FICHE CORRIGE SUR LE SUJET : « Le MoyenOrient avant la 2ème guerre mondiale » Intro : Précaution préalable : la délimitation de l’espace « Moyen-Orient » Le Moyen-Orient est une expression issue de la diplomatie britannique née au XXème siècle qui ajoute à la délimitation française la Péninsule arabique. La tradition géographique française définit une Proche Orient (proche de l’Europe) qui intègre la Turquie, l’Arménie et le Croissant fertile. L’évolution géopolitique du 20ème siècle a recentré la région sur le Machrek, l’orient arabe et la question de l’islamisme aurait tendance à en élargir la définition à l’Iran voire à l’Afghanistan et à accentuer l’observation de la Turquie émergente. L’expression est donc floue et évolutive en fonction des concepts et de la géopolitique. Le dernier quart du 19ème siècle est marqué par l’affaissement définitif de l’immense Empire Ottoman constitué depuis le XIIIème siècle et qui, à son apogée au XVIIème siècle, s’étendait de la Mer Caspienne aux rives atlantiques du Maroc et du Danube au Yémen actuel. La puissance ottomane dans la région a été affaiblie dès le début du 19ème siècle par la conquête coloniale anglaise qui s’installe à Aden dès 1839 puis dans d’autres émirats par la suite. L’accord Sykes-Picot de 1916 a fixé des zones d’influence. La Grande-Bretagne a été la principale bénéficiaire de ces accords. Ce sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la France et la GrandeBretagne (avec l'aval des Russes et des Italiens), prévoyant le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre (espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne) en zones d'influence entre ces puissances, dans le but de contrer des revendications ottomanes. Au même moment les anglais vont tenter d’assurer leurs arrières en Palestine avec la Déclaration Balfour en 1917 = une politique ambiguë des anglais. Nom donné à la lettre du 2 novembre 1917, du ministre des affaires étrangères britanniques. En plein conflit mondial la GB veut améliorer ses positions en se conciliant le mouvement sioniste qui ne cesse de prendre du poids (fondé à la fin du 19ème siècle, par Théodor Herzl journaliste autrichien qui couvrait « l’affaire Dreyfus » et qui a développé l’idée que les Juifs devaient fonder leur propre Etat près de la colline de Sion au-dessus de Jérusalem). La Grande-Bretagne redoute alors l’emprise sur la Palestine de la France et veut sécuriser son système colonial. La Grande-Bretagne n’a donc pas agit par sympathie à l’égard des juifs mais pour défendre ses intérêts au Moyen-Orient. La première guerre mondiale permet aux britanniques de vaincre les ottomans et de s’emparer de Bagdad et de Jérusalem, leurs alliés arabes s’emparant de Damas en échange de la promesse faite de créer un royaume arabe à la fin de la guerre. (voir Lawrence d’Arabie) Cependant, les britanniques trahissent leurs promesses et des mandats confiés par la SDN en 1922 leur permettent de se partager la région avec les français. En 1924 Mustafa Kemal Atatürk met fin au sultanat et fonde la république laïque de Turquie. Il mène une vigoureuse politique de modernisation et d’occidentalisation mais appuyé sur un nationalisme très vigoureux et une armée très puissante. Un processus similaire s’observe en Iran. Dès les années 1920, la région subit l’hégémonie américaine sur le pétrole : Les majors américaines témoignent de l’écrasante puissance américaine. Elles dominent le marché mondial, fixent les règles et les prix du baril de pétrole. La clé de l’approvisionnement du pétrole se trouve dans le Golfe persique (Koweït, Arabie Saoudite, Barhein, Qatar, Emirats Arabes Unis et Oman) où se concentrent 66% des réserves mondiales prouvées. Les Américains sont implantés dans la région depuis 1924-26. Avant la 2e Guerre mondiale les américains découvrent les gisements de pétrole du Koweït et de l’Arabie Saoudite. De nouveaux Etats apparaissent sur les décombres de l’Empire ottoman, comme l’Arabie Saoudite et l’Irak en 1932.