Texte : © Texte Jean-Dominique Dalloz / outbackimages.fr 2/20
La lavande est en péril. Le bleu des paysages risque de disparaître de la palette des couleurs provençales. Toute une économie locale est menacée.
En effet, si jusqu’en 2005 la culture de la lavande a bénéficié d’une augmentation régulière des surfaces cultivées, la dégringolade qui a suivi a
douché le moral des producteurs : en quelques six années les surfaces ont diminué de moitié, et la production de certains exploitants a chuté de
plusieurs tonnes à quelques centaines de kilos.
Les phénomènes récurrents de sécheresse de ces dernières années expliquent en partie la raréfaction de la lavande en Provence. Des prédictions
scientifiques réalisées à 20 ou 30 ans tablent sur un déplacement des zones de culture plus au nord, essentiellement à cause des bouleversements
climatiques.
Mais la menace la plus immédiate est sans doute une sorte de cigale miniature et apparemment inoffensive, la cicadelle. Ses larves raffolent des
racines de la plante tandis que les adultes jettent leur dévolu sur le feuillage. Cet appétit vorace n’est pas le pire des fléaux. La cicadelle est vectrice
d’une micro-bactérie qui obstrue les canaux dans lesquels circule la sève, causant le dépérissement inéluctable de la plante.
A Manosque, le Centre régionalisé interprofessionnel d’expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam) s’est engagé
dans une course contre la montre. Outre la recherche de variétés plus résistantes, le Crieppam teste depuis deux ans l’usage de la kaolinite, une
poudre blanche qui pulvérisée sur le végétal, crée une sorte d’écran, rendant la lavande moins appétissante pour le minuscule prédateur. Les essais
conduits depuis deux ans semblent concluants.
Via sa fondation, L’Occitane a décidé de soutenir financièrement l’action du Crieppam, Un engagement qu’Olivier Baussan, fondateur de la marque,
reprend également à son compte personnel, en s’impliquant dans la recherche d’autres financements. Il rencontre pour cela les entreprises des
secteurs de la parfumerie, de la cosmétique et du tourisme. Une mobilisation nécessaire pour sauver durablement la lavande de Provence.