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côlon droit,présententdeslésionsde
dysplasie épithéliale minimesetcor-
respondentplus vraisemblablementà
desadénomesfestonnés.D’autres
typeshistologiquespeuventégalement
êtreassociéstelsqued’authentiques
polypeshyperplasiques,despolypes
compositesetdespolypesadénoma-
teux «classiques». Ils’agitd’affec-
tionsmanifestementhétérogènesde
présentation sporadiqueouplus rare-
mentfamiliale avec, danscescas,
une mode d’agrégation évocateur soit
d’une transmission autosomique
dominante,soitd’une transmission
autosomiquerécessive. Lesaltérations
génétiquesconstitutionnellesrespon-
sablesdesformesfamilialesnon sont
pasconnues,alors quedesaltérations
somatiquesrécurrentesontétédécrites
(mutation de B-Rafetmétylation des
îlots CpGde l’ADN ouphénotype
«CIMP-high »=CpGIsland Methylator
Phenotype).
La suspicion d’autresformeshérédi-
tairesde cancers digestifsest unmotif
plus raredeconsultation. Ils’agit
principalementdesagrégationsfami-
lialesde cancers gastriquesoude can-
cers pancréatiques.Ellespeuvents’in-
tégrerdansle cadredesyndromesde
prédisposition héréditairesconnus (y
comprisdanslesdifférents syndromes
de prédisposition aux cancers colorec-
taux :syndrome de Lynch,polypose
adénomateuseassociée àAPC, syn-
drome de Peutz-Jeghers etpolypose
juvénile –pour lescancers gastriques)
quidoiventêtresystématiquement
évoqués.Àcôtédecesformesdites
«syndromiques»,lesformesnon syn-
dromiquescorrespondentàdesobser-
vationsanciennesdontlapathogénie
restelargementméconnue,en dehors
de certainesformeshéréditairesde
cancers gastriquesde type diffus liées
àune mutation constitutionnelle du
gène CDH1quicode pour laprotéine
E-cadhérine [3].Différents travaux de
recherche tententd’identifierlesgènes
en cause. Ilsontconduitàincriminer
récemmentdesaltérationsdesgènes
palladin etPALB2danscertainesagré-
gationsfamilialesde cancers pancréa-
tiques[4,5].Ilest vraisemblable que
certainesde cesagrégationsne cor-
respondentpasàdesaffectionsmen-
déliennes,liéesàl’altération d’ungène
majeur de susceptibilité,maisqu’elles
résultentde laconjonction etde
l’interaction de facteurs d’environ-
nementdéfavorablesetd’un«fond
génétique»de prédisposition (« som-
mation »defacteurs génétiques
«mineurs »deprédisposition).
Desagrégationsfamilialesde tumeurs
endocrinesduodéno-pancréatiques
s’observentaucours desnéoplasies
endocriniennesmultiplesde type Iet
de laneurofibromatosedetype 1.
L’affectionest généralementconnue
aumomentdudiagnostictumoral
comptetenude lapréexistencehabi-
tuelle de l’hyperparathyroïdie pour la
première,d’unphénotype caractéris-
tiquedèsl’enfancepour laseconde
(tâchescafé aulait;neurofibromes;
éphélidesaxillaires;hamartomesréti-
niensounodulesde Lisch;gliome du
chiasmaoptique). Desformesfami-
liales,syndromiques(neurofibroma-
tosedetype 1;formeshéréditairesde
paragangliomes)ounon,de tumeurs
stromalesgastro-intestinalesontété
exceptionnellementdécrites.
Unnumérospécialrécemmentpublié
de larevueBest Practice&Research
ClinicalGastroenterologyconsacréà
l’oncogénétiquedigestivecomporte
d’excellentesrevuessur lesdiffé-
rentesformeshéréditairesdescancers
digestifs[6].
Lesindicationsde laconsultation
de génétiqueoncologique
Une consultation de génétiqueonco-
logiqueest indiquée pour tout indi-
viduatteintd’uncanceret/oude
polypesdontl’histoirepersonnelle
(phénotype caractéristique) et/ou
familiale est évocatriced’une pré-
disposition héréditaire.
Casparticulier
despolyposescolorectales
Lespolyposescolorectalesconstituent
une situation particulièredansla
mesureoùle diagnosticest établi sur
labasedesseulesdonnéesendosco-
piques.Onpeut considérerqu’elles
sonttoujours le refletd’une prédispo-
sition génétiqueetqu’ellesconstituent
une indication de consultation de
génétiqueoncologique(àl’exception
despolyposeslymphomateusesetdes
lipomatoses). Lediagnosticde nature
de lapolyposeest baséàlafoissur le
type histologiquedespolypes(adé-
nome ;polype juvénile ;polype de
Peutz-Jeghers ;polype hyperplasique;
ganglioneurome) etsur l’existence
éventuellesde manifestationsphéno-
typiquesassociées:
–anomaliesdentaires,ostéomesman-
dibulairesoude lavoûtecrânienne,
kystesépidermoïdesetlipomes;
tumeurs desmoïdes;lésionsd’hyper-
trophie de l’épithémiumpigmen-
tairedelarétine pour lapolypose
adénomateuseassociée àAPC ;
–lentiginosepéri-orificielle pour le
syndrome de Peutz-Jeghers ;
–macrocéphalie ;trichilemnomes;
lésionshyperkératosiquesde la
muqueusegingivale,jugaleou
linguale ;porokératosepalmo-
plantaire,goitrepour lamaladie de
Cowden.
Encequiconcerne lespolyposesadé-
nomateuses,l’existenced’une agré-
gation familiale caractérisée parune
atteintedeplusieurs générationssuc-
cessivesest évocatriced’une trans-
mission autosomiquedominanteet
doncd’une polyposeassociée àAPC ;
l’agrégation descasausein d’une
même fratrie sansatteintedesgéné-
rationsprécédenteetsuivanteévoque
aucontrairevers une transmission
autosomiquerécessiveetoriente
doncvers une polyposeassociée à
MYH.
Autressyndromes
de prédisposition héréditaire
aux cancers digestifs
L’identification desautressyndromes
de prédisposition héréditaireest plus
difficile puisquelephénotype n’est
pascaractéristique. Lesarguments de
présomption sontlessuivants :