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PostU(2010)163-172
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Apport de l’oncogénétique
en cancérologie digestive
Objectifsdagogiques
Quelspatients doiventfairel’objet
d’une priseencharge onco-
génétique?
Quellessontlesmodalitésde cette
priseencharge ?
Quelle articulation avecle suivi
gastro-entérologique?
Introduction
Lesformesréditairesde cancers (ou
syndromesde prédisposition hérédi-
taireaux cancers)sontdesaffections
raresmaisassociéesàunrisquetumo-
raltrèsélevéchezlesindividus
atteints.Sur le planmoléculaire,elles
sontgénéralementliéesàune muta-
tion constitutionnelle (c’est-à-dire
présentedanstouteslescellulesde
l’organisme)inactivatriceetle plus
souventritée d’ungène suppresseur
de tumeur.Laugmentation durisque
tumoralintéresselesorganesvis-à-vis
desquelscegène exercephysiologi-
quementuneffetde protection. La
mutation est transmissible àlades-
cendance,sur unmode autosomique
dominantdanslagrande majorité
descas.
L’identification de cesaffectionsest
essentielle puisqu’elle conduitàpro-
poserdesmesuresde dépistage etde
priseencharge scifiquesdontl’effi-
cacitéest actuellementbien démon-
trée,tanten cequiconcerne l’inci-
dencedescancers quelamortalitépar
cancer.C’est l’objectif de l’oncogéné-
tiquecliniqueetmoléculaire,disci-
pline relativementrécente,«née »àla
suitedel’identification desprincipaux
gènesen cause,dansle courantdes
années1990.
L’objectif de cetravail n’est pasde
crireprécisémentlesdifférents
syndromesde prédisposition hérédi-
taireaux cancers digestifsetles
modalitésde priseencharge desindi-
vidus maisi) de lesrappeleravant
d’indiquerlespatients suspects d’en
êtreatteints etdonc«candidats »à
une priseencharge oncogénétique,
ii) de préciserlesmodalitésde cette
priseencharge,etiii) d’indiquer
l’articulation avecle suivigastro-
entérologique.
Quelspatients doiventfaire
l’objetd’une priseencharge
oncogénétique?
La consultation de génétiqueonco-
logiqueacomme objectif initialde
confirmerl’existencedune prédispo-
sition génétiquemajeureausein d’une
famille àpartirde l’étude d’unindi-
viduatteint(casindex). Cetteconfir-
mation est obtenueaumieux par
l’identification de lamutation causale.
Dansune telle situation,untest géné-
tiquepeut êtreproposédansunsecond
tempsaux apparentésindemnesafin
de déterminers’ilsontounon hérité
de lamutation familiale.
Lesdifférents syndromes
de prédisposition héréditaire
Lesdifférents syndromesde prédispo-
sition héréditaireaux cancers digestifs
connus sontlistésdansle tableau1.
La suspicion de forme héréditairede
cancers colorectaux correspond au
principalmotif de consultation
d’oncogénétiquedigestive. Plusieurs
entitésdoiventêtreenvisagées:les
formesnon polyposiquesetlesformes
polyposiques,adénomateusesou
hamartomateuses.Plusieurs points
doiventêtresoulignés.
La définition dusyndrome de Lynch
est maintenantbasée sur l’identifi-
cation de lamutation constitution-
nelle causale oudéfaut,sur la
caractérisation d’unphénotype
tumoraltémoignantd’une altéra-
tion dusystème de réparation des
sappariements de l’ADN, appelé
MMR (abréviation pour Mismatch
Repair ). Certainesagrégationsfami-
lialesde cancers colorectaux sans
polypose,avecousansvalidation
descritèrescliniquesd’Amsterdam,
ne sontpasassociéesàune altéra-
tion de cesystème etne correspon-
dentpasàunsyndrome de Lynch.
Onparle parfoisde «syndrome X»,
ensemble vraisemblablementté-
rogène d’affectionspour lesquelles
lesaltérationsgénétiquescausales
ne sontpasconnues[1].
La coexistenceduncanceretde
quelquespolypesadénomateux,
synchroneset/outachronespose
B.Buecher
B.Buecher( )
HôpitalEuropéenGeorgesPompidou,75908ParisCedex15 ;
InstitutCurie,25,ruedUlm,75948 ParisCedex05
E-mail :bruno.buecher@egp.aphp.fr
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le problème dudiagnosticdifféren-
tiel entreune forme réditairenon
polyposiqueetune forme atténuée
de polyposeadénomateuse.
La maladie de Cowden faitpartie du
groupe despolyposeshamartoma-
teuses,aumême titrequelapoly-
posejuvénile etquelesyndrome de
Peutz-Jeghers.Elle est principale-
mentassociée àune augmentation
durisquedecancers de lathyroïde
etdusein. Laugmentation durisque
relatif de cancercolorectalest
modérée etmême incertaine,de
telle sortequ’elle n’est pastoujours
classée dansle cadredesformes
réditairesdescancers colo-
rectaux.
Lespolyposeshyperplasiquessont
caractériséesparlaprésencedemul-
tiplespolypeshyperplasiquescolorec-
taux,dontcertainspeuventêtreaty-
piquesdufaitd’une grande taille et/
oud’une localisation coliqueproxi-
male [2].Ellessontassociéesàun
risqueaccru de cancercolorectalmais
lesdonnéesactuellesne permettent
pasde chiffrerprécisémentcerisque.
Lanalysehistologiqueminutieusedes
polypesrévèle généralementquecer-
tainsd’entreeux,en particulierles
polypessessilesde grande taille du
Tableau1. Lesdifférents syndromesde prédisposition héréditaireaux cancers digestifs
Syndromedeprédisposition réditaireGène(s)encauseModedetransmission
Formesréditairesdescancers colorectaux
Formespolyposiques
Polyposeadénomateuseassociée àAPC APC Autosomiquedominant
Polyposeadénomateuseassociée àMYH MYH Autosomiquerécessif
Polyposejuvénile MADH4,BMPR1AAutosomiquedominant
Syndrome de Peutz-Jeghers STK 11 /LKB1Autosomiquedominant
Maladie de Cowden PTEN Autosomiquedominant
Polyposehyperplasique???
Formesnon polyposiques
Syndrome de LynchMLH1,MSH2,MSH6Autosomiquedominant
Autres(?)???
Formesréditairesdescancers gastriques
Formessyndromiques
Polyposeadénomateuseassociée àAPC APC Autosomiquedominant
Polyposejuvénile MADH4++,BMPR1AAutosomiquedominant
Syndrome de Peutz-Jeghers STK 11 /LKB1Autosomiquedominant
Syndrome de LynchMLH1,MSH2,MSH6Autosomiquedominant
Formesnon syndromiques
Forme héréditairedeCG de type diffus CDH1Autosomiquedominant
Forme héréditairedeCG de type intestinal? ?
Formesréditairesdescancers pancréatiques
Formessyndromiques
PancréatitechroniquehéréditairePRSS1Autosomiquedominant
Formesréditairesde mélanomes(FAMM)CDKN2A/p16Autosomiquedominant
Formesréditairesdescancers sein/ovaireBRCA2++ ,BRCA1Autosomiquedominant
Syndrome de Peutz-Jeghers STK 11 /LKB1Autosomiquedominant
Polyposeadénomateuseassociée àAPC APC Autosomiquedominant
Syndrome de LynchMLH1,MSH2,MSH6Autosomiquedominant
Formesnon syndromiquesPALB2?Palladin ??
FH destumeurs endocrinesduodénopancréatiques
Néoplasie endocrinienne multiple de type 1NEM Autosomiquedominant
Neurofibromatosedetype 1NF1Autosomiquedominant
Von Hipple LindauVHL Autosomiquedominant
ScrosetubéreusedeBourneville TSC1,TSC2Autosomiquedominant
FH destumeurs stromalesgastrointestinales
Formessyndromiques
Neurofibromatosedetype 1NF1Autosomiquedominant
ParagangliomesréditairesSDHB /SDHC /SDHD Autosomiquedominant
Formesnon syndromiquesc-Kit,PDGFRa Autosomiquedominant
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côlon droit,présententdessionsde
dysplasie épithéliale minimesetcor-
respondentplus vraisemblablementà
desadénomesfestonnés.Dautres
typeshistologiquespeuventégalement
êtreassocstelsquedauthentiques
polypeshyperplasiques,despolypes
compositesetdespolypesadénoma-
teux «classiques». Ilsagitd’affec-
tionsmanifestementtérogènesde
présentation sporadiqueouplus rare-
mentfamiliale avec, danscescas,
une mode d’agrégation évocateur soit
d’une transmission autosomique
dominante,soitd’une transmission
autosomiquerécessive. Lesaltérations
génétiquesconstitutionnellesrespon-
sablesdesformesfamilialesnon sont
pasconnues,alors quedesaltérations
somatiquesrécurrentesontétédécrites
(mutation de B-Rafettylation des
îlots CpGde l’ADN ouphénotype
«CIMP-high »=CpGIsland Methylator
Phenotype).
La suspicion d’autresformesrédi-
tairesde cancers digestifsest unmotif
plus raredeconsultation. Ilsagit
principalementdesagrégationsfami-
lialesde cancers gastriquesoude can-
cers pancréatiques.Ellespeuvents’in-
tégrerdansle cadredesyndromesde
prédisposition héréditairesconnus (y
comprisdanslesdifférents syndromes
de prédisposition aux cancers colorec-
taux :syndrome de Lynch,polypose
adénomateuseassociée àAPC, syn-
drome de Peutz-Jeghers etpolypose
juvénile –pour lescancers gastriques)
quidoiventêtresystématiquement
évoqués.Àcôtédecesformesdites
«syndromiques»,lesformesnon syn-
dromiquescorrespondentàdesobser-
vationsanciennesdontlapathogénie
restelargementconnue,en dehors
de certainesformesréditairesde
cancers gastriquesde type diffus liées
àune mutation constitutionnelle du
gène CDH1quicode pour laprotéine
E-cadhérine [3].Différents travaux de
recherche tententd’identifierlesgènes
en cause. Ilsontconduitàincriminer
récemmentdesaltérationsdesgènes
palladin etPALB2danscertainesagré-
gationsfamilialesde cancers pancréa-
tiques[4,5].Ilest vraisemblable que
certainesde cesagrégationsne cor-
respondentpasàdesaffectionsmen-
déliennes,liéesàl’altération d’ungène
majeur de susceptibilité,maisqu’elles
résultentde laconjonction etde
l’interaction de facteurs d’environ-
nementdéfavorablesetd’ufond
génétiqude prédisposition som-
mation »defacteurs génétiques
«mineurs »deprédisposition).
Desagrégationsfamilialesde tumeurs
endocrinesduodéno-pancréatiques
s’observentaucours desnéoplasies
endocriniennesmultiplesde type Iet
de laneurofibromatosedetype 1.
Laffectionest généralementconnue
aumomentdudiagnostictumoral
comptetenude lapréexistencehabi-
tuelle de l’hyperparathyroïdie pour la
première,d’unphénotype caractéris-
tiquedèsl’enfancepour laseconde
(tâchescaaulait;neurofibromes;
éphélidesaxillaires;hamartomesréti-
niensounodulesde Lisch;gliome du
chiasmaoptique). Desformesfami-
liales,syndromiques(neurofibroma-
tosedetype 1;formesréditairesde
paragangliomes)ounon,de tumeurs
stromalesgastro-intestinalesontété
exceptionnellementcrites.
Unnuroscialrécemmentpublié
de larevueBest Practice&Research
ClinicalGastroenterologyconsacréà
l’oncogénétiquedigestivecomporte
d’excellentesrevuessur lesdif-
rentesformesréditairesdescancers
digestifs[6].
Lesindicationsde laconsultation
de génétiqueoncologique
Une consultation de génétiqueonco-
logiqueest indiquée pour tout indi-
viduatteintd’uncanceret/oude
polypesdontl’histoirepersonnelle
(phénotype caractéristique) et/ou
familiale est évocatricedune pré-
disposition héréditaire.
Casparticulier
despolyposescolorectales
Lespolyposescolorectalesconstituent
une situation particulièredansla
mesureoùle diagnosticest établi sur
labasedesseulesdonnéesendosco-
piques.Onpeut considérerqu’elles
sonttoujours le refletd’une prédispo-
sition génétiqueetqu’ellesconstituent
une indication de consultation de
génétiqueoncologique(àl’exception
despolyposeslymphomateusesetdes
lipomatoses). Lediagnosticde nature
de lapolyposeest baséàlafoissur le
type histologiquedespolypes(a-
nome ;polype juvénile ;polype de
Peutz-Jeghers ;polype hyperplasique;
ganglioneurome) etsur l’existence
éventuellesde manifestationsphéno-
typiquesassociées:
anomaliesdentaires,ostéomesman-
dibulairesoude lavoûtecrânienne,
kystesépidermoïdesetlipomes;
tumeurs desmoïdes;sionsd’hyper-
trophie de l’épithémiumpigmen-
tairedelarétine pour lapolypose
adénomateuseassociée àAPC ;
–lentiginosepéri-orificielle pour le
syndrome de Peutz-Jeghers ;
–macrocéphalie ;trichilemnomes;
sionshyperratosiquesde la
muqueusegingivale,jugaleou
linguale ;porokératosepalmo-
plantaire,goitrepour lamaladie de
Cowden.
Encequiconcerne lespolyposesa-
nomateuses,l’existencedune agré-
gation familiale caractérisée parune
atteintedeplusieurs générationssuc-
cessivesest évocatricedune trans-
mission autosomiquedominanteet
doncd’une polyposeassociée àAPC ;
l’agrégation descasausein d’une
même fratrie sansatteintedesgéné-
rationsprécédenteetsuivantvoque
aucontrairevers une transmission
autosomiquerécessiveetoriente
doncvers une polyposeassociée à
MYH.
Autressyndromes
de prédisposition héréditaire
aux cancers digestifs
L’identification desautressyndromes
de prédisposition héréditaireest plus
difficile puisquelephénotype n’est
pascaractéristique. Lesarguments de
présomption sontlessuivants :
166 ••••••
âge inhabituellementjeune audia-
gnosticducancer;
atteintesmultiples,synchronesou
tachrones,chezunindividu;
agrégation familiale de cancers d’un
même type oud’unautretype mais
possiblement«génétiquement
liés».
Cesarguments doiventêtresystéma-
tiquementrechercscheztout indi-
viduatteintde cancer.Ilssontàla
basedeladéfinition descritèrescli-
niquesd’Amsterdatablisinitiale-
mentpour définirlesformesrédi-
tairesnon polyposiquesdescancers
colorectaux (syndrome HNPCC,
Hereditary Non PolyposisColorectal
Cancer)[7,8]ainsiquedescritèresde
Cambridge quidéfinissentlesformes
réditairesdescancers gastriques[9]
(Tableau2).
Précisionsconcernant
le syndrome de Lynch
L’identification desgènesresponsables
dusyndrome de Lynchdontladéfini-
tion est maintenant,comme nous
l’avonsindiquéplus haut,moléculaire
apermisde soulignerlesinsuffisances
descritèresd’Amsterdamquiman-
quentàlafoisde scificitéetde sen-
sibilité. Cecisignifie d’une part quela
validation de cescritèresne signe pas
l’existencedunsyndrome de Lynch;
d’autrepart qu’ilsne sontpasvalidés
dansune proportion significativede
famillesatteintes.Cesdonnéesont
conduitàrevoirlastratégie diagnos-
tiquedecesyndrome. La faillitedu
système MMR étantl’élémentrespon-
sable de lacarcinogenèsedansce
contexte,l’identification d’unphéno-
type tumoraltémoignantde cette
faillite(instabilitédesmicrosatellites
et/oudéfaut d’expression d’une oude
plusieurs protéinesde réparation des
sappariements de l’ADN)est une
étape clé danslastratégie diagnos-
tique. Eneffet,sil’existenceduntel
phénotype n’est passcifiquedusyn-
drome de Lynch,son absencepermet
raisonnablementd’exclurecediagnos-
tic.Enpratique,il est recommandé
pour ne pasconnaitrelediagnostic
de syndrome de Lynch,de procéderà
cetttude somatiquepour toute
tumeur duspectredusyndrome de
Lynch(côlon rectum;endomètre;
ovaire;intestin grêle ;bassinetet
uretère;estomac etvoiesbiliaires)
diagnostiquée àunâge inférieur à
60 ansouquelsquesoientlesâgesau
diagnosticen casd’atteintesmultiples
chezunmême individuouchezdeux
apparentésaupremierdegré[10].La
prescription de l’étude somatiquen’est
pasréservée aumédecin oncogéné-
ticien. Elle peut êtreprescriteparle
gastroentérologueoupartout autre
médecin,son résultatconditionnant
l’indication de laconsultationde
génétiqueoncologiqueetde la
recherche de mutation germinale des
gènesMMR.
Enpratique,cetteanalyseest réalisée
àpartird’unfragmenttumoralfixéet
inclus en paraffine. L’étude de l’expres-
sion desprotéinesest duressort de
l’anatomopathologistequiidentifie et
adresseaubiologistedansunsecond
tempsle matériel adhocpour l’étude
dustatut desmicrosatellites.Sa réali-
sation est généralementréalisée au
sein desplateformeshospitalièresde
génétiquemoléculairedescancers
dotéesparl’INCa.Lesrésultats de
l’analysesomatiquesontgénéralement
disponiblesen quelquessemaines.
Lesyndrome de Muir-Torrecorres-
pond àune vartéphénotypiquedu
Tableaux 2.Leséléments évocateurs d’unsyndrome de prédisposition héréditairemajeur
aux cancers (hors polyposescolorectales). Critèresd’Amsterdam
(pour lesformesréditairesnon polyposiquesdescancers colorectaux)[7,8]
etcritèresde Cambridge (pour lesformesréditairesdescancers gastriques)[9]
Critèrescliniques«généraux »
Âge audiagnosticinhabituellementjeune
Atteintesmultiples,synchronesoutachrones,chezunmême individu
Agrégation familiale de cancers d’unmême type oude typesdifférents mais«génétiquement
assocs»(avecgénéralementatteintedeplusieurs générationssuccessivespour lesaffections
àtransmission autosomiquedominante)
Formesréditairesnonpolyposiquesdescancers colorectaux.Critèresd’Amsterdam[7,8]
Critèresd’AmsterdamI
3apparentésatteints d’uncancercolorectalprouvéhistologiquement,l’utantapparent
aupremierdegréaux 2autres
Aumoins2générationssuccessivesatteintes
Diagnosticd’aumoins1descancers àunâge <50ans
Exclusion dudiagnosticde polyposeadénomateusecolorectale
Critèresd’AmsterdamII
Identiquesaux précédents avecpriseencomptenon seulementdescancers colorectaux,mais
égalementdescancers de l’endomètre,de l’intestin grêle etdesvoiesexcrétricesurinaires
Formesréditairesdescancers gastriques.Critèresde Cambridge [9]
Formesréditairesde cancers gastriquesde type diffus
2casde CG de type diffus diagnostiquéschezdesapparentésau1erouau2
nd degrédont
1diagnostiquéàunâge <50ans,ou
3casde CG de type diffus diagnostiquéschezdesapparentésau1 erouau2
nd degré,
quelsquesoientlesâgesaudiagnostic
Formesréditairesde cancers gastriquesde type intestinal
Régionsàforteincidence(Japon,Portugal)
3apparentésatteints d’uncancercolorectalprouvéhistologiquement,l’utantapparent
aupremierdegréaux 2autres
Aumoins2générationssuccessivesatteintes
Diagnosticd’aumoins1descancers àunâge <50ans
Régionsàfaible incidence
2casde CG de type diffus diagnostiquéschezdesapparentésau1 erouau2
nd degrédont
1diagnostiquéàunâge <50ans,ou
3casde CG de type diffus diagnostiquéschezdesapparentésau1 erouau2
nd degré,
quelsquesoientlesâgesaudiagnostic
167
••••••
syndrome de Lynch,le plus souvent
associée àune mutation dugène
MSH2,caractérisée parlaprésencede
sionscutanéesveloppéesaux
dépensdesglandessébacées(a-
nomessébacés,sébacéomesetcarci-
nomessébacés)[11].Cessionsse
présententsous laforme de papules
oude nodulesfermes,de couleur chair
oujaunâtre,parfoisérodés.Lescarci-
nomessébacéssedéveloppentpréfé-
rentiellementaux dépensdesglandes
sébacéesdespaupières(ouglandes
de Meibomius)etpeuventprisàtort
pour unchalazion ouune blépharo-
conjonctivitechronique. La présence
de tellessionscutanéesdansun
contextedagrégation de cancers
colorectaux ouduspectredusyn-
drome de Lynchest trèsévocatricede
cediagnostic.Desrato-acanthomes
etdescarcinomesbasocellulaires
àdifférenciation sébacée sontégale-
mentpossibles.
Apparentés(indemnes)d’individus
atteints chezlesquels
une mutation aétéidentifiée
Une consultation de génétiqueonco-
logiquedoitparailleurs êtreproposée
àl’ensemble desapparentésdesindi-
vidus chezlesquelsune mutation aété
identifiée,quel quesoitle type de pré-
disposition génétiquefamiliale. C’est
aux individus chezlesquelslamuta-
tion aétéidentifiée (casindex)qu’il
revientd’informerleurs apparentésde
l’existencedune prédisposition géné-
tiqueaucancercaractérisée dansla
famille etde lapossibilitédemiseen
placeduntest moléculaireciblé. La
termination de leur statut génétique
permettrade dires’ilsontritéou
non de cettemutation,etdoncs’ils
doiventfairel’objetd’une surveillance
scifiqueets’ilssontsusceptiblesde
latransmettreàleur descendance. Le
législateur indiquequelemédecin doit
informer«lapersonne ouson repré-
sentantlégaldesrisquesqueson
silenceferaitcouriraux membresde
safamille potentiellementconcers
slors quedesmesuresde prévention
oude soinspeuventêtreproposéesà
ceux-c.Lorsquelecasindexne sou-
haitepasinformerdirectementsa
parentèle,il peut choisirde le fairepar
l’intermédiairedelAgencedela
Biomédecine quiinforme lesapparen-
tésdontlescoordonnéesluiontété
transmisesde «l’existencedune
information médicale àcaractère
familialsusceptible de lesconcerner
etdesmodalitésetdesmodalitésleur
permettantd’yaccéder».
Dansle contexteleplus fréquentdes
affectionsàtransmission auto-
somiquesdominantes(liéeàune
mutation d’unseuldesdeux allèles,
c’est-à-diredune seule desdeux
copies,dugène en cause) tellesquela
polyposeadénomateuseassociée à
APC etle syndrome de Lynch,le risque
pour lesenfants est de 50%. Ilest
égalementde 50%pour lesparents et
lesmembresde lafratrie,en dehors
ducontextedesnéo-mutations.Pour
lapolyposeadénomateuseassociée à
MYH quiest àtransmission auto-
somiquerécessiveetimpliquedonc
une mutation desdeux allèlesde ce
gène (allèle d’origine paternelle et
allèle d’origine maternelle ;on parle
de mutation bi-allélique),le risque
intéressepresqueexclusivementles
membresd’une même fratrie quiont
chacununrisquede25%d’avoir
ritédesdeux mutationscausales.
Leurs parents etleurs enfants sont
térozygotesobligatoires(en dehors
desraressituationsde consanguinité
entrelesconjoints).
Ilest importantde rappelerlespoints
suivants :
–ladémarche dutest moléculaire
ciblé ne peut êtreenvisagée qu’en
casd’identification préalable de la
mutation responsable de lapré-
disposition génétiquefamiliale chez
unindividuatteint;
–l’étude génétiquemoléculairene
peut doncpasêtreinitiée àpartir
d’unindividuindemne de la
famille ;
–lanégativitédel’étude moléculaire
chezle casindexne remetpas
cessairementen causelediagnos-
ticde prédisposition génétique
majeure(parexemple en casde
polyposeadénomateuse,de phéno-
type caractéristiquedesyndrome de
Peutz-Jeghers oud’agrégation de
cancers colorectaux sanspolypose
avecinstabilitédesmicrosatellites
etdéfaut d’expression desprotéines
MSH2et/ouMSH6auniveautumo-
ral). Cettesituation peut êtrelefait
soitd’undéfaut de sensibilitédela
techniquedanalyse[connais-
sancedune mutation délétèredans
le(s)gène(s)testé(s)], soitde l’alté-
ration d’ungène de prédisposition
non encoreidentifié. Dansune telle
situation,de même quelorsque
l’étude moléculairenapasétéréa-
lisée chezle casindex(refus de
l’analyseoucès),il n’yapas
d’étude moléculairepossible chez
lesapparentésquisonttous sus-
pects d’avoirréditédunfacteur
génétiquedeprédisposition etdoi-
ventfairel’objetd’undépistage
systématique.
Quellessontlesmodalités
de cettepriseencharge
oncogénétique?
Lespremièresconsultationsde géné-
tiqueoncologiquedatentdubut des
années1990.La discipline s’est consi-
rablementveloppée etstructurée
depuiscettedate,notammentgrâceaux
appelsd’offresuccessifsde l’Institut
NationalduCancer(INCa)etde le
DirectiondelHospitalisation etde
l’Organisation desSoins(DHOS). Des
consultationsde génétiqueoncologique
existentmaintenantdanstous lesCHU
etCLCC ainsiquedansdifférents CHG
etdansquelquesrarescentresde santé
privés.Ledernierrapport de l’activité
d’oncogénétiquepublié parl’INCA fait
étatde 26141consultationsréalisées
aucours de l’année 2007sur 102 sites
répartisdans66villes.La listedes
consultationsest disponible sur le site
webde laFédération Nationale des
Centresde LutteContreleCancer
(http:///www.fnclcc.fr). La plupart des
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