Le dépistage est un élément clé de la lutte contre les cancers

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Le dépistage est un élément clé
e la lutte contre les cancers
Prevention Des outils imparfaits mais essentiels permettent de dépister précocement certaines tumeurs.
Avec toutefois des risques de surdiagnostic ou de surtraitement à mettre en balance avec les effets positifs.
De quoi on parle
Stéphany Gardier
[email protected]
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iminuer la mortalité due
aux cancers passe par
une amélioration des
traitements, mais égale-
ment par un dépistage
aussi efficace que possible. En effet, dans la plupart des cas, le pronostic est meilleur quand
la maladie est détectée à un stade précoce.
Or c'est tout le paradoxe du dépistage: rechercher chez une personne en bonne santé
les premiers signes d'une maladie, dont on
ne sait pas comment elle évoluerait sans
traitement, comporte le risque de surtraiter
ou de découvrir des informations dont on ne
sait que faire. C'est pourquoi, pour chaque
type de cancer, les experts mettent en balance les bénéfices, les effets néfastes, ainsi
que le coût des dépistages avant de fournir
Les femmes
entre
50 et 69 ans
qui réalisent
régulièrement une
mammographie voient
leur risque
de mourir
d'un cancer
du sein
diminuer
de 40%
des recommandations. Le point sur la situation actuelle.
Les faits
De nombreux pays font le choix de mettre en
place des programmes de dépistage organisé
pour les cancers les plus fréquents ou les plus
graves. Mais leur pertinence est parfois remise
en question, les experts opposant souvent
les bénéfices à l'échelle de la population
aux risques individuels.
Bilan
Un groupe d'experts piloté par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
vient de publier dans le New England Journal
of Medicine, revue médicale de référence,
une analyse qui confirme le bénéfice du dépistage du cancer du sein par mammographie
chez les femmes après 50 ans.
1. Cancer du sein
Il touche environ 5500 femmes par an en
Suisse dont 1400 en meurent. Plusieurs
cantons romands proposent des mammographies de dépistage destinées aux femmes de 5o à 69 ans - période de la vie où le
risque est maximal -à réaliser tous les deux
ans. Le dépistage opportuniste, plus fréquent en Suisse alémanique, consiste à effectuer une mammographie en fonction du
suivi médical. «Ce dépistage a été critiqué
mais les conclusions du groupe d'experts du
Centre international de recherche sur le
cancer (CIRC) publiées dans le New England
Journal of Medicine réaffirment un rapport
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bénéfices risques favorable pour la mammographie», commente Idris Guessous,
médecin et épidémiologiste aux Hôpitaux
universitaires de Genève et au CHUV. Les
scientifiques estiment en effet que les femmes entre 5o et 69 ans qui réalisent régulièrement une mammographie voient leur risque de mourir d'un cancer du sein diminuer
de 40 %.
2. Cancer colorectal
Hommes et femmes sont concernés par ce
cancer encore associé à une importante
mortalité. Pourtant, il se guérit dans 90%
des cas quand il est détecté tôt. Malheureusement, pour beaucoup de patients, le dia-
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PSA de manière systématique.
4. Cancer du poumon
Il est celui qui tue le plus: 2000 hommes et
1000 femmes chaque année en Suisse. Paradoxalement, il n'existe pas de dépistage.
«C'est un sujet délicat, reconnaît Jakob Passweg, président de la Ligue suisse contre le
cancer. Ce cancer est majoritairement lié au
tabac. La position actuelle consiste à mettre
plus de moyens dans la lutte contre le tabagisme. La société estime qu'il est de la responsabilité des fumeurs de prendre en charge ce risque.» Pourtant des études montrent
que l'imagerie par CT-scan permet de dépister tôt ce cancer, dont le pronostic se péjore avec le temps.
gnostic est posé à un stade avancé et les
traitements sont alors peu efficaces. Les
5. Les patients à haut risque
tests de recherche de sang dans les selles,
s'ils sont effectués tous les deux ans, com- «Si les recommandations valent pour M. et
me cela est recommandé, sont un outil de Mme Tout-le-monde, le suivi est différent
dépistage utile. Réaliser une coloscopie pour les personnes dites à haut risque, rap(examen du rectum et du côlon par endos- pelle Jakob Passweg. Il est notamment imcopie) tous les dix ans est une option égale- portant que chacun informe son médecin
des antécédents familiaux de cancer, car il
ment reconnue.
existe des prédispositions génétiques héré-
3. Cancer de la prostate
ditaires pour certains cancers, comme le
C'est le cancer le plus fréquent chez les mélanome, le cancer du côlon, du sein et de
hommes mais c'est aussi une maladie qui la prostate.»
«Le dépistage peut alors débuter plus
évolue lentement. «Beaucoup d'hommes
âgés ont un cancer de la prostate mais ne tôt, explique Idris Guessous, même si les
mourront pas de cela», souligne Idris Gues- modalités de la détection peuvent varier
sous. Le dépistage par dosage du taux de selon les cas.» Pour le cancer du sein par
PSA (antigène prostatique spécifique) dans
le sang a été accusé de conduire à un large
surdiagnostic. «On ne sait pas aujourd'hui
prédire sur la base du seul taux de PSA quelle tumeur va mettre la vie du patient en danger ou pas, explique Idris Guessous. Ce dépistage n'est donc sans doute pas le meilleur
moyen de faire baisser la mortalité liée à ce
cancer.» Pour sa part, la Ligue suisse contre
exemple, la densité des tissus mammaires
avant 5o ans n'est pas idéale pour la mammographie, c'est donc l'IRM qui est préconisée. Quant au cancer du côlon, la coloscopie reste l'examen de référence. «Selon
les cas, une consultation de médecine génétique est aussi importante afin que les
personnes aient le plus tôt possible toutes
les données en main», ajoute Jakob
le cancer ne recommande pas de doser le Passweg. a
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Développement du cancer
Le cancer peut toucher tous les types de tissus. Il se
caractérise par une division non contrôlée des cellules
touchées qui envahissent peu à peu d'autres tissus
de l'organisme, soit localement par extension directe,
soit à distance par dissémination via le sang ou le
O Hyperplasie
Des cellules normales
d'un tissu ou d'un organe
prolifèrent de manière
anormale.
Dysplasie
Des cellules hyperplasiques
se transforment en cellules
anormales et prolifèrent
localement.
réseau lymphatique (métastases). Les cellules
cancéreuses sont issues de la transformation par
mutations ou instabilité génétique (en relation
avec des facteurs héréditaires ou environnementaux)
de cellules initialement normales.
Cancer in situ
La tumeur, peu étendue,
reste localisée dans le tissu
d'origine. Elle peut d'ailleurs
y rester à l'état latent
pendant de nombreuses
années.
OTumeur maligne
Les cellules commencent
à se répandre dans les
couches plus profondes
et la tumeur envahit
progressivement
les tissus et organes
environnants; elle peut
aussi migrer vers d'autres
tissus (métastases).
SOURCE: LMD
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Informer sur les conséquences des dépistages
En matière de dépistage, les inévitables
faux positifs (tests positifs alors qu'il n'y a
pas de maladie) et faux négatifs (tests négatifs alors que la maladie existe) sont les revers de la médaille. Se faire dépister implique donc d'accepter les suites possibles
d'un test avec des risques de surdiagnostic.
Si, statistiquement, un dépistage bénéficie
à une population et permet de faire globalement reculer la mortalité par cancer, parmi
les personnes dépistées certaines n'en tirent pas d'effets positifs ou subissent des
interventions alors qu'elles n'en auraient
pas eu besoin. «Nous sommes aujourd'hui
à l'ère de la décision partagée, explique
Idris Guessous. Avant un dépistage, qu'il
soit organisé en routine ou décidé lors
d'une consultation, le médecin se doit de
traduire au mieux les informations disponi
bles, car les notions de risques et bénéfices
sont très abstraites. Il n'y a pas de bonne
ou de mauvaise décision, mais il faut être
clair sur les différentes facettes du dépistage, et les incertitudes quand il y en a.»
Plusieurs groupes travaillent actuellement
au développement d'outils qui permettraient de faciliter ce dialogue entre
médecins et patients.
Mammographie: la controverse suisse
En février 2014, un rapport rédigé
par le Swiss Medical Board (SMB) a suscité
de nombreuses réactions. Révélées
par la NZZ am Sonntag, les conclusions
de ce petit groupe d'experts alémaniques
remettaient en cause l'intérêt des
mammographies de dépistage.
Un avis critiqué par de nombreux spécialistes de la lutte contre le cancer, qui avaient
entre autres souligné des biais dans la
méthodologie du SMB. L'article publié
dans le New England Journal of Medicine, qui
s'appuie sur les données les plus
récentes de la littérature scientifique,
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rappelle une nouvelle fois l'intérêt de
cet examen. Un autre article scientifique,
publié à la fin mai, a analysé précisément
les données helvétiques.
Les auteurs concluent que le SMB
a surestimé (de 4 à 10 fois) les risques
de la mammographie et sous-estimé
(2 ou 3 fois) les bénéfices.
La période choisie par le SMB pour mener
son analyse serait trop restreinte (13 ans):
«Il est important de regarder les effets
positifs et négatifs sur une période longue,
pour faire une évaluation pertinente»,
concluent les auteurs.
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