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bénéfices risques favorable pour la mam-
mographie», commente Idris Guessous,
médecin et épidémiologiste aux Hôpitaux
universitaires de Genève et au CHUV. Les
scientifiques estiment en effet que les fem-
mes entre 5o et 69 ans qui réalisent réguliè-
rement une mammographie voient leur ris-
que de mourir d'un cancer du sein diminuer
de 40 %.
2. Cancer colorectal
Hommes et femmes sont concernés par ce
cancer encore associé à une importante
mortalité. Pourtant, il se guérit dans 90%
des cas quand il est détecté tôt. Malheureu-
sement, pour beaucoup de patients, le dia-
gnostic est posé à un stade avancé et les
traitements sont alors peu efficaces. Les
tests de recherche de sang dans les selles,
s'ils sont effectués tous les deux ans, com-
me cela est recommandé, sont un outil de
dépistage utile. Réaliser une coloscopie
(examen du rectum et du côlon par endos-
copie) tous les dix ans est une option égale-
ment reconnue.
3. Cancer de la prostate
C'est le cancer le plus fréquent chez les
hommes mais c'est aussi une maladie qui
évolue lentement. «Beaucoup d'hommes
âgés ont un cancer de la prostate mais ne
mourront pas de cela», souligne Idris Gues-
sous. Le dépistage par dosage du taux de
PSA (antigène prostatique spécifique) dans
le sang a été accusé de conduire à un large
surdiagnostic. «On ne sait pas aujourd'hui
prédire sur la base du seul taux de PSA quel-
le tumeur va mettre la vie du patient en dan-
ger ou pas, explique Idris Guessous. Ce dé-
pistage n'est donc sans doute pas le meilleur
moyen de faire baisser la mortalité liée à ce
cancer.» Pour sa part, la Ligue suisse contre
le cancer ne recommande pas de doser le
PSA de manière systématique.
4. Cancer du poumon
Il est celui qui tue le plus: 2000 hommes et
1000 femmes chaque année en Suisse. Pa-
radoxalement, il n'existe pas de dépistage.
«C'est un sujet délicat, reconnaît Jakob Pas-
sweg, président de la Ligue suisse contre le
cancer. Ce cancer est majoritairement lié au
tabac. La position actuelle consiste à mettre
plus de moyens dans la lutte contre le taba-
gisme. La société estime qu'il est de la res-
ponsabilité des fumeurs de prendre en char-
ge ce risque.» Pourtant des études montrent
que l'imagerie par CT-scan permet de dé-
pister tôt ce cancer, dont le pronostic se pé-
jore avec le temps.
5. Les patients à haut risque
«Si les recommandations valent pour M. et
Mme Tout-le-monde, le suivi est différent
pour les personnes dites à haut risque, rap-
pelle Jakob Passweg. Il est notamment im-
portant que chacun informe son médecin
des antécédents familiaux de cancer, car il
existe des prédispositions génétiques héré-
ditaires pour certains cancers, comme le
mélanome, le cancer du côlon, du sein et de
la prostate.»
«Le dépistage peut alors débuter plus
tôt, explique Idris Guessous, même si les
modalités de la détection peuvent varier
selon les cas.» Pour le cancer du sein par
exemple, la densité des tissus mammaires
avant 5o ans n'est pas idéale pour la mam-
mographie, c'est donc l'IRM qui est préco-
nisée. Quant au cancer du côlon, la colos-
copie reste l'examen de référence. «Selon
les cas, une consultation de médecine gé-
nétique est aussi importante afin que les
personnes aient le plus tôt possible toutes
les données en main», ajoute Jakob
Passweg. a