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TD/356
page 5
10.
Les pays en développement réaffirment qu'ils sont responsables au premier
chef de leur propre développement. Il leur faut, tout spécialement, prendre
des mesures qui aident à répartir largement les fruits du développement et de
la croissance, qui permettent à tous les individus de prendre part à la prise
de décisions les concernant, et qui garantissent le respect de la diversité
politique, sociale, culturelle et idéologique. Priorité doit être donnée, en
particulier, à la participation des groupes les plus vulnérables de la
population, comme les femmes.
11.
Les pays en développement savent que la coopération économique Sud-Sud
peut contribuer de façon décisive à leur intégration dans une économie
internationale équitable. A cet égard, ils reconnaissent combien il importe
de consolider et de renforcer le Système global de préférences commerciales
entre pays en développement
(SGPC),
ainsi que de le compléter par des mesures
idoines de financement du commerce, notamment par la création d'un mécanisme
international soutenu par la communauté internationale. Il convient, en même
temps,
de consolider et de renforcer la coopération et l'intégration
régionales et sous-régionales dans le monde en développement.
12.
Les efforts déployés, quelque importants qu'ils soient, ne sauraient
toutefois être couronnés de succès si les conditions extérieures continuent
d'être défavorables. L'expérience des années 80 est, à cet égard,
révélatrice. Cette période a été caractérisée par un tarissement des flux de
ressources financières et technologiques vers les pays en développement, un
surendettement persistant, des taux d'intérêt réels très élevés, une
instabilité monétaire, une baisse catastrophique des prix réels des produits
de base et une détérioration correspondante des termes de l'échange des pays
en développement, ainsi que par une montée du protectionnisme dans les pays
développés.
En 1990, le coût total des subventions agricoles dans les pays
développés
s'est
chiffré à 300 milliards de dollars E.-U., soit six fois le
montant de
l'APD
que ces pays consacrent aux pays en développement. De
plus,
entre 1984 et 1989, les transferts nets des pays en développement vers les
pays développés se sont élevés à 92,6 milliards de dollars. En grande partie
à cause de cette véritable hémorragie de capitaux, le PNB des premiers n'était
pas plus élevé à la fin de la décennie qu'au début. Le nombre de pauvres et
d'affamés dans ces pays a doublé pendant la même période, pour atteindre le
chiffre alarmant de 1,2 milliard.
La tâche des pays développés
13.
Le fiasco des efforts de développement - la décennie perdue - tient en
partie à ce que les mesures prises par les pays du tiers monde ne se sont pas
accompagnées
d'une
action correspondante dans les pays développés. Ceux-ci
n'ont pas eu la volonté politique nécessaire pour procéder eux-mêmes à des
ajustements structurels ou faire face à la concurrence des pays en
développement. Tout en préconisant le multilatéralisme, ils exercent
unilatéralement leur puissance économique, recourent à des pratiques
restrictives et discriminatoires et s'emploient à marginaliser les
institutions multilatérales ainsi que les pays en développement dans la
gestion de l'économie mondiale, laquelle est aux mains de groupes restreints
constitués de grands pays industrialisés.