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C.G.L.P.L. Janvier 2010
Rapport de visite : EPSNF (94)
Un praticien hospitalier est responsable de la cellule ; il quittait cependant
l’établissement pour rejoindre une autre affectation au moment du contrôle.
En termes d’activité, du 1er avril 2009 (date à laquelle l’UHSI de la Pitié – Salpêtrière
[GHPS] est entrée en phase pleinement opérationnelle) au 15 octobre, ce sont 442 demandes
qui ont été ainsi régulées. Les décisions d’orientation prises ont été les suivantes :
181 orientations à l’EPSNF ;
182 orientations au GHPS ;
79 autres cas, parmi lesquels : 29 refus secondaires des malades, 21 absences de
justification à l’hospitalisation, 9 malades à hospitaliser d’urgence à proximité de l’UCSA
demandeuse, 5 malades hors zone de compétence des UHSI parisiennes, 5 malades dirigés
en consultation et 2 en psychiatrie, enfin 8 cas spécifiques de patients libérés, dialysés ou
récusés secondairement par l’UHSI-GHPS.
Les témoignages recueillis, notamment auprès d’UCSA effectuant des demandes,
laissent penser que le fonctionnement de cette cellule n’est pas optimal. Les principaux griefs
entendus par les contrôleurs sont les suivants : les critères d’admission très sélectifs de l’UHSI-
GHPS conduisent à préférer hospitaliser les malades dans des hôpitaux de proximité, même
pour des séjours de plus de 48 heures ou à hospitaliser les malades à l’EPSNF, qui n’a pas le
plateau technique pour effectuer les examens et explorations fonctionnelles nécessaires, ce
qui entraîne de nombreuses extractions secondaires ; les retours non directs dans
l’établissement d’origine après passage à l’EPSNF, avec hébergement intermédiaire à la MA de
Fresnes, toujours source de refus de la part des détenus (et donc d’auto-limitation des
demandes de la part des UCSA). En revanche, les avis sont unanimes pour reconnaître le
service apporté par l’EPSNF dans la prise en charge des malades chroniques ou handicapés
malades, pour lesquels les UCSA sont le plus souvent démunies.
A la sortie d’hospitalisation, la majorité des patients qui ne proviennent pas de la MA de
Fresnes repartent dans leur établissement d’origine en passant préalablement par la maison
d’arrêt de Fresnes. Ainsi, en 2009, sur un effectif de 662 détenus sortant de l’EPSNF, 525 ont
été adressés au grand quartier, avant un retour vers leur établissement d’origine le cas
échéant. Même en tenant compte du fait que 275 d’entre eux, soit environ 50%, provenaient
de la MA de Fresnes, de nombreux détenus, 250 en 2009, soit 38 % sont donc encore
transférés à la maison d’arrêt de Fresnes à l’issue de leur séjour hospitalier, alors qu’ils n’en
provenaient pas. Il s’agirait dans certains cas, d’après les informations communiquées, de
détenus pour lesquels des procédures d’aménagement ou de suspension de peines sont en
cours d‘instruction, ou pour lesquels un traitement par chimiothérapie entamé dans un
hôpital parisien s’y poursuit sans nécessité de maintenir l’hospitalisation entre les séances. Les
malades nécessitant une dialyse au long cours sont également écroués à la MA voisine. Les
détenus transférés directement vers leur établissement d’origine, grâce aux moyens humains
de l’EPSNF, a précisé la direction dans sa réponse, représentent environ 11 % des hospitalisés
(75 détenus en 2009) ; sur cette même année, 50 patients ont été remis en liberté, six ont
bénéficié d’une suspension de peine et six sont décédés.