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TD/386
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I. LES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT DANS UN MONDE DE PLUS
EN PLUS INTERDÉPENDANT : APPLIQUER LES LEÇONS DU PASSÉ
POUR FAIRE DE LA MONDIALISATION UN INSTRUMENT EFFICACE
AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DE TOUS LES PAYS ET DE TOUS
LES INDIVIDUS
A. Évaluation des effets de la mondialisation sur le développement
1. La mondialisation et l'interdépendance ont, grâce à l'élargissement de la libéralisation du
commerce et au progrès de la technologie, ouvert de nouvelles perspectives pour la croissance de
l'économie mondiale et pour le développement. Avec l'accélération de la mondialisation au début
des années 90, on escomptait que la croissance et le développement, animés par les forces du
marché planétaire, deviendraient plus rapides, plus durables et plus largement partagés que par le
passé. Le bilan est toutefois contrasté. Si certains pays ont su s'adapter aux changements et tirer
profit de la mondialisation, en partie grâce à des stratégies fondées sur l'exportation et sur
l'absorption des IED, de nombreux pays en développement, en particulier les PMA, n'ont pas
réussi à accroître de façon sensible ou constante leur PIB par habitant au cours des 30 dernières
années. Des facteurs internes ont certes contribué à cette situation, mais il apparaît évident que
l'environnement international n'a pas toujours été propice aux efforts de développement de
ces pays. On observe de larges écarts de revenu entre les pays développés et les pays en
développement et souvent à l'intérieur même des pays. Bien que la mondialisation pose de graves
problèmes, avec un risque d'instabilité et de marginalisation, l'expérience actuelle montre qu'elle
offre de nouvelles perspectives d'intégration des pays en développement dans l'économie
mondiale.
2. Une série de crises financières a ébranlé l'économie mondiale dans les années 90. La crise
asiatique a plus particulièrement révélé que même les pays en développement qui avaient connu
une croissance rapide restaient vulnérables et que les mécanismes internationaux existants
n'étaient pas parfaitement efficaces face à de telles crises. De plus, l'effet de contagion de la crise
a été préjudiciable au commerce international dans le monde entier, ainsi qu'au développement
économique de nombreux pays en développement et pays en transition. Des signes montrent que
la reprise est en cours, mais les conséquences sociales de la crise continuent de se faire sentir.
3. On prend de plus en plus conscience que les récentes stratégies de développement,
principalement encouragées par les institutions financières multilatérales, ont des effets limités
sur le processus de développement et qu'elles devraient, en même temps que certaines politiques
intérieures, s'adapter à l'évolution des conditions mondiales. Pour aider les pays en
développement à prévenir et à surmonter les éventuelles incidences négatives de la
mondialisation économique et financière, à tirer profit de cette mondialisation et à s'adapter à ses
enjeux et aux opportunités qu'elle offre, la communauté internationale doit repenser et élaborer
des stratégies et des politiques de développement en tenant compte des aspects sociaux, humains
et environnementaux du développement.
4. La mondialisation reste une force potentiellement puissante et dynamique de croissance et
de développement. Elle peut améliorer les résultats économiques globaux des pays en
développement en créant de nouveaux débouchés pour les exportations de ces pays, en
encourageant le transfert d'information, de compétences et de technologie et en augmentant les
ressources financières disponibles pour l'investissement dans des actifs corporels et incorporels.