Introduction
MORALES Josselin_2010 5
Introduction
1: La prospective scientifique condamne l’espèce humaine à l’économie durable.
La thématique du développement durable n’est pas un sujet nouveau. C’est un
mouvement à la fois politique et social qui se développe dans les années 70 au sein des pays
scandinaves, puis se diffuse sur la scène politique internationale avant de s’inscrire enfin
en tête des préoccupations mondiales. Il s’agit désormais d’une problématique parvenue
à maturité, et dont l’actualité ne décline pas : nul ne peut plus échapper au débat sur
la fin du pétrole, le réchauffement climatique et la nécessité de changer nos modes de
consommation. Voici l’opinion d’Hervé Kempf dans un article du Monde du 5 décembre
2009, Copenhague, un défi planétaire :
« Malgré l’impression de piétinement que peut donner l’observation au jour le
jour de la discussion, celle-ci a évolué très rapidement en moins de vingt ans.
Les négociations qui se jouent actuellement à Copenhague ne peuvent se lire
selon le seul prisme de l’opposition Nord-Sud d’abord parce qu’il ne s’agit pas
de l’emporter sur les autres mais de répartir équitablement un effort ou des
nuisances auxquelles aucun pays n’échappera. Ensuite parce que la croissance
rapide des BRIC fait que ceux-ci sont devenus des émetteurs massifs de gaz à
effet de serre dont la responsabilité ne peut plus être niée ».
Cet impérieuse prise de conscience est étayée par des données essentiellement
économétriques que climatologues et économistes ont entrecoupées avant de les traduire
en objectifs. Les objectifs sont devenus mondiaux tant la question du développement
durable rassemble. C’est un des seuls thèmes planétaires qui réunisse aussi facilement
les chefs d’État (Kyoto, Bali, Poznan, Copenhague), quand bien même ils divergent sur
les mesures à prendre. Il n’y a que le commerce mondial qui les rassemble avec autant
de régularité. On repère là les deux défis majeurs qui sont à relever pour le siècle qui
débute. Le second touche à la régulation du commerce international et aux bienfaits
qui doivent en résulter en matière de développement des pays pauvres, notamment par
l’amélioration de la répartition des richesses. Le premier, et il ne sera pas mois difficile
à relever, est celui de la durabilité : durabilité énergétique, durabilité de l’habitat, mais
également durabilité démographique. Et les réponses ne se situent pas dans le long terme :
la prise de conscience collective s’impose.
2: Figure désormais imposée, l’approche écologique génère une nouvelle forme
d’économie : le green-business, fondé sur les écotechnologies.
Comment concrètement relever ces nouveaux défis qui se posent à l’humanité ? C’est
sans doute en grande partie à l’économie d’y répondre, le commerce ayant toujours été un
moteur du progrès.
L’activité économique, toujours en quête de nouveaux débouchés, assure désormais
financièrement l’essor du développement durable. Les vecteurs sont identifiés : il s’agit des
technologies dites durables qui permettront de dépenser moins ou mieux tout en réduisant
les nuisances. Si l’Anglais, par l’emploi de deux termes différents (Cleantech et Greentech)
semble ouvrir deux pistes concurrentes, le Français ne parle que de « technologies