16 DÉCEMBRE 2015
COP21
Accord de Paris : Quelles avancées pour
l’eau ?
L’Accord de Paris a été adopté le samedi 12 décembre 2015 par les 195 pays membres de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), après 2
semaines de négociations intenses (30 novembre – 11 décembre). Il devrait entrer en
vigueur en 2020.
Qualifié de de « meilleur équilibre possible » par Laurent Fabius, Président de la COP21, ce texte
donne un cadre de coopération universel pour lutter contre le changement climatique, avec des
avancées significatives mais aussi des insuffisances notoires :
L’inclusion d’un objectif à long terme qui maintienne le réchauffement climatique
« en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et [qui poursuive] l’action
menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5°C par rapport aux niveaux
préindustriels ». Toutefois, selon Coordination SUD, les mécanismes proposés pour y
arriver sont insuffisants, tandis que le cumul des contributions déterminées au niveau
national rendues par les pays nous placent actuellement sur une trajectoire de +3°C.
L’objectif du plafonnement des émissions de gaz à effet de serre « dans les
meilleurs délais » puis une réduction de ces émissions afin de parvenir à la neutralité
carbone au cours de la 2ème moitié du siècle.
L’accent mis sur les contributions prévues déterminées au niveau national où l’eau
est largement mise en avant dans les volets Adaptation, avec une révision à la hausse de
ces contributions tous les 5 ans, mais à partir de 2025 seulement.
La reconnaissance de l’adaptation au même titre que l’atténuation
La reconnaissance des pertes et préjudices liés aux effets négatifs du changement
climatique, mais sans compensation financière pour les pays les plus vulnérables.
La mobilisation de financements pour l’atténuation et l’adaptation au profit des pays
en développement, avec un niveau plancher de 100 milliards de dollars par an pour
2025 indiqués dans la décision de l’Accord, mais aucun objectif chiffré dans l’Accord lui-
même, malgré les besoins urgents des pays pauvres pour faire face aux impacts du
changement climatique.
La mention des droits humains et de la sécurité alimentaire dans le préambule de
l’accord, mais ôtés de la partie opérationnelle.
ET POUR L’EAU ?
La Coalition Eau regrette qu’aucune mention explicite sur l’eau ne soit incluse dans l’Accord de
Paris, alors même que l’eau est un élément central de la lutte contre le dérèglement climatique.
Pourtant, les acteurs de l’eau, regroupés au sein de la campagne #ClimateIsWater, se sont
mobilisés jusqu’au dernier moment pour influer sur les décideurs.
Toutefois, plusieurs points contenus dans l’Accord permettent de rattacher la question de l’eau :
La référence à l’Agenda du développement pour l’après 2015, dont l’eau constitue un
Objectif de Développement Durable spécifique (ODD6) ;
La mention aux droits de l’Homme dans le préambule de l’accord, le droit à l’eau
potable et à l’assainissement ayant été reconnu comme un droit fondamental en 2010 ;
La place faite à l’adaptation, dont l’eau est un élément central, et à son financement ;
L’accent mis sur les contributions prévues déterminées au niveau national, où l’eau est
mentionnée comme la 1ère priorité pour l’adaptation.
Voir l’analyse complète de la COP21 et le bilan de la Coalition Eau.
TÉLÉCHARGEMENTS
Analyse et bilan COP21 - Coalition Eau
Analysis COP21 - Coalition Eau
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