La Lettre d'ORL et de chirurgie cervico-faciale • N° 349 - avril-mai-juin 2017 | 5
ÉDITORIAL
L’imagerie moderne : acteur
incontournable en pratique ORL
Modern imaging: a key player in current ENT practice
“
L’imagerie moderne a pris une importance considérable à tous
les stades de la prise en charge des différentes pathologies
ORL, qu’elles soient médicales ou chirurgicales. Si la radiologie
standard etles tomographies n’ont plus qu’une place infime dans notre
pratique quotidienne, force est de constater que l’éventail technologique
mis à notre disposition s’avère de plus en plus riche, avec l’échographie,
la tomodensitométrie, l’imagerie par résonance magnétique (IRM)
nucléaire, la radiologie interventionnelle, en particulier vasculaire, et,
plusrécemment, la tomographie à faisceau volumique (Cone Beam
Computed Tomography [CBCT]).
À la frontière entre imagerie et médecine nucléaire, n’oublions pas
latomographie à émissions de positrons (TEP), devenue incontournable
en cancérologie, et dont les indications pourraient s’étendre
(parexemple pour la surveillance des otites externes nécrosantes).
Combinée à la clinique, l’imagerie est en mesure d’apporter
des arguments essentiels dans de nombreuses pathologies pour
lediagnostic, l’évaluation de l’extension des lésions, le pronostic
et la surveillance, donc, en résumé, pour la prise en charge globale
dupatient. Il n’y a encore pas si longtemps, le choix du traitement
d’un cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) se fondait sur
les données de la clinique, del’endoscopie, voire sur les constatations
chirurgicales peropératoires. Qui pourrait aujourd’hui imaginer établir
un programme personnalisé de soins (PPS) en réunion de concertation
pluridisciplinaire (RCP) sansune imagerie adaptée à la localisation
lésionnelle ?
De même, en dehors des chirurgiens effectuant des missions
humanitaires dans les pays en voie de développement, il paraît
impensable, en France, en 2017, d’opérer un cholestéatome sans avoir
effectué, et consciencieusement analysé, un scanner (ou une CBCT)
du rocher. Là encore, l’imagerie permet le plus souvent au chirurgien
de choisir avec précision la technique chirurgicale la plus appropriée,
de mieux identifier les risques opératoires et de déterminer la durée
d’occupation de sa salle d’opération (élément organisationnel majeur de
tout plateau technique). L’imagerie a également transformé radicalement
la surveillance d’un cholestéatome opéré, puisque le sacro-saint second
look chirurgical a été progressivement remplacé par une surveillance
D. Ayache
Service d’ORL et de chirurgie
cervico-faciale, fondation
Adolphe-de-Rothschild, Paris.