DANS L
ERE DE LA CONCENTRATION ECONOMIQUE
VENDREDI
16
OCTOBRE
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De grands groupes du cinéma, de l’audiovisuel ou liés à Internet concentrent aujourd’hui plusieurs
maillons de la chaîne du film : production, diffusion, édition…
Un tel schéma économique privilégie souvent les films à fort budget, lorsque les plus fragiles, ou
encore ceux de la diversité, ont du mal à être financés et diffusés.
Cette situation a remodelé l’économie de la création, et l’impact sur l’amortissement des films,
réduisant les risques pour les opérateurs puissants.
Comment l’indépendance de la création peut-elle trouver sa juste place ? Pourra-t-elle en tirer
bénéfice ?
I. D
EFINITIONS
Concentration horizontale :
Une entreprise se développe pour accroitre sa taille au sein d’un secteur donné.
Ce développement profite de la disparition d’entreprises concurrentes ou de fusions et acquisitions,
ou bénéficie d’une position de monopole (une seule entreprise est présente dans un secteur) ou
d’oligopole (une poignée d’entreprises contrôlent 80 % et plus d’un secteur).
La concentration horizontale permet de mutualiser efficacement les risques : un portefeuille de
produits diversifiés permet de financer « le coût des échecs par les recettes des succès ».
Concentration verticale :
Une entreprise s’intègre en amont (par exemple un distributeur développe des activités de
production cinématographique et audiovisuelle) et en aval (par exemple un producteur développe
une filiale de distribution) de sa filière.
Cette concentration verticale pose le double avantage de maîtriser autant les sources
d’approvisionnement que les débouchés.
La concentration verticale permet de concilier les intérêts divergents de la production, de la
distribution et de l’exploitation.
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Source : Etudes ARP
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II. I
LLUSTRATIONS DE LA CONCENTRATION
L’exemple historique des studios hollywoodiens.
Aux Etats-Unis, les activités de production et de distribution sont historiquement concentrées au sein
des « majors », lesquelles disposent en conséquence de positions fortes ou dominantes dans
l’ensemble du secteur.
Ces majors, à l’heure du « studio system », connaissent tout d’abord une situation d’oligopole,
maîtrisant à la fois la production, la distribution et l’exploitation.
Leur contrôle est ensuite affaibli par l’autorité américaine de la concurrence et le « consent decree »
de 1940. Cette régulation s’illustre notablement en 1948 avec le « Paramount decree » : l’autorité
statue que les studios qui sont propriétaires de salles et détiennent des droits d'exclusivité sur celles-
ci, contreviennent aux lois antitrust des États-Unis.
Ces décisions modifient le fonctionnement historique des studios. Mais ceux-ci retissent avec les
années leurs positions d’oligopoles : de nouvelles intégrations verticales leur permettent de
regrouper des activités en production, distribution, édition vidéo physique et à la demande, diffusion
sur Internet, dans la direction de chaînes de télévision.
L’exemple plus récent des groupes à la française
Exploitation
En France, l’exploitation est la branche de l’industrie cinématographique connaissant une très forte
concentration. Les circuits de salles UGC, Europalaces et MK2 ont en effet tissé un large réseau de
multiplexes, drainant un large public.
Cette intégration leur permet de mutualiser les risques d’échec des films qu’ils projettent, mais aussi,
grâce à leur position de force, de déterminer les conditions de sortie des films, notamment des films
art et essai pour lesquels le public des spectateurs assidus, abonnés aux cartes illimitées, apparaît
crucial.
Distribution
Dans la distribution, la concentration s’exerce de plusieurs façons, dessinant différents types de
sociétés :
- A travers les sociétés de distribution étrangères telles que Warner Bros, filiales des studios
américains, qui diffusent principalement des films étrangers et notamment les
superproductions des Etats- Unis ;
- A travers les distributeurs affiliés à un circuit de salles : les groupes UGC, Europalaces, MK2
intègrent l’ensemble de la filière cinématographique avec des activités dans la production, la
distribution et l’exploitation de salles, que ces salles leur appartiennent ou qu’ils en assurent
la programmation ;
- A travers les distributeurs affiliés à une chaîne de télévision : TFM lié à TFI, Studio Canal lié à
Canal+, ou Société Nouvelle de Distribution liée à M6.
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Source : études CNC
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Cette concentration économique du secteur cinématographique n’est pas sans conséquence sur les
Minima Garantis, et en termes de « cross collatérisation ».
La cross collatérisation consiste à compenser, grâce aux gains dégagés par un des supports du film,
les pertes enregistrées par l’un ou l’autre de ses supports. Ainsi les recettes vidéo pourraient par
exemple venir compenser les pertes de la salle.
Cette cross collatérisation, aujourd’hui largement pratiquée, est désormais inscrite dans certains
contrats, d’acquisition par exemple.
L’ACCORD DE TF1 ET UGC
«Les sociétés TF1 International et UGC Images ont conclu le 1er juillet 2009 un protocole d'accord
aux termes duquel elles ont manifesté leur volonté de s'associer au sein de deux entreprises
communes de plein exercice en vue de rapprocher leurs activités de distribution en salles (pour la
France) et de négoce de droits audiovisuels (droits à l'étranger et droits VoD en France).
Parallèlement à la création de ces deux entreprises communes, TF1 International et UGC Images
s'engageront dans un partenariat formalisé par un « accord cadre de co-investissement partenarial »
dans la production et l'acquisition d'œuvres cinématographiques.
Les entreprises communes seront dénommées respectivement UGC Distribution et TF1 International.
La société-mère TF1 International prendra alors la dénomination sociale de TF1 Droits Audiovisuels. »
Conformément à l’article L. 430-3, l’Autorité de la concurrence met à la disposition du public les
renseignements communiqués par les parties dans la section 1 f de l’annexe 4-3 précisant le contenu des
dossiers de notification.
Ces informations ont été élaborées par les parties notifiantes, qui en sont seules responsables, et leur
teneur ne préjuge nullement de la position de l’Autorité de la concurrence sur l’opération envisagée.
L’Autorité ne peut pas davantage être tenue pour responsable des renseignements inexacts ou dénaturés
qui y figureraient.
TF1 International
UGC Images
RÉSUMÉ DE L’OPÉRATION FOURNI PAR LES PARTIES
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Les Echos,
15 septembre 2009
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LE GROUPE PATHE
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Source : rapport d’activité 2008
468 millions d’euros de
CA
54,3 millions d’entrées dont 42,2 millions en France
859 écrans pour 89 cinémas et 688 écrans de multiplexes
FRANCE : enseignes Gaumont et Pathé
65 cinémas dont 43 multiplexes pour un total de 665 écrans
SUISSE : enseignes Pathé
10 cinémas dont 5 multiplexes pour un total de 70 écrans
PAYS-BAS : enseignes Pathé
12 cinémas dont 10 multiplexes pour un total de 102 écrans
ITALIE : enseignes Pathé et Vis Pathé
3 multiplexes dont 1 en association pour un total de 39 écrans
8 films coproduits par Pathé (6 en France et 2 au Royaume-Uni)
17 films distribués en 2008 en France
16 films distribués en 2008 au Royaume-Uni
650 films au catalogue
FRANCE : Six films coproduits par Pathé sortis en salles en 2008,
totalisant 29,5 millions d’entrées. Plusieurs mises en production
lancées en 2008.
ROYAUME UNI : Deux films coproduits par Pathé sortis en salles
en 2008 : The Duchess et Linha de passe. Engagement sur des
films importants dont
Slumdog Millionaire
, de Danny Boyle
.
FRANCE : 17 films distribués en salles en 2008 dont
6 coproductions et 11 acquisitions/distributions.
Sept d’entre eux dépassent le million d’entrées.
ROYAUME UNI : Pathé Distribution Ltd sort 16 films
en salles, dont 2 coproductions.
SUISSE : Pathé Films AG distribue 38 films en salles
en 2008.
La distribution des films Pathé s’appuie
sur le GIE Fox Pathé Europa.
18,7 % de PDM
153 millions d’euros de CA pour le GIE.
Sur un marché globalement moins
dynamique, bonnes performances pour
des films récents : 3 millions d’unités
vendues pour Bienvenue chez les Ch’tis,
bons résultats pour Into the Wild, Le
Coeur des hommes 2, 99 francs
DISTRIBUTION
EXPLOITATION
PRODUCTION
VIDEO
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